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So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past. (Peggy)
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 9 Juin - 20:16

So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past
Peggy & Steve

Une rue minable de New-York, quelque peu désinfecté et dont l’odeur vous agresse aussitôt les narines. Dans la pénombre se dessine une silhouette fluette tachant de rester debout malgré les coups qui pleuvent. L’énième chute sonne comme un bruit sourd qui extirpe le lieutenant de son sommeil d’un bond. Quelques secondes suffisent pour lui faire comprendre que de nouveau, ces flashs étranges reviennent l’assaillir. Il se rendort, dans les bras de Morphée. Son esprit divague encore et toujours. Cette fois-ci, c’est un paysage de chaos, de guerre, avec des tenues et des armes méconnues. Son réveil sonne, une délivrance mais aussi le début d’une journée où ses yeux voudront se fermer sans interruption. L’inquiétude règne en maître quant à ses rêves dont il ne connait rien de la provenance. Est-ce son esprit qui lui joue des tours ou des souvenirs ? La première hypothèse est pour l’heure privilégiée car la seconde lui paraît inconcevable. Comment avoir des souvenirs d’aventures que l’on n’a théoriquement pas vécues ? Sa vie, le blond la connaît et jamais il n’a fait face à de telles choses. Alors oui, il ne comprend rien à ce qui peut clocher dans sa tête pour qu’il subisse ça. Son sommeil habituellement calme est maintenant parsemé d’insomnies.
La tête encore dans le brouillard, il s’assoit dans son bureau du SHIELD, la hauteur des documents en attente n’a pas baissé depuis hier. Et elle ne s’amoindrira pas aujourd’hui non plus puisqu’une opération sur le terrain a lieu. Une opération concernant des adolescents turbulents dans la ville de Fenyick. Ces derniers, malgré leur petit nombre sont parvenus à semer le trouble. Sans doute un peu trop que le SHIELD doive y intervenir. Levant le nez de ces feuilles volantes pour saluer Peggy entrée également, il ne peut retenir un sourire presque niais. « Bonsoir…Euh bonjour. » Dit-il maladroitement, tentant de se rattraper mais la bourde est bien là. L’agent Carter a le don de lui faire perdre ses moyens. Dans ces cas-là, le grand gaillard régresse, prenant l’apparence d’un adolescent voyant une femme pour la première fois. Elle l’apaise aussi par ses mots sensés et sa voix mélodieuse. Son sourire est un véritable baume, tous ses maux s’envolent pour ne laisser place qu’à un bien-être silencieux. De toute évidence, Peggy est plus que jamais importante dans sa vie. Les mésaventures des infectés l’a largement prouvé. Enfermé à l’Alpha House, c’est là qu’il a pris conscience de cela. Un manque viscéral et un soulagement lorsqu’il la sent, lorsqu’elle l’épaule et est présente tous les jours.

Des phrases banales échangées et ils partent sur le lieu en question, accompagnés de quelques agents, bien loin de se douter de ce qui les attend réellement. Des gamins possédant des pouvoirs exceptionnels. Tout a dérapé, et dans la vitesse des actions, Steve ne se souvient de rien à son réveil dans un lit d’hôpital. Les murs blancs l’aveuglent tandis qu’il tente de trouver un repère. Où est-il ? Où est Peggy ? Se redressant d’un coup sec, ce geste brusque débranche tous les fils captant ses signes vitaux. Ce tapage attire les infirmières s’empressant de le calmer, de le recoucher. Ses prunelles apeurées se posent alors sur le lit d’à côté où se trouve sa collègue. Et instantanément, il s’apaise, soulagé de la voir saine et sauve, encore endormie. Les blessures sont superficielles, il y a plus de peur que de mal. Un sourire, rassuré tandis qu’il tente d’attraper sa main qu’il saisit avec délicatesse. « Peggy. » La brune cligne des yeux, émergeant de son inconscience en douceur loin de la brutalité de Steve quelques secondes plus tôt.
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Mar 4 Juil - 18:17
so we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past
STEVE & PEGGY



