Comment était-il arrivé aussi loin ? La question faisait doucement sourire Fenrir. En vérité, il ne voulait pas y aller de bases. Il voulait profiter de sa journée pour dormir comme le gros paresseux qu'il était. Du moins, récupérer ses précédentes nuits qui n'ont été qu'agitées. Il les entend encore crier comme une bande de barbares son nom pour qu'il mette son adversaire au tapis. Un gros baraqué qui croyait que les muscles pourraient l'aider à vaincre. Le souci, c'est qu'il n'avait pas prévu de tomber sur plus fort que lui. Fenrir lui accordait tout de même le mérite d'avoir réussi à lui abîmer le visage. Une coupure à la lèvre devenu aussi décorative qu'un percing à présent. Ça n'était pas la première fois qu'il sortirait balafré après tout. Le cas contraire est même le plus rare. Ce n'était pas souvent que le loup prenait le temps d'aller en soirée en parfaite soirée. Accompagné par son partenaire, ils avaient fais beaucoup de routes. Heureusement pour lui, ce n'était pas Fenrir qui conduisait. À la place, il dormait sur le siège passager avant à défaut d'avoir pu faire une grasse matinée. Jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une trou paumée. Un endroit calme, pour changer un peu de la grande ville. Un petit bout de campagne qui semblait le hanter par une sensation de déjà vu dont il n'était pas capable de définir. Si Fenrir avait été le premier à s'endormir dans la voiture, il était également le premier à en descendre. Malade, il ne se fera décidément jamais aux transports en commun. Si son compère voulait jouer les fêtards en bar, son champion n'était pas vraiment chaud pour. Et pourtant, sa fidélité était telle qu'il avait fini par le suivre dans ce petit bar à la sonorité familière. Une fois à l'intérieur, c'était comme si une grande famille lui ouvrait les bras. L'accueil chaleureux des ivrognes qui avaient trop bu le fit sourire un peu. Vaguement pour être exact. Assez en tout cas pour qu'ils l'acceptent dans leurs « camps ». Laissant son ami vaquait à ses occupations de drague, Fenrir avait préféré s'installer au comptoir à côté d'un homme dont il ne se douterait même pas de l'existence. Pour dire, il avait simplement demander à ce qu'on lui serve un whisky. Son verre de pèlerinage qui lui servait à ramoner sa gorge. Une fois le verre posé devant lui, il avait tourné la tête lorsque son partenaire l'avait appelé. Il ne perdait pas de temps pour ce qui était de se faire de nouvelles amies. Lui qui le demandait à Fenrir de le rejoindre, le loup grommela un peu. ''Non Mike, je n'ai pas envie''. Non pas qu'il était de mauvaises humeurs ou qu'aucune ne l'intéressait mais, ce soir, il était bien trop fatigué pour se prendre la tête avec ce genre d'enfantillage.

Il y avait tout de même un avantage à traîner dans les bars de la sorte. Malgré la cohue qui y régnait, Fenrir arrivait à discerner un fond de Rock tranquille qui lui donnait un léger sourire. Ce genre de musique lui plaisait beaucoup. Tous les genres de musique en vérité. Il pouvait très bien passé du rock au jazz, puis du jazz au classique en passant par le rap et le métal. C'était un polyvalent en matière de goût musicaux. Il n'y avait pas de réelle musique qui lui déplaisait. Sans doute parce que dans l'orphelinat où il avait grandi, le silence régnait à cause de la vieille mégère qui ne pouvait pas supporter le son d'une radio. Au fond, il la remerciait tout de même. Le brun l'avait fait tourné en bourrique, sortir de ses gongs jusqu'à dégainer le balais pour le virer et pourtant, jamais elle n'a demandé à ce qu'il soit exclu de l'orphelinat. Même le surnom de mégère avait quelques choses d'affectif en soit. Car il se souvenait très bien que c'était elle aussi qui était là lorsqu'il avait besoin de faire soigner ses petits bobos de bagarre. Qu'elle soit là ce soir pour désinfecter ses coupures et lui donnait des glaçons pour ses bleues n'auraient pas été de refus d'ailleurs. C'était devenu habituel. Fenrir sans bleue où sans égratignure, c'était un peu comme un chien sans queue. Ce n'était pas impossible mais, très rare. Savourant son verre de whisky car il ne comptait pas sombrer dans l'alcool et la débandade comme son ami avec les demoiselles, il avait simplement regarder du coin de l'oeil cet homme qui s'approchait. Il avait quelque chose de … Familier. Comme s'il l'avait vu dans un rêve partit à l'oublie au réveil. Le garçon n'était pas du genre à virer quiconque voudrait lui poser une question. C'est bien pour cette raison aussi qu'il n'avait pas cherché à s'éloigner ou quoi que ce soit mais plutôt, se montrer attentif à sa demande. Qui n'en était pas vraiment une d'ailleurs. Plutôt une remarque. Les deux hommes semblaient nager dans un doute commun sans avoir de réelles réponses à fournir. Des choses concrètes. « Oui. Sans vouloir me vanter, je dois être le seul sur cette fichue terre à le porter. ». Fenrir … Même son baptême avait un goût d'irréalisme. Il ne sait ni de qui, ni d'où il tenait son nom. Tout ce qu'il savait, c'est qu'apparemment, l'orphelinat l'avait récupéré ainsi avec cette étiquette sur son poignet de jeune nourrisson. Grandir dans un taudis pareil. Rien que l'idée le faisait vomir. Si ses parents seraient en vie, il leur cracherait sûrement à la figure pour l'avoir abandonné comme un vieux chien. « Par contre, je ne me souviens pas vous avoir … vu. Du moins, si mais, … Non laissez tomber, c'est trop mystique pour moi. Et vous, quel est votre nom sans indiscrétion ? ».

