It's like a whirlwind inside of my head
Heures écoulées. Fin de journée sonnée alors que
Minjae se prépare simplement à rentrer. Journée normale, banale, d’une vieille femme décédée, soignée, maquillée pour laisser sa famille endeuillée lui dire un dernier au-revoir murmuré.
Minjae ne se sent pas retourné. Les mains dans les poches, il se contente de marcher sans penser à cette pauvre dame, morte durant la dernière nuit passée. Pour dire la vérité, il ne la connaissait pas. Il ne voit pas pourquoi il en serait touché alors qu’il a choisit ce métier de son plein gré. Par ailleurs, son formateur a été quelque peu surpris de le voir aussi calme et posé. La première fois qu’il l’a emmené sur le terrain, pour un accidenté, il avait cru le voir blêmir, reculer, vomir aussi devant une telle atrocité mais rien. Aucune réaction souhaité.
Minjae l’a simplement laisser lui expliquer ce que les proches attendaient d’eux durant ces temps troublés avant de passer consciemment aux soins prodigués. Non. Il ne voit pas en quoi il serait touché. Il a déjà du mal à montrer ses sentiments à sa famille appréciée - excepté Minho, son petit frère, qui a le seul don de le toucher - alors un ou une inconnue qu’il ne connait ni d’adam ni d'eve, non. Il n’a aucune raison d’être attristé. Il faut dire qu’il n’a jamais été très sociable. Toujours seul. Toujours loin de la société. Oui, excepté Minho, les autres ne l’intéressent pas, n’arrivent pas à le percer et il ne se sent pas à l’aise au milieu d’une assemblée. Petite ou grande. Aucune différence, tant il ne supporte pas le contact humain créé. Il a toujours été comme ça. Aussi loin qu’il se souvienne, il n’a jamais aimé n’importe quel contact. Quand quelqu’un l’approche, il est souvent sur la défensive et malgré les nombreuses heures imposées par ses parents adoptifs devant un psychiatre, ce dernier n’a jamais réussi à le faire parler. Ou poser le fond du problème, ce que
Minjae n’a pas cherché non plus à aider. Il ne se plaint pas d’être comme ça. Au contraire. Il apprécie cette solitude, ce manque de sociabilité choisie et appréciée. Et même si Minho, à ce jour, cherche encore une fois à l’emmener vers un psychologue pour qu’il puisse parler, se confier, s’ouvrir au monde et communiquer, il n’accepte plus cette éventualité. Cette conviction stupide qu’il n’est pas bien dans sa vie alors que lui, n’a aucune envie de la changer.
Soupir.
Minjae fronce les sourcils et tourne à un coin de rue pour suivre la route tracée. Il n’est pas trop loin de chez lui. Heureusement. Une fatigue latente l'enivre et il aimerait un peu se reposer avant le retour enthousiasmé de son petit frère adoré à leur appartement. Durant un court instant, il fouille dans sa poche externe pour sortir son téléphone portable et porter ses écouteurs à ses oreilles avant de rabattre la capuche de son sweat sur la tête pour plus d’invisibilité. Oui, journée banale, normale.
Minjae poursuit sa route mais c’est sans compter sur le destin qui le frappe de plein fouet après quelques minutes seulement écoulés.
- Et merde. C’est quoi ce bordel?
Une foule. Une centaine de personne amassées.
Minjae serre la mâchoire et range ses écouteurs devant cette manifestation avancée. Il ne sait pas comment passer. il est trop tard pour revenir en arrière et les gens crient, brandissent des pancartes à leur mécontentement sonné, d’une guerre éclatée, d’une tension accumulée à Genosha qu’il ne veut en aucun cas prendre partie pour ne pas vouloir exposer son avis à ce sujet.
“Magnus nous ment.” “Menteur.” “On veut la vérité.”. Non.
Minjae ne s’attendait pas à se retrouver nez à nez avec une foule de personne avide de faire connaître leur contrariété.
Minjae soupir et fronce les sourcils devant cet obstacle dressé, cette nuée de gens qui ne font même pas attention à où ils mettent leurs pieds. Quelqu’un le bouscule et il peste allègrement, recule d’emblée avant de percuter une autre personne puis une autre, ce qui lui occasionne une sensation détestée. Non. Il ne supporte pas ça. A cette main inconnue sur son épaule crispé. A ce contact créé de son dos contre celui d’une jeune femme cognée. Il ne supporte pas que sa barrière soit ainsi déchirée, brisée. Un homme cette fois lui rentre dedans et il peste entre ses dents serrés :
- Vous pouvez pas faire attention? Laissez moi passer. Merci.
Oui.
Minjae se sent prisonnier, blasé. Il cherche à se frayer un chemin dans cette foule entassée. Il ne s’attend pas néanmoins à tomber et sa patience est mise à rude épreuve alors qu’il se redresse difficilement, cherche de toute urgence à s’en éloigner, ne supportant pas ces personnes qui continuent à hurler comme si de rien n’était. Rentrer. Il veut juste rentrer. Ce n’est pourtant pas si compliqué. Si?
Ⓒslythbitch.