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Little secret | Freeson
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Dim 30 Avr - 9:57

Little secret

J'ai peut-être oublié de te parler d'un truc... Je m'étire devant mon casier. C'était pas une journée particulièrement difficile, mais rester debout toute la journée, ça n'était pas ce qu'il y avait de plus marrant quand même. C'est mieux que bosser dans un bureau. C'est plus sympa. Et y'a l'odeur des gateaux et du café vraiment bon. Parce que celui du poste, ben comme tous les cafés de commissariat du monde, il est dégueulasse. Là au moins, c'est un vrai café avec du goût qui sort d'une super machine comme jamais j'avais vu ça avant. Et cette odeur de gateaux...Je ne sais pas comment Bobby s'y prend pour que ce soit si bon, j'adore ça. Et là encore, c'est bien mieux que les pâtisseries qu'on avait au poste, les donuts étaient vraiment crades et durs en plus. Non mais vraiment, comment je pouvais travailler dans un endroit pareil...Ah vraiment, je suis bien mieux ici.

Et vu que ma journée est bel et bien finie, j'enlève ma tenue de travail et je vais pour rentrer. Et puis d'un coup, je me dis que j'ai bien envie de ramener quelques cupcakes, ça va me faire du bien. Et ça fera une petite surprise en allant voir Francis. Alors je vais prendre une boite bien garnie de cupcakes de toutes les couleurs, un joli patchwork de goûts. Que je paye, bien entendu hein, faut pas déconner je vole pas la boutique non mais. J'ai quand même le droit à un petit rabais, c'est sympa de la part de notre charmant patron. Je lui fais signe en quittant la boutique et je file à ma voiture. J'allume une clope derrière mon volant, je devrais peut-être faire un truc pour ça. Histoire de pas trop me pourrir la santé, ce serait quand même mieux. Enfin bizarrement j'aime bien ça, ça détend, même si ça pue à force.

Et donc, pour une fois, je rentre chez Francis au lieu de filer chez moi directement. Des fois, ça fait un peu bizarre. J'aime bien être à nouveau avec quelqu'un réellement, ressentir vraiment des choses pour quelqu'un sans que ce soit uniquement de l'attirance. Je me sens rassuré, comme si le simple fait d'avoir ce genre de relations avec quelqu'un pouvait suffire à me faire me sentir en sécurité. Et ça me surprend. Et je sais pas pourquoi je me sens étrange, parfois, comme un malaise que je ne comprends pas du tout. Je n'ai pas envie de penser à ce malaise, j'ai juste envie d'être heureux et je me fiche bien de ces sentiments contradictoires que cette voix me fait ressentir...Et puis là tout de suite, je m'en fiche, je suis devant la porte de Francis et je rentre. Echanger nos clefs était une très bonne idée, pas la peine d'attendre l'autre ou de le déranger pour ouvrir la porte.

" Hé ho y'a quelqu'un ? " Que je dis un peu fort en allant jusqu'au salon. Je pose la boite sur la table basse et je vais me faire du café. Un peu de café, une autre cigarette, des cupcakes, il ne me manque que Francis pour être vraiment bien.

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Mar 2 Mai - 11:12


Little secret

Just wanna make you come to me


Un soupir exalté s'échappa d'entre ses lèvres alors qu'il franchissait les portes du tribunal pour se rendre sur les pavés. Le soleil caressant doucement sa peau alors que ses pas foulaient le sol, en direction de sa voiture. Sa paume passa un court instant sur ses lèvres sèches, alors que le souvenir de l'après-midi lui échappait peu à peu. La séance au tribunal avait été exténuante, et le flic avait failli s'effondrer plus d'une fois, surtout depuis qu'il faisait cavalier seul. Wade n'étant plus au bureau, et Sam étant occupée ailleurs, il n'avait pas eu trop le choix que d'y aller sans renfort. Sans soutien, si ce n'était celui de Matthew qui s'était tenu non loin de lui pendant toute la séance. Bien que la raclure dont il avait vu le procès était à présent jugée par les experts, Francis ne pouvait pas s'empêcher de repenser à toutes les preuves que le juge avait présentées. Elles étaient accablantes et en réalité, le blond lui aurait bien fait comprendre sa vision des choses s'il n'était pas autant impliqué dans son boulot depuis qu'il avait su qu'une taupe se trouvait au sein du bureau. Mais avec ces dizaines de témoins il n'aurait rien pu faire de toute façon. Avec un nouveau soupir, il s'engouffra dans sa voiture avant de filer sur la route pour rentrer chez lui. La musique résonnait dans l'habitacle et le détendait légèrement, mais il ne serait vraiment tranquille qu'une fois chez lui, après une bonne douche et devant un truc relou à la télé en bruit de fond. Le trajet ne dura pas bien longtemps, une quinzaine de minutes à tout casser, et il se gara rapidement avant de sortir en trombe du parking. Parcourant les marches quatre à quatre, il sortit ses clefs pour déverrouiller la porte de son appartement, glissant à l'intérieur avant de claquer derrière lui. Il ferma sa porte à clef à nouveau et balança le jeu sur le meuble de l'entrer avant de filer au travers des pièces. Ses mains agiles agrippaient ses vêtements avant de les faire passer au dessus de lui, les balançant un peu partout dans le couloir et la salle de bain. Le blond se déshabillait en vitesse avant de filer sous la douche, le jet d'eau chatouillant sa peau lui tira un soupir de satisfaction, tandis qu'il se moussait tranquillement. Il resta ainsi quelques longues minutes avant d'entendre un bruit provenir de l'entrée. Sursautant fébrilement, Francis coupa l'eau avant de sortir de la cabine, se séchant rapidement et s'enroulant dans sa serviette blanche. La panique s'empara de lui et il jura sous cape en imaginant déjà le pire. Il se stoppa net en soupirant lorsqu'il reconnu la voix familière de Wade résonner dans son appartement. Il soupira de soulagement avant de ricaner. Qu'est-ce qu'il foutait ici ? Non pas que cela dérangeait le blond, au contraire. Un fin sourire étira ses lèvres alors qu'une vague de chaleur glissait le long de sa colonne vertébrale, à l'entente de son timbre de voix. Il jura cependant bien vite en constatant le bordel dans la salle de bain, attrapant ses fringues pour les balancer dans le panier de linge sale.

