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Foutue soirée - Johanna
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Mar 13 Sep - 23:09


"Foutue Soirée"


Johanna & Sergeï







Foutue soire, quelle putain de foutue soirée. Voilà des mots qui revinrent bien trop dans l'esprit de Sergeï et qui ne cesseraient de revenir encore et encore, pour le reste de celle-ci. C'était un jour comme un autre, tout ce qu'il y avait de plus banal. Une soirée qui suivit. Simple, rafraîchissante, silencieuse et tranquille. Mais non, il fallut qu'un petit con vienne tout gâcher. Un parasite alcoolisé qui ne savait pas ce qu'il faisait. Un parasite qui ne méritait pas la vie et qui, pourtant, fut épargné, malgré la colère et la haine qui avait habité notre cher ami venu tout droit de la Mère-Patrie. La raison ? Très simple. Le blasphème fut fait au sein même de l'église, dans la maison du Seigneur. Qui était-il pour juger un homme dans une demeure qui n'était pas la sienne ? Qui était-il pour apporter la mort dans un lieu si sacré ? Il se contenta ainsi, de n'offrir qu'une vilaine correction à cet homme ainsi qu'un conseil qui semblait avisé et surtout à respecter, coûte que coûte. La première chose qui servit de punition, fut de racheter sa faute. Qu'elle fut-elle ? De se soulager dans le confessionnal de son église. Ainsi, après avoir joyeusement pété le nez de l'hérétique contre le banc de la fameuse cabine, le prêtre fit lécher le liquide odorant à son possesseur, tout en le menaçant allègrement de mort et autres châtiments qui seraient moins enviables. Moins enviables, oui, je vous l'accorde. Sergeï a beau être quelqu'un avec un certain bon fond, simplement corrompu par la dureté de sa précédente vie et l'horreur mentale de son pouvoir, je peux vous assurer que s'il en vient à vouloir s'amuser avec vous, vous préférerez la mort, sans nul doutes. Bien que certains puissent le voir comme un psychopathe, la vérité est assez éloignée de celle-ci. Pour faire simple, cet homme n'a jamais eu d'autres choix que de se battre et de détruire autrui. Il n'a jamais eu d'autres alternative pour survivre, son esprit fut brisé et, il n'a jamais connu de limites. Ainsi, si vous en venez à l'énerver, il pourra se montrer très imaginatif pour toutes sortes de punition.

Pour en revenir à notre intrus. Après qu'il ait tout bien nettoyé, tout en foutant du sang de partout, le pope laissa sa victime partir, libre. Bon, pour être tout à fait honnête, il lui cassa un bras en guise d’avertissement et lui promis un sort bien moins clément la prochaine fois qu'il reviendrait par ici. Ainsi, après avoir dégagé ce fameux parasite, notre homme dut nettoyer tout le sang, ce qui l'énerva profondément et qui le fit pester dans toutes les langues à sa disposition, faisant grande attention de ne pas dire la moindre grossièreté en cette demeure sacrée. Il tâcha de rouge, en de nombreux endroits, sa chemise blanche, ce qui l'énerva encore plus. Il lui fallut bien une heure pour nettoyer ce bordel, ce qui le soulagea grandement. Ainsi, une fois ce lieux comme neuf, le presque cinquantenaire attrapa son seau emplie d'une eau teintée de rouge et de chiffons qui l'étaient tout autant pour descendre aux sous-sol par une entrée secrète, camouflée dans une armoire de son bureau et enfin arriver dans un endroit qui lui était familier et où il pouvait être entièrement lui-même ; la planque d'Hydra.

Enfin libéré de ses engagements religieux, il envoya valser ce seau dans un lavabo et se mit à pester plus frénétiquement, en particulier contre ce parasite, en russe, en ukrainien et même parfois en allemand, avant de se rendre compte qu'il n'était pas seul. Johanna Feuerwald, agente tout comme lui, qui avait sensiblement le même âge aussi. Une espèce d'amie qui squattait presque tous les jours dans ce lieu en compagnie de ses deux tarés de fils. Tarés qu'il aimait bien d'ailleurs. Soupirant longuement, notre homme se retourna vers cette femme, l'air désolé. « Je suis désolé, je pensais être seul » qu'il prononça presque en douceur, en allemand, langue qu'il maîtrisait bien mieux que l'anglais, cette foutue langue qu'on parlait sur Genosha. « Un enfoiré de p'tit merdeux qui est allé pisser dans le confessionnal. Putain d'abruti sans éducation, ça, il s'en souviendra ce p'tit con. Bordel. » Soupirant à nouveau longuement, Sergeï remarqua l'étendu des dégâts sur sa chemise, qui ne serait sans nul doutes plus jamais blanche, ce qui l'énerva passablement. Il l'ôta sans la moindre gêne avant de l'envoyer dans une poubelle non loin, laissant dévoiler ses muscles, ses innombrables cicatrices en tout genre, vestiges de nombreuses missions, combats et pans de sa vie. L'on pouvait aussi discerner quelques tatouages, une croix dans son dos, mais surtout un nom, Yulia, gravé sur son cœur. Existait-il plus belle chose au monde que sa fille ? Certainement pas.

