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Des histoires à raconter ✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦ |
| | Sam 10 Sep - 14:50 | | William enfilait sa veste en cuir marron tout en se dirigeant vers son salon. Il était à la ramasse. S’il n’accélérait pas le mouvement, il allait être en retard. De toute façon, elle l’attendrait bien. Normalement. Quoique. Il aurait le droit à une vengeance un jour ou l’autre s’il tardait vraiment trop. Le professeur d’Histoire attrapa au passage son téléphone portable qu’il rangea à l’intérieur de son blouson. Son regard parcourra le salon. Où les avaient-ils rangées ? A l’aide de ses mains, il tâta les différentes poches de sa veste et de son pantalon. Il finit par trouver le petit objet métallique dans la poche droite de son blouson. Après avoir vérifié qu’il s’agissait bien des clés de sa moto, il les fourra au même endroit qu’il les avait trouvées.
Passant devant un miroir pour rejoindre la sortie, William en profita pour arranger sa tenue. Ajustement son blouson en cuir marron avant de passer brièvement sa main dans ses cheveux. Ces derniers étaient ébouriffés comme à l’accoutumé. Il ne se coiffait jamais, et aujourd’hui ne faisait pas exception à la règle. Une fois satisfait, il ouvrit la porte s’emparant au passage du casque qui trainait sur le meuble à l’entrée de son chez soi. Jetant un dernier regard à son appartement pour s’assurer que tout était en ordre, le professeur ferma la porte et la verrouilla avant de descendre au pied de l’immeuble.
Une fois arrivé en bas, il retrouva sa moto à l’endroit exact où il l’avait laissé la vieille en rentrant de ses cours. Les rayons du Soleil soulignèrent les courbes de sa Kawasaki Ninja noire. Il mit son casque sur la tête avant d’enfourcher son véhicule et de démarrer. William n’avait qu’une petite quinzaine de minutes de retard sur l’horaire qu’il s’était fixé pour rejoindre Jaime.
C’était une belle journée pour revoir son amie d’enfance. Le Soleil braillait et le ciel n’était clairsemé que d’une faible poignée de nuages. Rien qui ne laisserait présager que la journée soit gâchée par le mauvais temps. Bien au contraire. Cela faisait déjà plusieurs semaines que Jaime et William n’avaient pas eu l’occasion de se voir. Bien qu’ils gardent un contact fréquent, la jeune femme était très prise par son travail au S.H.I.E.L.D. Peut-être que cela était en rapport direct avec ce qui se passait dernièrement. Allez savoir. Toujours était-il que les deux amis d’enfance avait prévu de se voir aujourd’hui à Hammer Bay. Tous deux ayant leur journée de libre.
Jaime et William se connaissaient depuis leur plus tendre enfance. Ils s’étaient rencontrés à l’école et avait fait leurs études dans la même université. Tout en faisant au passage les quatre cents coups. Malgré les chemins de vie différents, leur travail et le fait qu’ils habitent dans des villes différentes (elle habitant Emmann et lui Krölik), ils n’avaient jamais rompus le contact. Et ce n’était pas maintenant que le professeur de l’institut Xavier comptait commencer.
La route entre Krölik et Hammer Bay s’était fait sans encombre. Il n’y avait que très peu de circulation et le temps était propice. William s’était même permis de dépasser légèrement certaines limitations de vitesse. Les sensations qu’il éprouvait en conduisant sa moto étaient uniques. Il s’entendait l’adrénaline monter en lui, comme si c’était à chaque fois la première fois qu’il conduisait. Ce petit frisson lorsqu’il accélérait. Cette impression de survoler la route.
