Victoria’s Secret

Deadpool & Jean

Durant une si belle journée, de congé qui plus est, que pouvait bien faire Jean ? Elle avait rarement la chance d’avoir un peu de tranquillité et les beaux jours approchants, une virée shopping était de mise. Elle avait besoin de nouvelles chaussures et d’un nouveau jean aussi. Les anciens commençants à sévèrement s’user. Alors qu’elle arpentait les rues bondées de monde, Jean aperçut l’enseigne d’une célèbre marque de lingerie. Elle se faisait rarement plaisir en s’achetant des fringues de marques, mais à cet instant des dessous hors de prix lui faisaient grandement envie. Elle avait besoin d’en racheter d’ailleurs, Gamora lui avait même fait une réflexion quant aux trous qui arboraient sa culotte d’hier. Après une brève hésitation, elle franchit les portes en verre du magasin.

Arpentant les différents rayons elle effleura du doigt plusieurs modèles sans vraiment s’y intéresser. Tout ça était tellement… cher.. Et pour finir où ? Au fond d’un tiroir car personne ne serait là pour les admirer sur sa peau. Elle soupira à cette pensée. Cependant une culotte en dentelle noire attira son regard. Elle l’attrapa en main et l’observa quelques secondes. C’était un modèle assez simple, mais il lui plaisait beaucoup. Alors qu’elle s’apprêtait à consulter les différentes tailles, espérant trouver la sienne, elle constata qu’un homme - le seul- de la boutique était en train de toucher, si et là les différents modèles exposés dans la pièce.

Il devait avoir la trentaine, la quarantaine tout au plus et avait l’air complètement perdu. S’en était même bizarre. Toutes les vendeuses semblent se méfier de lui, Jean elle est intriguée. Alors qu’elle était toujours concentrée sur la contemplation de sa culotte en dentelle, il s’approche d’un pas. Elle jeta alors sur lui un regard un peu mauvais. Que lui voulait-il ? " Je peux vous demander votre avis miss ? C'est pour ma petite amie et je suis nul pour les tailles et choisir un truc qui lui plaira." Son avis ? C’est uniquement cela qu’il voulait, un peu d’aide pour trouver des sous-vêtements à sa copine. Un rire franc franchit les lèvres de la jeune femme. Comprenant vite que ce geste pouvait être mal interprété elle se pressa d’ajouter : " Oh, pardon, j’me moque pas de vous ! C’est juste que vous aviez vraiment l’air vraiment... étrange. Sans vous vexer ! ” Elle lui adressa un sourire amical. “ J’aimerais bien vous aider, mais je ne peux pas deviner la taille de votre amie. “

Voyant bien que l’homme semblait toujours aussi perdu, elle tentant de l’aider un peu plus : “ Est-elle grande, petite ? Mince, ronde ? “ Elle reposa ses yeux sur ses mains et la culotte affriolante qu’elle tenait toujours. Légèrement gêné qu’il puisse la remarquer, elle la reposa subitement sur l'étalage où elle l’avait prise plus tôt. Se tournant à nouveau vers l’inconnu elle ajouta : “ Quant à ce qui lui plaira… tout ici est magnifique. Prenez quelque chose qui vous plaise à vous.” Elle le gratifia d’un clin d’oeil afin de ponctuer sa phrase.

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Elle avait honte. Oui honte d’avoir rigolé de la sorte. Elle l’avait perturbé, ça se voyait. C’était nullement son intention. Se moquer des autres n’était vraiment pas son genre et le pauvre homme semblait complètement dépassé par la situation. Il était venu lui demander un peu d’aide, qu’il n’arrivait pas à trouver chez les vendeuses ici apparemment et que faisait-elle ? Elle lui riait au nez. Cherchant tant bien que mal à se rattraper elle tentait brièvement de s’excuser brièvement, lui expliquant la raison de son hilarité. Cherchant rapidement à détourner la conversation elle lui posa plusieurs questions qui lui semblaient pertinentes, cherchant au mieux à cerner le physique de la fameuse copine. Il commença sa description, la comparant même à son physique à elle. Attends. Est-ce qu’il l’avait maté pour s’en apercevoir ? Elle fixa rapidement l’homme dans les yeux et ce qu’elle y trouva n’avait nullement rien à voir avec de la perversion. Il semblait juste trouver un point de comparaison, et cette comparaison c’était elle. Voilà qui pouvait expliquer pourquoi il s’était adressé à elle et non à un autre.