Se dirigeant vers un placard, notre homme récupéra une nouvelle chemise qu'il enfila rapidement, avant de tirer d'une autre armoire deux verres et une bouteille de Vodka qu'il amena à la table où était installée la mère de famille. Il servit dans les deux verres avant de lui en faire glisser un dans sa direction, trinquer et boire cul-sec le contenu. « Foutue soirée, putain. Il m'a tellement mis la haine ce petit con. Putain. » Toujours en allemand. L'homme se servit un nouveau verre avant de reporter son attention sur la femme brune. « Et toi alors ? Impossible de dormir ? Où tes deux petits ont encore foutus bordel ? »

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Ven 30 Sep - 11:29

Foutue soirée

encore une nuit éveillée Johanna ne dormait pas. Elle avait entendu des bruits en début de nuit, vers vingt-trois heures, et depuis, elle était éveillée. De simples bruits ne la maintenaient pas éveillée en général. Mais il n'y avait pas que les bruits. Elle savait ce qu'étaient ces bruits dans la nuit : ses fils avaient décidé de partir en vadrouille nocturne dans Hammer Bay. Elle était allée vérifier la chose, ne trouvant que des lits vides. Et comme toujours, elle ne pourrait dormir avant leur retour. Non pas qu'elle voulait les réprimander de cette sortie. Mais elle ne fermerait pas l’œil avant de savoir qu'ils étaient en sûreté. Et ils risquaient tellement ces deux-là, si la police les attrapait en plein crime...Elle ne voulait pas penser à cela et pourtant ça lui venait quand même à l'esprit...D'où les insomnies récurrentes quand ses fils quittaient le nid...Sans pouvoir dormir, elle tournait en rond dans la planque sous l'église. Un peu de ménage par-ci par-là, démonter et nettoyer ses armes à feu encore et encore, astiquer les couteaux dont elle se servait, et même vérifier ses poisons...Elle aurait aussi pu s'occuper de ranger et nettoyer les affaires de ses fils, mais ils n'aimaient pas vraiment ça. Ils pourraient mal le prendre et lui faire la tête pendant des jours si elle faisait ça. Et elle n'avait pas envie de ça, ses fils qui faisaient la tronche, c'était une plaie pour tout le monde, pas uniquement pour elle. La nuit allait être longue si elle restait la seule éveillée à ne pas savoir quoi faire. Mais heureusement, des bruits attirèrent son attention.

La voix de Sergeï pestait après quelque chose, Johanna n'arrivait pas à saisir l'ensemble de ses propos, même si elle avait une certaine habitude du russe, elle n'en connaissait pas toutes les merveilleuses insultes. Elle esquissa un sourire amusée, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait un seau qu'il envoya négligemment dans un lavabo, mais elle aurait très certainement une explication au plus vite vu qu'il remarqua enfin qu'elle était là. Elle posa sur lui des yeux amusés, mais elle le perdit rapidement, comme son petit sourire. Il était clair que la soirée de Sergeï n'avait pas été jouasse. Et même si un clodo alcoolique qui venait pisser dans le confessionnal aurait pu la faire doucement rire, incroyante comme elle était, elle se retint. Il n'aurait surement pas apprécié. En tout cas, elle ne doutait pas que l'inconvenant ait reçu une punition qu'il n'oublierait pas de sitôt, c'était une chose que le prêtre faisait avec zèle en général. « J'imagine qu'il s'en souviendra longtemps et qu'il n'est pas prêt de recommencer de sitôt de telles idioties...Quoi que si c'était juste un clochard alcoolique...Ils ne sont pas bons pour retenir des choses ceux-là...dit-elle en finissant de remonter une énième fois un vieux luger qui tenait bien la distance. » 

La chemise en sang, à laquelle Johanna n'avait porté une grande attention, se retrouva à la poubelle pour être remplacée par une autre quelques instants plus tard, immaculée celle-ci. Johanna ne prêta pas plus attention au torse nu de son compère qu'à la chemise sale un instant auparavant. Elle savait comment était fait un homme, elle n'avait pas besoin, comme toutes les jeunettes, de regarder dès que l'occasion était là...Et il y avait bien plus intéressant que ça en plus. Comme la vodka que sortait Sergeï. L'allemande n'avait jamais été extrêmement portée sur la boisson, même les choses goûteuses, mais quand elle devait choisir de boire, elle préférait le vin. A fortiori le champagne. Mais elle savait aussi que l'occasion était ici différente et de temps en temps, elle ne rechignait pas à prendre un verre avec le russe. Trinquant avec lui, elle imita son geste pour boire le verre cul-sec et le reposa sur la table. Bien que le liquide lui brûlât un peu la gorge, elle n'esquissa aucune mimique de dégoût et sourit quand même à Sergeï. Ce type dans l'église l'avait véritablement énervé, elle en était surprise qu'il n'y ait pas de cadavre à dissoudre ou à mettre au fond de la baie. Le verre passé, il vint des questions autrement différentes, la concernant elle et plus l'hérétique sus-mentionné.

