Muscle car for cute girl

gamora & kit

Gamora faisait tourner les clés de son scooter en soupirant. Il était tombé en panne. Encore. Le véhicule toussait comme un malade aux portes de la mort dès qu'elle tentait de faire démarrer le moteur. C'était une habitude qui devenait de plus en plus fréquentes et ca devenait franchement chiant, surtout lorsqu'elle devait se rendre à la garde en urgence. Ce n'était pas le cas cette fois-ci, mais sa bière en compagnie de quelques amis devrait attendre... Bordel. Cela faisait bien des années qu'elle se trainait ce vieux coucou. Un cadeau de ses parents lorsqu'elle avait atteint la majorité... Ce jour-là, elle avait sauté de joie et avait passé les semaines qui suivaient sur les routes, à faire tourner le bolide jusqu'au maximum de ses capacités. Mais aujourd'hui, sa compagne de toujours peinait à faire les chemins les plus habituels et elle était en fin de vie. Ca l'agaçait un peu, mais Gamora devait bien se résoudre à en changer. Un autre scooter ? Mmh, ça lui rappelait un peu trop ses années folles. Une moto ? Pourquoi pas, mais... La jeune femme ressentit soudain l'envie de tater un peu de ce pécule qu'elle recevait tous les mois. On disait que les gardes étaient bien payés : rien de moins étonnant au vu des risques qu'ils encouraient. Les dangers du métier étaient toujours proportionnels au salaire perçu, et ils mettaient leur vie en jeu tous les jours. Le lèche-vitrine, c'était pas trop son truc, alors elle ne dépensait pas beaucoup... Mais elle adorait tout ce qui clinquait un peu. Comme les belles voitures. Elle se souvenait du bolide que pilotait parfois Scott avant leurs heures de travail. C'est vrai que ça en jettait pas mal... Et puis, elle pouvait se le permettre. Juste un coup d'oeil... Histoire de vérifier si ce genre de bicyclette était aussi puissante qu'elle n'en avait l'air.

Son blouson en cuir sur le dos, la jolie brune avait abandonné les restes de son scooter et s'était résolue à prendre le métro. Elle connaissait un petit garage aux abords de la ville, suffisamment tranquille pour éviter la foule et elle y avait déjà repérer deux trois modèles intéressants. Quelques minutes de marche depuis la station lui suffirent pour rejoindre les lieux. Ils ne payaient pas de mine comparé aux grosses centrales de marques officielles mais la jeune femme ne s'arrêta pas à ça. Elle poussa la porte qui grinça sur ses gonds. Le hall était vide, à l'exception d'un homme au comptoir. "Bonjour -" Sa phrase resta en suspend aux bords de ses lèvres. Le réceptionniste était... particulièrement apprêté pour un travail comme le sien. Il était débraillé et son visage boursouflé lui faisait presque mal juste à la regarder. "On s'est battu avec le véhicule d'un client ?" demanda-t-elle d'un ton amusé en s'accoudant au comptoir. Un coup d'oeil vers le bas lui suffit pour apercevoir les docs qu'il portait aux pieds. "Jolies chaussures, en passant..." Elle lui fit un clin d'oeil. Elle portait quasiment les mêmes aux pieds, sauf que les siennes étaient un peu plus usées.

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Avec sa dégaine débraillée et son coquard bleuâtre sur le visage, l'homme n'a absolument rien d'un réceptionniste ordinaire et Gamora peine un peu à le prendre au sérieux. Lui aussi d'ailleurs, puisqu'il n'arbore pas le genre de droiture qu'ont parfois les employés qui manipulent des gros billets tous les jours. L'odeur de l'argent, ça change les gens, il parait. Peut-être pour ça que la jolie brune n'y touche pas trop. Et ca l'arrange, finalement, de ne pas avoir ce genre type en face d'elle : l'hypocrisie et les mielleusités c'était pas son fort, alors elle n'aurait probablement pas les poings qui la démangent dans cet endroit. Ce gars là, malgré son air, lui file une bonne impression. Il ne la dévisage pas non plus malgré le peu de soin qu'elle apporte à sa propre apparence : elle n'est certes pas l'une de ses pleines aux as qui se baladent avec le porte-monnaie gravé sur le front, mais ca ne l'empêcherait en rien de dégotter un petit bolide si l'un d'entre eux lui filait le coup de coeur. La jeune femme haussa pourtant un sourcil, une sorte de grimace sur le visage. On dirait que le réceptionniste lui fait du charme... mais c'est plutôt difficile à dire avec son visage tout enflé. Ca ne l'arrange pas vraiment lorsque les coins de ses lèvres se soulèvent, d'ailleurs. Par contre, c'est amusant. "Peut-être. C'est pas encore décidé. Je viens faire le tour du propriétaire."