Finalement, William parvint au point de rendez-vous. Il gara sa moto avant de descendre. Il glissa son avant-bras dans son casque pour le porter. Jetant un œil à la montre présente sur son bras gauche, il sourit. Une minute d’avance. Nickel. Le regard du jeune homme parcourra la baie à la recherche de Jaime. |
| | | Sam 10 Sep - 16:22 | | « EN RETARD, pour changer ! Lança-t-elle, les mains sur les hanches en le fixant avec l'air courroucé qui ne faisait peur à personne. »
Elle avait entendu sa moto arriver de loin, le son reconnaissable d'un moteur qu'elle connaissait mieux que tous les autres. Comme à chaque fois qu'il était venu boire un verre chez elle ou regarder un film, discuter de tout et de rien. Sur le trottoir, elle avait guetté son arrivé un petit moment avant de se mettre en route vers la place qu'il avait pris pour se garer, avançant sur ses petits talons, dans une robe parfaite pour profiter du beau temps et de la chaleur somme toute estivale. Pour l'instant. Elle ne doutait pas que dans les semaines à venir, l'hiver viendrait s'installer progressivement sur Genosha, et qu'il faudrait troquer sa garde robe aux jupes et aux petits hauts légers contre des pulls et des jeans.
Jaime lui adressa un grand sourire complice suite à ça, alors qu'il avait son casque au bras et les cheveux mal peignés comme d'habitude. Ce qu'il y avait d'adorable avec William, c'était le côté nature peinture du personnage. Tel il se levait le matin, tel il restait toute la journée, avec une pointe de nonchalance pour parfaire le tout. Il donnait l'air de se passionner seulement pour l'Histoire avec sa grande hache, celle ayant fait des victimes mais surtout bouger le monde entier. Il n'y avait que dans des moments comme celui-ci où on pouvait voir une lumière briller dans le regard de l'homme, une lueur sincère... Et quand il était en bonne compagnie. Avec elle par exemple. Car la tendresse et la complicité qu'ils se portaient l'un l'autre étaient tout à fait sincère. Après toutes ces années, ils étaient comme les deux doigts d'une même main, se connaissant par cœur. Ça faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas vu, mais ça n'enlevait rien à leur amitié solide. Il suffisait souvent d'un message de temps à autre, d'une blague, pour que tout reparte. Et un verre aussi, pour avoir l'occasion de se voir.
« J'espère que tu ne fais pas le même coup à tes élèves, ajouta la petite brune avec un sourire amusé, venant lui taper la bise. »
Il bossait dans un endroit assez cool, mais peut-être pas au point de pouvoir arriver en retard à chaque fois qu'il débutait. Jaime savait qu'il se sentait bien là-bas, passionné par l'enseignement qu'il dispensait à ses élèves, des chérubins à l'écoute semblait-il. Il lui en parlait de temps à autre, avec une certaine fierté. Venant lui attraper le bras, ils se mirent en route vers la baie, là où ils avaient prévu de se rendre. Visiter un peu, se promener, discuter, c'était déjà bien pour une après midi en tête à tête. La petite brune releva les yeux vers lui, toujours souriante comme à son habitude, surtout qu'en ce moment, malgré l'histoire sordide a propos du diplomate décédé duquel elle n'avait pas réussi à empêcher l'assassinat...
« Qu'est-ce que tu racontes, toi ? Commença-t-elle d'une voix claire avant de reprendre : Tu vas bien ? Ça se passe bien à St Magnus ? Ça fait trop longtemps, on ne peut pas se voir une fois tous les deux mois ! plaisanta la petite brune. »
Alors que c'était surtout de son fait. Elle travaillait beaucoup, pour ne pas dire trop. Mais quand on était passionné, c'était difficile de lâcher prise et de savoir quand s'arrêter. Surtout qu'elle s'était lancée dans une voie assez éprouvante et chronophage. |
| | | Dim 11 Sep - 12:07 | | Le regard de William se posa sur la silhouette d’une petite brune qu’il ne connaissait que trop bien. Instantanément, un large sourire vint fendre son visage. Il s’élargit un peu plus en entendant la remarque de Jaime. Il lança à son attention.
- Techniquement, j’ai une minute d’avance… Et puis, rappelle-moi qui a gentiment patienté pendant trente minutes la dernière fois ?
Bien entendu, il plaisantait. Bien que ce soit vrai, William ne s’en préoccupait pas pour si peu. Surtout avec Jaime. Ils se connaissaient depuis assez pour longtemps pour se formaliser de ce genre de détails uniquement dans l’objectif pur et simple de se chambrer. Et avoir le dernier mot. C’était devenu un jeu entre eux au fil des années. Tous les deux jouant dans la surenchère et s’en amusant. Le professeur appréciait et chérissait ces moments passés avec Jaime. Ils pouvaient parler de tout et n’importe quoi – surtout de n’importe quoi – et passer un bon moment. La jeune femme avait le don de le faire sourire et de le mettre de très bonne humeur même dans des moments où la seule chose qu’il voulait faire c’était broyer du noir. Même dans ces moments, elle ne pouvait s’empêcher de venir contrarier ses plans. C’était dingue ça !