« Hé ho y'a quelqu'un ?
_ Je suis là, j'arrive ! »

Francis sortit de la salle de bain en catastrophe, glissant presque sur son parquet avant de s'engouffrer dans sa chambre. Filant vers son armoire, il attrapait les premières fringues qui lui tombaient sous la main avant de les enfiler rapidement, manquant de trébucher au passage. Après quelques secondes, il boucla sa ceinture et passa ses bras dans les manches de son T-shirt, puis balança la serviette sur ses épaules. Il expira un bon coup avant de fermer la porte menant à sa chambre, et s'avança en direction de la cuisine, d'où il entendait du bruit. Son regard s'illumina doucement lorsqu'il constata que Wade s'occupait de faire du café, comme s'il était chez lui, comme si tout était normal entre eux et que rien n'avait changé. Ouais.. Rien n'a changé... Francis ravala la boule dans sa gorge avant de se coller à la table de sa cuisine, saluant son ami.

« Salut Wade, souffla-t-il en croisant les bras sur son torse. T'es venu jusqu'ici pour vérifier que je prenais bien ma dose de café ? Plaisanta-t-il. »
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Lun 19 Juin - 11:14

Little secret

J'ai peut-être oublié de te parler d'un truc...Francis répond qu'il arrive depuis l'intérieur de l'appart alors que je me dirige déjà vers la cuisine pour laisser la boite de gâteaux et faire du café. Rien de mieux après une journée de taf, j'espère qu'il sera de cet avis aussi. Et puis si il l'est pas, je le merde non mais. Pas envie d'être seul chez moi, un point c'est tout. Et je lui apporte des douceurs, il reconnaîtra au moins cet effort-là. En plus du café. Café qui sent bon d'ailleurs, au moins c'est pas de la merde instantannée mais du vrai café moulu. Un café de qualité, ça c'est important. Genre vraiment important je veux dire. Comment on peut vivre avec du mauvais café, je comprends pas.

Mais enfin, Francis arrive ! Pas trop tôt ! Il sort de la douche on dirait. Il plaisante à propos du café, il sous-estime l'importance de la dose de café quotidienne. " Si t'en veux pas, c'est comme tu veux hein. Mais je vois pas le mal à venir te faire du café et à t'amener des cupcakes. Ils sont super bons, tu vas voir. " Je lui tends quand même une tasse de café en désignant la boite de chez What the cake?! . Je fouille dans mes poches pour trouver mon paquet de clopes. Malheureusement, il est vide de chez vide. Bordel, pourquoi ça arrive ça...? Avec le boulot, j'ai oublié d'aller en racheter. Peut-être que je fume un peu trop, je me rends pas bien compte...Je secoue mon paquet vide en regardant Francis : " T'aurais pas une clope pour me dépanner ? Je suis à sec, pas eu le temps d'aller en acheter vite fait. "

Je ne crois pas lui avoir dit que je me suis mis à fumer. Neena a tiré une drôle de gueule quand elle a vu ça, pas qu'elle ait émis un avis, mais je l'ai vu quand même, son regard surpris. Comment je vais expliquer ça à Elie d'ailleurs...? Moi qui lui ai toujours dit que c'était pas bien, que fumer ça rend malade et ça pue...J'ai pas à me soucier de ça pour l'instant mais ça viendra bien assez vite. Je vais être dans la merde quand elle saura ça, pas de doute. Déjà, faut que je vois ce que Francis va en dire. Mais bon, il fume aussi lui alors...Il va pas me faire une scène quand même hein...?

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Lun 26 Juin - 13:46


Little secret

I don't wanna waste your time


Croisant toujours les bras sur son torse, Francis souriait doucement, le regard pétillant tandis que Wade se tournait vers lui. Le blond se perdit quelques instants en laissant ses iris le contempler. Il s'autorisa à parcourir son corps musclé du regard, comme il l'avait si souvent fait dernièrement. Depuis cette fameuse nuit, Francis ne savait pas vraiment comment réagir face à Wade. Il avait l'impression de revenir en arrière, quand rien ne s'était encore déroulé entre eux. A chaque fois qu'il le voyait, il sentait son cœur se serrer au creux de sa cage thoracique, et une boule de nerfs logeait dans sa gorge. Il avait du mal à respirer et son corps le tiraillait. Sa peau picotait, là où Wade avait laissé glisser ses mains il y a quelques semaines de cela. Il gardait le souvenir de leurs baisers brûlants, ancré sur ses lèvres craquelées. Et il ne savait toujours pas si Wade s'en souvenait aussi, ou s'il regrettait la nuit de débauche entre eux. Francis avait été réellement heureux, pour l'une des première fois dans sa vie depuis longtemps. Et il le devait à sa facheuse tendance à se droguer quand tout allait au plus bas. Rien de tout cela ne serait arrivé s'il ne s'était pas piqué la peau, s'il n'avait pas déversé ce liquide au travers de l'aiguille glaciale. Et pourtant, là, maintenant, il avait l'impression d'avoir fait cela pour rien. Enfin, pas vraiment pour rien. Wade et lui se reparlaient enfin, pas tout à fait comme avant, mais ils retrouvaient un semblant de complicité entre eux. La preuve, le brun lui tendait une tasse de café et le blond lui souriait doucement, le regard brillant. Attrapant le récipiant du bout des doigts, il sentit sa pulpe glisser sur la main de son ami. Ce contact bref envoya une décharge électrique le long de sa colonne vertébrale et il se retint de lâcher un petit gémissement. Francis apporta le breuvage à ses lèvres et se brûla la langue. Il grimaça mais continua de boire, plus doucement cette fois-ci. Il remercia son ami d'un hochement de tête.