Fin de journée. Le pont de Brooklyn est presque vide à cette heure. Les voitures sont anciennes, rétros et l’air semble moins pollué qu’aujourd’hui. Je me retrouve pourtant sur ce pont, au bord des larmes, presque sûre de ce que je compte faire. Je sors la fiole et verse le contenu rouge dans l’eau, les yeux tout aussi rouges, le cœur remplit de peine. Un deuil que je me force à faire, voulant une dernière fois avoir de l’espoir qu’il revienne. Mais l’espoir a disparu alors je lui dis au revoir…
Je me réveille d’un coup, les joues humides. Mon réveil indique 5h du matin et mon cœur bat la chamade. Je laisse mes yeux s’habituer à la faible luminosité ambiante et commence à cogiter. Comment un rêve peut-il être aussi réel ? Mon cœur palpite et une tristesse immense m’envahit comme si j’ai déjà vécu cette scène, il y a très longtemps. Cette sensation de déjà-vu me rappelle ces flashs de réunions d’une guerre que je n’ai clairement pas pu connaître. Le surmenage ne te sied pas, Peggy, pensé-je en changeant de position, dans l’infime espoir de me rendormir.

J’ai l’impression d’avoir à peine fermé les yeux quelques instants lorsque mon réveil sonne. Les images de mon rêve me reviennent en tête, persistantes, me font froncer les sourcils. Je suis perturbée par des rêves et cela ne fait pas sens. Peut-être faut-il que je le note quelque part ? Tu dérailles ma pauvre Peggy, lève-toi et va te préparer au lieu de croire que tes rêves sont autre chose que des rêves, crie mon cerveau tout en me rappelant qu’aujourd’hui il n’est pas question de rapports mais d’une mission avec Steve. Mission que nous préparions depuis sa sortie de l’Alpha House – ou presque. Je ne sais pas ce qui est mieux : laisser mes idées dériver vers ce rêve plus que perturbant ou vers Steve et ses complications. La meilleure solution serait probablement vers aucun des deux sous peine de me perdre intérieurement et d’arriver en retard.

J’arrive au QG du S.H.I.E.L.D. à l’heure et ouvre mon bureau avant d’aller saluer Steve. Ma pile de rapports a diminué depuis le retour de mon coéquipier mais reste malheureusement encore bien trop présente à mon goût. Et avec la mission qui nous attend, ce n’est pas aujourd’hui qu’elle bougera. Je dépose quelques affaires avant de m’aventurer dans le bureau d’à-côté. Je toque à la porte tandis qu’un sourire s’esquisse sur mon visage à la vue de Steve, perdu dans ses feuilles volantes. « Bonjour. » Je ris doucement alors qu’il me répond distraitement un bonsoir, avec l’impression de ne pas avoir été aussi apaisée depuis longtemps. Pendant une grande partie de son enfermement à l’Alpha House, je n’ai été qu’une boule de nerf, désespérant dans mon coin de ne pouvoir les aider, cherchant une faille dans les rapports. Alors revoir ce petit garçon maladroit dans ce corps d’homme loin d’être désagréable à regarder me redonne du baume au cœur, m’apaise et quelque part me fascine. « J’espère que tu es prêt, rendez-vous dans dix minutes pour le briefing pré-mission ! » lui dis-je, toujours avec un sourire. Je l’observe sans m’en rendre compte avec cette impression moi aussi de perdre quelques années, avec la promesse de discuter avec mon binôme lorsque cette mission impliquant des adolescents turbulents sera terminée.

