A drink or two (or three, or... well, you know...)

Let's get high

Carol & ... ?

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »

Elle venait de quitter la Garde Rouge et elle n'était toujours pas totalement convaincue que la manière dont elle s'y soit prise soit la meilleure. Trop de choses s'étaient produites en trop peu de temps pour qu'elle puisse tout convenablement analyser, il lui faudrait des semaines pour faire le point. Il lui fallait aussi avoir le recule nécessaire, d'où le temps qui ne se comptaient ni en minutes, ni en heures ou en jours mais en semaines au mieux.

Elle aimait les bars, elle aimait y traîner avec ses amis et elle aimait s'y faire des amis. Pourtant, elle était à présent assis au comptoir, le nez dans son verre de whisky soda, le moral au fond du verre entrain de s'y noyer et s'y consumer.

Elle était une fêtarde mais n'irait pas s'amuser à danser sur la musique rock qui allait à fond, elle était une fêtarde mais n'irait pas s'amuser au karaoké non plus. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas cédé à deux telles faiblesses que l'alcool et la tristesse mais si elle ne le faisait pas ce soir, quand ? Si pas ici, où ?

Elle buvait, comme s'il y avait là une récompense quelconque pour ses efforts et à la fois comme si ça pouvait l'aider à oublier pour un temps ses réflexions ou alors lui faciliter la vie en trouvant d'un coup les réponses à toutes ses questions. Elles étaient trop nombreuses, elles venaient aussi sur le tas et elle en oubliait les trois quart à chaque fois. Elle écrivait donc tout ça avec le stylo du barman sur un papier, un mouchoir. Elle peinait à écrire dessus, le tissu s'effritait trop vite. Tant pis. Elle inspirait profondément et abandonnait la tentative. Dans les films, ça paraissait plus simple.

Elle aurait pu se trouver une compagne pour un soir, se changer les idées dans les bras d'une femme mais elle ne voulait pas imposer ça à quelqu'un. Sa tristesse, surtout. C'était des choses qu'elle voulait gérer seule tout en ayant un bruit de fond, de la vie autour d'elle ; laissez moi avec mon verre et occupez-vous des vôtres.

Sa vie avait pris un tournant, elle était retournée dans l'armée comme pilote, ce qui lui paraissait être la simplicité même. Un métier qu'elle connaissait de A à Z et dans lequel, dans l'idée, il n'y aurait aucune surprise. Mais l'impression d'avoir justement choisi la facilité en s'y tournant au lieu de se battre pour ses idées. Elle ignorait comment le faire, par où commencer. Elle savait que la Garde Rouge partait d'un principe bon mais que tout avait été détourné mais seule contre tous ? Difficile à croire qu'un jour les rebels puissent la considérer comme une potentielle alliée alors qu'elle les avait pourchassé pendant des années.

Elle commandait un autre verre.

(c) DΛNDELION

CONFESSION – Essuie les mains en soupirant, des mains couvertes des tâches rougeâtres. Quelques coupures de combattants, grognons de se déplacer jusqu’à l’infirmerie pour quelque chose qui va «se soigner par soi-même». Secoue doucement la tête, apprécie ce statut qui ne lui confère pas des pouvoirs qu’ils semblent pourtant tous avoir ici. C’est presque rassurant d’être celle qui essuie les blessures au lieu de les faire. N’a jamais réellement apprécier taper dans le tas, toujours derrière lors des exercices physique, elle est celle qui aide. Un bandage prêt à sortir, prêt à être appliqué. C’est tout son travail et rien ne la met plus en joie que de le faire. Mais parfois, certaines têtes d’ici mériteraient des claques. Quelque chose pour les ramener dans le monde réel, leur rappeler que si on saigne c’est peut-être parce que l’on est blessé et que ça nécessite le coup d’œil d’une personne formée pour regarder ce genre de situation, non?

Après un petit sourire à son partenaire, Eleanor sort son téléphone, un regard sur ce dernier. L’écran lui affiche le message de sa soeur. Elle fronce les sourcils, pose le combiné sur son oreille avant de l’appeler. «Lea? Oui...» Elle hausse les épaules. «Je rentrerais pas tout de suite ce soir.» Elle sourit au téléphone, regarde l’autre qui fronce les sourcils. «Je sais, je sais... M’attends pas quoi.» Quelques secondes où elle n’écoute déjà plus ce que lui dit l’autre avant de raccrocher et de soupirer doucement. Offre un sourire à l’autre à la main bandée. «Fais pas l’étonné Carl, j’ai une vie en dehors de la garde.» L’autre ricane, comme si être un membre de la garde était une identité en elle-même. Réfléchit à la question, peut-être.

Eleanor passe sa veste avec un petit soupir, une simple fatigue, pas physique mais mentale, à cause de l’endroit, du travail, de la vie peut-être. Elle sait pertinemment ce dont elle a besoin ce soir après tout. Après un rapide coup d’oeil autour, comme si ses parents étaient dans le coin, qu’ils pouvaient la voir et la juger, la jeune femme sort de sa poche les clefs du véhicule. Sensation de plaisir presque exagérée lorsqu’elle enfile le casque de moto sur sa tête. Sans parler du look, c’est certainement celui dans lequel elle se sent le mieux, vivante, complète, sans avoir à soigner l’un ou l’autre.