Mais aujourd’hui, ce n’était pas le cas. Au contraire. William était bien trop heureux de la revoir. Cela faisait trop longtemps qu’ils étaient tous les deux aspirés dans leur vie respective et qu’ils n’avaient pas eu le temps de se revoir. Et surtout de passer du temps tous les deux. Comme les nombreuses soirées / après-midi qu’ils avaient passés ensembles à se balader sans destination, à rigoler et s’arrêter boire un verre pour se désaltérer. Malgré ces moments où les deux amis d’enfance étaient occupés, chacun d’eux savait que s’il y avait quelque chose d’important, l’autre allait accourir dans la seconde. Qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre en toutes circonstances.
William lâcha un nouveau rire – il savait que ce n’était pas le dernier, et de loin – à la remarque de Jaime concernant sa ponctualité au travail. Il lui fit la bise en retour avant de s’empresser de répondre.
- Noooon… Je ne vois pas de quoi tu parles.
Le jeune homme prit un petit air angélique, l’air de rien. Il accentua son attitude en jetant un regard furtif vers son amie avant de diriger les yeux vers le ciel.
- Je ne peux pas vraiment être en retard. Je dois donner le bon exemple. T’imagine ? Moi, donner l’exemple… Et le bon !
Bien entendu, William ne pouvait pas se permettre d’arriver trop en retard. Cela ne veut pas dire qu’il ne l’était jamais, des problèmes et empêchement pouvait arriver à tout le monde. Lui le premier. Au début de l’année, le professeur avait été très clair. Il n’accepterait pas les retards. Toutefois, il se montrait conciliant si l’élève l’avait prévenu à l’avance ou prévenait un de ses camarades de classe qui relayerait l’information. Les interruptions de cours par les retardataires n’étaient agréables pour personne. William n’avait cependant pas à se plaindre d’eux. Depuis cette mise au point, les retardataires étaient rares et généralement excusés puisqu’il était prévenu. Aucun conflit n’en avait découlé.
Le jeune homme se saisit du bras de Jaime en retour avant de se mettre à progresser avec elle. Ils allaient se balader sans itinéraire, là où leurs pas allaient les guider. C’était une très belle journée. William appréciait ce temps. Ni trop chaud, ni trop froid. L’odeur de la nature qui se dégageait de la baie. Cette douce chaleur que le Soleil dégageait et qui venait caresser sa peau.
- Et la faute à qui ? Ce n’est pas ma faute si je suis amie avec une travailleuse forcenée. Ça t’arrive de dormir et manger ? Tu sais, ces trucs que font tous les êtres humains.
William tira rapidement la langue vers Jaime, moqueur. Il avait l’impression de retomber en enfance à ses côtés. Insouciant. Lui-même était un peu de mauvaise foi. Il était également prit par ses cours, mais c'était amusant de la taquiner autant. Surtout que ces petits moments l'avaient manqué.
- Pas grand-chose de nouveau. Tout va bien. Mes cours se passent biens. Très bien même. Tu te souviens de mon élève Jimmy, dont je t’avais parlé ? Celui qui avait « la flemme ».
Le professeur joint les gestes à la parole en mimant des guillemets avec ses doigts.
- Bah visiblement il s’est découvert une passion pour la guerre d’indépendance !
Ce n’était pas compliqué de voir que le professeur d’Histoire n’en était pas peu fier. Surtout pour Jaime qui avait l’habitude de le côtoyer. De toute façon, il ne s’en cachait pas. C’était une véritable réussite en soi de passionner ses élèves. Les voir réussir et s’intéresser était la plus belle récompense dans son métier pour lui.
- Et toi alors ? Raconte-moi ! Je veux tout savoir ! Oui, ma notion de « top-secret » est à revoir. Mais promis, je ne dirai rien. Promis, promis, promiiiis.