C’est sur cette image que j’ouvre les yeux, doucement mais ankylosée de partout. La lumière vive m’aveugle quelques secondes, les murs blancs m’agressent et mon cœur bat légèrement vite. Que venait-il de se passer, bon sang ? Des flashs de souvenirs s’imposent dans ma mémoire alors que je refuse de bouger – est-ce que ces gamins avaient des pouvoirs ? Comme à la fête foraine de l’année dernière ? Comment cette foutue mission avait pu tourner à notre désavantage ? Et comment va Steve ? – Rien ne fait sens, exceptée la pression de la main de Steve sur la mienne peut-être. Rassurée de le savoir en bon état, bien qu’entouré d’infirmières ou presque dans le lit d’à-côté, je m’apaise et lui souris, sans le lâcher. « Steve. Tu vas bien… Je… » Je grimace légèrement en voulant me tourner vers lui. Quoiqu’il se soit passé, ils ne m’ont pas raté. « Est-ce que tu te souviens de ce qui s’est passé ? » Mon regard se perd dans ses iris bleutés. Nous sommes en vie. J’essaye de retrouver un semblant de souvenir sur cette mission que l’on peut considérer comme ratée et sur la manière dont nous nous étions retrouvés dans cet hôpital. « D’ailleurs, on est où exactement ? » Cette question, que je ne comptais pas dire à voix haute dans un premier temps, sort toute seule. « Vous êtes à l’hôpital de Fenyick madame. On vous a transporté en urgence après qu’un appel anonyme nous a donné votre localisation. » Je fronce les sourcils et m’intéresse de nouveau à Steve, en espérant qu’il ait une meilleure réponse. Que nous était-il arrivé, bon sang ?


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Jeu 27 Juil - 21:04

So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past
Peggy & Steve

D’où peuvent provenir ces rêves ? Pourquoi sont-ils si persistants et réalistes ? Des tenues anciennes dignes d’une autre époque accompagnées également de tout le reste. L’esprit du lieutenant ne peut avoir tout inventé, c’est tout bonnement impensable. L’inconscient s’inspire de ce qu’il a déjà vu et non l’inverse. Loin de se douter que ces rêves sont des réminiscences d’un passé, il tente tant bien que mal de ne pas y songer. Mais l’intensité de ces apparitions sont inquiétantes, l’empêchant de trouver le sommeil tant son corps en ressort perturbé. Un réaliste à couper le souffle, dans cette rue vide et sombre, les coups qui lui sont portés sont ressentis par le blond qui a la sensation de se réveiller parsemé de bleus. De toute évidence, le surmenage ne peut être la seule cause. Plusieurs fois, il peut également apercevoir Peggy dans une tenue bien différente de l’actuelle. Mais toujours avec son caractère de femme forte, cette détermination qu’il admire tant. Sa douce voix se mêle aux images et son cœur rate un battement à chaque fois. S’en suit un déchirement incompréhensible. Puis plus rien, le réveil brutal. Dur retour à la réalité et au fait que sa vie n’a rien à voir avec ce que peuvent montrer ces flashs. En plus de l’inquiéter, ces derniers réduisent considérablement son temps de sommeil. Des cernes conséquents apparaissent sous ses yeux tandis qu’il peine à sortir de ses draps. Si la fatigue est bien là, elle est néanmoins balayée par l’impatience de se rendre sur le terrain. Une mission a lieu, en préparation depuis des mois. Le plan est ficelé du début jusqu’à la fin. Tous les scénarios ont été imaginé mais pas celui auquel ils feront face. Rien ni personne ne pourrait présager que ces gamins possèdent des dons hors du commun.

