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And it hurts like hell | Ezgie
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Lun 20 Mar - 20:32

And it hurts like hell

Ezra & Maggie


Le néant. Le trou noir, immense, pâteux et étouffant. Rien de plus, rien de moins. C’est l’impression que ressent Maggie tandis qu’on essayait de lui sauver la vie. Elle est prisonnière d’un monde anesthésié de toutes sensations. Il n’en reste qu’une seule : le vide. Et avec elle l’idée de ne rien laisser derrière elle à part une famille en morceaux. Un frère qu’elle ne veut plus voir et l’aînée qu’elle a délaissé malgré tout ce qu’il avait fait pour elle. La jeune femme n’était pas parfaite, elle fumait, dealait, jurait même et l’alcool accompagnait souvent ces soirées. Cependant, méritait-elle se sort là ? De finir entre la vie et la mort parce qu’un groupe d’individus en avait décidé ainsi ? De voir une personne se faire abattre sous ses yeux et de ne pouvoir rien faire d’autre que de subir et de prier que ça s’arrête. La jeune Andrews avait fermé les yeux avec la pensée qu’elle allait mourir sur place. Dans ses mains elle sentait son sang chaud s’écouler hors de son corps et voyait ses forces la quitter. Elle allait mourir, c’était la certitude qu’elle avait à ce moment là. Jamais plus elle ne reverrait le visage de son frère, ni celui de Gabriel ou de Dylan. Ces gens qui n’ont pas le même sang qu’elle mais qui pourtant sont - à ses yeux - le seul reflet d’une vraie famille. Elle n’avait pas besoin d’une mère ou d’un père, cette idéal n’existerait jamais. Elle les avait eux et c’était suffisant à son bonheur. Sauf que quand elle le pouvait elle leur avait tourné le dos. Elle s’était éloignée d’Ezra et des autres, cherchant à construire sa vie. Pensant que son passé n’avait pas d’importance. Elle avait fui un foyer pensant qu’elle en reconstruisait un mais elle s’était trompé et c’est ce qu’elle regrettait le plus.

Cela faisait plusieurs fois que la jeune femme frôlait le seuil de la conscience. La cadette des Andrews venait de passer plusieurs jours endormie suite aux évènements qui s'étaient déroulés au Pegasus. Son état s’était finalement stabilisé et malgré tout le sang qu’elle avait perdu, la photographe était à présent hors de danger. Elle n’avait plus qu’à faire face à de long mois de convalescence. Bien que sa blessure à l’abdomen ne soit finalement pas si sérieuse, aucun organe vital ne fut touché, sa jambe, elle, s’en sortait un peu moins bien. Elle nécessiterait de longue semaine sans bouger et beaucoup de temps par la suite pour pouvoir remarcher comme avant. Pour le moment la jeune femme était allongée sur ce lit au drap blanc, dans cette pièce aux murs tout aussi impersonnels. Maggie avait la sensation d’être prisonnière d’un monde où ses sens et son ouïe était étouffée. Comme dissimuler derrière une paroi trop épaisse pour qu’elle comprenne ce qu’on lui disait, pour qu’elle arrive réellement à comprendre l’animation qui se jouait autour d’elle. La tête lourde de la jeune femme n’aide en rien. Elle a l’impression d’avoir du plomb dans le crâne et d’avoir celui-ci cloué sur le matelas. Malgré cela, elle arrive finalement à reprendre tout doucement ses esprits. Son corps se réveille en même temps qu’elle et lui fait un mal de chien. Elle n’arrive pas encore à assimiler tout ce qui s’est passé et ne connaît pas la raison de cette souffrance. La brune avait pourtant bien eu des occasions de la fréquenter, la douleur n’était pas une nouveauté pour elle, fut un temps elle en était la victime préférée. Maltraitée et violentée par son père - tout comme ses frères, la douleur physique n’avait fait qu'accompagner son enfance. Jusqu’à ce qu’il disparaisse pour toujours. C’est pourquoi la cadette ne compris pas celle qui entravait ses muscles.

Les yeux de la jeune femme s'animent délicatement. Elle commence tout juste à papillonner quand elle est déjà éblouie par la lumière du jour. Depuis combien de temps ses prunelles vertes n’avaient-elles pas aperçu un rayon de soleil ? Au bout de plusieurs tentatives, elle parvient finalement à les garder ouvertes. C’est un plafond qu’elle aperçoit en premier. Il est blanc et surtout inconnu. Le bout de ses doigts commence à leur tour à s’agiter sur le drap qui la recouvre. Non sans difficulté, Maggie parvient à porter l’une de ses mains à son visage pour se frotter les yeux. S’est alors qu’elle aperçoit la perfusion plantée dans le dos de sa main. Ses sourcils se froncent car elle ne comprend toujours pas ce qui lui arrive. Pourquoi se sentait-elle si mal, comme si le monde autour d’elle s’était effondré et l’avait emporté dans les tourments. Qu’est-ce qui s’était passé, pourquoi était-elle…. Hydra. Le Pegasus. La prise d’otage. Toutes les images de cette soirée lui reviennent d’un coup en mémoire, tordant son visage d’une grimace de douleur. Elle se souvient de tout à présent. Elle se rappelle des cris, des hommes masqués et de leurs armes braquées sur les otages. Elle revoit l’inconnu s’effondrant à genoux, déversant sur le sol un liquide carmin. Puis les explosions, et le chaos qui à suivit. Il y avait tant de gens qu’elles connaissent là bas. Son frère et sa fiancée Dylan, Gabriel, et tant d’autres. Et s’il leur était arrivé la même chose ? La jeune femme se sent d’un coup oppressée et sa respiration s’accélère et se trouble. L’air vient à lui manquer tandis que des larmes brûlantes coulent le long de ses joues. C’est un cauchemar. Tout ça n’est qu’un horrible cauchemar duquel elle espère se réveiller.



Maggie: #6D397A

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Dim 26 Mar - 15:16

 

 
"And it hurts like Hell"

 
Has the world gone mad or is it me? All these small things, they gather round me. Is it all so very bad? I can't see. - Ben Howard

 

Ces derniers jours ont été difficiles pour beaucoup mais tout particulièrement pour Ezra. Le plus frustrant avait été d’être cantonné à son lit, sans pouvoir voir Dylan ou encore Maggie. Rapidement, il avait fini par braver l’interdit des médecins qui, vu qu’ils ne pouvaient pas l’empêcher de se carapater jusqu’à la chambre de sa fiancée ou de sa sœur, avaient décidé de le placer sur une chaise roulante avec toutes ses perf pour l’emmener jusqu’à elles. Ezra peut être têtu, très, surtout quand il s’agit de deux femmes de sa vie. Elles avaient toutes deux beaucoup trop soufferts pendant la prise d’otage. Maggie a des blessures très graves et Dylan a perdu leur enfant. L’une ne s’est toujours pas réveillée et l’autre est désemparée. Lui ne sait pas quoi faire pour l’une comme pour l’autre.

Au chevet de Maggie, il regarde les secondes défiler sur l’horloge de la chambre. Il a bien un livre entre les mains, ouvert à la même page depuis vingt bonnes minutes. Il est perdu dans ses pensées, celles qu’il cherche justement à échapper avec un livre distrayant et facile à lire. Mais il n’y peut rien, et continue de s’imaginer cette petite main qui n’attrapera jamais son doigt comme le font pourtant les nouveau-nés. C’est bizarre, mais c’est la seule chose qu’il s’était vraiment imaginé de ce petit être qui devait faire son entrée dans leur vie. Parce que Dylan était déjà maman à partir du moment où elle a su être enceinte, mais que pour lui ça a été plus complexe. Il a longtemps eu peur de ne pas être un bon modèle pour son enfant, ni même un bon père tout court, manquant cruellement d’exemple dans ce domaine. Il a eu la peur bleue de finir comme son père à lui. Mais au fur et à mesure des semaines, voyant Dylan plus heureuse que jamais, Ezra en a oublié ses frayeurs. Puis un jour, il s’est imaginé cette petite main qui serrerait son doigt dans quelques mois seulement et, à cette pensée, il a souri. C’est à ce moment qu’il a pris conscience qu’il aimerait ce petit être plus que tout au monde.