« Je vois pas vraiment pourquoi tu voulais venir pour me faire du café et m'apporter des cupcakes, mais... C'est gentil. Merci. Le blond souffla doucement sur la tasse en jetant un coup d'oeil à la boîte de sucreries. Tiens, je connais pas du tout cette marque. Ça vient d'où ? T'as connu comment ? »

Tout semblait revenir à la normal, retrouver son état d'origine, être comme avant. Comme si leurs disputes n'avaient jamais eu lieux, que Wade travaillait toujours au bureau avec Sam, Riley et lui. Comme si tous les malheurs du monde ne leur étaient pas littéralement tombés dessus. Francis savoura un instant le moment présent, et surtout, la présence de son ami à ses côtés. Même si rien n'était encore clair entre eux, au sujet de ce qu'il s'était passé, Francis se sentait tout de même heureux de le savoir ici, dans son appartement. Tant que Wade restait avec lui, cela lui convenait. Quitte à ce que son cœur soit réduit en miettes par la suite. Le blond ne cessait de lorgner sur la boîte de cupcakes, contemplant les dessins sur le carton. C'était très beau, visuellement parlant, et il avait hâte de voir si le goût correspondait. Surtout que Wade lui confirmait que c'était super bon, alors il ne pouvait que le croire. Aveuglément, comme la plupart du temps. Cela dit, le blond ne connaissait pas du tout What The Cake ?!, et trouvait cela amusant que son ami vienne lui déposer quelques sucreries par chez lui. Cela lui rappela instinctivement Maria qui passait au bureau pour lui filer des donuts, lorsqu'ils étaient encore ensembles, et il ne put s'empêcher de fermer les yeux en imaginant la même scène avec Wade. Son cœur rata un battement et il sentit un frisson embraser ses entrailles, ses joues soudainement brûlantes. Francis était complètement ailleurs, emporté dans ses propres pensées, à la dérive dans ses émotions. Ce n'était pas le moment de tergiverser, et pourtant le flic était déjà bien ancré dans sa rêverie. Ce ne fût que lorsque la voix de Wade résonna à nouveau à ses oreilles, qu'il reprit contact avec la réalité.

Le retour était un peu gauche, et il semblait déconnecté, avant de regarder le paquet de clopes vides que lui montrait son ancien collègue. Il hocha la tête en posant sa tasse sur la table, filant à l'entrée de son appartement. Le blond farfouilla dans les poches de sa veste et attrapa du bout des doigts son paquet et son briquet avant de retourner vers lui. L'ouvrant en plein chemin, il s'arrêta devant lui pour tendre le bâton empoisonné. Lorsque Wade attrapa la cigarette, Francis en pris une pour lui aussi, et l'apporta à sa bouche, la calant entre ses lèvres. Il balança le paquet sur la table avant de filer vers la fenêtre de la cuisine. Il l'ouvrit tranquillement avant d'allumer son briquet. La flamme éclata devant lui, douce et chaleureuse, alors qu'il l'apportait au niveau de la cigarette. Le bâton s'enflamma et le blond inspira longuement, fermant les yeux. Il savoura le goût amer et piquant de son poison et rouvrit les yeux en tendant le briquet à son ami, qui se trouvait maintenant à côté de lui et non plus devant la table de la cuisine. Francis croisa les bras sur son torse et pencha la tête d'un côté, se calant d'un côté de la fenêtre. Cela faisait quelques jours qu'il n'avait plus vu Wade, et ça lui faisait plaisir de le savoir ici. Il ne savait pas vraiment où il pouvait traîner dernièrement, alors autant dire que le voir chez lui le rassurait énormément. Le blond tapota la cigarette doucement, faisant s'envoler les cendres juste devant lui, tournoyant dans les airs pour rejoindre la fumée qui s'effilochait. Il sentait Wade près de lui, sa chaleur émanant de son corps, alors qu'ils étaient accoudés à la fenêtre, et il se sentait si bien là, qu'il aurait pu rester ainsi pour toujours. Tant que le brun restait avec lui. Il lui lança un petit regard discret, scrutant son visage un peu tiraillé. D'un air presque nonchalant, il relança la conversation, soufflant doucement.

« Alors, quoi de neuf pour toi dernièrement ? »
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Lun 24 Juil - 17:50

Little secret

J'ai peut-être oublié de te parler d'un truc... Mais pourquoi est-ce que ça parait si bizarre que je vienne lui apporter des gateaux et que je fasse du café hein...? Je sais qu'on a une relation plutôt...étrange en ce moment, Francis et moi, mais quand même. Il reste un ami. Un de mes seuls amis d'ailleurs. Et même si ce'est...Je sais pas en fait. Je me sens toujours attiré et j'ai pas envie qu'on...reste juste des potes. C'est vraiment curieux comme sensation. Difficile à exprimer. C'est pour ça que c'est mieux d'attraper un gateau et de le manger plutôt que d'essayer de mettre des mots sur des choses que je ne peux pas dire. Ou que je ne veux pas dire, j'en sais trop rien. Je me contente de manger un cupcake en fumant, on verra le reste plus tard.