« Pour tout dire, ils sont en vadrouille quelque part. Et tant qu'ils ne seront pas rentrés, je ne pourrai fermer l'oeil. Tu sais, ce sont des inquiétudes de mère-poule, ils en ont soupé de ça à force j'imagine... » Elle pouvait être vraiment inquiète et vraiment chieuse comme mère, certains l'auraient qualifiée de folle-dingue puisque ces garçons étaient très au-dessus de la majorité...Aucune de ces personnes ne savait de quoi étaient capables Marcus et Hannibal...Prénom qui n'avait d'ailleurs rien à voir avec le tueur en série cannibale, mais avec le chef de guerre, on lui avait parfois posé la question, ça la mettait toujours en colère de voir l'ignorance des gens. « Ne te sens pas l'obligation de me tenir compagnie toute la nuit à les attendre surtout, ils pourraient bien ne rentre qu'au petit matin et du repos t'aiderait à faire passer...ces tracas dans le confessionnal. »

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Mar 11 Oct - 19:29


"Foutue Soirée"


Johanna & Sergeï







La mère de famille était occupée à nettoyer une vieille arme de poing lorsque le maître de ces lieux entra dans la pièce, passablement énervé. Cela ne sembla ni la déranger, ni la surprendre d'ailleurs. Bien que doué dans ce qu'il faisait, que cela soit la couverture ou le terrain, l'homme de l'est n'était certainement pas reconnu pour sa grande patience. Ainsi, le voir si énervé, n'était pas quelque chose de particulièrement inhabituel, loin de là. Oh, bien entendu, l'homme tentait tant bien que mal de se maîtriser lorsqu'il était en public, en particulier pour éviter qu'une quelconque mauvaise histoire n'aille se faufiler jusqu'aux oreilles de sa très chère fille, mais lors qu’aucune paire d'yeux indiscrète ne pouvait le gêner, notre ami se libérait de toutes ses chaînes et se laissait aller. Ainsi, l'allemande avait très certainement pris conscience de tout cela, ou moins, l'habitude et se contenta tout simplement de sourire, amusée devant la scène, en allant même d'un petit commentaire, qui finit par faire sourire cet homme d'âge mûr. Ah ça, pour s'en souvenir, il s'en souviendrai. « Clochard alcoolique ou pas, la prochaine fois que je le revois par ici, il ne sera pas aussi chanceux. » Soupirant un long moment, il regarda en direction du plafond, un certain air déçu dans le regard. « Je ne veux pas aller trop loin dans mon église, cela serait irrespectueux. Ceci dit, l'abattre loin des regards indiscrets et loin de ce lieux sacré, ne me posera absolument aucun problème. Avec un peu de chance, il finira par comprendre tout seul. Sinon, eh bien, j'ai quelques jouets que j'aimerais bien essayer. » A nouveau, un petit rire, bien moins joyeux cette fois-ci, peut-être un peu plus effrayant, si l'on en venait à disposer d'une âme sensible, tendis que sa colère semblait petit à petit s'évaporer. Bien entendu, lorsqu'il parlait de jouets, il faisait allusions à quelques petits outils qu'il avait reçu, afin de l'aider à s'épanouir dans l'art de la torture en tout genre. S'il était malin, ce qui ne semblait guère être le cas, cet inconnu ne reviendrait certainement pas.

Une fois changé et une fois alcool et verres dégainés, Sergeï s'installa à table, face à celle qu'il pouvait plus ou moins qualifier d'amie, afin de discuter un peu, en particulier de ses deux gamins qui avaient une certaine prédisposition à foutre la merde de partout où ils se rendaient. Apparemment, ils étaient tous les deux en vadrouille, inquiète, Johanna se sentait incapable de fermer l’œil avant leur retour, sans doutes un peu trop mère-poule, ce qui amusa tout autant le pope, qui rit, sans la moindre gêne, une fois de plus. « C'est normal, c'est pas forcément des flèches les deux, fin, surtout Hannibal, l'prend pas mal hein, mais le nombre de conneries qu'il est capable de faire, c'est juste pas humain ... » A nouveau un rire gras, avant de se servir un nouveau verre, proposant à l'allemande si elle en voulait un suivant. « Mais bon, même s'ils sont doués pour foutre le bordel, il risque pas de leur arriver grand chose, ils sont doués. Je pense pas qu'un petit groupe de flics lambda soient capable de les arrêter s'ils se font surprendre en train de faire je sais pas quoi. Rassure toi, tu les as bien formés. » Alors qu'il vidait son verre tout juste servi, la mère de famille insista sur le fait que le russe n'avait pas la moindre obligation d'attendre avec elle, qu'un peu de repos lui ferait sûrement du bien, ce qui le fit doucement sourire. Un sourire chaleureux et sain, ce qui était relativement rare sur le visage marqué de cet homme. « Pour être franc, le seul truc qu'il me faut pour oublier ce petit con, c'est ça. » Qu'il dit en montrant sa bouteille, pour se servir un nouveau verre. Il était russe, boire de la vodka, ça, il y était entraîné depuis la naissance, depuis bien plus longtemps que la survie, les armes ou que n'importe quel autre art martial. « Et tu sais, je n'ai jamais beaucoup dormi, alors, autant rester là et parler un peu, cela fait bien longtemps qu'on ne s'est pas assis pour discuter de tout et de rien. »

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Sam 22 Oct - 19:48

Foutue soirée

encore une nuit éveillée Dire du mal des enfants était une chose que la plupart des mères prenait sans aucun humour. Johanna était encore pire que cela. Ses enfants étaient plus que la prunelle de ses yeux. Elle ne tolérait aucune insulte, moquerie ou autre, c'était inconcevable. De la part de tous. Personne n'avait le droit de parler en mal de ses fils, c'était risquer de gros ennuis, pour juste un bon mot ou une petite revanche mesquine. Elle avait déjà usé de beaucoup de violence à l'encontre d'une mère ou d'un professeur qui s'en était pris à eux par le passé. Certains professeurs qui les prétendaient dérangés avaient eu des accidents étranges. Elle seule avait le droit de dire que ses deux garçons étaient dérangés. Ils l'étaient, pour sûr, mais il ne fallait pas le dire. Un peu comme un secret que tout le monde connaît mais dont personne ne parle jamais, un secret de polichinelle comme on dit...