Ezra a l’impression d’être perdu dans une brume et qu’il ne sait pas par où aller pour en sortir. Il n’y a peut-être aucune voie évidente pour s’extirper de sa situation. Il est enfermé dans l’Alpha House tout comme il est pris dans ce brouillard d’émotions où lui-même ne distingue pas ce qu’il lui fait mal, ce qui le rend triste, ou ce qui pourrait l’éclairer. Les secondes filent et défilent sous ses yeux, tournant en rond à l’infini alors que lui reste là, immobile, spectateur, et tout autour de lui semble irrémédiablement inerte. Maggie dort toujours. Dylan pleure toujours. Son enfant reste une idée, simple et fugace, pour toujours. Il se trompe pourtant sur l’un de ces points et ce pour son plus grand bonheur.

Il entend Maggie bouger et se tourne vers elle immédiatement. Ses yeux sont grand ouverts et une vague de soulagement traverse Ezra. Oubliant sa propre blessure, il se relève et s’élance vers elle. « Maggie ! » Il attrape sa main et la serre dans la sienne, comme si un contact physique valait mieux que la parole dans ce genre de situation. La pauvre est pourtant loin de lui à ce moment-là. Il le comprend en voyant son regard, perdu sur le plafond de cette chambre de l’Alpha House. Ce même regard se teint rapidement de peur, d’angoisse, et la respiration de la jeune femme s’emballe alors qu’elle cède vraisemblablement à une crise de panique. Aussitôt, Ezra lui parle, pour tenter de la ramener auprès de lui. « Hey Maggie, c’est moi. C’est Ezra. » Dans sa voix on peut entendre toute son inquiétude pour elle et son empressement trahit une certain peur. Il a toujours détesté voir sa petite sœur, qu’il a presqu’élevée, dans ce genre d’état. Ezra aurait voulu pouvoir la protéger de tout, des douleurs, de la tristesse, de la peur… Tant de choses qui ont marqué leurs enfances. Elle a déjà trop souffert dans la vie et mérite tellement plus. Pourtant, devant lui, elle pleure.

Sa voix se fait plus douce, non sans perdre ses accents d’inquiétude, alors qu’il passe une main sur la joue de la jeune femme, la forçant à se concentrer sur lui plutôt que sur les souvenirs qui l’assaillent. « T’inquiète pas Maggie, t’es en sécurité. » Il se sent le besoin de lui dire cela. La terreur a pris fin quelques jours plus tôt, laissant le Pegasus et tous les rêves de sa fiancée en miettes. Certes ils sont maintenant en quarantaine pour une durée incertaine. Une semaine, un mois, six… ou plus. Personne ne le sait, mais au moins ils sont ensemble. « Je suis là. » Comme toujours.


 
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Ven 14 Avr - 18:12

And it hurts like hell

Ezra & Maggie


Prise au piège par des images bien trop violentes, bien trop horribles pour elle, Maggie ne se rend pas tout de suite compte de la présence de son frère. Ses yeux ne distinguent déjà plus le plafond blanc mais bien le sol en bois de la mezzanine. Elle revoit les gens apeurés autour d’elle, les hommes et femmes debout le visage entravé par des masques et surtout l’expression de folie qui vivait dans le regard de l’un d’eux. L’homme tombé à terre sous ses yeux, le choc de ses genoux avec le sol et le liquide chaud qui s’échappe de son corps inerte. La cadette à l’impression d’étouffer, de suffoquer. Elle revit la scène en boucle. Tout se déroule de plus en plus vite, comme si c’était une cassette qu’on avait mise en accéléré. Elle aimerait pouvoir faire pause, arrêter ou même remonter en arrière : mais elle en est incapable. Elle reste impuissante, immobile.
Un contact, aussi léger qu’une plume contre sa joue la ramène à l’instant présent. Doucement la peinture blanche du plafond refait son apparition bien que brouillée par les larmes qui s’échappent au coin de ses yeux. Elle papillonne précipitamment pour les chasser plus rapidement et passe sa main contre ses yeux pour les effacer définitivement. Elle arrive finalement à distinguer les traits familiers de son frère. Ezra. Il est là. Le soulagement qu’elle ressent de le savoir près d’elle la fait pleurer une nouvelle fois.

- Ezra… elle essaye d’articuler difficilement.
- T’inquiète pas Maggie, t’es en sécurité.

Et lui aussi apparemment. Ces simples mots, ces deux pensées : le savoir en vie et en sécurité tout comme elle suffisait à apaiser son coeur blessé. Elle laisse de nouvelles larmes se déverser sur ses joues. La cadette a besoin de libérer ce qui semble être coincé à l’intérieur d’elle : la peur, le soulagement et une certaine forme de culpabilité.

- Je suis là.

Prise de sanglot, la jeune brune cache son visage entre ses mains et pleure davantage. Elle n’arrive pas à s’arrêter, ni à contrôler ce qui lui arrive. Elle ne sait pas exactement ce qui s’est passé, mais elle n’a pas oublié qu’elle avait mis son aîné en danger. Maggie aurait pu provoquer l'événement qui l’aurait détruite pour de bon. Quand les souvenirs sont revenus elle s’était rappelé ce moment, où perchée en haut de la mezzanine elle avait crié son nom. Tout aurait pu basculer, tout aurait pu tellement mal finir. Tout ça par sa faute. Elle ne lui causait que des ennuis. Elle s’attirait toujours des tracas qui finissait par retomber sur son frère et pourtant il était encore là, debout à côté d’elle. Il avait tant donné et continuait de le faire pour elle.

- Je suis désolé. Ezra... pardonne-moi. Reste avec moi..

Elle le supplie car la peur la rongeait doucement. Elle lâche finalement son visage pour attraper le bras de son aîné. Elle le sert de toutes ses forces qui ne sont fort heureusement pas bien grandes à ce moment. Malgré tout ce qui s’était passé, malgré la douleur que son corps exprimait, il n’y avait qu’une chose qu’elle n’arriverait pas à surmonter : la perte de son frère. Qu’à son tour il l’abandonne et lui tourne le dos. Elle lève les yeux vers lui et découvre vraiment les traits de son frère. Il est différent. Il paraît épuisé et Maggie comprend rapidement qu’elle n’est pas la seule à avoir subi lors de cette prise d’otage. Elle l’observe dans le but de l’examiner mais c’est le fauteuil roulant qui se trouve juste à côté de son lit qui l’interpelle et qui la fait paniquer davantage.

- Tu vas bien ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Les mots sortent à une vitesse folle de la bouche de la photographe mais l’idée que son frère soit blessé venait de la réveiller comme si elle avait reçu une décharge électrique. Les larmes se sont arrêtés et les battements de son coeur sont plus rapides et se répercutent jusqu’à son crâne en une migraine douloureuse qu’elle s’efforce d’ignorer. Elle a besoin de réponse. La cadette est perdue. Ses yeux inquiets cherchent ceux de son frère. Ce qu’elle y lit lui glace le sang. Elle entrouvre les lèvres mais rien n’en sort. La brune tente alors de se redresser dans son lit mais une vive souffrance se réveille dans son flanc et dans sa jambe droite ce qui l’empêche d’arriver au bout de son geste. Maggie grimace tout en poussant un gémissement de douleur. Qu’est-ce qui lui était arrivée à elle ? Elle ferme les yeux une seconde légèrement dépasser par tout ce qui semble s’être passé. La prise d’otage, l’horreur des images, son frère en fauteuil et maintenant elle ? Elle reprendre une respiration, toujours perturbée par l’élancement dans sa jambe. En réalité, tout son corps lui fait mal. Qu’est-ce qui s’était passé bordel ?! Comment ce cauchemar s'était arrêté ? Elle ne se rappelle que d’une chose : elle se vidait de son sang, prise au piège sous des décombres.

- Co.. Comment vont les autres ? Tout le monde va bien. S’il te plaît… dis-moi que tout le monde va bien.

Ses pensées s'échappent rapidement vers Dylan. La fiancée de son frère et co-propriétaire du café. Ensuite vient Gabriel. Maggie ne l’avait pas croisé là-bas mais elle était persuadée qu’il s’y trouvait. Et les autres ? Et la femme qui gérait elle aussi l’endroit ? Y’avait-il eut beaucoup de victimes ? Combien de blessés ? De mort ?