Alors qu’il était en train de lui parler, elle choisit ce moment pour reposer le scandaleux bout de tissu qu’elle avait en main. Évidemment, chanceuse comme elle l’était, il le remarqua, s’arrêtant net dans la phrase qu’il était en train de dire. Elle qui avait voulu être discrète c’était raté. C’était qui la folle maintenant ? Un large sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’il l’observait toujours en silence. Elle pria pour qu’il ne fasse aucune réflexion sinon elle allait piquer un fard sévère. À son grand soulagement il n’en fit aucun et se contenta de poursuivre ses explications. La référence qu’il fit aux vendeuses la poussa à les regarder à son tour. Elles le surveillaient toutes d’un air assez mauvais, comme s’il était un parasite, et qu’il n’avait rien à faire là. Pourquoi ? Pour quelles raisons le jugeaient-elles différemment des femmes ? Où était le mal à ce qu’un homme vienne acheter de la lingerie ? Non. Non, il n’y avait aucun mal à ça.

Il arborait toujours une sorte de gêne. Après tout c’était normal : il abordait une inconnue pour lui parler de petites culottes. Cherchant à le rassurer elle précisa : “Vous en faites pas, les vendeuses sont vraiment hautaines ici.” Quand il finit finalement de lui parler elle ressentit une drôle de sympathie envers ce gars. Il n’avait pas l’air d’un mauvais bougre, bien au contraire. C’est décidé, elle allait l’aider et il repartirait avec un ensemble superbe pour sa copine ! Il fallait juste espérer qu’elle ne se trompe pas dans les tailles. ” Pas de panique, on va bien trouver quelque chose qui fera l’affaire ! “. Cette fois, c’est elle qui sourit et pas pour se moquer. ” Je m'appelle Jean.” Elle lui tendit la main. “ C’est toujours plus sympa de faire du shopping avec quelqu’un dont on connaît le prénom. ”. Voilà une présentation qui était tout de même plus officielle. Après tout, elle s’apprêtait à dénicher des culottes à froufrous pour l’amie de cet homme, il pouvait bien se permettre de lui donner son nom. S’attelant finalement à sa tâche, elle balaya la boutique des yeux, cherchant à distinguer un modèle qui lui sauterait aux yeux. Elle l’avait vu passer plusieurs fois devant un rayon précis. Peut-être quelque chose lui avait bien plu ? ” Vous aviez remarqué quelques modèles déjà ? “

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Même si c’était un peu gênant et bizarre, il n’avait pas l’air très méchant. Il avait plutôt l’air complètement perdu et ça en devenait presque mignon d'ailleurs. Cependant il semblait plus soulagé qu’il y a quelques secondes. Il venait de lui demander son aide et elle n’avait aucune raison valable pour l’envoyer bouler. Dans son métier elle se devait d’être dure et froide, mais ce n’était pas sa personnalité. Si elle pouvait venir en aide à quelqu’un elle le ferait sans problème. Bien qu’il s’agisse ici de petites tenues et qu’elle était loin d’être une spécialité... Il était vraiment temps qu’elle se trouve un mec. Bon trêve de divagation, il était temps qu’elle déniche les bonnes tailles pour sa nana, ce qui allait s’avérer compliqué… Il prit tout de même la peine de se présenter à son tour. Alors voilà, le type qui arpentait les rayons de string s’appelle donc Wade. Wade, c’est un nom sympa, le premier qu’elle rencontre. “Et merci pour le coup de main, c'est sympa." Elle leva les yeux au ciel et fit un geste évasif de la main tout en ajoutant : “Pas de problème”.