Pourtant, elle n'avait pas sourcillé. Pourquoi ? Parce que c'était Sergeï. Et qu'elle avait pour le russe une plus grande tolérance que pour les autres gens. Est-ce qu'elle l'aimait bien ? Indubitablement oui. Et...Il était vrai que les garçons n'étaient pas toujours très doués pour réfléchir correctement. En revanche, elle n'était pas d'accord quant à savoir lequel des deux n'était pas le plus réfléchi. Sa longue expérience de mère lui avait prouvé que ce n'était pas celui qui semblait le plus mûr et le plus doué qui était le plus malin de la bande. Et même si elle s'efforçait d'aimer ses enfants autant l'un que l'autre, les choses ne se passaient pas vraiment de manière aussi équitable dans son cœur. Une mère fait toujours des choix, même si personne ne le sait. Quel bonheur ça aurait été de n'avoir qu'un enfant, elle n'aurait pas eu de préférence à faire, pas de dilemme de la sorte à gérer...

« Je n'ai pas peur qu'ils se fassent arrêter voyons. Et crois moi, ce n'est pas d'Hannibal dont je doute le plus dans ces moments-là, mais bien de son frère. Marcus peut se laisser emporter facilement et perdre le contrôle très vite tu sais...Je ne voudrais pas qu'il se retrouve au milieu d'une maison close remplie de cadavres de putes juste parce que ça l'a un peu trop démangé et qu'il n'a pas écouté son frère lui dire qu'il ne devrait peut-être pas... » Quiconque l'aurait entendu aurait surement été choqué. Dire ça à voix haute, savoir que son fils était un être aux pulsions inhumaines, personne ne l'aurait accepté. Elle s'en fichait bien en présence de Sergeï. Il venait de tabasser un clochard ivre dans son église, il n'était pas à ça près. Elle soupira un peu à la pensée qu'un jour ses fils devraient se débrouiller sans qu'elle veille sur eux. Elle ne voulait pas voir ce jour venir.

Johanna avait accepté volontiers un second verre, qui avait connu le même sort que le premier en aussi peu de temps. Mais un troisième ne serait pas au programme non. « Il est vrai que nous n'avons pas discuté depuis un moment, dit-elle avec un sourire. » Elle aimait bien discuter avec lui. Elle aimait bien sa compagnie tout court en fait. Pour une raison qu'elle ne comprenait pas vraiment d'ailleurs, elle n'avait jamais aimé la compagnie des gens, en dehors de ses enfants. Même ses collègues ou ses supérieurs étaient des poids dont elle se serait bien passés si elle avait eu le choix. Elle ne l'avait jamais eu bien entendu et les avait donc toujours supportés. Mais qu'importait vraiment au fond hein ? Avec Sergeï, c'était différent. Il lui semblait qu'ils étaient plus semblables qu'elle ne pouvait l'être avec n'importe qui d'autre. Et la différence qu'elle avait avec les autres gens était très simple : c'était comme comparer un chien avec un loup. Avant que des milliers d'années de domestication ne le transforme, le chien était un loup. Johanna n'avait jamais été domestiquée et elle sentait bien que lui non plus. D'aucun aurait surement argué que deux tueurs sanguinaires et froids s'entendaient forcément, qu'ils se reconnaissaient...Dans la nature, des prédateurs alphas ne s'entendaient jamais...

« En dehors de nos petits tracas de la nuit, que pouvons-nous nous raconter alors ? Comment va ta fille ? Je n'ai pas prêté attention à elle ces derniers temps. Elle va bien la chère enfant ? »

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Ven 11 Nov - 16:47


"Foutue Soirée"


Johanna & Sergeï







Johanna était une femme particulière, elle ne prenait pas de gants, jamais et pouvait être vue comme différente par beaucoup, même au sein de Hydra. À cela, elle ressemblait assez à Sergeï, à n'en point douter. Nombreux furent ceux à se poser des questions sur le prêtre russe, ses motivations, sa façon de faire, ce qu'il se passait dans sa tête. Rares furent ceux à trouver les réponses sans vraiment lui poser les questions à lui. À dire vrai, notre homme n'en avait que peu de choses à faire, se contentant de ne pas se laisser guider par ses pulsions lorsqu'un de ses collègues le dérangeait un peu trop souvent de part ses regards ou suspicions. Ceci dit, plus que leur côté sauvage qui les différenciait d'une grande partie des gens, ils avaient un amour inconditionnel pour leur famille. Pour eux, il n'y avait rien de plus sacré, de plus beau et de plus important que celle-ci, en particulier pour leurs enfants. Bien entendu, le pope avait d'autres membres dans sa famille, mais, en dehors de sa mère, il ne prêtait attention qu'à peu de monde, rêvant bien plus souvent de leur arracher la gorge qu'autre chose, mais cela, nous y reviendrons une autre fois, éventuellement. Pour leurs enfants, rien n'aurait été insurmontable, ils auraient donnés tout ce qui était possible de donner. Notre homme l'avait déjà fait, sacrifiant presque vingt ans de son existence pour retrouver sa Yulia. S'il avait du en sacrifier cinquante, il l'aurait fait, sans la moindre hésitation. Personne n'avait le droit de dire du mal de son enfant, de la critiquer, de la regarder de travers ou même de la bousculer. Personne, sous peine de grandes blessures ou, en cas de colère un peu trop grande, de perdre la vie, tout simplement. Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, l'homme de l'Est n'est en aucun cas une mauvaise personne, il a toujours un fond relativement bon. Disons simplement que la vie qu'il a mené, qu'on lui a donné et qu'on lui a montré l'ont égarés sur le bon chemin. À cela, il fallait rajouter une certaine propension à la colère, une soif de sang inétanchable, mais aussi un manque flagrant de limites. L'on avait jamais imposé quelques limites que ce soit au russe durant son enfance et sa formation, pour faire de lui un guerrier exemplaire, ne le faisant passer que pour une brute aux yeux de nombreuses personnes.