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Lun 8 Mai - 13:02

 

 
"And it hurts like Hell"

 
Has the world gone mad or is it me? All these small things, they gather round me. Is it all so very bad? I can't see. - Ben Howard

 

La dernière fois qu'il l’a vue dans un état comme celui-ci, ils étaient de tous jeunes enfants. Alors c'est comme si il était à nouveau projeté de force à ses dix ans, comme si il n'était pas plus grand que trois pommes et que sa sœur et son frère étaient les seuls à composer son monde fait de violence et de peur. La richesse dans laquelle ils ont commencé leurs vies n'a clairement pas fait leur bonheur. Leur père avait beau avoir très bien réussi sa vie, il n'en restait pas moins un monstre à ses yeux. Un monstre qui avait brisé plus que leurs corps. Plus que de voir les bleus se dessiner sur leurs peaux, c'est la terreur dans leurs yeux et les larmes sur leurs joues qu'il se délectait de voir. Leur détresse avait toujours été le but de son jeu cruel et malsain. C'est cette même détresse qui prend Maggie au corps et au cœur dès son réveil, tout du mois c'est ce que pense percevoir Ezra. Comme à cette époque, il se sent impuissant. Qu'est-ce qu'il a bien pu faire contre son père il y a des années de cela ? Rien. Qu'est-ce qu'il a bien pu faire contre les preneurs d’otages il y a quelques jours de cela ? Rien. Et pourtant, alors qu'il n'a pas pu la protéger ni maintenant ni pendant leurs jeunesse, c'est sa petite sœur qui s'excuse sans qu'Ezra ne comprenne pourquoi. « Je suis désolé. Ezra... pardonne-moi. Reste avec moi. » Le jeune homme est pris de court. Il ne s'attendait pas à ça. Il aurait pensé que Maggie se réveillerait avec la tête dans le pâté et donc avec une certaine douceur. Au lieu de cela, la pauvre fait un violent retour à la réalité. Au fond, il se sent bête d'avoir pensé que ça aurait pu en être autrement, après tout c'est à la hauteur de ce qui est arrivé au Pegasus.

Sa sœur s'accroche à lui avant même qu'il ait eu le temps de lui demander de quoi elle parle. Automatiquement, il la prend dans ses bras, par pur réflexe. Il peut parfois être maladroit et ne sait pas toujours avoir les gestes qui apaisent, mais avec sa petite sœur ce genre d'actions est facile car innée. Elle le regarde et lui en fait de même. Il voudrait la réconforter mais il sait très bien qu'il n'en mène pas bien large à ce moment-là. Quand Maggie voit la chaise roulante dans laquelle il se trouvait quelques instants plus tôt, il la sent pris d'une urgence qui la pousse à lui demander avec une voix dans laquelle transparaît toute son inquiétude. « Tu vas bien ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » Il aurait envie de lui répondre « rien, tout va bien » mais le mensonge serait surement trop gros. Le fait est qu'il est obligé de se trimballer en fauteuil roulant, d'ailleurs les médecins ne seraient surement pas bien contents de le voir gigoter comme ça depuis sa chaise jusqu’au lit de Maggie. Le fait est aussi qu'il ne veut pas paniquer Maggie d'avantage. Deux éléments totalement contradictoires qui le collent face à un dilemme. Il choisit alors, cette fois de son plein grès, d'éluder la question. L'excuse parfaite pour se faire est offerte par Maggie qui tente de se relever ce qui semble plus que douloureux. Instantanément, Ezra se lève du lit, pour se tenir sur ses deux pieds et appuyer sur le bouton d'appel de la salle des infirmiers. Il a peur que rien de tout cela ne soit normal et tente de la faire se ménager. « Tu devrais rester allongée Maggie. » Elle l'écoute à peine, trop obnubilée par la santé de ses proches, ce qu'Ezra peut totalement comprendre. À sa place il aurait fait exactement pareil, d'ailleurs c'est exactement ce qu'il a fait quelques jours auparavant en se réveillant sur un lit d'hôpital semblable à celui de Maggie. « Co... Comment vont les autres ? Tout le monde va bien. S’il te plaît… dis-moi que tout le monde va bien. » Il la regarde et serre les dents. Tout le monde a perdu quelque chose lors de la prise d’otages du Pegasus, certain plus que d'autres certes, mais personne n'en est revenu réellement indemne. Pourtant, elle le regarde avec anxiété, pendue à ses lèvres, espérant cette simple réponse, celle qu'il lui donne. « Ça va, tout le monde va bien. Faut s'occuper de toi d'abord là. » Ezra, gros mytho.

Un infirmier entre dans la chambre, les salue à demi-mot et s'empresse d'aller aux côtés de Maggie, son stéthoscope à la main. « Je vais vous faire un bilan rapide avant que le docteur n'arrive. » Ezra le regarde faire et tout dans sa manière d'être montre qu'il est inquiet. Il passe une main dans ses cheveux avant de croiser les bras et de commencer à se ronger les ongles. Son regard passe de l’infirmier à Maggie, puis de Maggie à l’infirmier. L'expert de santé doit avoir l'habitude de ce genre de spectateur car il ne se laisse pas distraire le moins du monde. « Vous vous sentez comment ? » Ezra regarde alors sa sœur et son souffle se coupe alors qu'il attend sa réponse. Le réveil agité de Maggie n'a pas été pour le rassurer et il ne le sera surement que lorsque l'infirmier lui dira que tout va bien. Pour l'instant, il n'y a que cela qui compte. Sa petite sœur pense peut être à lui et aux autres avant sa propre santé mais il ne lui donnera les réponses tant attendues que plus tard. Bien entendu, il repousse ce moment aussi par égoïsme. Le fait est qu'il n'a pas envie d'être celui qui lui apprendra toutes ces nouvelles, mauvaises pour la plupart.


 
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Jeu 11 Mai - 22:26

And it hurts like hell

Ezra & Maggie


Elle l’avait bien entendu. Elle avait simplement décidé de ne pas l’écouter. Comment pouvait-elle rester allongée et se reposer sans connaître la vérité, sans lui poser la question ? Elle grimace alors car une gêne s’empare d’elle. Sa tête semble être soumise à une pression insupportable et un élancement gagne l’ensemble de son corps. Elle tâche d’ignorer la douleur, elle ne peut pas faire autrement, elle doit savoir. Elle ne pense qu’à une seule et unique chose : est-ce que tout le monde va bien ? Si elle-même était capable de respirer et de se redresser - avec certes beaucoup de difficulté et subissant une protestation aiguë de la part de son corps - c’est qu’elle était vivante. Mal en point, mais vivante quand même. Maintenant, ce qui l’intéressait, plutôt ce qui lui était vital d’apprendre c’était si tout le monde en était sortie vivant. La question se forme sur ses lèvres et le silence est tout ce que son frère lui offre en premier lieu. Perturbée par le mal qui se réveille en elle, elle ne se rend pas compte de l’hésitation qu’il émet avant de répondre.

- Ça va, tout le monde va bien. Faut s'occuper de toi d'abord là.

Elle ignore si la réponse de son frère est honnête à 100% mais Maggie laisse échapper un soupir, comme soulagée. Une nouvelle larme s’échappe au coin de son oeil et elle s’en débarrasse rapidement. Celle-ci est certainement un mélange de peur et de peine. Elle aurait bien voulu lui dire qu’il devait arrêter de s’inquiéter pour elle, qu’elle allait bien mais… non. Elle n’allait pas si bien que ça. Ne pouvait plus se tenir redressée comme elle l’était, la jeune femme se laisse retomber le plus doucement possible dans son lit. Étant soulagée quant au sort de ses proches, elle pouvait laisser la douleur s’emparer d’elle et se répandre dans son corps et sa tête. Brouillant ses pensées et incendiant chaque cellule qui composait ses membres. Lorsqu’un homme fait son entrée, elle serre les dents pour empêcher sa souffrance de s’échapper par des sons. S’il y a bien un truc que son paternel lui avait appris, c’était de réussir à contenir sa douleur. Pourquoi se sentait-elle ainsi ?

