Que puis-je pour vous, Monsieur... ? Ft. Loki Odinson
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 7 Déc - 16:57
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Que puis-je pour vous, Monsieur ... ?
Loki Odinson & William Kaplan
J'étais dans l'espace que l'Institut mettait à ma disposition pour travailler. Ce fameux endroit que tout le monde appelait « son atelier ». Moi je l'appelais la galerie aux mille trésors de pensée. Cet espace où je pensais, créais, dansais, chantais, dessinais, peignais, performais, cousais, enfin où je faisais toujours quelque chose, lors de mes heures blanches et de mes heures dites d'atelier. J'étais heureux, je créais, encore et toujours plus. J'avais fais une série de tableaux que je venais de baptiser les sept reflets du rubis. Une série de sept tableaux de nuances de rouges, comme une immense tempête de plusieurs rouges en sept dimensions. J'ai toujours cette obsession pour la couleur rouge, du carmin au grenat, du vermillon au pourpre, toutes les nuances y passaient. Comme un feu sacré en moi qui jaillissait de mes doigts pour maculer mes toiles de cette couleur chaude, violente mais si accueillante, comme une couleur qui en moi éveillait une impression de maternité, comme si cette couleur me faisait me sentir en sécurité.
Chaque fois que je me laissais aller à cette couleur, on pouvait apercevoir sur chacun de mes travaux, une entité, une présence, une silhouette, certes floue, certes peu perceptible, mais elle était là. Toujours. Comme une muse, comme une mère, comme une divinité toujours présente. Omniprésente dans ma vie et dans mon esprit. J'étais presque obnubilé par cette présence, cette entité, dont je connaissais l'identité, mais dont j'en taisais le nom devant les autres. Il ne fallait pas que le monde sache pour cette espèce de passion, que je pensais un peu malsaine au fur et à mesure, qui me dévorais peu à peu l'âme.
J'avais déjà essayé de sortir de ma zone rouge, de changer de couleur, de partir vers du bleu, du vert ou même du violet, mais rien ne rendait mon travail aussi vibrant que le rouge. Cette chaleur en moi lorsque je voyais le rouge, me permettait de générer des instants de générosité au travers de mon oeuvre. Mais j'avais quand même pu remarqué que l'orange et le mauve ne m'était pour autant pas refuser, je sentais une force ne moi agir avec ces couleurs, mais c'était moins fort que le rouge, comme si c'était ce dernier qui me faisait vivre, qui faisait vivre mon art ; qui nous faisait vibrer mon art et moi.
Je m'arrêtais enfin de peindre un énième tableau qui n'était pas rouge, parce que je souhaitais encore me forcer à faire autre chose, à faire du neuf, à faire ce que j'appelais du non-rouge. Mais c'était comme à chaque fois peu satisfaisant pour moi. Je pris la toile en mains, la posai ensuite à côté contre une autre toile sèche que j'avais terminé il y a quelques jours. Je prenais une autre toile et commençais directement.
J'y fis un trait vert, d'un vert dont je sentais une imperceptible perversion quelque chose de mauvais, mais de pourtant si attirant. Un vert qui pour une fois me semblait accueillant, et je resta seul, quelques minutes, fasciné et effrayé par cette nouvelle sensation. Étrange, mais pourtant si familière. Ce vert appelait un souvenir en moi. Un souvenir que je n'avais plus. Un souvenir qui pourtant se faisait sentir avec force. Comme une vile impression....
Puis la porte de mon atelier personnel s'ouvrit...
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Jeu 31 Jan - 16:03
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Sam 9 Mar - 4:09
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Que puis-je pour vous, Monsieur ... ?
Loki Odinson & William Kaplan
Couvert de multiples tâches de rouge ainsi que de légères traces d'un vert émeraude sur mes vêtements et mon visage, je tendais la main vers cet inconnu dans mon atelier pour le saluer. J'avais les quelques restes de l'éducation stricte de mes parents en moi, et je souriais doucement en le détaillant. Il semblait particulièrement intéressé par mon travail. Surtout le plus récent. Le plus étrange, était que je pouvais ressentir dans mon grain de peau, jusqu'à la racine de chacun des poils de mes bras, que ma toute nouvelle peinture, était faite pour lui. Je pouvais aussi très bien identifier la couleur qui allait à cet homme, et aussi étrange que cela puisse être, c'était exactement le vert du tableau que j'avais réalisé...
Je ne suis jamais dérangé les férus d'arts... On apprends au contact de ceux qui aiment. Vous êtes intéressé par ma nouvelle peinture ? Je suis fort obnubilé par le rouge en règle générale, mais sur le moment j'ai eu une soudaine envie de ce vert... Ce vert qui maintenant me fait assez étonnement penser à vous... Comme si c'était un signe du destin... Fis-je alors avant de me rendre compte que je pourrais très bien passer pour un fou furieux avec mon charabia d'artiste shooté, alors que j'étais ce qu'il avait de plus sobre et de plus clean sur terre...
Je me grattais l'arrière de la tête devenant un peu gêné sur le coup. Je fis finalement un demi tour, pour me rendre à une petite table avec deux chaises, je débarrassais le capharnaüm qui se trouvait sur cette dernière et invitais l'homme à venir s'asseoir pour mieux discuter.
Vous voulez, je suppose, que je réalise quelque chose pour vous ? Si j'ai bien deviné la raison de votre venue ici... Je sais déjà que le rouge c'est un non pour vous. Et j'ai déjà associé le vert avec vous... Donc nous partirons sur du vert ? Fis-je en me penchant pour prendre un carnet et de quoi écrire dans un sac qui traînait.
Je me redressais et replaçais mon regard sur la silhouette et le visage de cet homme. IL dégageait quelque chose de si insaisissable, si incompréhensible, si hypnotisant, que je ne savais pas trop quoi penser de lui... J'avais une étrange impression, comme lorsque je peignais le tableau, comme une attirance envers lui, mais aussi un sentiment contraire... C'était assez étrange, de se sentir attirer par quelqu'un mais aussi d'avoir cette envie de ne pas trop s'approcher... Mais je me laissais tenter au démon, l'expression était sûrement mal choisie... Mais face à lui, je me sentais tel Eve face au serpent dans le jardin d'Eden... Le crayon en main, la mine sur le papier, mes yeux rivés sur les lèvres malicieuses de mon interlocuteur, je me sentais descendre dans des abysses...
Des abysses qui allaient peut-être me faire regretter cette envie de ne pas suivre mon instinct... ou peut-être pas, peut-être que j'allais être séduit par ses abysses... Mon art n'étant qu'exploration personnelle, il fallait que j'explore à présent les abysses extérieures aux miennes... Quitte à me perdre en chemin...
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Lun 3 Juin - 13:09
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