Sa tête qui tombe presque sur le clavier, le blond peine à rester dans son travail. Bien que la journée ne soit pas réservée uniquement à la paperasse, il lui faut avancer au maximum afin d’être tranquille à son retour. Un coup de vent fait voler les feuilles, alertant le lieutenant qui tente vainement de tout ranger. Son bureau est un véritable carnage qui le restera le temps que la mission ne se termine. Espérons que des pauvres malheureux n’auront pas l’idée de s’y aventurer. Ils risquent d’être fortement surpris par le désordre inhabituel chez Steve. D’ailleurs, sa camarade ne peut contenir un sourire face à la situation cocasse. Ses prunelles claires se posent sur la silhouette élancée de la jeune femme. Aussitôt, un sourire prône sur ses lèvres. Son regard le trahit quant à ses intentions, mais incapable de faire le premier pas. Jusqu’à quand ? Personne ne le sait, mais un jour viendra où la tentation sera trop forte pour la contenir. L’Alpha House lui a permis déjà d’ouvrir les yeux sur ses sentiments, reste à savoir comment s’y prendre. Inexpérimenté, maladroit, il craint de la perdre à cause de cela. Le bruit des battements de son cœur sont tels qu’il craint qu’elle ne les entende de là où elle se tient. A chaque apparition, son organe vital réagit de manière disproportionné. En se réveillant dans cette chambre d’hôpital, il songe à son acolyte avant de se soucier de sa propre santé. Un besoin viscéral de la sentir auprès de lui, encore une fois, l’incompréhension le plonge dans un état de panique que les infirmières doivent gérer. La voyant là, allongée, il s’apaise. Ses angoisses disparaissent pour laisser place à un immense soulagement. Pour s’enquérir de son état, sa main vient chercher la sienne et délicatement il la serre. Ce contact est agréable au-delà du raisonnable. Le bonheur de ses retrouvailles est néanmoins teinté par les derniers événements et cette amnésie concernant ce qu’il a pu advenir là-bas. « Tu vas bien aussi. J’ai eu si peur. » Cette déclaration cachée est venue instinctivement sans que Steve n'ait pu réfléchir. Ses sentiments ont parlé avant sa raison. Une phrase sincère alors qu’il ne la quitte pas des yeux tout de même anxieux. Là, sa pseudo-timidité n’est plus balayée par l’urgence de la situation, sans sa présence, il ne sait pas comment tout cela se serait déroulé. Encore plus mal probablement. Ses sourcils se froncent face à la réponse donnée par l’infirmière. « Cet inconnu n’a rien dis de plus ? » Elle secoue la tête puis s’éclipse, et son attention se reposer sur l’agent Carter. « Je ne comprends rien, que nous ont fait ces gamins ? » Maintenant seuls, Steve s’approche un peu, sans pour autant tirer les fils afin de ne pas les alerter. Son étreinte autour de sa main ne faiblit pas, et presque naturellement ses doigts s’entremêlent. Son pouce caresse sa peau. Encore une fois, la sentir contre lui le calme, permettant d’être plus lucide, plus fort. « Est-ce que tu penses que ça à voir avec les Rafles de la Garde Rouge ? »
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Jeu 7 Sep - 19:14
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STEVE & PEGGY



« On ne peut pas vraiment dire que j’aille bien vu toutes les douleurs lancinantes que je ressens en cet instant mais au moins je suis en vie. Et toi aussi. » Je lâche un rire dans un soupir et je grimace. Moi aussi j’ai eu peur, Steve. Pour toi, pour moi, pour nous de manière générale. Les mots restent muets dans ma gorge. Ma main, cependant, sert la sienne un peu plus fortement, comme pour me prouver que tout ceci est réel. Nous n’étions pas au meilleur de notre forme mais nous n’avions pas passé l’arme à gauche. C’est le plus important. J’enchaîne alors sur des questions. Sait-il ce que nous faisons ici ? Comment nous en sommes-nous sortis ? Où sommes-nous ? Ces trois questions restent sans réponses, même en rajoutant la participation de l’infirmière, qui n’en sait malheureusement pas plus. Steve me devance et pose la question qui nous brûle les lèvres. Qui a bien pu nous aider ? Une âme généreuse qui passait dans le coin ? Un de nos assaillants qui avait en fin de compte des remords ? Je grogne de frustration quelques secondes et ne voit pas l’infirmière s’éclipser. Je passe la main encore libre sur mon visage, essayant de retracer les souvenirs. Je revois vaguement une ruelle sombre, éclairée par des flashs lumineux étranges. Les fameux pouvoirs qui m’étonnent plus que me rassurent, me faisant me reposer cette question sur la rumeur des émergés. Que nous ont-ils fait ? « Je n’en sais rien, je… » Je soupire, peu sûre du cheminement de ma pensée et rouvre les yeux. Nous sommes seuls dans la pièce et tout ce que mon cerveau enregistre est cette main qui serre la mien. Cet entrelacement de nos doigts comme si tout ceci était naturel, normal.

Et je n’arrive plus à réfléchir.