- Vous vous sentez comment ?

C’est quoi cette question débile ? Comment se sentait-elle à son avis ? Elle n’arrivait pas à comprendre tout ce qui s’était passé. Elle était allongée sur un lit d’hôpital et malgré le fait qu’Ezra se tienne debout à côté d’elle, la jeune femme ignorait complètement ce qui lui était arrivé au Pegasus. Elle ne savait pas ce que son frère avait vécu là-bas, ni comment les autres affrontaient tout ça. Et par-dessus tout : elle avait mal. Elle se sentait fatiguée, épuisée même. Elle n’avait qu’une envie à présent qu’elle savait son frère en vie : dormir. Qu’on la laisse en paix pour qu’elle puisse sombrer dans ce néant qui l’avait englobé et duquel elle s’était extirpée. Tout semblait plus facile. Pourquoi était-elle ici, allongée, clouée sur un lit à souffrir ? Bien sûr, elle ne pouvait pas dire tout cela. Certainement pas devant Ezra qui plus est. Elle jeta un rapide coup d’oeil en direction de son frère. La cadette voulait s’attarder sur les traits de son visage pour être sûre d’y déceler le moindre signe d’alerte. C’est l’inquiétude qui semblait dominer toutes celles qu’il pouvait ressentir à ce moment. Il attendait. Il attendait que sa soeur réponde à cette simple question qui paraissait tellement stupide aux yeux de Maggie. Comment pouvait-elle bien aller ? La brune cherche alors sa respiration, elle inspire profondément et ouvre la bouche mais un sanglot la devance. Sa main vient par réflexe cacher ses yeux et chasser les larmes qui s’échappent du coin de ses yeux.

- Mal. J’ai mal partout. Je comprends  pas… qu’est-ce qui m’est arrivé ?

Elle aurait voulu épargner son frère, se montrer forte et le rassurer comme lui savait si bien le faire mais elle n’en avait pas la force. Elle se sentait vraiment mal, mal comme elle ne l’avait jamais été. Une fois sa panique passée, elle faisait face à son corps qui s’était réveillé pour de bon : et c’était une sensation atroce. Elle ne sentait même plus ses membres. Il n’y avait que cette douleur, qui remontait par vagues, de plus en plus violemment. Se souvenant d’un détail, comme un flash de l’instant où la jeune femme était étendue sur le sol du Pegasus se vidant de son sang, sa main se tend jusqu’à sa jambe droite. Ses doigts tâtent les draps jusqu’à trouver la surface de sa peau ou quelque chose de similaire, mais ce n’est pas cela que les doigts de Maggie rencontrent. Elle ignore ce qu’elle vient de toucher, mais ce n’est pas sa jambe.

- Qu’est-ce…. Ma jambe, qu’est-ce que j’ai à la jambe ?
- Ce n’est rien, calmez-vous. Vous avez une fracture du fémur. Rien de grave, vous devez vous reposer plusieurs semaines pour vous rétablir.

Une fracture du fémur…. ? Plusieurs semaines de repos ? Non…. pourquoi ?! Maggie n’avait nullement l’envie, ni l’intention de rester cloué à un lit durant les semaines à venir. Et si…. Paniqué la jeune femme attrape le bras de l'infirmier avant de le fixer droit dans les yeux.

- Est-ce que je vais pouvoir remarcher ?
- Ne vous en faite pas mademoiselle, tout ira bien. Vous remarchez très vite.  Mais d’abord vous devez vous reposer et rester allongé. Le docteur va venir vous voir dans quelques minutes, il va tout vous expliquer.

Pas vraiment soulagée mais sentant bien que son attitude commence doucement à agacer l’homme dont elle agrippait toujours le bras, elle n'ajoute rien de plus même si elle se pose déjà des dizaines de questions. Relâchant doucement sa prise sur son bras, elle laisse le sien retrouver sa place contre le matelas. Il s’affaire alors au niveau des tubes et autres produits qu’on lui injecte actuellement dans les veines.  Elle ferme les yeux et tente de ne pas penser à tout ça. Sa jambe est brisée. Du moins en partie. Sa tête est en feu et elle se sent comme éventrée. Comment va-t-elle faire pour travailler ? Non que l’argent soit un problème, mais tout de même… Toutes ces questions débiles se bousculent dans sa tête alors qu’il n’y a qu’une chose qui devrait la préoccuper : Pourquoi est-ce qu’elle se sent si mal ? Comme si elle s’état fait renverser, comme…. pire qu’avant.

- Je lui ai donné un peu de morphine, ça devrait la calmer. Le docteur va passer. Ca ne devrait pas être trop long. Vous avez de la chance qu’elle se soit réveillée quand il était là.

L’homme ne s’adresse pas à elle mais bien à son frère. Maggie ne prend même pas la peine d’ouvrir les yeux pour le voir partir. Elle entend ses pas s’éloigner dans la pièce, laissant le silence reprendre ses droits. C’est là que la brune rouvre les yeux et les posent sur son frère. Elle sait que c’est une mauvaise idée, mais elle a besoin de réponse. Elle a besoin de savoir même si ça va faire mal. Elle souhaite presque que ça fasse plus mal encore que la douleur physique qui la tiraille depuis avant. N’importe quoi qui puisse éclipser cela.

- Ezra, j’ai besoin de savoir…. Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment … Comment on m’a sortie de là-bas. Et toi ? Pourquoi tu as un fauteuil ? Où est Dylan ? Et Gabriel… il y était aussi n’est-ce pas ?

Au fur et à mesure que ses pensées se matérialisent par des mots, puis des phrases, de nouvelles larmes s’amassent au coin de ses yeux et viennent même strier ses joues déjà rosie par d’ancien sanglot. Elle a juste besoin de savoir.




Maggie: #6D397A

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Sam 10 Juin - 16:17

 

 
"And it hurts like Hell"

 
Has the world gone mad or is it me? All these small things, they gather round me. Is it all so very bad? I can't see. - Ben Howard

 

L'infirmier s'occupe de Maggie sans qu'Ezra n'intervienne. Elle a beaucoup de questions à poser ce qui est complètement compréhensible et l'infirmier y répond avec calme. Le corps médical de l'Alpha house est soumis à beaucoup de pression, de par le nombre de blessés mais aussi à cause de la nouveauté des équipes qui ont été formées à la volée, le tout en ayant dû installer tout le matériel médical nécessaire à la quarantaine en un temps record. Tout n'est pas encore fonctionnel à vrai dire, mais les nombreux fonds débloqués pour prendre soin des infectés font que les choses évoluent vite et bien. Les infirmiers, tous comme les médecins, perdent parfois patience et laissent entendre dans le ton de leurs voix un certain agacement parfois. On peut les comprendre. La fatigue, le stress, les nuits blanches. L'important est qu'ils font leur travail du mieux possible et c'est le cas. Ezra veut juste savoir que sa sœur va bien et, à la suite de ce premier check, l'infirmier se tourne vers lui. « Je lui ai donné un peu de morphine, ça devrait la calmer. Le docteur va passer. Ca ne devrait pas être trop long. Vous avez de la chance qu’elle se soit réveillée quand il était là. » Ezra hoche la tête. Il ne sait pas si l'infirmier lui en dit si peu parce qu'il n'est pas apte à expliquer l’état de Maggie plus en détail ou si c'est parce qu'il a de mauvaise nouvelles. Il n'y connait rien du tout en médecine et se fait un sang d'encre d'un rien. Néanmoins il prend sur lui et remercie le jeune homme d'un nouveau hochement de tête tout en accompagnant la parole au geste. « Merci. » Il le regarde partir avant de se tourner vers Maggie qui a l'air de planer grave. Quelque part c'est sûrement mieux, comme l'a dit l'infirmier, elle sera plus calme et ce n'est pas pour lui déplaire vu la panique qui a pris Maggie à son réveil. Vu ce qu'il a à lui dire, c'est même assurément mieux.