Nouveau visage angélique avec son petit sourire amusé. William détailla son amie. Cette dernière semblait en forme. Bien qu’il la connaissait assez pour voir qu’elle était sensiblement fatiguée, malgré le fait qu’elle essayait de ne pas le montrer. Toutefois, cela semblait aller. Jaime avait ce sourire sur ses lèvres. Ce sourire si communicatif qui la caractérisait si bien. |
| | | Dim 11 Sep - 13:26 | | « Ouuuuui, je travaille beaucoup mais ce n'est pas ma faute, si tu savais tous les dossiers à étudier qui traînent aux SHIELD ! répondit-elle entre deux rires : Tu exagères un peu quand même, j'ai parfois le temps de manger et de dormir, ça m'arrive même de sortir figure toi ! »
Elle plaisantait évidemment, sinon ça serait très triste comme vie. Même si son existence dépendait pas mal de comment tournait le SHIELD depuis qu'elle y travaillait, elle savait que c'était surtout parce qu'elle en faisait une priorité. Peut-être que demain, elle se consacrerait à autre chose, sa famille, son petit ami, son chien ? Tout dépendait de son humeur finalement, même si pour l'instant, il lui semblait essentiel de vraiment bien faire les choses pour la majorité en permettant aux membres de son organisation d'intervenir là où il y avait besoin. Mais c'était un trait d'humour depuis qu'elle y travaillait : Quand elle était seulement avocate, elle avait encore le temps de vivre, même si ce n'était pas grand chose. William et elle avaient bien plus d'occasions de se voir, notamment. Là... C'était très différent, mais les occasions se créaient, surtout. Et avec son ami, c'était presque trop facile d'en créer justement.
Esquissant un sourire, ils commencèrent à longer la baie d'un pas relativement long, pour profiter du beau temps et de cette discussion. William lui parla de Jimmy, un de ses élèves qui depuis le début de l'année lui menait tout particulièrement la vie dure en ne faisant... Rien. L'homme n'avait eu de cesse de s'en plaindre, de s'en arracher les cheveux, jusqu'à ce que Jaime lui fasse justement remarquer qu'ils se ressemblaient plus qu'autre chose. William avait été obligé de l'admettre, surtout maintenant qu'il avait remarqué l'entrain de son élève à propos de la guerre d'indépendance : « Tu vas faire naître des vocations » fit-elle avec humour, ne pouvant s'empêcher d'imaginer un William bis répéter le même schéma les années suivantes. Et bien sûr, la discussion se poursuivit :
« Tout savoir ? Je ne peux pas, je serais obligée de te tuer après si je te dis tout ! Lança-t-elle avec un air tout à fait sérieux et impassible : Et je tiens à toi, même si je n'ai pas l'air comme ça ! »
Elle éclata de rire. Elle n'allait pas le tuer, mais elle ne dirait pas tout non plus. William ne pourrait pas forcément comprendre les fondements de toutes ses affaires, pouvant même se permettre d'interroger la pertinence de certaines interventions facilitées par le travail de Jaime. William n'était, de toute façon, pas tout à fait intéressé par le droit, pas comme pouvait l'être la petite brune en tout cas. Elle se doutait de toute façon qu'il s'attendait à avoir des nouvelles de sa vie personnelle plus que professionnelle... Ce qu'elle débuta avec entrain :
« J'ai adopté un chien ! Il s'appelle Flea, et il est vraiment adorable ! Je ne l'ai pas amené là parce que mon frère l'a pris pour aller courir avec, je pense que lui même va aller en adopter un sous peu, mais voilà... Il y a un nouveau membre à la bande maintenant ! »
Devait-elle mentionner tout de suite le vétérinaire en question, avec qui... Elle sortait plus ou moins ? En tout cas, avec qui elle avait eu un rendez-vous, et qui l'avait invité au bal de Magnus ! C'était presque sérieux finalement entre eux. Une tintement plus tard non loin d'eux, Jaime releva les yeux vers un camion de glace. Et ses yeux brillants trahirent parfaitement ce qu'elle voulait :
« J'ai envie d'une glace, ramène toi ! » |
| | | Dim 11 Sep - 19:15 | | William hocha vivement et de manière affirmative la tête. Oui, il voulait touuuuut savoir. Jusqu’à entendre la suite de la phrase. Etrangement, le mouvement de tête passa en horizontal. Au final, après mûre réflexion d’une demie seconde, tout savoir n’était pas nécessaire. Il souhaitait garder la tête sur les épaules. Il parait que c’est mieux tout de même.
