Nathanaël & Elisa

Quand ma mère m’a invité à manger en ce dimanche après midi je me suis dis que ça ne me ferais pas de mal d’y aller. C’est vrai que je vois mes parents tous les jours mais c’est juste pour cinq minutes, le temps qu’ils me prennent William ou que je le récupère et puis je file chez moi, donc oui un repas de midi avec mes parents avait l’air d’une bonne idée. C’était sans compter bien évidemment sur les coups fourrés de ma mère. J’aurais quand même dû me douter que quelque chose n’allais pas quand elle m’a si gentiment demandé de mettre ma plus belle robe “tu sais celle qui met bien tes formes en valeur”. Selon elle ça faisait bien trop longtemps que nous n’avions pas fait de photo et qu’il était temps d’y remédier. En bonne fille que je suis j’ai mis la dite robe et j’ai même fait l’effort de mettre de beau escarpin qui allait avec. J’ai mis à Will un petit costume pour qu’il soit lui aussi sur son 31 et hop dans la poussette. Avec une journée aussi belle que celle-ci malgré mes talons j’ai opté pour y aller à pied, puis si je suis fatiguée mon père me ramènera ce soir ce n’est pas un problème.

Le deuxième signe qui aurait dû m'alerter et auquel je n’ai bien évidemment pas fait attention est la belle mercedes qui était garé devant la porte. Mais bon pourquoi faire attention c’est peut être la voiture d’un voisin ? Et le troisième signe qui aurait dû me faire rentrer chez moi en moonwalk est la mine mal à l’aise de mon père quand il m’a vu rentrer. D’habitude j’ai le droit à un baiser et un câlin mais la il m’a simplement tapoter l’épaule avant de prendre Will de sa poussette. Sans comprendre je me suis bien évidemment dirigé vers la cuisine avec ma mère et la oh joie que vois-je ? La meilleur amie de ma mère celle que je ne peux donc pas supporter. Pourquoi ? Parce qu’elle essaye toujours de me caser avec son fils parce que “tu sais Elisa tu ne vas pas rester jeune toute ta vie et William a besoin d’un modèle masculin.” Et voilà comment en essayant d’être gentille et de faire plaisir à mes parents je me suis retrouvée dans un repas ou le seul sujet de discussion était mon célibat. Ca aurait pu s’arreter la, mais non il a fallut que le fils prodigue nous rejoigne et qu’il essaie de m’épater en étalant toute sa fortune. Il est sans doute riche mais aussi vide d’esprit qu’un simplet. Selon ce charmant jeune homme mon doctorat c’est bien mais pour passer le temps, et oh mon envie de devenir en plus psychiatre ? Simple passe temps de bonne femme.

J’ai résisté autant que j’ai pu mais vers les coups de 23h quand il s’est mit à dire que mon fils était trop petit pour son âge je n’ai pas pu me contenir et me suis levé de ma chaise. J’ai récupéré mon fils des bras de mon père qui m’a demandé d’un air désolé s’il pouvait me ramener, ce que j’ai décliné bien trop énervé avant de partir. Mais la tout de suite à 23h17 dans ma robe toute serré en allant à deux à l’heure à cause de mes talons j’avoue que je regrette mon refus. Hammer Bay est en général tranquille mais je n’ai tout de même pas confiance et les pas que j’entends derrière moi ne font rien pour me rassurer. Pour rentrer plus vite je me dis que je vais couper par le parc et la maison sera juste là mais visiblement aujourd’hui rien n’est censé se passer comme prévu. Les pas derrière moi se rapproche et un gros lourd vient prendre place à mes côtés et dieu qu’il sent l’alcool.

- Hey poupée tu vas ou comme ça ? Tu sais que t’es mignonne toi ?

Je fais de mon mieux pour l’éviter et surtout l’ignorer. Je n’ai absolument pas peur dans ce genre de situation j’ai en général du répondant mais jamais quand j’ai mon fils avec moi on ne sait jamais ce qui peut se passer. Je soupire mais il ne lâche rien il me propose même de laisser ma poussette pour aller nous “amuser” derrière un arbre. Bien évidemment c’est le rêve de toute fille que de chopper une MST dans un parc. Quand il pose sa main sur mon épaule par contre la je commence à paniquer et je n’ai pas envie de lui montrer ou j’habite donc j’opte pour faire le tour du parc. C’est d’ailleur à ce moment la que je vois un homme sur un banc et qu’une idée me vient. Ca passe ou ça casse Elisa. Je souris de toute mes dents et me dirige vers l’inconnue d’un pas vif. J’arrête la poussette devant lui et me jette dans ses bras.

- Mon amour ! Je suis désolée de t’avoir fait attendre.

Je me recule et lui sourit de nouveau avant de lui refaire un câlin pour lui chuchoter à l’oreille.

- Je suis désolé mais cet ivrogne ne veut pas me lâcher…

Je le lâche à nouveau en le regardant dans les yeux le doute et la peur en moi. J’espère qu’il n’est pas non plus alcoolisé en tout cas il ne sent pas l’alcool et qu’il va réagir vite avant que l’autre ne se doute de quoi que ce soit. Nerveusement je pose les mains sur la poussette.