" Oh ben ça vient d'une pâtisserie très sympa en ville. Un endroit cool. " Je ne réponds volontairement pas tout à fait à sa question. Je ne sais pas encore si il sait que je ne suis plus flic, j'en ai pas la moindre idée. Peut-être qu'il m'aurait déjà engueulé si il l'avait su. Comment savoir hein ? Ce n'est jamais évident avec Francis, je ne sais jamais comment il va réagir, ce qu'il va faire ou non. J'aimerais bien pouvoir dire à coup sûr ce qu'il va faire, ce qu'il ressent, mais ce n'est pas le cas. On est proche, on est amis, voir plus, mais au fond, je ne sais pas ce qui lui passe par la tête. Je ne sais déjà pas ce qui passe par la mienne alors ce qui passe dans la tête de quelqu'un d'autre...Nan vraiment, même quelqu'un que je connais depuis aussi longtemps que Francis.

Il m'apporte la cigarette que j'ai demandé et vient se mettre à coté de moi à la fenêtre. On a l'air malin tous les deux en train de nous détruire les poumons...Il va falloir du temps avant que ça nous attaque vraiment alors ce n'est pas très grave, on peut se détruire la santé en paix. Je n'ose pas faire quelque chose, du genre me mettre plus contre lui ou quelque chose que j'aurais pu faire avec une fille. Je ne sais pas comment il pourrait le prendre. Parce que ben...Francis c'est pas une fille. Et il était défoncé de chez défoncé. Si je tente un truc, il pourrait bien m'en coller une et j'ai pas envie de me battre avec lui. Il est encore flic, il s'entraine encore régulièrement, pas moi. Si on se bat, c'est sur, c'est lui qui va gagner et pas le pâtissier que je suis devenu !

Mais un sujet plus sérieux arrive sur le tapis : ce qui m'arrive en ce moment. Qu'est-ce que je peux dire ? Je me suis fait virer de la police, je vois toujours pas ma fille, je vois plus Nessa et je suis un pâtissier/serveur dans une pâtisserie d'Hammer Bay ? Nan je peux pas dire ça. Pas comme ça en tout cas. Et pourtant, j'en ai un peu envie. Dire enfin à quelqu'un des trucs qui me pèsent depuis un moment. Je n'ai personne à qui dire tout ça et hors de question que je paye un psy pour parler avec moi, c'est trop naze les psy. " Eh ben heu...En fait...Je sais pas si t'es au courant, si on t'en as parlé ou pas mais...Je suis plus flic. On m'a viré à cause de tout ce qui s'est passé, du fait que je venais plus, que je buvais...Maintenant, je travaille dans cette pâtisserie là, dont les gateaux viennent... " J'ai un peu honte de lui dire ça et j'évite de le regarder, préférant accorder toute mon attention au bout ardent et rouge de ma cigarette quand je tire dessus...  

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Ven 25 Aoû - 15:48


Little secret

I don't wanna waste a second


Le regard brillant perdu sur l'horizon, Francis continuait de tirer sur sa cigarette. Les cendres voletaient devant lui, tandis que la fumée s'échappait d'entre ses lèvres en virevoltant dans les airs en des arabesques opaques. Elles se mélangeaient presque pour donner cet aspect brumeux qui empoisonnait l'atmosphère, cependant bien vite étouffé par le vent. Il soufflait distraitement, sa main relevée au niveau de son visage, alors que son coude reposait contre le rebord de la fenêtre. Son dos était à moitié collé au mur et son torse était tourné vers son ami, si bien qu'il pouvait le voir plus facilement, et ainsi converser naturellement. Malgré tout, c'était bien plus compliqué depuis la dernière fois, et cela lui laissa un goût amer sur la langue lorsqu'il le réalisa une fois de plus. Le café ou la cigarette n'auraient pas pu être plus brûlant que la distance qui s'instaurait à nouveau entre eux. Le blond attrapa la cigarette entre ses lèvres pour absorber une vague de poison au lieu de soupirer, histoire d'être un peu plus dans la convenance. Cela ne servait à rien de se lamenter, et il n'avait aucune raison de se sentir mal actuellement. Son meilleur ami était présent, et lui avait même apporté à bouffer, alors franchement, il pouvait arrêter de se plaindre le Francis. Un léger sourire vint étirer ses lèvres avant qu'il ne laissa la fumée s'échapper, reposant doucement sa main un peu plus loin, au dessus du vide. La scène était banale et cela lui rappela les quelques fois où Wade et lui-même allait s'en griller une au boulot, sur le toit ou même dans la rue adjacente. Le bon vieux temps... Cela lui manquait énormément, cette complicité au travail. Wade n'avait plus foutu les pieds au poste depuis un moment, même après son rétablissement et cela inquiétait sensiblement le blond. Que foutait donc Wade de ses journées ? Il n'en avait aucune idée, et même Elie n'avait pas vraiment de réponse satisfaisante. Jetant un discret coup d’œil à son ami, le blond se disait que pour le moment son pote était toujours là, du coup il n'avait pas à s'en faire. Il refréna cette inquiétude qui le rongeait dans un coin de son esprit et tourna la tête vers lui en essayant d'oublier la vague de frisson qui venait de le parcourir au même moment.