En vérité, le professeur savait pertinemment qu’il ne pourrait jamais tout connaître du métier de Jaime. Il y avait bien trop de documents qui devaient être classés secret-défense, ou un arborer un nom de ce goût-là. D’un autre côté, cela était suffisant. En effet, William savait que son amie était avocate, que son métier la passionnait, qu’elle travaillait au SHIELD et que son travail était important pour elle. Il ne doutait pas que ses compétences soient très appréciées à son boulot. Il la connaissait trop bien pour ne pas savoir cela. Probablement qu’ils ne trouveraient pas meilleure avocate qu’elle pour ce qu’elle faisait. Bien que cela restait plus ou moins un mystère aux yeux de l’homme.
- Oui, clairement ! J’avoue même me demander pourquoi je continue de trainer avec toi !
Les rires de William vinrent se mêler à ceux de Jaime. En vérité, l’adage « qui aime bien, châtie bien » s’adaptait parfaitement à eux. A ce niveau-là, ce n’était pas compliqué de deviner que les deux amis s’adoraient. Ils n’avaient pas besoin de se dire qu’ils tenaient l’un à l’autre – bien que parfois cela leur faisait plaisir – pour le savoir. Leur attitude l’un envers l’autre était suffisant.
Il se contenterait bien d’en apprendre d’avantage sur les récents événements de sa vie personnelle que professionnelle. Bien que les deux parties l’intéressaient. L’une était sans doute plus abordable que l’autre. C’était également plus agréable pour eux de ne pas toujours parler boulot et boulot. Surtout pour Jaime qui semblait très occupée à ce niveau-ci. Lui vider un peu la tête serait une belle réussite pour lui aujourd’hui.
- Un chien ? Oh la pauvre bête… Passer tout son temps avec toi. Une torture !
Jaime lui envoya un petit coup de coude dans les côtes. C’était bien mérité, et pas méchant. Le professeur d’Histoire en rigola même. Il l’écouta lui expliquer brièvement les raisons pour lesquelles elle ne l’avait pas emmené avec elle.
- Il faudra que tu me le présentes un jour ! C’est quoi comme race de chien ?
Jaime semblait heureuse de l’apparition de la petite bestiole dans sa vie. Sinon, elle n’aurait probablement pas commencé par ça. William aurait voulu en dire autant sur sa propre vie. Mais dernièrement, elle s’était faite relativement monotone, sans grand changement majeur. C’était toujours plus ou moins la même chose. Il était pourtant bien décidé à faire évoluer ça. Il en toucherait sans doute un ou deux mot avec son amie. Cette dernière aura peut-être quelques idées à lui proposer. C’était généralement le cas, elle n’était jamais à court de suggestions.
Mais pas tout de suite. Quelque chose avait attiré l’attention de la jeune femme : un camion de glace. Il jeta un coup d’œil vers Jaime. Il ne cacha pas un sourire rien qu’en voyant la petite lueur apparaitre dans son regard.
- Ce qui est cool quand je sors avec toi, c’est que j’ai le choix. Et si je ne veux pas d’une glace, hein ? Hein ? Hein ?!
En voyant le regard de Jaime qui lui disait « je ne te force à en prendre une », William s’empressa d’ajouter.
- C’est bon, c’est bon… En vrai, j’en veux une aussi.
Les deux amis se dirigèrent à l’unisson vers le camion de glace. Un couple accompagné d’un enfant venait de récupérer leur commande quand Jaime et William arrivèrent au niveau du marchand.
- Tu prends quoi ?
Lui savait déjà ce qu’il allait commander. Il observa la petite brune hésiter devant les innombrables saveurs disponibles. Bon, en vrai, il y avait un nombre fini, mais il y avait du choix ! Ils passèrent tous les deux commandes. William demanda une glace saveur pastèque/melon. Il rêvait depuis plusieurs semaines de manger de la pastèque. Mais, soit il oubliait d’en acheter… Soit il oubliait d’en acheter. C’était donc l’occasion de se rattraper en partie.