À n'en point douter que l'allemande partageait de nombreuses choses avec son interlocuteur et, sûrement que rares étaient ceux, encore entier pour en parler, à avoir pu dire quoi que ce soit sur ses deux enfants. Sergeï était, en quelques sortes, un privilégié, il pouvait parler librement des deux énergumènes, sans craindre un quelconque courroux, que ce fusse de la part de la mère ou de sa progéniture. La belle l'appréciait et les deux le respectaient, peut-être pour sa force, peut-être pour sa poigne, peut-être pour l'amitié avec leur mère, peut-être pour son hospitalité, ou peut-être même pour le tout. Notre homme connaissait le caractère des deux jeunes gens, sachant pertinemment qu'ils avaient une certaine propension à déraper, mais ne leur en avait jamais tenu rigueur. Tant que cela ne se passait pas dans sa rue et que cela ne concernait pas sa fille tout allait bien. Après tout, lui aussi pouvait facilement s'emporter, très facilement même. Ceci dit, il les avait mis en garde plusieurs fois, à propos de sa chère Yulia, épaulé par sa mère à ce sujet. Pour en revenir à ce privilège qu'avait l'homme de foi, il put ainsi dire qu'ils n'étaient pas des flèches, sans la moindre crainte d'une colère quelconque venant de cette femme patiente, parlant d'égal à égal, comme deux personnes complètement civilisées. Face aux mots sur Hannibal, la mère de famille se montra bien plus inquiète à propos de Marcus capable de faire bien pire que son frère, décrivant un carnage potentiel, ce qui tira presque un sourire sur les lèvres du russe qui se servait un verre supplémentaire. « C'est le rôle des parents que de nettoyer derrière leurs enfants. Si ça arrive, je vous aiderais et puis, quel policier sain d'esprit pourrait imaginer qu'un prête pourrait cacher l'auteur de pareil massacre ? Ainsi, il me reste encore à apprendre à connaître les deux, pour savoir tout ce dont ils sont capables. J'imaginais assez mal, jusqu'à maintenant, Hannibal dans le rôle de la bonne conscience. Je m'excuse. »

Buvant à nouveau un verre avant de proposer le second à la jeune femme, ou du moins, celle qui l'était plus que lui, la discussion vint sur quelque chose de bien plus agréable pour les oreilles, le cœur et l'esprit de notre cher russe, sa petite fille adorée. Un large sourire s'afficha sur son visage, heureux rien que de repenser à elle. « Elle va très bien, merci de t'en inquiéter. Toujours souriante, toujours chaleureuse et rayonnante, elle refait toutes les journées durant lesquelles je la croise. Je n'ai malheureusement toujours pas trouvé les mots pour aller lui parler mais, cela ne saurait tarder. Et toi, dis-moi. Des choses à raconter depuis notre dernière discussion ? Une cible intéressante peut-être ? »

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Jeu 17 Nov - 10:26

Foutue soirée

encore une nuit éveillée C'était aux parents de nettoyer les bêtises des enfants ? L'allemande n'avait jamais été de cet avis, malheureusement, elle préférait que les enfants apprennent à être propres pour ne pas avoir à s'occuper de ça. Mais, dans certains cas, probablement que cette étrange vérité n'était pas totalement fausse et qu'elle aurait à nettoyer certaines âneries de son aîné. Ah les enfants...Un sujet de discussion riche et toujours agréable à aborder, même quand les enfants étaient des tueurs psychopathes. Au moins pour l'un d'entre eux. Ce n'était pas le cas du russe, bien entendu. Johanna avait eu plusieurs fois l'occasion de voir cette jeune femme, une perle, indubitablement, très loin de ce qu'elle aurait pu imaginer en apprenant pour la première fois son existence. C'en était même surprenant. Des fois, l'allemande se surprenait à se demander ce qui se serait passé si elle avait eu des enfants "normaux" ou même une vie entière "normale". Elle n'en avait aucune idée et peinait même à imaginer cela en réalité. Elle n'avait jamais rien connu d'autre et il lui était inconcevable d'avoir une vie ordinaire un jour. Des fois, elle enviait même Sergeï d'avoir une fille pareille...D'avoir une fille tout court aussi...

Mais elle chassa ses considérations idiotes de son esprit aussi rapidement que le russe descendit un autre verre. Décidemment, il allait vider la bouteille ce soir, le petit incident qui avait eu lieu un peu avant ne lui avait vraiment pas plu. Le fille de son collègue allait bien, c'était une nouvelle agréable à entendre. Aussi agréable que de voir un sourire sur cette mine si renfrognée qu'il avait tout le temps. C'était fou l'effet que peut avoir une simple pensée sur l'humeur de quelqu'un. Johanna avait vu des victimes de torture tenir tellement longtemps en ne faisant que penser à quelque chose qui les mettait en joie...Parfois, les gens ordinaires tenaient même plus longtemps avec ce genre de pensées que des gens entrainés à ça...Enfin, la torture, elle n'avait pas pratiqué ça depuis tellement longtemps, cela ne faisait plus vraiment partie de ses méthodes. Et c'était d'un salissant ! Elle était une femme avant d'être un agent et elle aimait les choses propres et nettes, bien faites. La torture était une méthode de barbare. Une méthode d'homme...