La question des bleu n'était pas à poser. Fenrir se voyait mal lui expliquer la raison pour laquelle il ne pouvait pas avoir un soir sans en avoir. D'un sens, il le cherchait un peu. C'était un bagarreur de nature, le genre de type qu'on ne voudrait pas croiser dans la rue si la tête ne lui revient pas. Il sautait sur tout ce qui bougeait et tout ce qui était assez insensée pour le provoquer en duel. De temps en temps, cette impétuosité pouvait servir pour une cause à peu près louable. Lorsque la dame se faisait menacer pour son sac à main, le brun ne restait pas de marbre généralement et il venait l'aider. Ce n'était pas un salop non plus. Son nom semblait troubler beaucoup son interlocuteur. Fenrir … Il ignorait jusqu'à l'origine de ce nom. Les mythes et autres histoires nordiques ne l'intéressaient pas. Les histoires de super-héros non plus. Il voulait simplement vivre une vie simple, se casser de ce trou qu'est Genosha au plus vite. Il ne regardait pas vraiment son interlocuteur, trop occuper à se demander si les multiples photos accrochés au mur du barman avait une quelconque signification. Des gens souriants punaisait sur le bois. Chez lui, il y en avait aucune. Le bois était resté vierge et intacte. Reposant son verre sur le comptoir, la présence de cet homme à côté de lui ne le gênait pas. Au contraire, ça faisait du bien de parler avec quelqu'un de plus ouvert niveau conversation.

-Tant mieux d'un sens, non ? Vaut mieux ça qu'être fondu dans une masse et pré-étiqueté. Non, je ne le connais pas. Mon étiquette, on me la collait à la peau avant même que je sache marcher sans avoir d'où ça venait. J'ai jamais vraiment chercher à le savoir, je le reconnais. Ça ne m'intéresse pas, ça serait un truc à me foutre en rogne.

La question n'était pas idiote visiblement aux yeux du loup qui finissait son verre d'une traite. Au moins, il avait l'audace d'être honnête avec les inconnus. Bien qu'il se trouvait incroyablement bavard. Lorsque l'homme se présenta, il avait eu un petit instant de bug. Non pas à cause du prénom qui était tout aussi original que le sien mais plutôt, à cause du nom de famille de celui-ci. Se retenir de péter le verre, se retenir … Et bah non, Fenrir l'avait brisé dans ses mains sans aucune difficulté. Pourtant, il ne semblait pas en colère. Il essayait même de passer ça sous la plaisanterie.

-Enchanté Loki. C'est marrant mais... J'ai zappé de te dire mon nom complet. Fenrir Odinson. Se rendant compte de son geste, il avait eu un mouvement de recul, lâchant le tout. Ah non, pas encore ! Le jeune homme avait laissé sa tête se posait dans ses mains. Pourquoi ?

Une colère que lui-même ne semblait pas réussir à expliquer. D'où provenait-elle ? Aussi loin fouillait-il dans sa mémoire, l'inconnue serait toujours là. Peut-être s'était-il emporté pour rien. Non, ce n'était pas rien d'avoir une personne qui portait le même nom de famille que lui à ses côtés. D'autant plus que ce même nom n'était pas monnaie courante. Il y avait quelques choses là-dessous. Il fallait se maîtriser, penser à autre chose. Aussi loin se souvenait-il, Fenrir n'avait jamais réellement fais le rapprochement avec la mythologie Nordique. Bien entendu, il l'avait fais. Comme toutes personnes souhaitant trouver un sens à sa vie. Mais, s'il en avait rarement parler, ce n'était que par l'aide de soirée, d'alcool, de drogue et de potes complètements défoncés qui racontaient n'importe quoi. C'était par plaisanterie, le combattant ne pouvant s'empêcher de bomber de le torse pour imiter les dieux afin de se moquer. Sans se rendre compte que c'était ce qu'il était. C'était peut-être pour ça que ses amis rigolaient aussi forts lorsqu'il jouait le rôle d'une vie enfouie ; parce qu'il le jouait à merveille. Mais là, c'était autre chose. Une sensation désagréable de remise en question sur soi. Si bien qu'il ne maîtrisait plus rien. Son calme n'était là qu'en guise de façade pour masquer une colère bouillonnante en lui qu'il ne maîtrisait pas.
Le verre brisé dans ses mains, ce n'était en voyant celle-ci saigner qu'il s'était rendu compte de son geste. Il fallait rester cool et voir les choses du bon côté. Ne pas s'énerver tout de suite. Peut-être que cet homme pourrait justement lui apporter des réponses sur son nom complet. Étant donné que celui-ci portait également. La réaction de Loki le faisait doucement douter. Peut-être que non, il n'était pas mieux placé après tout. Acceptant cette serviette tendue vers lui, il l'avait pris en renouvelant ses excuses envers le barman pour lui avoir explosé un verre. Fenrir se doutait bien qu'il avait encore de la réserve, qu'il n'était pas à un verre près mais, tout de même. On peut être violent et poli à la fois.