Il reporta alors son attention sur les bouts de tissu qu’ils vendent ici. Oui, bout de tissu vu la quantité qu’il y a sur les modèles. Il les observa très attentivement, farfouillant tranquillement à la recherche de ce qui lui plaisait. D’un coup, il sembla de nouveau dépassé et commença à se plaindre du problème des tailles chez les femmes. Elle ne put s’empêcher de sourire en l’écoutant. Il avait beau être un adulte avancé dans l’âge, à ce moment on aurait dit un enfant. “Pas de panique, je gère”. Il se décida finalement à lui indiquer distraitement deux trois modèles qui avaient dû lui taper dans l’oeil. Les sous-vêtements indiqués étaient très osés. Hé bien, le bougre il savait ce qui lui plaisait dis donc ! Lui rendre service s’avérait bien plus marrant qu’elle ne l’aurait imaginé et bien plus cochon aussi. Ils étaient ornés de dentelles et d’effet de transparence intéressant : tout ce qu’il fallait pour émoustiller quelqu’un. Néanmoins, les ensembles étaient vraiment très beaux et elle savait qu’ils plairait à sa copine.

Maintenant fallait-il encore qu’ils lui aillent. “J’espère que vous avez le compas dans l’oeil, mon cher. Je me base sur mes tailles”. Elle trifouilla quelques secondes les diverses étiquettes et sortit les bonnes tailles des modèles indiqués. Elle se mordit la lèvre, l’imaginant devoir revenir le lendemain car la taille n’était pas la bonne. “Si la taille ne va pas, je m’excuse d’avance !”. Elle lui tendit les dessous, et une idée lui vint. Pourquoi ne pourrait-elle pas,  à son tour, lui demander conseil. Après tout, la situation était déjà gênante et ne pouvait certainement pas s'empirer. Se dépêchant avant de changer d’avis, la rousse demanda : “ Je pourrais avoir votre avis, sur le modèle rouge là-bas ? “ Elle pointa du doigt un ensemble tout aussi affriolant que ceux qu'il avait en main.

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Wade & Jean

C’est fou comme une atmosphère peut vite changer. Quand ce type, ce Wade s’est approché d’elle, Jean était plutôt méfiante. Il avait l’air vraiment louche et l’endroit où ils se trouvaient n’arrangeait pas les choses. Par la suite, elle s’était amusé des problèmes de ce gars. Oh rien de très méchant, ce n’était pas très vilain : il ne connaissait pas les tailles de sa copine. Le geste était noble au départ même s’il cachait une envie très cochonne. Préférant s’amuser de cette situation hors du commun la rouquine joua le jeu et aida ce pauvre homme. Wade, son nom c’était Wade. Tandis qu’elle farfouille dans le tas de fanfreluches elle voit bien qu’il l’observe avec ce drôle d’air. Cet air qu’ont les hommes parfois. Pas la peine de lui faire un dessin elle voit bien que ce cher monsieur laissait libre cours à toutes sortes de pensée. Elle se contenta de continuer sa mission, après tout, les modèles de la boutique ne laissaient que peu de place à l’imagination. Les sous vêtements qu’on pouvait trouver ici n’étaient clairement pas destiné à faire un jogging. Ils annonçaient un tout autre sport.

Une fois les dessous à présent dans des mains masculines, il la remercia, l’air complètement soulagé. Elle n’avait pas fait grand chose. Après tout elle avait fait le job des vendeuses ici, sauf qu’elle s’était basée sur ses propres tailles. Un sourire lui échappa quand il la remercia chaleureusement. De plus il n’avait pas tort, la surprise sera passée, ça ne serait pas si grave au final si ça ne lui allait pas. De son côté, il lui fallait un avis. C’était la meilleure façon de s’assurer que son choix était le bon. Et quoi de mieux qu’un homme, qui vous soit redevable pour vous aider ? Laissant de côté l’éventuelle gêne que ce genre de requête pouvait provoquer, elle se lança. Après tout, elle ne le connaissait pas et avait certainement peu de chances de revoir ce gars. Elle lui adressa un large sourire, attendant qu’il lui réponde. Il suivit des yeux la direction qu’elle lui indiqua.