Lorsqu’elle s’arrête devant le bar, un petit sourire se pose sur les lèvres. On dit souvent que c’est triste une personne seule à un bar. Et pourtant elle ne se sent pas triste d’être ici, juste un peu las. Alors seulement elle s’assoit au bar, un grand soupir qui s’échappe de ses lèvres. Quelques minutes seulement. Quelques longues minutes peut-être avant que le barman ne lui donne l’attention qu’elle désirait. Juste pour un verre ceci dit, juste pour quelque chose à mettre au fond de son gosier. Regarde la jeune femme à côté d’elle, jolie et surtout avec une descente particulière. Un petit rire s’échappe des lèvres d’Eleanor. «Des problèmes à faire disparaître ou vous avez une descente aussi prononcée simplement par habitude?» La socialisation, elle lui semble plus que nécessaire pour le moment.

code by solosands

Let's get high

Carol & Eleanor ?

« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »

C'était parfois à se demander si l'alcool n'allait pas la sauver de tous ses problèmes. Il lui arrivait de se mettre minable plusieurs soirs d'affilées mais au final, ses problèmes étaient toujours là le lendemain matin, bien sagement à l'attendre.

Parfois, c'était quand même bon de se mettre sur off pour une soirée, penser à autre chose qu'à son nombril, penser à autre chose qu'à son égo. Autant dire que ça faisait du bien d'être là où elle était actuellement pour ne pas trop réfléchir.

Une femme venait s'asseoir à côté d'elle, plutôt jolie, elle dirait même plutôt son type de femme, une peau colorée, de grands yeux marrons et de longs cheveux bruns. Mais de là à s'imposer il y avait quand même un sacré pas, qu'elle ne franchirait sûrement pas. Quitte à être triste autant l'être seule. Elle l'entendait rire.

Un peu des deux, je dirais. L'un entraîne l'autre.

Elle n'avait pas de problèmes à assumer qu'elle buvait un peu trop. Du moins, elle n'en n'était pas encore au stade où elle pensait que ce serait problématique pour quelqu'un qu'elle boive ainsi, à commencer par elle puis par son entourage. Mais quel entourage avait-elle, au final ? Elle avait perdu Daisy, elle avait perdu la Garde Rouge, il lui restait Steve et quelque connaissances à tout casser. Tout était à refaire.

Votre visage ne m'est pas inconnu.

Elle avait l'impression de l'avoir déjà vu, sans mettre le doigt sur où et quand, ni même comment, juste une impression de l'avoir déjà aperçue, peut-être au détour d'une rue ou d'un couloir. Le barman remplissait son verre, la note allait finir par être très salée mais qu'importe. Au final, s'ils étaient tous ici, ce n'était pas pour la même chose ? Dans un bar, de nuit, il n'y avait pas mille et une possibilités sur ce qu'ils faisaient ici. La fête, boire, s'amuser, se changer les idées plutôt que rester seuls enfermés chez eux avec leur pensées. C'est qu'elle devenait drôlement cynique ces derniers temps.

Mais elle s'efforçait de sourire à la jeune femme. Elle s'efforçait de rester polie en tout cas, elle venait l'aborder et semblait sympathique, il y avait pire rencontre et sûrement que parler avec quelqu'un lui permettrait à elle aussi de s'échapper de ses pensées plus efficacement qu'avec de l'alcool.

(c) DΛNDELION

CONFESSION – Eleanor qui vient hausser les épaules, une réponse qui ne manque pas de sens pour elle. Une réponse que beaucoup auraient du mal à assumer, comme si être qui l’on est se retrouve à être la chose la plus difficile à faire. Oh elle ne peut en vouloir à ses gens, aux autres, qui pensent encore qu’ils ont une chance dans le déni, elle l’a été, une fois, deux peut-être. Et puis elle a pris conscience de l’inutilité de ce dernier. Peut-être que c’est pour cette raison qu’elle se tient au comptoir d’un bar et non pas armée d’un faux sourire auprès de ses parents.

«Pour une fois que c’est une réponse assumée.»

Appuie sur l’idée que ça lui fait plaisir. Une main vers le barman, demande quelque chose qui ne vient pas, désir d’étancher sa soif, peut-être de ne pas passer pour une imbécile ridicule devant le regard de l’autre femme. Comme si son regard importait réellement. Suit les courbes du visage de cette dite fille, cherche encore et fouille dans la mémoire. Pan de souvenirs qui semblent s’être détachés. De nombreuses fêtes aux nombreux agents, de réussites comme d’échecs. Comment savoir lequel est le bon?

Hausse un sourcil à son attention, petit sourire sur les lèvres. «Très bien, alors ce n’était pas que moi.» Mémoire qui racle avant qu’elle ne toque un peu, peut-être. «La Garde?» Soit la bonne réponse, soit un verre dans le visage. De toute façon il n’y a plus de bon camp de là où elle se tient. Plus que l’espoir que le sourire soit le bon, qu’elle ne désire pas lui labourer le visage pour avoir parler des choses qui ne fallait pas. La brune hausse les épaules avant de lui tendre la main entre son verre qui est finalement arrivé et l’autre.

«Eleanor Sanders. Peut-être que ça ravivera des souvenirs?»

Espère au moins que ça ne va pas raviver un souvenir douloureux. Pas comme ceux qui grimacent lorsqu’ils entendent le nom d’un haut dirigeant de l’île. Mais Ely a bon espoir. Une jeune femme blonde qui boit seule au bar à cette heure là, peut-être qu’elle désire noyer son chagrin mais alors elle ne lui aurait pas répondu. Ou alors elle cherche autre chose, plus, de la compagnie. Et dans ce cas là Ely ne se dirige pas vers une mort certaine. Bonne idée parce que c’est ce qui semble lui convenir le plus dans l’immédiat.

code by solosands