- Et sinon, tu racontes quoi de beau ? |
| | | Dim 11 Sep - 19:54 | | « Parce qu'il n'y a que moi capable de te supporter sur terre ? suggéra-t-elle doucement en relevant les yeux vers lui. »
Suggestion comme une autre après tout, mais pas si loin de la vérité. Elle le connaissait depuis si longtemps que, finalement, oui, elle était bien la seule capable de vraiment l'apprécier comme il était. De lui passer ses retards, ses nonchalances, et tout ça. Un peu comme avec Tyler, d'ailleurs. Même si avec ce dernier, elle avait parfois l'impression que tout n'était pas aussi simple ni aussi beau que leurs cohabitations le laissaient supposés. Parfois, elle avait l'impression que son frère lui cachait des choses, ou qu'un mensonge se camouflait derrière ses sourires et son humour. Mais elle n'avait rien pour le prouver, seulement des impressions.
« T'auras qu'à venir le voir ! Rétorqua-t-elle en roulant des yeux après le coup de coude dans les côtes. Il la prenait vraiment pour une nouille, parfois. Elle ne releva pas pour autant, se contentant de soupirer un temps avant de lui expliquer : Un berger australien, il a déjà plus d'un an apparemment. Et il est bien dressé ! Très amical et câlin ! »
Flea, elle en était gaga. Il lui arrivait d'ailleurs de se surprendre à lui parler comme on parlerait à un humain, comme elle adresserait la parole à William ou Tyler à l'occasion. Sauf qu'il s'agissait là d'un animal à quatre pattes, très poilu, qui la regardait souvent avec de grands yeux passionnés, comme si ce qu'elle racontait était très important. Alors oui, elle répétait parfois ses plaidoiries parce qu'elle était sûre au moins qu'il suivrait toujours son avis, et comprendrait totalement son opinion. Et quand elle lui demandait « tu penses quoi de ça ? », la réponse de l'animal était souvent la même : il se roulait sur le dos pour avoir des caresses, et lui sautait dessus pour lui lécher le visage.
« Chocolat pistache ! ronronna la jeune fille en venant se mettre devant William, se hissant sur ses pieds, bien plus petite que son ami et ne voyant pas vraiment le menu de sa position. Elle réussit néanmoins à voir ça, avant de se tourner vers l'homme avec un grand sourire. Lui qui se plaignait tout à l'heure... Tu sais quoi ? Ton choix de glace a l'air de dire que tu as besoin de vacances au soleil, commenta-t-elle. »
Melon et pastèque. Non mais sérieux, qui prenait ce genre de parfum à part des gens qui n'avaient pas pu s'étaler sur le sable depuis des semaines et profiter du beau temps ? Voilà pourquoi il avait accepté si rapidement sa proposition de sortir, voilà pourquoi il n'était pas SI en retard que ça aujourd'hui. Jaime fronça un sourcil, alors qu'il lui demandait ce qu'elle racontait de beau. Bon, c'était donc là l'occasion d'en parler directement, très bien. S'il le désirait :
« J'ai rencontré quelqu'un ! Lança-t-elle gaiement alors que le marchand de glace écoutait avec une pointe de curiosité en préparant leurs pots. Il s'appelle Abel, c'est lui qui m'a présenté Flea en fait ! »
Elle eut un petit rire, un petit peu gêné. Mais cette gêne passa rapidement quand elle pensa au garçon, ne pouvant s'empêcher de sourire un peu niaisement. Abel était charmant, une bonne personne. Pas à un seul moment son instinct de survie n'avait tinté en lui annonçant qu'il mentait, ou qu'il n'était pas ce qu'il prétendait être. C'était donc ultra vendeur pour la brune, qui cernait si facilement les gens qu'elle rencontrait pour la première fois.