Le blond rejouait dans son esprit les quelques mots de son ami, qui lui expliquait d'où venaient les sucreries apportées. Pas besoin qu'il soit trop spécifique, Francis l'avait questionné juste comme ça, pour la conversation. A vrai dire, il se fichait un peu comment Wade avait découvert la pâtisserie. Il lui faisait confiance, malgré l'ignominie dont il faisait preuve avec ses pauvres pizzas qui n'avaient jamais demandée à être recouvertes d'ananas ET d'olives en même temps. En ce qui concernait le sucré, le blond lui vouait une confiance aveugle. Et il avait sûrement raison vu la bonne odeur qui titillait ses narines. Détournant rapidement le visage pour porter son attention sur la boîte de cupcakes, Francis pencha la tête sur le côté, inspirant un bon coup. Les fragrances se mélangeaient et il soupira d'aise quelques secondes, ravi d'avoir quelque chose de potable dans son appartement. Même s'il s'agissait de nourriture apportée par son meilleur ami. Il ricana doucement avant de laisser ses iris pétillants glisser sur le visage de Wade. Il le contempla quelques secondes, le cœur battant fort au creux de sa cage thoracique. Les lèvres entrouvertes et le regard plus adouci, plus attendri. Cette douce chaleur qui dévalait sa colonne vertébrale et qui embrasait son ventre. C'était apaisant, et sa voix résonna alors au bout de plusieurs secondes silencieuses. Au moins ça risque pas d'être aussi dégueulasse que tes pizzas là, erk... Puis il se retourna à nouveau vers la fenêtre, tirant une taffe de plus sur sa clope. Après quelques minutes, il le questionna à nouveau, mais sur un autre sujet. Ce qui se passait actuellement dans sa vie. Il ne s'attendait pas à grand chose, mais certainement pas à ce qui allait suivre. Les mots hachurés de son ami résonnaient fébrilement à ses oreilles. Le blond se déphasait lentement à mesure qu'il en apprenait d'avantage, sa cigarette brûlant toujours dans le vide, presque oubliée. La réalité le frappait brutalement, non pas parce que Wade avait retrouvé un semblant de vie ailleurs, mais parce qu'il ne lui avait rien dit de tout cela avant. Il ne lui avait pas parlé du fait qu'il ait été viré, et rien que cela nouait la gorge du plus jeune. Son visage était figé en une expression indéchiffrable, son regard perdu dans le néant de l'horizon. Il ne bougeait plus, le temps semblant s'arrêter autour de lui. Ses oreilles bourdonnaient et il restait ainsi pendant plusieurs minutes.

Ce n'était que lorsque le feu dévorant sa cigarette chatouilla le bout de ses doigts qu'il reprit contenance, contact avec la réalité qui était à présent toute autre. Il soupira doucement, fermant les yeux en jetant le mégot dans le cendrier. Au moins Wade lui avait expliqué de lui-même, et Francis ne l'avait pas appris par n'importe qui. De ça, il pouvait se sentir chanceux. D'un côté, il lui en voulait pour ses secrets, mais il se sentait tout de même ravi que Wade ne soit pas à la rue et qu'il ait retrouvé un boulot par derrière. Même si Francis n'aurait jamais pensé à cela en premier lieu. Le blond se décolla de la fenêtre et rejoignit la table de sa cuisine pour attraper sa tasse de café encore chaude. Dos à son ami, la distance devenait plus grande qu'auparavant. Son bras tremblait et il serrait le poings. Sa voix froide glissa sur ses lèvres avant d'apporter le breuvage à hauteur de son visage pour le recueillir sur sa langue. Je n'étais pas au courant pour ton licenciement... Mais c'est bien si tu as pu retrouver du travail. Le café titillait doucement son palais et il ferma les yeux en le savourant. Ce que ça faisait du bien, malgré tout ce qu'on pouvait en dire. Le regard légèrement vitreux, il avala encore quelques gorgées avant de se diriger vers la boîte décorée avec goût. Soulevant le carton, il put découvrir les délices sucrés qui s'y trouvaient et ses iris éteints semblaient reprendre un peu de couleur. Ses lèvres s'étiraient doucement, juste d'un côté, comme un sourire peiné. Et sa voix s'éleva une nouvelle fois, cette fois un peu moins dénuée d'émotion. Ça m'a pas l'air dégueulasse. La déception imprégnait encore sa gorge nouée mais il pouvait bien lui laisser le bénéfice du doute et goûter à ces pâtisseries appétissantes. Après tout, un parfum autre que la nostalgie au creux de sa bouche pourrait mettre un peu plus de baume à son cœur. T'en veux un?
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Sam 30 Sep - 12:44

Little secret

J'ai peut-être oublié de te parler d'un truc... Je n'aime pas les secrets. Enfin...Disons que je n'aime pas avoir des secrets que je doive finir par révéler après en fait. Ni que les gens aient des secrets. Dans l'absolu sinon, les secrets j'en ai plein et tous je ne peux pas les dire. Comme celui de ce qui s'est passé entre Francis et moi la dernière fois. C'est un gros secret ça et je ne sais pas si je vais le dire un jour à quelqu'un. En tout cas, certainement pas à Elie. Peut-être pas à d'autres personnes non plus en fait. Non pas que j'en ai honte...Mais je veux garder ça pour moi, comme un petit trésor auquel je peux penser quand je ne vais pas bien et que j'ai besoin de réconfort. Je ne sais pas si ça va se reproduire. Notre relation a encore changé après ça, c'est encore autre chose que celle de coéquipiers ou quand on s'engueulait dès qu'on se voyait...Et le fait que je ne lui ai pas parlé de mon nouveau travail en est un signe évident. Je ne sais pas forcément comment me comporter avec lui...

Alors quand je lui parle enfin de ça, je regarde le bout de ma cigarette, ça m'évite de le regarder lui. J'ai instinctivement détourné la tête, essayant presque de me cacher. Si je pouvais m'enfuir, je crois que je le ferais. Je sens son regard sur moi, je sens le poids de ce regard si bleu qui m'était pourtant si doux quelques minutes plus tôt. Je ne peux pas l'affronter, il m'écrase déjà tellement que si je le regardais, je suis sûr de me liquéfier immédiatement. Je continue de tirer sur ma cigarette, crachant la fumée par la fenêtre. J'en profite pour regarder au-dehors, les autres immeubles, la route en contre-bas, les gens qui marchent dans la rue ou les voitures qui passent. Il ne se passe rien de particulier là-dehors, aucun évènement marquant, rien qui pourrait me faire dire "hé je dois y aller absolument !" et m'aider à fuir loin de l'appartement. Mais non, rien de rien, pas le moindre petit truc bizarre, aucun message ne fait vibrer mon téléphone, je n'ai aucune chance de me soustraire à ce qui va suivre.