Bien mieux que des mots, un large sourire s’étira sur ses lèvres, répondant plus que clairement à sa question que n’importe quels mots. Les yeux toujours rivés sur le modèle rouge flamboyant, le silence s’installa. Le laps de temps où il resta figé ne dura cependant pas très longtemps. Il finit tout de même par lui répondre, la complimentant au passage. Elle s’apprêtait à le remercier du compliment qu’il venait de lui faire mais il poursuivit sa phrase, cherchant à se justifier. Bien qu’elle aurait pu s’offenser d’un tel comportement, la situation lui donna plus envie de rire. Elle savait reconnaître du rentre dedans et là, s’en était. Ça ne la dérangeait pas tellement : le type était plutôt pas mal. Du genre pas désagréable à regarder. “Nous savons vous et moi que s’en est.“ Elle lui adressa un clin d’oeil avec l’envie de profiter de la situation. Néanmoins, un détail était plutôt clair dans sa tête la poussa à préciser : “Vous êtes plutôt charmant, mon cher Wade. Je vous aurais même bien proposé d’aller boire un verre. Hélas, il me semble que les strings que vous êtes sur le point d’acheter sont destinés à une autre” Jean n’avait jamais été du genre à empiéter sur le terrain d’une autre et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait commencer. “Merci encore pour votre avis… plus que clair.” Elle lui adressa un sourire malicieux accompagné d’un autre clin d’oeil.

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Wade & Jean

La situation aurait dû l’agacer, voir l’énerver mais aujourd’hui elle se sentait plutôt de bonne humeur et ne voulait pas laisser un type gâcher ça. Même s’il la draguait ouvertement sachant qu’il avait une copine. Ou du moins c’est ce qu’il lui avait dit. Peut être était-il vraiment un pervers qui cherchait juste une excuse pour l’aborder ? Si c’était le cas elle s’en rendrait compte rapidement. En attendant elle laissa faire, tentant de juger la bête en face d’elle. Le taquinant même au passage. Après tout il n’y avait pas de raison pour qu’elle ne s’amuse pas un peu de la situation. C’est lui qui avait commencé et même si son histoire n’était pas du pipo, elle n’aurait rien fait de très grave, juste un peu de rentre dedans. Après le dernier clin d’œil qu’elle lui a adressé il semble hésiter, reste silencieux, un sourire sur les lèvres. Qu’a-t-elle dit pour le bloquer de la sorte ?

Finalement il semble se remettre à bouger et finit même par s’adressa à nouveau à elle. Au moment où les mots sortent de sa bouche elle prend sans même s’en rendre compte une sorte de grimace : sourcils relevé, tête penché sur le côté. Qu’est-ce qu’il raconte ? Le voilà qui se met à revenir sur ses paroles… “Pas vraiment votre copine … hum“  Elle hoche la tête silencieusement. Est-ce qu’il croit vraiment qu’elle va gober un truc comme ça ? A-t-elle l’air si débile. Il s’arrête et reprend finalement sa phrase. Un couple libre. Mmh. Dans ce cas la drague d’avant ne compte pas, si ladite copine est bien réelle s’entend. Jean le scruta quelques secondes, ne sachant pas trop comment réagir. Après tout, ça peut très bien être la vérité. Et il est resté correct avec elle depuis le départ. Et pour être honnête il faut bien avouer qu’il a un certain charme qui ne déplaît pas à la rouquine.

Bien que son approche… laisse à désirer, il lui propose tout de même d’aller boire un verre. Elle devrait refuser. Ce serait la meilleure chose à faire. Elle ne le connaît pas et il est tout de même censé être avec quelqu’un. Ce n’est pas son genre, d’empiéter sur le terrain des autres… mais oui il y a ce mais. Un verre ce n’est pas grand chose. Ça n’engage à rien. Alors pourquoi s’en privée. Elle resta silencieuse pendant que son cerveau pesait le pour et le contre. En plus c’était un verre gratuit et le type n’était vraiment pas déplaisant à regarder. Alors. Oui. Bon. Ok. Elle doit vraiment être désespérée mais les mots sortent de sa bouche avant qu’elle ne le retienne : “Va pour un verre !“ Quoi ? Vraiment. Elle n’était pas tout à fait sûre de ce qu’elle venait de faire, mais bon, elle ne risquait pas grand chose.