« On est allés au restaurant ensemble, ça s'est bien passé, donc j'imagine que ça va continuer doucement comme ça... Elle remercia le vendeur de glace quand il lui tendit son pot, et paya les deux en sortant un billet de son sac. Ensuite, elle demanda à William : Et toi alors ? » |
| | | Lun 12 Sep - 12:14 | | William mima un « nianiania » inaudible. Il n’avait rien de mieux à répliquer de toute façon. Elle l’avait mouché, et cette fois il était bien obligé de l’accepter. Il ne pouvait pas toujours avoir le dernier mot. Même si cela était possible, il ne le voudrait probablement pas. Ce ne serait pas très drôle. Au final, Jaime ne le laisserait pas faire.
- Avec plaisir, tu n’auras qu’à me dire quand !
Ce n’était pas comme si le domicile de la petite brune lui était totalement inconnu. Il pourrait très bien s’y rendre les yeux fermés. Bien que ce soit un tantinet dangereux avec la circulation, les feux rouges, les piétions etc etc. Ouais, il ne ferait pas ça. Mais l’esprit est là, c’est le plus important non ? Toujours était-il qu’il souhaitait rencontrer la petite bestiole qui avait fait éruption dans la vie de Jaime. Il suffisait de voir les lueurs se balader dans le regard de la jeune femme lorsqu’elle évoquait Flea. On aurait dit le soir de Noël tellement ses yeux brillaient. Cela rappela à William les quelques occasions où il l’avait déjà vu passionnée par une affaire particulièrement intéressante ou un quelconque truc d’avocat qu’il ne comprenait toujours pas. Il connaissait assez ce regard pour savoir que la petite boule de poil sur pattes avait marqué beaucoup de points auprès de sa maîtresse. Cela le fit sourire sans même qu’il s’en rende compte.
- Et tu sais quoi ? Je pense que tu as bien raison. Mais bon, j’ai envie de manger de la pastèque depuis des jours. Voire même des semaines. Et puis, je n’allais pas la laisser toute seule dans son pot la pauvre. Du coup avec du melon, ça passe crème.
Jaime n’avait pas tort en soi. Il n’avait pas eu de vacances à proprement parlé. En vérité, il avait bossé une partie de l’été et il était resté à l’institut Xavier pour surveiller les quelques étudiants qui comme lui n’avaient pas pu ou voulu partir en vacances. Il fallait bien que quelqu’un se désigne volontaire. Et comme William n’avait eu aucun projet de vacances cette année, il faisait le candidat idéal. En même temps, il avait été pris d’une sorte de flemme et d’une baisse de morale. Il n’avait eu envie de ne rien faire. Allez savoir pourquoi.
L’attention du professeur se concentra sur la jeune femme, notamment avec une phrase qui faisait très accrocheuse. Elle avait rencontré quelqu’un ! William se retint de faire une plaisanterie dont il avait le goût du style « comme à chaque fois que je croise quelqu’un dans mon immeuble ». Il préférait écouter ce que Jaime avait à dire. Abel. Il ne connaissait pas d’Abel. Ou sinon, c’est qu’il avait oublié. Elle lui raconta même en partie comment elle l’avait rencontré.
- Tu sais que tu souris bêtement Jaime ?
C’est que c’était bon signe. Généralement, lorsqu’elle arborait un sourire tel, cela signifiait qu’il avait plus qu’une bonne impression. Cela fit sourire William. Toutefois, cela ne l’empêcherait pas d’aller toucher un ou deux mots à ce fameux Abel s’il osait mal se comporter avec elle. Quoique, le professeur la connaissait assez pour savoir qu’elle se serait chargé de son cas bien avant.
William fronça des sourcils lorsqu’il constata que son amie avait payé pour les deux pots de glace. Il ne fit pas de commentaires. Tant pis, il lui offrirait un verre plus tard. Il salua le vendeur avant de s’éloigner doucement.
- Moi alors ?
L’homme prit un morceau de glace avec la petite cuillère fournie. La pastèque. C’était trop bon. C’était la vie. La glace fondit sur sa langue. Avec la chaleur qui montait progressivement, cela lui fit un bien fou. Il en aurait presque frissonné.
- Pas grand-chose. Le truc le plus existant dernière pour moi, c’était la sortie commune entre St-Magnus et nous. Il faudrait que je fasse quelque chose. M’inscrire à une salle de sport, sortir. Un truc du genre quoi.