Il s'approche du lit et prend la main de Maggie dans la sienne. A vrai dire, Il ne sait pas si c'est pour la soutenir elle ou pour le soutenir lui qui fait ce geste. C'est peut-être un peu des deux, comme si se raccrocher à elle lui permet de s'assurer qu'ils sont bel et bien là, en vie, malgré tout. Ezra regarde sa petite sœur dont les larmes ne se sont pas taries. Ça lui brise toujours autant le cœur de la voir pleurer. Il aurait voulu la protéger de tout pour que ça n'arrive jamais, mais au final il n'est rien face aux désastres de ce monde. « Ezra, j’ai besoin de savoir…. Qu’est-ce qui s’est passé ? Comment … Comment on m’a sortie de là-bas. Et toi ? Pourquoi tu as un fauteuil ? Où est Dylan ? Et Gabriel… il y était aussi n’est-ce pas ? » Il serre les dents, comprenant qu'il n'y coupera pas cette fois ci. C'est par égoïsme qu'il voudrait éviter d’être celui qui lui expliquerait tout. Il voudrait se préserver de ça, mais il sait que c'est mieux qu'elle apprenne tout ça de lui. D'un côté, la responsabilité qu'il ressent envers Maggie fait qu'il ne peut de toutes manières pas laisser cette tâche ingrate à un autre. Par facilité, il entame par le commencement, et encore par facilité, il élude la partie qui change leur vie. Les infectés, la quarantaine... il croit qu'il faut ménager Maggie en y allant pas à pas. « Après les explosions, le SHIELD est intervenu. Ils ont réussi à reprendre le contrôle de la situation et les secours ont pu venir en aide à tout le monde. » Résumé comme cela, on dirait que ce fut une partie de plaisir. Les gentils ont fait leur entrée et ont maté les méchants sauvant ainsi la populace de leurs tortionnaires. En vérité beaucoup sont morts dans le processus. Les balles avaient fusées, le sang avait coulé et ces scènes de guerre poursuivent encore, et poursuivront longtemps encore, les survivants jusqu'à dans leur cauchemars. Ezra, qui ne dort déjà pas beaucoup de base, ne fait pas exception à cette nouvelle règle. Ils sont tous traumatisés à leur manière.

Le jeune homme prend à nouveau place sur le lit de sa sœur et ce simple geste lui aurait tiré une grimace si il n'avait pas pris sur lui pour étouffer la douleur. Il sent qu’il pousse un peu le bouchon même si ça lui paraît complètement secondaire. Avant de passer à la suite des réponses demandées par Maggie, il a besoin de la rassurer d'entrée pour qu'elle ne panique pas pour rien. Il resserre ses mains sur celle de sa petite sœur alors qu'il lui dit d'un ton à la fois rassurant, déterminé et sûr de lui. « Mag, je veux bien tout de dire mais d'abord sache que tout le monde est en sécurité maintenant et que tout reviendra dans l'ordre. Je te le promets, okay ? » Il voudrait qu'elle croit en lui aveuglément car il fera tout ce qu'il peut pour qu'ils sortent de l'alpha house rapidement et retrouvent leurs vies. Il pense naïvement que tout redeviendra comme avant, exactement comme avant, et il s'accroche à cette idée bien qu'au fond il n'y croit pas le moins du monde. Ils ne seront plus jamais les mêmes.

Il a besoin de quelques secondes pour rassembler son courage et pour trouver les bons mots. Il ne veut pas l'inquiéter, ni lui faire peur, mais il n'y a pas d'autres moyens de dire ces choses-là. Ils ont tous incroyablement soufferts ce jour-là. « Au Pegasus y'a une des preneurs d’otage qui m'a tiré dessus, d'où la chaise, mais c'est juste pour pas trop forcer, d'ici quelques semaines je serais comme neuf. » Les mots défilent rapidement pour se conclure de manière rassurante pour que Maggie ne s'arrête pas à la première partie de son explication. Il minimise la chose le plus possible mais ça ne se limite pas juste à ce simple fait : je suis encore en vie. Ezra s'était senti totalement impuissant face à cet agent d'Hydra qui avait eu pouvoir de vie ou de mort sur lui et le jeune homme avait cru mourir au fur et à mesure que son sang se répandait sur le sol. Ça avait de quoi marquer à un tout autre niveau. Ezra élude volontiers ces conséquences-là de l'affaire, n'étant pas pour le déballage de sentiments introspectifs et surtout pas avec Maggie. Il considère qu'elle n'a pas à s'inquiéter pour lui. Il est responsable d'elle et ça serait un aveu d'échec que les rôles soient inversés. À la place, il donne des nouvelles de leurs proches qui se trouvaient aussi au Pegasus, commençant par Gabriel, encore une fois par soucis de facilité. « Gab est à l'hôpital à Hammer Bay, il a reçu une balle dans la jambe. Mais a priori ça va. J'ai pas encore eu beaucoup de nouvelles de lui. » Ça l'inquiète un peu d'ailleurs mais son meilleur ami doit lui aussi se remettre de tout cela. Ezra n'a pas pu le voir depuis qu'ils ont été séparés au début de la prise d’otage et il n'a pour informations que ce qu'on avait bien voulu lui dire. Il se contente difficilement de si peu mais n'a pas d'autre choix.

Il fait une pause dans son constat et en profite pour détourner le regard, comme si c'était plus facile de poursuivre sans voir les grands yeux larmoyant de sa petite sœur. « Dylan elle... » Il n'a jamais eu à donner cette nouvelle à qui que ce soit pour le moment. Le simple fait de penser à sa fiancée lui brise le cœur alors mettre les mots sur le drame qui les a percuté de plein fouet est une réelle épreuve pour lui. Le fait que Maggie n'était pas encore au courant qu'ils allaient devenir parents ajoute une difficulté supplémentaire à cette tâche. Alors qu'il pense à tout cela, il a l’impression de perdre pied. « Elle a... » Ezra tente de se reprendre, de trouver le sang-froid qu'il a toujours eu pour se remettre les idées en place. Il doit le lui annoncer, d'une manière ou d'une autre, alors il se lance une fois pour tout. « ...fait une fausse couche. » Il se rend à peine compte des mots qu'il vient de prononcer. Dit comme ça, ça lui paraît bien peu face à la tristesse de Dylan mais aussi de la sienne même si il tente de rester debout malgré tout. Le drame de leur vie à deux se résume en quelques simples mots et pourtant c'est tellement plus que ça. Ezra garde les yeux rivés à terre. « On voulait te l'annoncer à Noël, on trouvait ça drôle comme idée de cadeau. » Un petit sourire triste apparaît sur son visage. Ils avaient attendu les trois mois habituels pour être sûrs que tout aille bien avec le bébé avant de le dire à tout le monde puis, finalement, ils avaient décidé d'attendre Noël, pensant que ça collerait à merveille à l'esprit festif de la fin d’année. Ezra n'en avait parlé qu'à Gabriel, parce qu'il a le besoin de tout lui dire. Au final, il aura au moins eu l'occasion de l'annoncer à quelqu'un.

Ezra pense à Dylan et son sourire s'efface. Il regarde maintenant dans le vague, et laisse apparaître quelques traits tourmentés et perdus qu'il n'a pas pour habitude d'arborer. Il semble presque loin quand il ajoute ce petit rien qui semble être plus pour lui que pour sa sœur. « Elle est encore sous le choc je crois. » Il pense que tout va revenir dans l'ordre rapidement. Ils sortiront de l'Alpha House et retourneront chez eux. Ils se feront des soirées pizza et joueront à un jeu de société tout en regardant un film mythique. Ils danseront sur un air imaginaire et seront heureux à nouveau. Naïvement. Innocemment. Tout redeviendra comme avant.