Mais...Il ne se passe rien. Dans un premier temps en tout cas. Il ne semble pas vraiment réagir à ce que je viens de lui dire. Est-ce que mon licenciement le choc à ce point-là...? Ou alors mon nouveau job...? Je sais que quelque chose ne va pas, je sais qu'il est choqué par quelque chose que je viens de lui dire mais je n'arrive pas à déterminer ce que ça peut être. A moins que...Est-ce simplement le fait que je ne lui ai rien dit...? Que j'ai mis autant de temps à lui avouer que je n'étais plus flic et qu'il ne m'aurait plus jamais comme coéquipier...? Je ne pourrais pas revenir dans la police, on n'y revient pas comme ça quand on a été viré. Quand on est mis au placard, à la limite, il y a toujours moyen de se faire à nouveau bien voir et de pouvoir tirer son épingle du jeu pour revenir à la crim' mais quand on a été viré en bonne et due forme...Non, je ne serai plus jamais flic. Désolé Francis. Au pire, je pourrais devenir privé et on pourrait peut-être bosser à nouveau ensemble...Mais ça voudrait dire que je fais des filatures et ce genre de merde, surtout pour suivre des maris adultères se taper des prostituées dans des motels de merde. Et ça non vraiment je ne peux pas.

Soudain il ouvre la bouche et parle, rompant le fil de mes pensées totalement confuses et erratiques. Sa voix est froide comme jamais, elle me glace jusqu'au plus profond de moi et m'effraie presque. C'est comme si il était tout d'un coup très loin de moi, comme si il avait mis lui-même une distance incroyable entre nous. Est-ce que c'est juste le secret ou...? Je déglutis difficilement en écrasant le mégot dans le cendrier, mon estomac me fait sentir que je suis stressé en se nouant alors que je repose mes yeux sur lui. Il a quelque chose dans le regard qui me rend triste. Je ne bouge pas quand il va voir les gâteaux, j'en suis incapable. J'ai cette impression de l'avoir déçu encore plus en ne lui disant rien qu'en lui avouant tout directement. Et ça me fait mal, terriblement mal. Je n'arrive même pas à porter la tasse de café à mes lèvres, entre-ouvertes, pour en boire. Je suis presque figé sur place, des tas de choses résonnent en moi. Le secret, tout d'abord, à propos de mon travail, le fait que je ne lui ai rien dit du tout, cette nuit qu'on a passé tous les deux, les engueulades qui ont troublé beaucoup de mes rêves...Toutes ces choses, tous ces évènements s'entrechoquent dans mon cerveau sans que je ne parvienne à y trouver le moindre sens. Rien n'a de sens. Cette vie entièrement n'a absolument aucun sens et je sens de plus en plus la réalité se déliter quand j'essaie de l'examiner de plus près. C'est comme ça depuis plusieurs mois, depuis cet accident que j'ai eu avec le vélo. Ma réalité n'a aucun sens et c'est comme si je vivais dans un rêve. Dans le rêve de quelqu'un d'autre pour être précis...

Sa voix, à nouveau, me réveille et mon regard brun se relève vers le sien. Il m'a demandé si j'en voulais un mais j'ai la gorge et l'estomac tellement noués que je ne pense pas pouvoir avaler quoi que ce soit. Ce froid avec lequel il a parlé n'est plus présent dans sa voix, les gâteaux ont redonné des sentiments à son ton. Des cupcakes peuvent lui rendre le sourire alors que moi je le plonge dans le désarroi...? C'est cruel. Me passant la langue sur les lèvres pour les humidifier avant de parler, je baisse la tête. " Je ne voulais pas...Je ne voulais pas te décevoir, t'avouer que j'avais été un tel nul qu'on m'avait renvoyé. Je ne voulais pas que toi, tu me juges, n'importe qui d'autre je n'aurais rien dit mais toi je ne pouvais juste pas. C'est pour ça que je n'ai rien dit. " Je me tais après ça, j'ai des tas d'autres choses à lui dire maintenant que j'ai un peu réfléchi à tout ce qui s'est passé. A cette relation que nous avons maintenant. Je m'avance vers lui, j'ai l'impression que mes jambes sont lourdes et qu'il m'est difficile de me mouvoir jusqu'à lui. " Réponds moi honnêtement...C'est quoi notre relation maintenant ? "  

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Mer 4 Oct - 15:34

Little secret
Wade & Francis
♠ ♣ All that's broken, healed, and somewhere in between, I will lay it at your feet, and I won't hold back anything. Cuz what you are is all, what you want is all of me. Everything I am, placed inside your hands. Everything I knew before, every moment is but is yours. ♥ ♦