William marqua une pause. Il n’y avait pas grand-chose de plus à raconter en soi. Il avait connu des moments plus passionnants dans sa vie. Il en enviait presque Jaime avec son histoire de… petit copain ? Il était bien décidé à la cuisiner aux petits oignons celle-là !
- Présenté Flea ? Il travaille dans un refuge ou quelque chose du genre ? Vous sortez ensemble ? Depuis combien de temps ?
Oui, parfois il pouvait se transformer en véritable commère. Mais c’est que la vie de sa petite Jaime l’intéressait. |
| | | Lun 12 Sep - 15:49 | | « Pauvre bichon, tu travailles trop. »
Oh bien sûr qu'elle se moquait, mais juste pour l'embêter un peu. Elle savait que son métier n'était pas de tout repos, elle savait que devoir préparer ses cours, passionner des élèves, tout ça, c'était aussi éprouvant que de mener un dossier à ton terme. Et puis, même si la vie de William était pour l'instant plus proche de l'electro-cardiogramme d'un cadavre, ça n'empêchait pas de ne pas pouvoir se reposer exactement comme on le voulait. Des vacances, fallait être dans de bonnes dispositions pour bien en profiter, fallait soit voir les choses en grands, soit ne rien voir du tout et se décider à ne strictement rien faire pour se ressourcer. Jaime ne savait même pas elle même ce qu'elle pourrait faire si demain on lui offrait une ou deux semaines de vacances...
La conversation devia sensiblement, et Jaime afficha une petite moue sur le visage. Le pauvre William avait l'air d'être un peu... stressé ? Et encore, c'était un bien grand mot concernant William, a propos de l'entrevue entre les deux écoles. Jaime était au fait de la réputation de chacune d'entre elles, et ne manqua pas de lui demander : « Vous avez une sortie commune à organiser ? Vous allez survivre à ça ou ils vont vous manger ? » Même si elle s'armait d'humour pour pouvoir lui répondre, ça n'en était pas pour autant une fausse question.
Et alors qu'elle enfournait une cuillère de glace, où le froid lui rongea la moitié du cerveau dès qu'elle le mit en bouche, lui arrachant par la même un sacré mal de crâne, elle fronça les sourcils et attendit que ça passe. Suffisamment pour laisser le temps à William de la bombarder de question. La petite brune s'agita sensiblement, lui demandant d'attendre, de patienter, il fallait au moins ça en tout cas pour se laisser le temps de se remettre. « Je ne souris pas bêtement ! » geint-elle peu de temps après avant de foudroyer William du regard.
Même si... Si. Elle souriait bêtement. Elle pouffa même peu de temps après, avant de se reprendre de plus belle. S'il fallait qu'elle parle de lui, sachant qu'ils en étaient au tout début, qu'elle n'était pas forcément des plus objectives sur son coup de cœur du moment... ça allait être laborieux, obligatoirement. Et son ami allait pouvoir se moquer d'elle, très fort, parce que ça, il savait très bien le faire. Qu'importait. Au moins, elle était heureuse, épanouie, et c'était bien tout ce qui comptait !
« Il est vétérinaire, très gentil, timide comme pas deux mais adorable, il a un refuge aussi, c'est magique tu devrais y aller, tu ne verras jamais un autre endroit comme celui-ci ! Les animaux ne sont pas en cage, et ils sont bien dressés ! »
Elle aurait voulu ajouter « vraiment très mignon avec ça » mais s'abstint, parce que ça n'était pas le genre de détails qui intéressaient trop William à priori. Ça ne lui parlerait pas forcément, et puis même... si ça lui parlait, ça voulait juste dire qu'il était intéressé, ce dont Jaime doutait fortement.
« On... Sort ensemble de temps en temps. Enfin, je peux pas te dire si on est en couple comme on pourrait le définir clairement. Puis, nous avons nos boulots respectifs alors c'est un peu compliqué. Mais ça fait quelques semaines, quoi. »
Alors ouais... Forcément. Elle prit une autre part de glace, avant de relever le nez vers William. Un petit sourire mutin sur les lèvres :
« C'est quand que tu m'en présentes une, toi, d'ailleurs, hein ? » |
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