La question de Sergeï réveilla quelques souvenirs à l'allemande, tirant quelques pensées très lointaines à cette conversation. Pour avoir eu une cible intéressante, elle en avait eu une...Le diplomate Clarke...Elle n'y avait pas repensé depuis un moment. Elle avait voulu oublier ce moment, ce demi-échec qui aurait pu en être un total si elle n'avait pas été aussi professionnel et si elle s'était laissé déstabiliser...Johanna eut surement un visage un peu plus sombre, un regard un peu plus vague, que durant le reste de leur conversation, repensant à toutes les petites choses qui avaient eu lieu lors de cette soirée. Elle n'avait parlé de cela à personne. Pour ses supérieurs, la mission était une réussite, le diplomate ne serait plus un problème et la situation qu'il tentait de régler était toujours en faveur de l'HYDRA. Alors pourquoi en aurait-elle parlé...? Parce qu'elle savait bien, au fond, que ce n'était pas tout et que cette histoire n'était assurément pas terminée. Et s'éviter mauvaise presse était quelque chose dont elle avait besoin, il ne valait mieux pas que ses supérieurs la pensent trop vieille ou plus assez compétente. Il valait mieux pour eux.

Elle releva la tête et son regard perdu retrouva toute la vie qu'il avait quand il se planta dans celui du russe. Elle arborait l'air sérieux de quelqu'un qui avait quelque chose d'important à dire, quelque chose qu'on ne pouvait pas dire à tout le monde. « Une mission ne s'est pas passé aussi bien qu'elle aurait du. Et...J'ai bien peur que quelqu'un ait repéré mes traces. » Elle marqua une pause. Elle détestait admettre ses erreurs et là c'en était une. Une bien belle même et qu'elle devrait corriger très vite. « Quelqu'un a tenté de sauver une de mes cibles, quelqu'un savait que j'allais l'empoisonner et a fait quelque chose. Et j'ignore qui. Tout ce que je sais, c'est qu'il y avait ce soir-là une petite journaliste un peu trop fouineuse qui semblait en avoir après ma cible avec une curiosité que je ne comprends pas. Il y a quelque chose de louche. » Une seconde pause dans son discours, elle n'avait pas quitté du regard les yeux du russe, y cherchant la moindre réaction, positive ou négative, le moins avis sur ce qui s'était passé. « Personne d'autre ne le sait. »

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Lun 28 Nov - 5:10


"Foutue Soirée"


Johanna & Sergeï







L'idée que Johanna puisse un jour échouer un assassinat n'avait jamais vraiment effleuré l'esprit de l'étranger. Pour lui, elle était l'efficacité même quand il s'agissait d'infiltration et de meurtre propre. Bien meilleure que lui, sans aucun doute. Sans doutes qu'elle pouvait aussi mettre en scène bien des scenarii possible sur une scène de crime afin de faire tourner en bourrique les forces de l'ordre. Lui, de son côté avait une approche bien plus brutale de la chose. Ses travaux et différents contrats ne laissaient aucun doute sur le fait qu'il s'agissait bien là d'un meurtre. De temps à autres, il se plaisait à dissimuler la chose en une espèce de cambriolage qui avait mal tourné mais, la plupart du temps, il se contentait de ne laisser aucun témoin potentiel, bien que toujours bien caché sous sa toge de moine, capuche rabattue, l'idée même qu'on puisse remonter à lui, à ses fidèles et pire que tout, sa chère fille le faisait trembler. Pour elle, il avait dû traverser l'enfer, de nombreuses fois. S'il le referait ? Sans le moindre doute. Sûrement aussi que les péripéties de Dante pourraient sembler bien douce au cœur de l'homme de foi, face à l'idée de perdre une fois encore sa chère Yulia. Rien ni personne ne pourrait plus jamais les séparer. Il espérait simplement qu'elle finisse par l'accepter, mais aussi que jamais elle ne découvre l'homme qu'il pouvait être et surtout, qu'il avait été durant ses interminables années à sa recherche. Il avait laissé place, de très nombreuses fois à cette bête sombre, sommeillant au plus profond de son esprit, ne se réveillant que pour réclamer son dû, que cela fusse une dîme de sang ou de chair. D'os brisés et de supplications. Pour elle, il n'avait jamais reculé et n'avait surtout jamais hésité le moindre instant à faire ce qu'il avait à faire. Peut-être était-ce en grande partie grâce à cette chose qui l'habitait qu'il avait trouvé la force de tenir si longtemps. Peut-être que sans cela son esprit aurait fini par se perdre dans des méandres d'où jamais personne n'était revenu. Plus de vingt ans à rechercher sa seule raison de vivre, il y a de quoi effriter la volonté et la stabilité de tout homme. L'espoir s'était éteint, bien longtemps avant qu'il ne la retrouve et pourtant, il ne lui restait que ça pour avancer, pour vivre. D'aucuns pourraient dire qu'il avait perdu une partie de sa vie en quête d'un but inatteignable. Lui, vous dirait que sans ce rite initiatique, il n'aurait jamais été digne de pouvoir un jour reparler, ou même toucher, ce que Dieu avait engendré de plus merveilleux, après son propre fils. Peut-être, d'ailleurs, que ce dernier avait estimé que cela n'était pas suffisant et, lui fit vivre deux fois, cette perte, cette quête. Dût-il le faire une centaine de fois qu'il l'aurait fait. Dût-il mourir un millier de fois qu'il aurait arpenté la même route, sans faillir. Cette douleur, ce chagrin, ce cœur froid, tout cela n'était rien. Rien que le sourire de cet être ne serait capable de soigner en un instant.