La boîte reposait sur la table, tel un trophée qui attirait tous les regards. Francis scrutait le carton rigide et coloré, paupières plissées, et ne pouvait détourner ses yeux de l'objet. Il n'était pas fasciné par lui, au contraire, mais plus il le fixait, plus il laissait ses pensées défiler, oubliant presque la déception qui le rongeait. Il ravala difficilement sa salive, ne pouvant pas supporter de relever son visage vers son ancien ami. Il n'avait plus la force de se battre contre lui, plus l'envie de le remettre sur le droit chemin. Wade avait fait son choix il y avait bien longtemps et à présent c'était au blond de faire le sien. Ses épaules s'affaissaient lorsqu'il soupira doucement, le poids de la réalité, de cette réalisation pesant lourdement sur lui. Il ferma les yeux, le voile noir le coupant un court instant de cette tension palpable entre eux. Francis se mordilla les lèvres, la mâchoire crispée, le poing serré jusqu'à ce qu'il se fasse presque saigner. Ses muscles tendus semblaient le trahir, alors qu'il ne voulait plus retenir aucun grief envers Wade. Mais là, tout s'était à nouveau retourné contre eux. Contre lui et ses envies, faisant remonter ses doutes à la surface. Retenant sa respiration, il ne la relâcha que lorsque sa paume commença à le tirailler. Desserrant les doigts, et rouvrant ses yeux légèrement embués, il put remarquer quelques entailles rougies. Il les contempla un bon moment, s'oubliant à nouveau dans cette fascination muette, où ses pensées vrillaient son esprit et l'empêchaient de succomber à la tentation de replonger avec Wade.

Son ami se remit à parler quelques temps plus tard, et Francis avait presque eu l'impression qu'il s'était barré tellement le silence avait été assourdissant et oppressant. Le blond laissa sa main retomber mollement contre ses flancs, relevant la tête pour fixer le mur juste en face de lui. Son regard se perdait à mesure que la voix faiblarde de Wade caressait ses tympans. Il se confessait enfin, avouant ce qui le rongeait de l'intérieur, ouvrant un pan de son cœur. Et Francis ne pouvait pas entendre ça sans que ses entrailles ne se tordent, que sa poitrine s'enserre au point qu'il finisse par craquer. Il était en miettes, éparpillé en lui-même sans pouvoir se recoller. Il se voilait la face, avait tenté de se donner une façade, de tenir debout face au monde. Mais quand son propre monde venait d'exploser, que les cendres s'envolaient au gré du vent, qu'il avait été réduit en fumée, il avait sombré. Ses genoux avaient claqués contre le sol dur de son appartement, plusieurs fois, et les perles salées avaient dévalés ses joues. Depuis cette nuit, ce secret qui les liaient n'avait jamais été aussi percutant qu'à présent. Ses sentiments s’épanchaient bien trop depuis la fameuse nuit qu'ils avaient partagés ensemble, et maintenant, ce n'étaient plus les mêmes qui enserraient sa gorge. La colère froide le rendait de glace, le gardait de marbre. A chaque fois qu'il y avait cru, il était tombé de trop haut pour se relever sans séquelles. Il avait souffert bien plus qu'en toute une vie, et il ne voulait plus de cet espoir incertain. De ses bras qui tremblaient à chaque mention de son ancien ami, de celui qui lui avait offert son corps dans ses draps immaculés. Il n'avait plus la force de limiter les dégâts et de faire fi des conséquences. Il ne voulait plus sombrer dans le gouffre abyssal à chaque fois qu'il succombait. C'était terminé à présent.

Il n'avait pas voulu le décevoir, mais il était trop tard. Bien trop tard. C'était déjà chose faite depuis l'incident qui l'avait envoyé dans une chambre d'hôpital. Francis n'avait pas pu le laisser s'en tirer, même s'il savait pertinemment que Wade n'avait pas eu besoin de remontrances. C'était presque instinctif, comme le fait d'avoir tenu sa main pour regarder ses blessures. Il avait eu besoin de lui, de le toucher, et de l'emmener avec lui. De le ramener vers lui. Et là, il ne pouvait même pas se résoudre à l'effleurer, afin de retrouver un peu de chaleur, de sentir ce frisson électrique glisser sur son échine. A la place, il s'éloignait à chaque seconde, et le froid glacial brûlait dans sa poitrine, l'enchaînant dans ses propres ressentis. Le temps sembla se figer à la mention que Wade n'aurait pas supporter que Francis le juge. Le blond inspira difficilement, sa respiration hachurée sous le poids de ses démons et soupira bruyamment, fermant les yeux un court instant. Il est trop tard pour ça, maintenant. Lorsqu'il rouvrit ses paupières, le flic se décala légèrement de la table, croisant les bras sur sa poitrine. Son regard se posa à nouveau sur le carton de pâtisseries, et en temps normal il aurait adoré partager des sucreries avec lui. Mais pas aujourd'hui. Plus maintenant. Alors il jetait un regard dédaigneux sur la boîte et du coin de l’œil, il pouvait voir Wade se rapprocher. Francis se tendit brusquement, la proximité encore difficile à concilier. Il se figea quand son ami reparla à nouveau, lui demandant d'être honnête avec lui. Une vague de stress déferla en son ventre et il imaginait déjà le pire, appréhendant sa question. Le temps se figea pour de bon. Écarquillant les yeux, Francis arrêta soudainement de respirer, bloqué. Son esprit ressassa les divers moments que les deux camarades avaient partagés ensemble, entre les soirées sur le canapé, les bières au bar, et les conneries au bureau. Puis le souvenir de leur nuit caressa ses pensées et il ferma les yeux au moment où d'autres images fusaient. Wade à l'hôpital, Wade lui cachant la vérité, Wade l'évitant, ces nuits passées à se morfondre en pensant à lui. Non, il n'en voulait plus. Il ne voulait plus souffrir par sa faute. Sa voix, froide, glaciale, pleine de reproches résonna une nouvelle fois dans son appartement. Notre relation ? Il rouvrit les yeux et se retourna vers Wade, osant enfin plonger dans ses iris vitreux. Lèvres légèrement entrouvertes, le blond se rapprocha de lui, lentement, jusqu'à ce que son visage ne soit qu'à quelques centimètres du sien. Il lui jetait un regard noir, son visage était fermé, impassible, et ses traits étaient tirés. Un battement faisait écho dans sa poitrine douloureuse. Il allait terminer tout ça, maintenant. Son cœur manqua un battement. Et il n'allait pas se rétracter. Il n'y a rien entre nous, Wade. La bombe avait explosé, dispersé les morceaux de son être brisé. L'écho disparu, il n'y avait plus aucun battement. Son cœur s'était arrêté de pulser pour lui.



