La solitude peut être quelque chose de détesté. Comme quelques chose que l'on apprécie. De mon coté, je n'aime ni ne hais ce sentiment. Disons que la solitude me permet de réfléchir et d'être simplement... Moi. De ne pas avoir à parler à qui que ce soit.
Mais quand la solitude viens vous donner un coup de pied aux fesses à peine la porte de chez vous passer, c'est là qu'elle commence à devenir oppressante.  

Je n'ai jamais été bien sociable. Mais à présent, je suis quand même bien entouré. Disons que je ne suis pas comme les personnes âgés qui sont entourés uniquement de leurs animaux. J'ai quelques personnes susceptible de me faire du bien. Émotionnellement.
J'ai Jennifer, beaucoup de personnes avec qui je travaille en temps normal. Et j'ai Ann. Elle et moi avons pas mal de point commun. Caractériellement parlant, bien sûr.
Alors, il n'est pas rare qu'elle passe et qu'on passe un peu de temps ensemble. Ce soir, je sais qu'elle doit venir. Comme un petit rituel, il y a certain jour où je le sais. Sixième sens ou juste pressentiment. Je ne sais pas.

Je pousse la porte de la maison et la claque de mon pied, les lettres dans la main gauche. Des factures, des publicités. Pas grand chose quoi. Mes parents ne sont plus là depuis bien longtemps. Je n'ai pas d'enfant. Alors autant dire que ça tourne rapidement autour des factures dans ma boite aux lettres.

- A croire que selon eux, je passe plus de temps dans la douche qu'à faire à manger.

Je lève les yeux au ciel et pose le tout sur la table basse et m'affale déjà sur le canapé dans un soupire. Il est rare que je rentre aussi tôt. C'est bien parce que j'ai de la visite parce que je serais encore enfermé dans la laboratoire sinon.
J'étire mes bras avec lenteur et ferme déjà les yeux. Sauf que lorsque je sens ma tête partir vers l'arrière, je me redresse.

- Ok.. café..

Je me redresse avec rapidité du canapé et rejoins la cuisine. Je vais m'endormir sinon. Je me rend d'ailleurs compte que le sommeil est quelques chose que je néglige un peu.

Il était rare que je ne passe pas la nuit au boulot. J'aimai ça. Mais quand je savais que quelqu'un devait venir, je me forçais à quitter le travail tôt. Quand on vit seul, on a réellement le stricte minimum et c'est justement pour ça que je dois faire attention. Pour ce soir, c'est Ann qui est la personne qui se rend chez moi. Et dès que j'ouvre la porte, elle me gratifie déjà d'un sourire ais aussi d'une remarque que j'entends depuis aussi longtemps que je la connais. Tu travailles trop. J'ai toujours trop travailler. Mais à on âge, cette habitude ne risque pas de s'en aller. Quoi que. A moins de me faire un lavage de cerveau.

- Ann, tu respires trop. Le travail est aussi indispensable pour moi que l'oxygène. Ca donne.. un sens à ce pourquoi je suis là.

Disons que ça donne un sens à ma vie. Je ne sais rien faire d'autre si ce n'est ça. Je n'ai pas d'enfant alors ça me bloque un peu le tout. Je regarde Ann qui parle de mon sommeil. Comment dire. Je m'installe sur le canapé, juste à coté d'elle.

- Des cauchemars. Je me réveille plusieurs fois dans la nuit.

Je prends alors mon verre. Je ne donne pas de détail. Notamment pas sur le fait qu'ils sont récurrents. C'est toujours les mêmes sons en fait. Les mêmes flashs en réalité. Je souris avec lenteur. Il n'est pas rare que je lui parle de mon travail. Ce qui est ironique, c'est qu'elle dit que je travaille trop mais enchérie sur le sujet.

- La réduction d'un rayon gamma.

Je glisse ma paume dans mon dos et frotte un peu ma nuque. Je ne pouvais pas en dire plus que ça. Après tout, Stark pourrait me taper sur les doigts si j'ouvrai trop la bouche. Non pas que j'avais peur de lui mais c'est quand même lui qui me donne l'opportunité de travailler.

- Que raconte l'art, en ce moment ?

Nos domaines étaient bien différents mais j'étais tout de même curieux. La création d'une chose était sublime. Tant en science qu'en art.