Rien n’était normal pourtant. Ce n’était pas normal de nous retrouver dans cet hôpital sans souvenirs sur le pourquoi du comment. Ce n’était pas normal que même le service hospitalier – en l’occurrence les infirmières s’étant occupé de nous depuis notre arrivée – ne puisse pas nous dire qui a appelé les secours. Et ce n’était également pas normal que ma main serre celle de Steve comme si cela lui est naturel. Nos doigts s’entremêlent comme s’ils connaissent le jeu par cœur. Nos mains se retrouvent comme si cela était une évidence. Je n’arrive plus à réfléchir.
Un instant, la mission qui tourne mal et les gamins potentiellement venus d’un autre monde ne sont qu’un rêve. Quelque chose qui ne vient pas de nous arriver, quelque chose qui n’existe pas. Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que je réalise enfin notre proximité et son pouce qui s’amuse au contact de ma peau. Comme si son pouce savait, lui, à l’unisson avec mon cœur et son chahutage dans ma poitrine, contrairement à nous et nos cerveaux qui réfléchissent trop. Mais au moment où je pense me laisser aller, laissant quelques instants mon propre pouce imiter le sien contre sa main, je laisse mes yeux croiser les iris inquiets de Steve et mes oreilles faire remonter sa question. « Les Rafles de la Garde Rouge ? » J’arrête tout mouvement – sans pour autant lâcher sa main – et focalise enfin mes pensées sur cette simple question. La Fête Foraine de l’an dernier avait été un désastre à cause de ces potentiels pouvoirs. Et si tout n’était pas que fiction en fin de compte ? Et si nous ignorerions une menace sans le savoir ? « Peut-être, je… Ça semble fou, non ? Ces gamins ne pouvaient quand même pas avoir des… Pouvoirs, non ? » Je me relève légèrement dans une grimace, faisant attention aux quelques fils branchés sur mon corps par mesure de précaution. « Je me souviens de l’allée, où il y avait les gamins. Puis d’un flash de lumière aveuglant et de l’hôpital. Si la Garde Rouge et la rumeur sur les rafles sont dans le vrai… » Je lâche un soupir. La discussion me semble trop paranormale pour être réelle. Il n’y a rien de logique dans cette histoire de pouvoirs après tout. Cependant… Est-ce que notre arrivée dans cet hôpital est logique ? Est-ce que ce coup de téléphone anonyme l’est également ? « De quoi te souviens-tu, exactement ? » Mon pouce repart titiller la main de Steve dans une caresse. Cette conversation-là devait avoir lieu ce soir également. Mais pas tant que nous n’avions pas lever le voile sur toute cette histoire. Ou du moins, une bonne partie.


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Lun 25 Sep - 18:59

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Peggy & Steve

Question idiote, il en a conscience, ses prunelles se baissent alors tandis qu’il observe cette chambre au blanc immaculé. L’hôpital n’a rien d’un lieu agréable, encore moins lorsque Peggy l’y accompagne. Son état n’est clairement pas souhaitable, probablement plus amochée que lui. Néanmoins, sa tentative d’humour parvient à ses oreilles et il esquisse un léger sourire désolé. Désolé de ce qui s’est déroulé. S’il avait été plus prudent, peut-être aurait-elle évité cela. Steve ne peut s’empêcher de culpabiliser, son impuissance à la protéger étant plus que jamais mise en lumière. La culpabilité est balayée rapidement par l’incompréhension. Tant de questions qui restent sans réponse et dont l’infirmière n’y répond absolument pas. Cela ne fait qu’accentuer leur frustration à tous les deux. Les souvenirs sont flous, confus, beaucoup trop pour se faire une idée de ce qu’il a pu advenir. A présent, les deux agents ne sont que livrés à eux-mêmes. Leur mémoire dérobée, inaccessible. Ils ne peuvent que constater les dégâts et émettre des hypothèses. Evidemment que ce questionnement ne plaît pas à Steve. Son esprit rationnel ne trouve aucune explication cette fois-ci. Désormais seuls, le lieutenant soupire, lassé par le silence de cette inconnue. Elle ne sait rien. Mais est-ce normal ? Non. Les urgences sont censées connaître l’identité de l’appel, ce qui n’est aucunement le cas, cela ne fait qu’éveiller les soupçons. Ses sourcils se froncent car lui aussi est assaillit de questions. Ces gamins ont joué avec leurs cerveaux ? Il semblerait car la seule chose dont il se souvient, c’est le sourire de Peggy dans la voiture avant d’arriver sur les lieux de la mission. Egalement déboussolée, la jeune femme ne peut donner une quelconque explication. Semblable à un rêve lointain, des songes, cette mission risque de rester dans les annales. Il n’y a que cette étreinte qui le ramène à la réalité, lui assure qu’elle est bien là, que tout est réel. Sentir sa peau le conforte dans cette idée qu’ils ont évité le pire. Si ce contact s’est fait naturellement, le blond prend conscience de cette proximité. Leurs corps n’aspirent qu’à se rapprocher, ravisés par leur raison en proie à l’inquiétude. Des cerveaux qui pourraient fumer tant qu’ils travaillent, réfléchissent. Ils en occultent les sentiments qui tambourinent dans leurs cœurs, une danse harmonieuse. Une respiration qui s’accélère alors que ses prunelles ne la quittent pas. Steve comprend, appréhende qu’ils sont proches, qu’en un mouvement, il peut parvenir à ce dont il a toujours rêvé. La réalité le frappe de plein fouet et il reprend ses esprits, sa rationalité de retour.