Son visage tout cabossé lui rappelle aussi celui de ma meilleure amie. Comment s'était-il fait un bleu pareil ? Peut-être qu'il s'était vraiment pris une voiture sur la face, finalement. L'homme a l'air de s'amuser tout autant qu'elle. "Par pure curiosité. J'aurais voulu essayer quelques-uns de vos modèles avant de faire un choix. A vous de me convaincre..." Un clin d'oeil jeté dans sa direction puis elle quitte le comptoir, les mains dans les poches de sa veste en cuir. Elle coule un regard en direction de l'arrière-boutique. "Je vous suis ?" demanda-t-elle, ou plutôt ordonne-t-elle. Gamora a beau faire parti de la garde et devoir suivre les ordres de ses supérieurs, elle n'avait jamais été du genre à jouer le petit toutou  : d'habitude, c'était elle qu'on suivait.

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L'homme lui demanda une seconde et la belle hocha la tête. Elle n'était pas pressée. Son regard erra sur le bordel environnant, typique des petits garages de quartier qu'elle avait l'habitude de côtoyer. Le grand luxe et les petits bourgeois c'était pas trop son kiff, d'ordinaire. Aujourd'hui, elle ne faisait qu'une mission de repérage. Le réceptionniste avait l'air de se perdre lui aussi dans le fouillis de son comptoir. Gamora esquissa un sourire tant qu'il lui tournait le dos ; pas étonnant qu'il ne s'y retrouve pas. Non pas qu'elle puisse s'inquiéter de froisser l’ego de son hôte, mais elle ne souhaitait pas qu'il pique la mouche et abrège la visite un peu trop tôt. Certains hommes étaient vraiment chatouilleux.. Ce n'était pas drôle. "Vous avez perdu quelque chose ?" demande-t-elle finalement alors que l'attente s'éternise, le ton taquin mais la question sérieuse.

Un tintement et la porte s'ouvre pour laisser entrer une autre femme. Celle-ci, mieux apprêter et le visage moins démoli, s'approche de son collègue d'un air empressé. Elle lui tend enfin les clés qu'il cherche depuis plusieurs minutes. Pas un mot en direction de Gamora ; celle-ci le lui rend bien, laissant son regard s'éterniser un peu plus longtemps sur la nouvelle arrivante pour la mettre mal à l'aise. Son petit plaisir coupable. Lorsqu'ils s'éloignent enfin, l'homme menant le pas, la garde s'éloigne d'une démarche souple. La curiosité parviendrait presque à la dévorer doucement. Il lui sort son baratin de commercial tandis que, devant elle, une rangée de voitures au look plus léché les unes que les autres. On aurait la page d'un magazine : la lumière frappait les carrosseries pour en faire ressortir les plus jolies formes et les moteurs semblaient déjà rugir pour elle. Gamora est aux anges. Elle fait le tour de celui que le réceptionniste lui a désigné, ses doigts fins effleurant le noir profond de ses parois. Puis elle s'arrête, s'appuie nonchalamment contre l'ossature agressive et croise les bras sur sa poitrine, ses yeux furetant tout autour de la pièce. Finalement, elle repose son regard sur le brun, perçant, un sourire aux lèvres : elle promet l'audace et l'aventure. "Laquelle est la plus rapide ?" demanda-t-elle simplement. Peu importe sa rareté, sa puissance, son aura ; tout ce qu'elle veut elle, c'est le frisson de l'adrénaline.

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Gamora pencha subtilement la tête sur le côté et esquissa un sourire. La belle ne laissait jamais les hommes indifférents, mais là, le résultat était flagrant. Elle aurait presque pu donner la seconde exacte où le regard de l'homme était passé de professionnel à intéressé. Amusée, la jeune métisse accentua la courbe de ses hanches. Elle avait toujours aimé jouer. Et si cela pouvait l'aider à faire un petit tour dans l'un de ces bolides, pourquoi pas ? Elle avait tout à y gagner. Le rire du vendeur résonne soudain et Gamora haussa un sourcil, intriguée. "Mmh. Ce serait trop long. Je veux les tester d'abord. C'est possible, n'est-ce pas ? Je n'achète jamais sans avoir posé les mains sur la marchandise," demanda-t-elle en se détachant de la carosserie pour jeter un oeil à l'intérieur ; les fauteuils en cuir beige semblaient adorablement moelleux. Une assise de choix pour passer les vitesses et griller quelques feux, pensa la jeune femme avec excitation.