 
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Lun 26 Juin - 23:37

And it hurts like hell

Ezra & Maggie


Maggie n’a pas repris conscience à 100 % qu’elle comprend déjà qu’elle est mal en point. Rien ne va. Rien ne pourra jamais plus aller bien. Pas après ce qu’elle avait vu et vécu dans ce café. Ce café qui venait tout juste d’ouvrir. Elle se remémore rapidement les souvenirs qu’elle a encore du lieu. L’odeur de chocolat et de gâteau qu’on sort du four. Les étagères remplies de livre plus ou moins épais. Et la multitude de décorations de Noël qui égayait la salle principale. Tout aurait dû se dérouler au mieux. Tout devait être parfait. Dylan méritait ça. Maggie songea à sa belle-soeur et une grande peine lui transperce le coeur. Elle s’était donné tant de mal, avait travaillé si dur pour .. ça ? Qu’Hydra débarque et fasse de ce lieu de fête un vrai bain de sang. C’était injuste. Injuste et insensé. La benjamine se sent d’un coup fatigué. Elle a mal. Vraiment mal dans l’ensemble de son corps et elle sait que sa jambe est en morceaux. Les dires de l’infirmier ne l’ont pas vraiment rassuré mais elle ne se sent pas assez forte pour le harceler de questions. Encore moins son frère quand elle découvre l’expression de son visage. Alors elle reste là, immobile jusqu’à ce que l’homme en blouse sorte de la chambre. Elle attend quelques secondes de plus. Ou alors des minutes ? Elle ne sait plus trop et ne comprend pas pourquoi elle se sent comme ça. Différente. Comme si tout allait aux ralentis. Elle a moins mal. Sa jambe n’est plus si douloureuse même si elle perçoit toujours le tiraillement de sa chair quand elle remue les doigts de pieds. La douleur de sa hanche aussi est moins vive. Par contre, celle de sa tête ne semble pas avoir disparu. Elle est simplement différente. Elle l’attaque d’une autre façon. La fige sur son lit et l’empêche de trop remuer. Elle déteste ça. Maggie n’a pas l’intention de se laisser avoir par cette chose gluante qui semble prendre possession de son corps et de l’engourdir. Avant ça elle a besoin de savoir certaines choses. La photographe veut savoir ce qui s’est passé. Les mots s’échappent de ses lèvres blêmes et elle fixe Ezra de son regard un peu perdu. Même noyée sous les médicaments, elle comprend que tout n’est pas rose. L’histoire ne finit pas bien, et pas que pour elle. Quelqu’un d’autre… il y a d’autres blessés, lui comprit. Elle songe immédiatement à Gabriel et Dylan. Pitié qu’ils aillent bien, qu’ils soient toujours en vie. Il le faut…

Maggie reste suspendue aux paroles de son frère. Elle puise dans ses forces pour se concentrer sur les mots qui s’élèvent dans la pièce. Les explosions… oui, elle s’en souvient. Elle se souvient aussi du sang sur le sol qu’elle fixait juste avant que ça ne se produise. Et du garçon qui les avait déclenché. Un émergé… C’était bien ça le mot qu’elle avait entendu et les rumeurs qui couraient ? Tout était donc vrai ? Elle balaya cette pensée. Il y avait plus important à voir tout de suite. Apparemment elle aurait tout le temps qu’elle voulait pour songer à ça durant sa longue convalescence.

-  Je me souviens des explosions…

C’est après que le noir se faisait. Elle était coincée quelque part, sous quelque chose de lourd qui lui broyait la jambe et l’empêchait de respirer. Il y avait même une personne qui lui était tombé dessus. Elle revient au présent lorsque son frère prend place sur son lit d’hôpital. Un faible sourire étire ses lèvres, elle ne peut s’empêcher d’être contente de le voir même s’il semble plus épuiser que d’ordinaire. Ses mains dans les siennes elle sent la pression qu’il exerce peu avant de reprendre la parole.

- Mag, je veux bien tout de dire mais d'abord sache que tout le monde est en sécurité maintenant et que tout reviendra dans l'ordre. Je te le promets, okay ?

Ces mots pourtant simples ont le don d’effrayer la jeune femme. Son coeur s’active dans sa poitrine et son esprit semble se réveiller légèrement de la somnolence forcée dans laquelle il était.La gorge de la jeune femme se serre mais elle acquiesce tout de même en silence. Tout le monde est en sécurité, ça veut bien dire qu’ils sont tous en vie ? La benjamine attend patiemment que son aîné reprenne la parole. Finalement, ses lèvres se délient et ce qui en sort la contrarie immédiatement.

- Quoi ?? Putain…. Pétasse !

On lui avait tiré dessus ? Quelqu’un avait tiré sur son frère ?! Cette nouvelle avait quelque peu énervé la jeune femme qui avait tout de suite cherché à se relever. Ce qui ne fut pas vraiment de l’avis de corps qui la rappela à l'ordre dans la seconde qui suivit. Maggie grimace sous la douleur et s’immobilise sur ce matelas inconfortable. Elle ferme les yeux une seconde. Ezra lui avait dit de ne pas s’affoler. Il était là, à un mètre d’elle. Elle ne devait pas s’inquiéter même si elle ressentait une haine envers cette inconnue. Maggie prit une grande inspiration avant d’ouvrir à nouveau les yeux. Son frère lui tient toujours les mains et elle resserre à son tour ses doigts contre les siens. Elle est heureuse qu’il soit là, en état de lui parler. Elle cherchera les détails plus tard.

- C’est bon, je t’écoute. Continu.

Maggie se crispe légèrement quand il fait mention de Gabriel. Elle grimace, pas de douleur mais de peine pour la personne qu’elle considère comme un frère. Lui aussi est blessé. Par balle à son tour. Elle réprime toute l’inquiétude qui naît à cet instant vers son fort intérieure. Elle s’occupera de tout ça plus tard. Maggie sait très bien refouler ses émotions, certainement un truc de famille. Ou du moins une qualité développé à l’aide d’un paternel pas du tout tendre. La jeune femme hoche une nouvelle fois la tête incapable de laisser le moindre son s’échapper de sa gorge nouée. Puis, d’un coup, elle voit le changement dans l’attitude de son frère. Il se détourne d’elle, refuse de la regarder dans les yeux et le coeur de Maggie s’arrête une seconde. Elle redoute plus que tous les prochains mots de son frère. Les deux hésitations qu’il peine à articuler n’arrangent en rien la détresse de Maggie. Ses yeux se sont remplis de larmes, redoutant le pire. Dans quel état se trouve sa belle-soeur ?
C’est la douche froide. La bouche de Maggie s’ouvre sous la surprise. Elle n’arrive pas à croire ce qu’il vient de dire. Est-ce bien cela qu’il a dit ? Ou est-ce que la jeune femme commence à délirer à cause des médicaments que l’autre bonhomme lui a injectés. Dylan était enceinte ?

-  On voulait te l'annoncer à Noël, on trouvait ça drôle comme idée de cadeau.
- J’allais devenir tata ?
- Elle est encore sous le choc je crois.

Puis d’un coup, sans le voir arriver, la jeune femme éclate en sanglots. Elle se sent tellement triste pour Dylan et pour son frère. Elle s’en veut presque de ne pas avoir été là et de ne pas l’avoir su plus tôt. L’idée d’attendre Noël était une très bonne idée. Ca aurait certainement été le plus beau de ses cadeaux de Noël. Sauf qu’aujourd’hui, c’était un trou qui se formait dans son coeur. Elle avait mal pour eux. Mal pour ce qui était arrivé dans le café de Dylan et la perte - bien plus lourde que prévue - que Dylan devait affronter.

- Je suis désolé, peine-t-elle à articuler.

Elle chasse rapidement les larmes de ses joues d’une main tremblante. Comment peut-elle aider son frère. Est-ce que seulement quelque chose pouvait le soulager ? Maggie ne connait pas grand chose en ce qui concerne l’amour, le couple et encore moins les enfants. Mais elle se doute qu’une telle cicatrice ne se referme pas à coup de baguette magique et de mots réconfortants.

- Je sais pas quoi faire… Tout ira bien Ezra. Je suis désolé de tout le souci que je te cause. Je vais bien. Dylan ira bien. Tout ira bien.

C’est ce qu’elle espérait au plus profond de son coeur. Hélas, elle savait bien que tout ne sera pas comme avant. Rien ne sera plus pareil.