Il tend l’oreille et est pendu aux lèvres de sa collègue dont les dires restent confus. Rien de surprenant après une telle incompréhension. Son discours n’est pas logique, les mots ne viennent pas de manière fluide, encore choquée, tout comme lui. Sa caresse sur la peau de sa main cesse alors qu’il fronce les sourcils, les souvenirs de l’agent sont semblables aux siens. « Je me rappelle également de l’allée, et d’avoir aperçu les gamins, ils paraissaient inoffensifs. De simples gamins n’auraient pas pu nous envoyer à l’hôpital… » Quelque chose cloche, une évidence, mais encore faut-il en déterminer le pourquoi du comment. Nerveux au possible par tout ce qui le préoccupe, il ferme un instant les yeux, les frottant afin de calmer son cerveau trop imaginatif. « L’important c’est que nous n’ayons rien. » Dit-il en tournant ses prunelles en sa direction, esquissant un fin sourire se voulant rassurant. Puis un silence pesant. Steve se triture les doigts de sa main libre, cela fait trop longtemps que des questions lui brûlent les lèvres, avortées par son manque de courage. Aujourd’hui néanmoins, il a eu peur de la perdre sans avoir pu lui dire ce qu’il a sur le cœur simplement par crainte. « Peggy, je… » Il se tourne affichant un air sérieux, crispé à souhait. Ses joues se mettent à rougir. Et de nouveau le blond ne peut aligner deux mots sans bafouiller. « Je fais des rêves étranges ces derniers temps. Et dans ces derniers, je te vois. » L’on dirait qu’il évoque des rêves érotiques, conscient du double sens de sa phrase, il reprend. « Enfin des rêves normaux, plutôt des souvenirs. J’ai l’impression d’avoir mené une double vie. Je ne peux nier non plus que j’ai la sensation de te connaître depuis toujours. Est-ce que tu l’as ressenti aussi ? » Sa main est toujours serrée contre la sienne tandis que ses opales cherchent une réponse, espérant sincèrement qu'elle ne le prenne pas pour un fou. Après tout, ces symptômes sont inhabituels.

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Dim 5 Nov - 18:29
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STEVE & PEGGY