Cette femme, Johanna, était l'une des rares personnes que le russe pouvait considérer comme une amie. Ils avaient quelques points communs qui facilitaient la vie à ces deux solitaires, dont les plus importants à leurs yeux, leurs enfants. Peut-être n'étaient-ils pas d'accord sur tout à ce sujet, mais un amour sans limites pour ces derniers avait finit par les rapprocher. Sans doutes que certains auraient pu trouver un peu excessif une telle affection pour des enfants, surtout lorsque l'on en venait à découvrir leur âge, mais, pour lui du moins, tout cela était la plus normale des choses. Rien ne pouvait-être plus beau ou plus important que la chair de sa chair. Pour ce présent offert su Seigneur, Sergeï pouvait se penser chanceux. Sa chère et douce Yulia était un rayon de soleil, une jeune femme au grand cœur, noble et pur, contrairement aux fils Feuerwald qui étaient plus battis dans le même bois que lui. Comment un homme comme lui avait-il pu participer à la création d'un être si brillant ? Il l'ignorait. Sans aucun doutes qu'elle tirait bien plus de sa mère que de son père, du moins, il l'espérait. Peut-être avait-il bon cœur, au fond de lui. Qu'il n'avait aspiré toute sa vie qu'à faire le bien, mais, malheureusement, la vie l'avait placé sur une pente bien glissante, dans un chemin tortueux et sanglant. Si bien qu'il en avait presque oublié cette innocence qu'il avait eu un jour, ne pouvant qu'y songer dans de fugaces images lorsque son regard se posait avec bonheur sur son enfant. Il aurait pu éprouver une haine profonde, un désir violent, en voyant ce jeune-homme tourner autour de la jeune rousse, mais … Cela fut bien plus le contraire qui se produisait. En sa présence, elle était rayonnante, bien plus qu'à son habitude. Souriante comme jamais et, sûrement heureuse. Tout ce que lui n'avait jamais pu lui apporter, tout ce que lui n'avait jamais pu provoquer en son cœur et en son esprit. Comment en vouloir à celui qui lui faisait tant de bien ? Il ne le pouvait pas, il n'en avait pas la force. Ceci-dit, gare à lui si jamais un jour, ce garçon venait à lui ôter son sourire. Gare à lui s'il venait à la faire pleurer, pire encore, gare à lui s'il venait à lui faire rougir son corps, sans que cela ne fut-ce de plaisir ou de surprise. Si ce jour venait à arriver, peu importe les protections qu'il pourrait dresser, peu importe l'armée qu'il pourrait avoir pour se protéger, Sergeï lui arracherait le cœur, quitte à y perdre le sien dans le combat.

Ainsi, après avoir discuté brièvement de leurs enfants, notre homme se risqua sur un chemin qu'il ne connaissait que trop peu, l'échange de banalité. Malgré un terme somme toute des plus simples, pour des gens comme eux, de tels échanges ne relevaient pas de la pluie et du beau temps, ou encore d'une quelconque retrouvaille avec la vieille Simone. Non, il s'agissait plutôt de tout ce qui avait un rapport avec les ténèbres et le sang, tout simplement. Le regard presque absent, cette mère de famille finit par lui offrir un secret dont lui seul, serait au courant. Une cible manquée, un protecteur et une journaliste, ce qui lui fit arquer un sourcil, en refermant sa bouteille. Peut-être y reviendrait-il plus tard mais, sur l'instant, il y avait bien d'autres choses à penser que sa petite colère passagère envers ce clodo alcoolique. « Cela doit être la première fois que j'entends parler d'un échec de Johanna Feuerwald, tu m'en vois surpris. Comment cette personne a pu avoir pareille information ? Avons-nous un traître dans nos rangs ? Cela est inquiétant, très inquiétant. Si tu acceptes mon aide, je vais enquêter de mon côté, j'ai des contacts, un peu de partout, grâce à mon humble demeure. As-tu des noms à me donner ? Au moins celui de ta cible première, peut-être arriverais-je à me renseigner sur celle-ci, grâce à l'influence de mon frère, je peux sûrement avoir accès à des dossiers de police ou autre. Il nous faut trouver ces hommes et cette journaliste pour … Les faire parler. » Le ton était sec, ne laissant planer aucune erreur possible sur la nature de la discussion à laquelle pensait notre homme. « Quant aux traces, dont tu as fait mention. Dois-t-on redouter de la visite prochainement ? Si c'est le cas, il sera peut-être temps pour tes fils de payer leur loyer. »