Maggie: #6D397A

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Dim 23 Juil - 9:51

 

 
"And it hurts like Hell"

 
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Maggie fond en larmes et il ne s'était pas attendu à une telle réaction. Il n'y a pas réfléchi d'ailleurs. C'est ca qu'il va devoir s'habituer à voir maintenant ? Des personnes chères qui vont verser pour lui les larmes qu'il n'arrive pas lui-même à laisser couler ? Il a l'impression de vivre ce drame de loin. Comme si il était irréel, sans vrai teneur, sans aucune conséquence. Pourtant ca fait déjà plusieurs jours que le cauchemar continue mais malgré tout c'est ainsi, il n'arrive pas à y croire. Le perte de leur bébé est d'autant plus incroyable que, pour lui, son existence même relevait encore beaucoup de l'abstrait. Pourtant il est triste, vraiment, parce qu'il sait que son monde vient de s'écrouler. Il le sait mais ne comprend pas comment ce désastre s'est produit. Il ne comprend pas pourquoi c'est tombé sur eux. Ils étaient si heureux.

Il regarde sa sœur pleurer pour lui et reste presque de marbre face à elle. Il a toujours eu cette manière malsaine de gérer les coups durs. Il n'a rien dit quand sa mère est partie de la maison familiale et a fait comme si de rien n'était, prenant simplement deux fois plus soin de son frère et de sa sœur. Il en a fait de même à son entrée à l'orphelinat et a réitéré le tout quand il a mis le feu à la maison d'accueil de Maggie, cachant ainsi les corps meurtris que leur frère laissait derrière lui. A chaque fois il a redoublé d'attention pour ses proches, en arrivant à cet instinct protecteur poussé à l'extrême, se perdant un peu plus au passage, s'oubliant pour ne pas souffrir et pour continuer, malgré tout, à tout affronter. Pour eux. Pour qu'ils ne finissent pas comme lui, meurtri au point qu'il ne reste plus rien, même pas des larmes. « Je suis désolée. » Qu'est ce que ca représente pour lui ? Est ce que ces quelques mots doivent lui donner du baume au cœur ? Est ce qu'il doit partager, avec sa petite sœur, un peu de sa peine ? Il est un peu perdu, trop tenté par cette option qui est si facile. Maggie s'arrête de pleurer, ou plutôt tente de le faire, pour essayer de l'épauler comme elle le peut. « Je sais pas quoi faire… Tout ira bien Ezra. Je suis désolée de tout le souci que je te cause. Je vais bien. Dylan ira bien. Tout ira bien. » Il la regarde et veut la croire, vraiment. Il essaie de se persuader de cela depuis ce jour-là, depuis qu'il sait qu'ils ne seront pas parents d'ici la fin de l'année. Il se raccroche à cette idée et le fait que Maggie le lui dise l'aide à la rendre plausible. Il esquisse un faible sourire. Il veut y croire.

Ezra la regarde et doit se décider à lui annoncer ce qu'il a volontairement éludé précédemment. Il n'a pas voulu la surcharger de mauvaises nouvelles à la chaîne mais ne peut tout de même pas la préserver d'une réalité qui se confronte à eux. Il soupire. « Il y a une dernière chose que je t'ai pas dite. » Il ne la quitte pas du regard alors qu'il se lance à nouveau dans une explication complexe, d'autant plus qu'il n'a pas encore compris tous les détails de l'affaire. Il a eu mieux à penser ces derniers jours. « Quand le SHIELD est intervenu, y'a des civils qui se sont tournés contre eux afin de protéger Hydra. » Il se retient de préciser que Dylan s'en est même pris à Gabriel. La seule chose qui l'a lui même empêcher de s'attaquer à un agent du SHIELD est le trou qu'il a eu dans le ventre à ce moment-là. Ce sont presque les pires souvenirs de cette prise d'otage car cette violence est très loin de leur vie de personne totalement normale. C'est même très loin de leurs personnalités. Mais ils n'ont pas été eux-même à ce moment là, entraînés par une force supérieur qui ne leur a pas laissé le choix. Dylan n'a pas eu le choix. « Ils disent tous qu'ils avaient plus le contrôle de leurs corps à ce moment-là. » Il fait une pause, à la fois pour chercher comment continuer son explication de manière intelligible mais aussi pour laisser le temps à Maggie d'assimiler tout ce qu'il vient de dire. Elle n'a rien fait pour arriver ici. Ils n'ont rien fait si ce n'est d'être au mauvais endroit, au mauvais moment. « A priori ils faisaient tous partis de ceux qui ont été malade après la fête foraine. On a du être infecté par Hydra en même temps que nous, à ce moment là. » Jusque là, il s'est bien gardé de prononcer le mot fatidique, celui qui fait qu'ils ne sont pas encore prêts de retourner à une vie normale « Ils nous ont mis en quarantaine le temps d'en savoir plus, par mesure de sécurité. On est à l'Alpha House à Krölik. » Il se rend bien compte qu'il vient de balancer ça un peu brutalement, mais il ne savait vraiment pas comment aborder tout cela autrement. Il se sent mal et s'en veut un peu par la même occasion. Ezra a besoin de finir tout ca sur une note positive, pour minimiser la chose le plus possible. « Y'a tous les meilleurs scientifiques de l'île qui travaillent sur un remède. Ils vont forcément trouver quelque chose. » Lui-même a débloqué beaucoup d'argent afin d'offrir à ces cerveaux tous le matériel nécessaire afin de les aider dans leur tâche. Il ne peut pas faire plus qu'être mécène, lui n'y entend rien à la science.


 
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Mer 9 Aoû - 21:24

And it hurts like hell

Ezra & Maggie


Maggie se sent nulle. Incapable d’aider son frère, son tuteur, celui qui a pris soin d’elle toute sa vie. La brune n’a jamais été douée avec les mots et les belles phrases réconfortantes que pourrait offrir une mère. Tout ça, elle ne l’a pas connu puisqu’elle n’en a pas vraiment eu. Il n’y a toujours eut qu’Ezra. Et maintenant qu’il était face à une perte déchirante, elle ne savait pas quoi faire, ni même quoi dire. Elle bafouille quelques mots qui lui semblent tellement idiots. La benjamine ne savait même pas qu’ils prévoyaient d’avoir un enfant. Ils étaient fiancés, c’est vrai, mais la brune s’était imaginé qu’ils attendraient le mariage. Il fallait l’avouer, le concept entier de mariage et de fonder une famille lui était complètement étranger. Bien sûr c’était un avis personnel et elle a toujours été heureuse de la présence de Dylan dans la vie de son frère. Maggie aurait adoré devenir tata. Mais ça n’arriverait pas prochainement. Plus maintenant. Comment son frère tenait le coup ? Pourquoi était-il même à son chevet ? Il reste silencieux, calme, certainement perdu face à sa soeur. Les lèvres de son aîné s’étirent même très légèrement d’un sourire mais la brune n’est pas dupe. Elle sait qu’au fond de lui se cache bien des choses qu’il n’avouera et ne dira jamais. Pas a elle du moins. Après tout, comment était-on censé gérer la perdre d’un être qui n’était pas encore né ? Maggie n’aurait jamais cette réponse.
La brune remarque le regarde de son frère posé sur elle et elle comprend immédiatement que ce n’est pas tout. Son visage rougi est encore déformé par ses pleurs, et sa respiration n’est pas régulière mais d’un coup elle s’arrête. Les mots d’Ezra l’ont figé sur place, arrêtant même sa respiration pour qu’elle se concentre sur ses prochaines paroles.

- Qu’est-ce qu’il y a  ? demande-t-elle d’une voix tremblante.

Forcée par son corps, elle est bien obligée de respirer à nouveau et donc de laisser les derniers sanglots s’échapper. Sauf que son ouïe est bloquée sur la voix de son aîné. En aucun cas, son état ne va l’empêcher d’écouter ce qui va prochainement s’ajouter à la liste des catastrophes qui se sont déroulées il y a peu de temps. Maggie fronce les sourcils. Elle se replonge dans le peu de souvenir qu’elle a de cette soirée, mais rien de ce que lui dit Ezra ne semble être familier. La dernière chose qui est marquée dans son esprit, c’était le poids sur son corps et l’impression de perdre des forces à mesure qu’elle perdait du sang. A la pensée de ce moment, où en pleure elle se voyait mourir, elle frissonne légèrement. Elle repose les yeux sur son frère à ses côtés.

- Pourquoi des otages aideraient Hydra ?

