Wanna bewitch you all night
Ft Vanessa
Ces derniers temps, on ne peut pas dire que tu sois en très grande forme. Tes cauchemars concernant Ryan deviennent à chaque seconde plus intense et tu manque de plus en plus de sommeil. Oui, ces foutus cauchemars te réveillent la nuit en sueur et tu es même obligé d’augmenter ta dose de joint quotidien pour parvenir à te calmer un peu. Cela t’énerve, t’irrite, t’agace. Tu n’arrive plus vraiment à te détendre. Tu reste alors éveillé la plupart du temps et tu peins, tu extériorise ce qui te ronge intérieurement.
Ouai, qu’on se le dise. Tu ne supporte pas de voir ton grand con de frangin foudroyé par la mort. Tu as beau essayer de te convaincre qu’il va bien. Qu’il est vivant, près de toi. Tu n’arrive pas à oublier ces images et tu te te tends. Tu serre la mâchoire, les poings. Tu mets de la couleur à tes sentiments et tes œuvres deviennent à chaque seconde de plus en plus sombre. Tu ne supporte tellement pas ce rêve. Ce cauchemars flou qui te semble si réel et si palpable. Tu ne supporte pas la possibilité que Ryan t’abandonne, te quitte, disparaît et cela fait naître dans ta gorge, une boule d’angoisse que tu arrive difficilement à avaler.
Alors tu peins. Tu passe tes nuits sur tes tableaux. Par moment, tu t’octroies cependant des instants de plaisir comme cette nuit délicieuse passée en compagnie d’une jeune femme, que tu as rencontré au détour d’un bar. Malgré tout, tu restes toi-même. Tu cherches du réconfort dans le plaisir de la chair et de la luxure. Tu continue à envoyer des messages à Lena qui te manque tellement dans ces heures les plus hésitants de ta vie. Cela te rassure, te fait sourire. Par ailleurs, tu t’es confié à elle et c’est elle qui t’a demandé de sortir aujourd’hui. Histoire de te vider un peu la tête. Elle a raison. Tu en as vraiment besoin cela dit et si tu ne veux pas péter un câble, tu as tout intérêt à lâcher du leste. Tu pianotes donc sur ton portable un :
“T’as raison ma grognasse. Je vais aller m’éclater un peu tiens. Tu me manque ma connasse. J’espère que tout se passe bien pour toi. Je t'appellerai demain matin.”Avant de mettre ton portable sur silencieux non sans hésiter, encore, à envoyer un unième sms à ton frangin.
- Ouai. Non. Je le ferai chier plus tard au pire.
Une heure après, te voilà au Jarvis. Bien que les propriétaires ont changé depuis un moment déjà, tu retrouve l’euphorie que tu apprécie tant à cet endroit. Ici, tu te sens comme chez toi. Au fil de la soirée, ton sourire s’élargit et tu te laisse embrumé par l’alcool, la danse, la musique qui repose quelque peu ton esprit tiraillé. Tu danse. Oui, tu danse et tu fais même un collé serré avec un gars et une fille qui ne semblent pas insensible à ton charme. Tu prends même leur numéro de portable en te promettant de les appeler plus tard pour une nuit, disons, assez torride. Un clin d’oeil empli de sous-entendus et voilà qu’un rictus charmeur suivi d’un rire taquin traverse la barrière de tes lèvres. Tu te défi de leurs corps brûlants pour aller commander un autre verre. Tes pas sont légèrement titubant mais tu n’es pas encore assez bourré pour qu’un voile traverse tes yeux brillants. En chemin, tu salue quelques amis. Tu fais la bise par-ci par là et tu lève la main lorsque tu croise le regard du barman, attirant ainsi son attention.
- Yep beau gosse ! Un Whisky s’il te plait.
Tu ne t’attends pas vraiment à faire une nouvelle rencontre au cours de cette soirée. Ce fut seulement quand tes iris glissent et se posent sur la jeune demoiselle tout à côtés que tes paupières s’agrandissent, se plissent, deviennent fébriles tandis que tu la mate sans aucune pudeur. Une silhouette parfaite. Des courbes à en faire frissonner plus d’un. Des cheveux blonds qui lui tombent sur les épaules. Beauté sauvage et hypnotisant qui ne te laisse pas indifférent. Tu n’hésite pas une seule seconde pour l’aborder. Car ce n’est pas ton genre. Un sourire séducteur et te voilà à tenter une approche. Subtile, fidèle à toi même tandis que tu t’adosse légèrement au comptoir, portant tes prunelles aux siennes pour mieux capter ses iris.
- Vous êtes venue seule? Je peux vous tenir compagnie si vous le désirez.
Ton mielleux derrière ton visage d’ange, tentateur à souhait. L’approcher sans paraître non plus trop insistant. Tout en l’analysant sous toutes ses formes, tu remarques qu’aucun verre n’est posé devant elle. Tu profites alors de ce détail insignifiant pour poursuivre, lui adressant un clin d’oeil complice :
- Je vois qu’on ne vous a pas encore servi. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir? C’est moi qui paye.