L’allée, les gamins, la situation loin d’être critique… Je retiens un soupir. Les souvenirs de Steve sont aussi inutiles que les miens pour nous aider à comprendre ce qui s’est passé. Devons-nous nous contenter de rentrer bredouille de cet hôpital et de faire un rapport presque vide ? L’idée m’agace déjà au plus haut point. En bonne femme têtue, je n’ai jamais aimé abandonner sans avoir dit mon dernier mot mais là… « Oui, c’est le plus important… » Mon regard tombe encore une fois dans le sien alors que je n’arrive pas à croire entièrement ma propre phrase. Est-ce à cause de mes hormones visiblement adolescentes en suractivité due à nos doigts entremêlés ou à cette proximité peu habituelle que je n’arrivais pas à fonctionner et réfléchir correctement ? Blâmer les blessures et notre état dans cet hôpital me semble insensé tant j’ai pu fonctionner normalement avec des lésions bien plus graves. Ou encore moins la première fois que, lui comme moi, nous nous retrouvons dans un hôpital, avec cette inquiétude de savoir comment l’autre va et cette frustration qui l’accompagne.
Steve m’interpelle et tout son visage se crispe, m’inquiétant davantage. Qu’a-t-il ? Est-ce qu’il… Non. Steve continue sa phrase, bafouille et rougit, comme il ne le fait que très rarement désormais. Mes lèvres s’étirent en un petit sourire pour l’inciter à continuer sans crainte alors que ma poigne se resserre légèrement. Avant d’afficher un visage interdit lorsqu’il termine sa tirade. Des rêves étranges qui ressemblent à des souvenirs ? Une impression de double vie (et, je l’espère du moins, potentiellement de déjà vu) ? Ses mots me font rater un battement tant ils me parlent. Je laisse couler une poignée de secondes sans m’en rendre compte avant d’acquiescer et de me mettre le plus droite possible contre le dossier du lit sans lâcher sa main – ça aussi, il faut vraiment qu’on en parle. « Moi qui croyais que je devenais folle… », marmonné-je avant de me reprendre et de rire. Rapidement, légèrement, sûrement de soulagement. Steve va donc me croire, comme je suis en train de le faire. Je croise une nouvelle fois les iris bleues du blond. « Moi aussi. Je… » Je baisse la tête, la relève et fais légèrement agiter la machine à laquelle je suis encore reliée – machine devenue inutile d’ailleurs, je n’étais clairement plus en danger de quoi que ce soit, tout comme Steve. Stupide hôpital. « Je nous revois en temps de guerre, dans des uniformes bien différents de ceux du S.H.I.E.L.D, à une époque bien différente également. Je… » Je ferme les yeux un instant et me passe la main sur le visage, essayant d’organiser une nouvelle fois mes pensées. Ces histoires de rêves étranges me touchent bien trop et pouvoir enfin en parler à voix haute me fait sortir de ma zone de confort. Encore plus avec ce rêve qui ressemble plus à un aveu honteux qu’autre chose. « Je me vois, rouge de colère, te sortir une réplique cinglante et te… Tirer dessus. Tu t’abrites heureusement derrière un truc métallique qui résiste et je repars sur une autre réplique cinglante. Je ne parviens pas à me souvenir de ce que je te dis, ou de ce que tu me réponds d’ailleurs mais… Tout semble trop réel pour n’être qu’anodin voire qu’un simple rêve. Et pourtant je n’arrive pas à comprendre pourquoi moi je te tirerais dessus pour te prouver quelque chose. Ça reste extrême, même pour moi. » Je ris dans un soupir, sentant un poids en moins sur mon cœur, pourtant pas encore libéré de ses chaînes. Dans un coin de ma tête, j’espère sincèrement que Steve ne m’en voudra pas pour ce rêve bizarre. Je reprends tout de même une longue inspiration, me préparant pour arriver sur le sujet qui ne peut plus être intelligemment évité par une histoire de rêves ou souvenirs. Je baisse ma tête vers nos mains entrelacées et esquisse un sourire en coin pour le sol. « Même ça, ça ne me semble pas si étrange que ça. » Je relève nos mains pour lui indiquer à quoi se réfère mon « ça » avant de continuer. Impossible de revenir en arrière. « Comme si c’était normal ou que c’était censé arriver ou je ne sais pas. » Les battements de mon cœur s’accèlèrent mais je ne laisse pas tomber, sans savoir pourquoi je m’obstine dans cette voie avec probablement un mur à la fin de la route. Peut-être que c’est ça la définition du courage de la Gryffondor que je suis pour Jennifer. Peut-être. « Steve, je… Je ne sais pas à quoi ressemble tes rêves étranges à toi mais j’ai la sensation que tout est lié, y compris notre soirée étrange et… » Le « ça » ne veut plus ressortir malgré le mouvement. Je me sens bête et adolescente avec cette sensation de flotter. Le mur semble proche, désormais. « Non, oublie, je… Je suis ridicule. » Je lâche sa main pour plonger ma tête dans le creux de mes mains. Que venais-je de faire, exactement ?


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