La réponse n’est pas longue à arriver et les sourcils de la brune se froncent davantage. La photographe est complètement larguée. Elle avait du mal à percuter sur les mots qui résonnaient et son cerveau à moitié endormi ne l’aidait pas franchement. Elle garde le silence et tente en vain de démêler ce qui cela peut bien signifier et surtout là où veut en venir le brun. Puis le mot infecté franchit les lèvres de son aîné. Mot sur lequel elle fronce encore plus les sourcils. Est-ce qu’ils étaient malades. Qu’est-ce que ça veut dire ? Elle avait dans l’intention de question encore Ezra mais au moment où ça bouche s’ouvre, il reprend la parole coupant court à toutes questions supplémentaires. La bouche de Maggie reste entrouverte et si ça gorge ne s’était pas serrée brusquement, elle aurait peut-être réussi à matérialiser par un son le “quoi” qui y était resté bloqué. De plus en plus perdue, la brune ne sait même pas quoi dire. Elle laisse sa tête retomber sur l’oreiller et fixe quelques secondes le plafond. En quarantaine… genre vraiment ? Elle ne peut pas sortir ? Bien qu’avec sa jambe elle ne pourrait pas faire grand chose avant des semaines, mais tout de même. Est-ce qu’ils ont le droit de faire ça ? Est-ce que c’est vraiment légal ? Des dizaines de questions se bousculent dans sa tête et elle n’a pas la force de toutes les assimiler. Un mal de crâne se pointe rapidement et elle soupire bruyamment. Tout ça n’était qu’une grosse blague. C’est ça. Des putains de conneries. Quand est-ce que ça allait s'arrêter ?!

- Dis moi que y’a rien de plus, parce que là…

Là, elle ne pouvait pas en supporter davantage. Ok. Elle avait demandé à ce qu’il lui balance tout. Parce qu’elle avait eu besoin de savoir sinon l’inquiétude, et les milliards de questions dans sa tête l’auraient rendue dingue. Mais à présent, il fallait que ça s’arrête. Il fallait vraiment que ça prenne fin, sinon ça vie ne serait qu’un enchaînement de couilles les plus pourries. C’est oppressant et son palpitant se serre dans sa poitrine. Avait-elle fait quelque chose de mal ? Est-ce que les Andrews avaient-ils fait des choses atroces dans une autre vie pour mériter un sort pareil ? Entre leur enfance pourrie, l’orphelinat et le deuil de ses parents adoptifs, Maggie commençait à croire que le sort avait décidé de s’acharner sur elle. Pourquoi est-ce qu’il fallait qu’un truc pareil arrive, et dans le café de sa belle-soeur en plus de tout ça ? Pourquoi ? Il y avait la fausse couche et quoi d’autre ? Ah oui ! Une balle pour Ezra et une jambe en morceaux pour elle. Où est-ce que tout ça allait s’arrêter ? Les mains tremblantes de la jeune femme s’accrochent aux draps du lit pour se calmer. Elle repense aux paroles de son frère. Un remède… et si...

- Et s’ils ne trouvent rien ?



Maggie: #6D397A

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Sam 30 Sep - 16:02

 

 
"And it hurts like Hell"

 
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Il lui a dit tout. Absolument tout. Tout ce qui faisait qu'ils ne seront plus jamais les mêmes. Eux qui n'ont jamais eu la vie facile avaient pourtant trouvé un équilibre ces dernières années. Mais c'est fini, pour toutes les raisons qu'il vient de donner. Le Pegasus et sa violence dure et crue, les infectés et leurs quarantaines, les blessures par balle et les os en miettes, le bébé. Ezra a bien conscience que ca fait beaucoup de choses à emmagasiner d'un coup, d'autant plus que Maggie vient à peine de se réveiller. La pauvre est sous anti douleurs et n'a surement pas tous ses moyens. De base, elle est fragile, tout du moins c'est ce qu'il croit, mais à cet instant précis, elle est particulièrement vulnérable. Il regrette d'avoir été si abrupt. Peut-être qu'il n'aurait pas dû faire ce qu'elle lui demandait pourtant. Apres tout comment aurait-elle pu savoir que sa vie allait totalement basculer ? Lui, qui met toujours un point d'honneur à prendre soin d'elle, a l'impression d'avoir manqué à son rôle. Par faiblesse. Par facilité aussi. « Dis-moi que y’a rien de plus, parce que là… » Il la regarde et s'inquiète un peu. La pauvre a l'air déboussolée et il faut dire qu'il y a de quoi l'être. Cependant Ezra décide alors de détendre un peu l'atmosphère qui se fait vraiment lourde. Pas de chance, il n'est pas des plus doués en la matière. « Je crois que c'est déjà pas mal là. » Il ne sait pas quoi dire d'autre. La vérité c'est qu'ils sont embourbés dans une situation tout simplement merdique. Certes l'Alpha House est une prison dorée, mais ça reste une prison tout de même.

Il la voit s'agripper aux draps de son lit comme si ils étaient son ancre. Il sait déjà ce à quoi elle pense et il ne peut pas l'en blâmer. Tous ici se sont posés cette même question. « Et s’ils ne trouvent rien ? » En réalité, il n'en sait rien. Rien du tout. Il n'entend rien à la science. Lui, son domaine est bien moins compliqué et aussi bien plus inutile. L’art, au final, n’a rien de primordial. Tout ce qu'il peut faire, c'est croire en des personnes bien plus intelligentes que lui et ce de manière totalement aveugle. Se raccrocher à cette idée a quelque chose de facile et de libérateur. Il en est sûr, aussi sûr qu'il sait que Dylan et lui arriveront à surmonter la mort de leur enfant, ils sortiront de là guéris (Loooolz). « Maggie. » Le jeune homme attrape la main de sa sœur. Il espère qu'elle sait qu'elle pourra toujours se reposer sur lui. Après tout, il est une bien meilleure ancre que ces draps blancs et impersonnels. « Il trouveront un remède. » Il la regarde droit dans les yeux en disant cela avec détermination. S’il doute intérieurement, il ne le laisse clairement pas voir. De toutes manières, le gouvernement ne pourra pas les garder ici indéfiniment, ça ferait forcément scandale à un moment ou à un autre. Tout ça est juste l'histoire de quelques semaines. Quelque part, être à l'Alpha House leur donnera peut-être un peu de répit. Juste de quoi se remettre. « Et en attendant... on est en sécurité ici. Il peut plus rien nous arriver. » Il tente un nouveau sourire qui se veut rassurant. Ça serait d’ailleurs le cas si il n'était pas si malmené par le récent malheur de sa vie personnelle.

Le médecin arrive à ce moment-là. Il a un côté chaleureux et attentionné qui lui donne un air définitivement sympathique. Ezra le connait assez pour savoir qu'il fait bien son travail, tout du moins ça en a vraiment l'air. Le jeune homme lâche alors la main de sa petite sœur et il retourne à sa chaise roulante non sans grimacer. Il a un peu abusé à gigoter dans tous les sens mais rester en place lui est difficile dans ce genre de situation. Il n'a jamais été un sportif émérite mais il a des limites très basses à l'inactivité totale. Entre autre, il n'y a rien du mieux qu'un petit jogging pour se vider l'esprit. Une nouvelle fois, on ausculte Maggie devant lui et il doit avouer être un peu anxieux. Sa sœur a pourtant l'air d'aller relativement bien. Elle est réveillée, c'est déjà un grand soulagement, mais il sera vraiment libéré de ses inquiétudes quand le docteur lui confirmera que tout va bien. C'est finalement le cas et l'un des poids de sa montagne de soucis s'envole. Dommage que cela ne suffise pas pour lui redonner vraiment du baume au cœur. Le médecin s'en va aussi vite qu'il est venu non sans glisser un petit rien à son attention. Elle a besoin de repos, le message est passé. Maggie mérite sûrement un petit somme après tant de mauvaises nouvelles. « Je repasserais plus tard ok ? Repose-toi un peu. » Il se lève une dernière fois, pour lui coller un bisou sur le front, comme il l'a tant de fois fait quand ils étaient plus jeunes. Ezra se fiche bien que sa blessure lui fasse mal, il a besoin de ce lien qui les unit aujourd'hui plus que jamais. Un dernier sourire, une caresse sur sa joue, et il s'en va finalement. Lui aussi a besoin de repos à vrai dire.


 
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THE END
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