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Mar 20 Déc - 13:52

Foutue soirée

encore une nuit éveillée Que Johanna puisse échouer lors d'une mission était quelqu'un chose d'un peu fou, presque même surréaliste. Comment une femme aussi bien préparée pour ses missions pouvait-elle échouer de la sorte ? La cible était morte, certes, ce diplomate qui se mêlait de tout n'était plus une épine dans la patte d'HYDRA. Pour d'aucun, ce ne serait pas un échec, la mission avait été menée à bien, la cible était six pieds sous-terre. Pour Johanna, ce n'était pas une réussite. Elle se préparait avec beaucoup d'attention, avec de la minutie, étudiant les lieux possibles, toutes les configurations imaginables. Elle ne laissait jamais rien au hasard, son travail tenait presque l'art, comme une symphonie rondement menée par un grand compositeur. Elle élaborait des poisons qui ne laissaient aucune trace dans l'organisme, elle était d'un professionnalisme à toute épreuve. Alors oui, forcément, quand son plan échouait et qu'elle était obligée de se rabattre sur la solution de secours, ce n'était pas une réussite. Tuer un homme en lui transperçant la gorge avec une baguette en métal n'était pas la méthode première de l'allemande. C'était trop voyant. C'était dire clairement aux enquêteurs : " ceci est un meurtre, venez enquêter ". Et ça, ce n'était pas du tout convenable. Le poison qui faisait croire à une crise cardiaque naturelle était tellement plus élégant et raffiné, beaucoup plus discret également. Il valait donc mieux ne pas dire à Johanna qu'elle avait réussi, ce qu'un jeunot lui avait sorti, il y a peu, sans savoir réellement de quoi il parlait...

Avouer cela à Sergeï n'était pas chose facile. L'assassin était perfectionniste à l'excès et ne voulait pas commettre d'erreurs. Étrangement, c'était pire face au russe. On aurait pu se dire qu'elle admettrait plus facilement qu'elle pouvait faire des erreurs devant un ami. Et pourtant, décevoir Sergeï, lui montrer qu'elle pouvait faire des fautes, c'était quelque chose de très désagréable, horrible, pour elle. Et pas parce qu'elle voulait lui plaire, ça non. Juste parce qu'ils étaient égaux, en quelque sorte, et qu'elle voulait mériter de rester dans cette planque. Elle préférait presque échouer devant ses fils. Presque seulement...Mais elle lui avait quand même dit. Car elle avait besoin d'un peu d'aide pour gérer cette histoire. Ce n'était pas juste une histoire d'échec ou pas, il y avait bien plus que cela derrière cet assassinat. Elle le savait pertinemment et ça lui faisait du bien que quelqu'un d'autre soit au courant maintenant. Sergeï pourrait l'aider à trouver des réponses, comme il venait de lui dire, il s'impliquerait dans l'affaire. Elle fut aussi rassurée qu'il ne soit que surpris pas tout ça. « Ton aide serait vraiment appréciée, merci de proposer. Ma cible était Philippe Clarke, un diplomate, il est mort malgré tout, ne t'en fais pas. La journaliste, quant à elle, a dit s'appeler Lauren Moore et travaille au Daily Bugle. Mais quand j'ai cherché...Elle n'apparait sur aucune liste du personnel du journal. Elle est peut-être pigiste indépendante mais tu vois... »

La journaliste...Johanna ne l'avait pas bien cernée, elle ne savait pas si la jeune femme était vraiment journaliste, mais en tout cas, elle était trop curieuse. Peut-être qu'elle n'était qu'une gamine curieuse. Cependant, dans le doute, il fallait quand même se méfier. Ce n'était qu'une partie du problème malgré tout. Sergeï avait soulevé le problème du traitre mais l'allemande en doutait assez fortement. « Je doute qu'il y ait un traitre dans nos rangs. Je ne parle à personne des missions que je n'ai pas encore menées à bien. Sauf à mes fils. Et tu sais qu'ils n'auraient pas trahi leur mère, c'est une évidence. » Une petite pause pour songer à qui pouvait être au courant, et surtout, qui savait quelles méthodes elle employait pour tuer ses cibles. « Il n'y a que mon supérieur direct qui connaisse mes objectifs et mes cibles. Peut-être quelques personnes au-dessus de lui. Mais dans tous les cas, ces personnes ne s'intéressent pas aux méthodes employées. Là...Quelqu'un savait que je l'empoisonnerait. Quelqu'un était au courant que j'utilisais du poison. Et cette personne a fait changer son verre en lui en offrant un autre. J'ai du en venir à des extrémités très salissantes et je déteste ça... » Elle soupira longuement en rependant à ça. C'était une méthode digne de son fils Marcus, pas d'elle. C'était une méthode d'enfant impatient.

« Personne ne viendra ici, pas d'inquiétude à avoir là-dessus. Pour tout le monde, Johanna Feuerwald vit à Emmann, pas dans une église orthodoxe, dit-elle avec un sourire en coin, amusée. Je parle de traces pour dire que...Eh bien je pense que quelqu'un est parvenu relier mes crimes entre eux, à lier les uns aux autres mes différents meurtres pour HYDRA. Si j'avais vraiment été percée à jour, je pense qu'on m'aurait arrêté au même moment que le changement de verres. On ne m'aurait pas laissé tuer quelqu'un si ils avaient su que c'était moi, qui j'étais. Il faut se renseigner...Vois avec tes contacts, essaie de savoir si mes méthodes ou ma description apparaissent quelque part de manière significative... » Elle se leva, croisant les bras sur sa poitrine, et fit un peu les cent pas en soupirant lourdement. « Ah vraiment ! Je déteste ça ! » Elle s'emportait un peu, peut-être, mais l'idée que quelqu'un sache ce qu'elle faisait ou qui elle était...Cette idée la mettait véritablement hors d'elle. Et c'était assez rare pour être souligné.

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Foutue soirée - Johanna
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