-Si, vous avez eu raison de demander. Je … Restez s'il vous plait. Fit-il en retenant l'inconnu qui ne l'était pas tant que ça visiblement par le poignet.

Le doute le bouffait tandis qu'il s'essuyait la main avec cette serviette gracieusement offerte. Merde, je passe pour quoi là?, une question qui trottait dans la tête de Fenrir. Relâchant très vite son emprise sur le poignet de ce fuyard, le jeune homme avait redemandé à ce qu'on lui serve un whisky tandis que son ami le regardait avec des yeux ronds en se demandant ce qu'il foutait. D'accord, de base, il devait s'arrêter à un verre mais là, il en avait vraiment besoin. Le serveur acquiesça en se permettant une petite plaisanterie. Il lui avait demandé de ne pas lui briser un autre verre. Fenrir souriait, le rassurant du mieux qu'il pouvait en rétorquant qu'il n'avait pas envie de se bousiller la deuxième main.

-Vu votre tête, je suppose que vous ne savez pas pourquoi on a le même nom de familles.

Fenrir n’était pas spécialement envieux de connaître ses origines. A vrai dire, voilà maintenant un petit moment qu’il avait abandonné. Car il n’était pas sûr de vouloir connaître la vérité. De peur de s’énerver sans doute ou bien d’être complétement abattu. Le surplus d’émotion faisait partit des choses dont il n’arrivait pas à gérer. Ce défaut se faisant sentir par ses excès de colères. Un peu comme tout de suite où le simple fait de connaître le nom de famille de son voisin de comptoir l’avait emporté dans une colère sans nom et sans raisons. Le loup se rendait compte de son erreur, le simple fait qu’il bredouillait des excuses pittoresques en était le signe. Il ne pouvait faire que mine basse sans pour autant perdre son côté fier, acceptant cette serviette pour essuyait sa main. Le rouge était une de ses couleurs préférés mais, pas le rouge sang. Ça aurait été malsain d’aimer un rouge profond, presque noir, n’est-ce pas ? Reprendre calmement la conversation, c’est tout ce qu’il pouvait faire. Forcer l’inconnu qui avait quelque chose de familier à rester pouvait être un bon départ. Fenrir avait saisi son poignet pour le retenir. Un geste qu’il se permettait seulement lorsqu’une personne piquait sa curiosité. Mais pour cette fois-là, ce n’était pas de la curiosité mais plutôt, un malaise complet.
Il avait des excuses à fournir et les deux hommes avaient sûrement beaucoup plus en commun que leur nom de famille. C’est du moins ce mystère que voulait percer le combattant en demandant à Loki de rester. Partager et discuter. Pourquoi ne pas répondre à des questions communes ensembles. Fenrir trouvait ça idiot, digne des pires contes de fées de ce monde. Mais de temps en temps, il fallait bien se laisser aller aux situations bateau et déjà-vus pour avoir ce que l’on voulait.

-Ça nous fait un point en commun en plus alors. Je n’ai jamais connu mes parents, ils se sont contentés de se tirer en me collant une étiquette sur le poignet.

Le loup solitaire n’aimait pas parler de sa famille. Cette sensation constante d’avoir été trahi le bouffer de l’intérieur et le rendait nerveux alors qu’il ignorait si c’était vrai ou non. S’il y avait réellement une volonté d’abandon derrière ça. Mais que voulez-vous ? C’est un impétueux, il a tendance à juger un peu trop vite. Pour rendre cette révélation digérable, Fenrir avait englouti son verre d’une traite sans manquer de demander son reste au serveur. C’était bien partit pour qu’il se prenne une cuite encore. Dire qu’il avait voulu être raisonnable et se limiter seulement à un. Tant pis, il n’était plus d’humeur à être raisonnable. C’était un peu de la faute de cet inconnu, c’est vrai. Mais, pas trop. Il faut dire aussi que sur le point de l’alcool, Fenrir n’avait aucune volonté à se brider au même titre que les drogues diverses et variées qui pourraient l’aider à oublier. Il ne voulait pas que le silence plane trop longtemps, c’est pour ça que le brun avait repris la parole assez vite.

-Je ne sais pas vous mais pour moi, ce n’est pas une coïncidence. Il y a bien trop de ‘’comme par hasard’’ qui arrive dans ce coin. Enfin je dis ça, je n’ai même pas de preuves …

Vous le sentez le mal de chien qu’il avait à entamer une conversation ou pas ? Vous le sentez bien ? Parce que ce n’est pas qu’une impression. En temps normal, il n’est pas acteur de la discussion, il ne fait qu’écouter dans un coin.