Ayaraven



Spoiler:
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Mer 4 Oct - 18:00

Little secret

J'ai peut-être oublié de te parler d'un truc...  Vous avez déjà vécu un de ces moments où vous sentez la catastrophe arriver sans rien pouvoir y faire...? C'est comme prendre une balle. Tout se passe tellement vite...Mais pour vous c'est comme si tout était au ralenti, comme si le temps s'était arrêté pour que vous profitiez bien du moment juste avant que la balle vous atteigne. Ce qui frappe en premier, quand on se fait tirer dessus, ce n'est pas le son. C'est l'arme en elle-même, l'éclat brillant qu'elle a quand le gars la sort tout d'un coup et qu'elle passe dans un rayon de lumière. Le métal brille de mille feux un instant, un instant pendant lequel vous avez le temps de sortir votre arme aussi et d'essayer, en vain, d'être le plus rapide. Il y a le visage du type aussi, cet air féroce, agressif, il sait qu'il va tirer et qu'il va le faire pour vous tuer, c'est le but, que ça marche ou pas. Et enfin, il y a le bruit. Un bruit sourd, qui fait claquer l'air et vous paralyse. Si vous êtes rapide, vous produisez un deuxième bruit de la sorte, qui résonne autant que le premier dans l'air de la pièce et se répercute sur les murs jusqu'à n'être plus qu'un murmure. Ce son broie vos tympans, il empêche votre corps de réagir. Et tout ça s'est passé si vite, une seconde ou deux. Après le son, l'odeur arrive : une odeur de poudre brûlée, une odeur âcre et insupportable. Et enfin c'est le choc. Quand la balle vous atteint et qu'elle vous pousse presque. La douleur c'est pour après, d'abord, c'est le choc, la violence de l'impact, peu importe où la balle a frappé. Vous chutez, toujours au ralenti, le sol est dur et froid mais rassurant, au moins il y a toujours un sol sur lequel tomber. Et la douleur, cette terrible douleur, la balle a déchiré les chairs, broyé les os, répandu le sang...Si vous avez du bol, vous serez inconscient rapidement. Si vous en avez moins, vous sentirez la douleur longtemps avant qu'on vous aide enfin et qu'on vous soulage...Eh croyez moi ou pas, je préfère subir ça encore et encore que d'entendre la phrase qu'il vient de prononcer.

Je suis tétanisé, mon cerveau ne peut analyser ce qu'il vient de dire, mon cœur s'est arrêté brusquement dans ma poitrine et j'ai l'impression qu'il ne repartira jamais. Il est si proche en plus, je sais que si je tends le bras, je peux le toucher, si j'étends le coup je pourrais...Non il n'est plus question de ça. Plus jamais. Les mots résonnent encore à mes oreilles, dans mon esprit embrumé par tout ce qui s'est passé, tous les souvenirs qui remontent peu à peu...Je scrute son visage, son regard, tout ce que je peux pour essayer d'y voir un signe que ce n'est pas vrai, qu'il ne pense pas ce qu'il vient de dire. Mais ses yeux sont froids, sans expression. Tout ce que je vois dans ses yeux, c'est le reflet de mon espoir qui vole en éclats. Mon regard doit s'assombrir à mesure que le désespoir grandit en moi. Mes épaules s'affaissent, tout mon corps en fait, comme si tout le poids du monde reposait sur mes épaules. Et j'ai l'impression que c'est le cas. Même si mon monde à moi vient d'exploser complètement, des bouts ont volé partout, éclaboussant tout. Il ne me reste rien pour m'accrocher, tenter de sortir la tête de l'eau et respirer.

J'ai baissé la tête, regardant par terre, tout plutôt que regarder à nouveaux ces yeux si sombres et froids. Je ne sais pas quoi dire, ma gorge est nouée et même si je savais quoi dire, aucun mot ne sortirait de ma bouche. Mon cœur est reparti, lentement, comme une vieille voiture qui crachote et tousse au démarrage. Je ne peux pas continuer à lui faire face comme ça, je ne peux juste plus rien faire, il n'y a plus rien à faire. Je tourne pour l'éviter et me diriger vers la porte, d'un pas raide, presque forcé et rapide. Je veux partir d'ici aussi vite que possible, je veux partir loin de sa présence, loin de cet être cher qui me parle avec tant de froideur. Alors que je pose la main sur la poignée, j'ai envie de faire demi-tour et rester mais je sais que c'est impossible. Je ferme les yeux, essayant de chasser cette pellicule aqueuse qui veut les couvrir avant de se répandre sur mes joues. Pas ici. Pas maintenant. J'ouvre enfin, mes oreilles sont sourdes à tout ce qu'il pourrait ajouter. Je quitte l'appartement et laisse la porte claquer dans mon dos, aussi lourde que les sentiments qui m'animent. Et soudain, je lâche prise et je m'effondre contre le mur d'en-face, glissant tout du long et tombant à genoux dans ce couloir. Mes mains viennent enserrer ma tête, les larmes coulent abondement alors que je sanglote, j'ai envie de hurler mais je ne peux pas. Pas avant d'être loin d'ici. Je ne sais pas combien de temps je reste là, à pleurer, mais je finis par me lever et tituber jusqu'à un bar, loin de son quartier...   

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