Croisant les bras sur sa poitrine tout en jetant un oeil aux autres modèles exposés, Gamora attendit le retour de l'homme et accepta le petit livret qu'il lui tendit. Elle en fit tourner les pages de ses doigts fins, s'arrêtant parfois sur quelques croquis aux lignes plus affinées que d'autres. "Un vrai travail d'artiste," commenta-t-il en s'attardant sur l'un des modèles aux roues démesurées. "Elles ont toutes été produites ? Je dois avouer qu'un bébé du genre me plairait bien." Moins de confort ? Oh... Adieux les jolis sièges en cuir beige alors. Mais peu importe tant que la vitesse était au rendez-vous. La jeune femme haussa les épaules. "Peu importe. Et si nous faisions un petit tour d'abord ?" demanda-t-elle en refermant le livret. "Je meurs d'envie de vérifier si elles chauffent tant le bitume que ce qui se raconte." La garde fit quelques pas en arrière pour retourner auprès du véhicule qu'elle avait déjà repéré. Elle en fit le tour, s'arrêta auprès de la portière du conducteur et haussa un sourcil d'un air impatient et la mine pleine de défi.

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Gamora faisait glisser ses doigts le long de la carosserie, le buste penché en avant pour découvrir ce qui se cachait derrière les vitres. Elle n'avait plus qu'une hâte désormais : grimper dans le bolide et lui décrasser un peu le moteur. Elle hocha la tête à la question du vendeur et attrapa les clés qu'il lui lançait ; un sourire satisfait apparu sur ses lèvres. Ouaih, elle allait kiffer. Et l'homme ne semblait pas du tout inquiet à l'idée de lui confier son bébé. Ahah... S'il savait, pensa-t-elle avec amusement. Oh, elle en prendrait soin. Presque. Elle n'aimait pas abîmer ses affaires. Mais une voiture de course comme celle-ci, il lui fallait des conditions extrêmes pour en apprécier toute la puissance. Finalement, l'homme s'éloigne et Gamora en profite pour déverrouiller la voiture. Un petit son électronique retentit puis la portière s'ouvre, ou plutôt glisse sur le côté pour laisser apparaître l'habitacle. La jeune femme ne peut retenir un petit sifflement d'admiration. "C'est quand même autre chose que les jeep du boulot," murmura-t-elle tout bas. Puis, sans plus de cérémonie, elle passe son corps à l'intérieur et se laisse tomber sur le siège en cuir. Aussitôt, la portière se referme sans un bruit et la garde démarre le moteur. Elle le fait couiner un peu avant de démarrer pour de bon, les roues neuves épousant parfaitement le revêtement du sol. Elle avait l'impression de planer, un peu comme sur ces dessins utopiques des voitures du futur.

Quelques instants plus tard, la jeune femme retrouva le vendeur à l'extérieur et le laissa grimper à ses côtés. "Vous êtes son boss ?" répéta-t-elle, l'air de rien. "Vous devriez le lui faire comprendre alors. Et puis, je suis sure qu'il aurait fait de même à votre place. Une beauté comme ça, ça se laisse pas au chaud à la maison..." Un clin d'oeil appuyé et une petite caresse sur le tableau de bord bombé furent ces derniers mots avant qu'elle ne prenne enfin la route. Elle passa la première, bondit en avant et effectua un ma-gni-fi-que dérapage à la sortie du garage, lancée à toute allure sur les routes de la ville. Un rire chaud et puissant s'échappa de sa gorge tandis qu'elle passait les vitesses, zigzaguant entre les voitures du périphérique. Trop de mondes pour tester sa vrai puissance mais elle adorait entendre les klaxons agacés des autres. "Y'en a qui devraient se décoincer un peu," glissa-t-elle en riant, jetant un oeil à son passager. Il devait avoir l'habitude de ce genre de clients avec les bagnoles qu'il vendait, non ?

A la prochaine sortie, Gamora donna un coup de volant brusque et quitta la route principale pour rejoindre les chemins de travers, perdus en pleine campagne urbaine. Là, elle poussa le moteur à fond. Les bosses et les creux des pavés distordus se ressentaient à peine grâce aux amortisseurs du bolide. Puis elle ressortit dans une petite allée en sens unique, vira à gauche, serra le frein à main et s'arrêta dans un dernier dérapage juste en face de la devanture d'un petit café. Immobile un bref instant, la jeune femme finit par se laisser retomber sur le cuir de son siège. "J'adore ce bébé !" s'écria-t-elle, tout sourire.