Après tout si ce Wade tentait quoi que ce soit elle pourrait le mettre au tapis en moins de deux secondes. C’était l’un des points forts de la garde. Si un mec vous emmerdait, vous étiez en mesure de lui casser la tronche sans trop de difficulté. Ne sachant pas trop quoi faire à présent elle baissa les yeux vers ses chaussures. Était-elle timide à présent ? Elle releva le regard vers l’homme en face d’elle avant d’ajouter : “ Vous avez une idée d’où aller ?”  Elle lui sourit une fois de plus et avant même qu’elle y réfléchisse, une nouvelle remarque franchit ses lèvres : “ Attention, si vous me baratiner, je sais cogner.” Le ton était plutôt amical pour une menace, mais elle espérait ne pas l’avoir effrayé. En tout cas il était prévenu...  

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Wade & Jean

Apparemment, le petit Wade semble aussi étonné qu’elle, que la réponse à sa proposition soit positive. Après tout, il pouvait très bien être le type un peu louche et pervers qu’il n’arrêtait pas de dire ne pas être… Enfin, le temps lui permettra d’en avoir le coeur net. Attends, quoi ? Sa fille ? Il a une fille. La douche froide pour la jeune femme qui ne s’attendait pas du tout à ça. Elle se contente de hocher la tête en silence et de l’observer se diriger vers une adolescence. Une ado ! Dans une boutique pareille. Profitant de ce petit répit, la rouquine se dirigea vers le modèle rouge qui lui avait tapé dans l’oeil avant de prendre la bonne taille et de se diriger vers la caisse. Après tout, elle était venu faire du shopping, pas pour boire un coup avec un inconnu. Il échangea avec elle deux/trois paroles, lui file une liasse de billets assez conséquente et la rejoint finalement à la caisse.

Son achat effectué, ainsi que celui de son compagnon du jour, elle sortit de la boutique, Wade à ses côtés. Changement de plan et vu l’heure peu avancée c’était plutôt une bonne chose. Confirmant que ça ne lui posait aucun problème elle précisa : “Va pour un café. Je crois qu’il y a un Starbucks pas loin, ça ira ? Par contre, évité de dire tout le temps que vous n’êtes pas un pervers, ça devient suspect à force.” Un léger rire lui échappa. Là encore ce n’était pas de la moquerie. Elle trouvait simplement la situation plutôt drôle, avec ce type qui n’arrêtait pas de se justifier et d’affirmer ne pas être un pervers. C’était à croire que s’en était vraiment un. Bien sur elle ne pensait pas ça, sinon elle n’aurait jamais accepté de passer plus de temps avec lui. Un autre rire s’échappa de ses lèvres, cette fois causé par ce qu’il venait de dire. “Un vrai gentleman” même si elle n’avait pas son autorisation, elle ne se serait pas gêner pour le cogner si elle avait un souci. Cependant elle était persuadée que tout se passerait bien.

À une dizaine de mètres à présent du Starbucks, impatiente d’attendre plus longtemps Jean s’adressa à Wade, un air étonné sur le visage. “Vous avez une fille ! Je vous croyais moins vieux.” Un sourire malicieux se dressa sur ses lèvres, ravie de sa propre plaisanterie. “Et cette charmante fille, est-ce que, votre copine - enfin votre relation libre - est la mère ?” En entendant ses mots elle comprit qu’elle avait été un peu trop curieuse et peut-être l’avait-elle mit mal à l’aise. “Enfin, je voulais pas vraiment vous poser cette question.. C’est un peu trop personnel. Peut-être. Sûrement.” C’était son tour de balbutier sur les mots. elle avait peur d’avoir fait une gaffe et de plomber l’ambiance joueuse qui s’était installée entre eux.  “En tout cas j’espère ne pas avoir interrompu un moment entre père et fille .. ?” Elle restait toujours aussi étonnée qu’il est une fille en âge d’aller au lycée. Il devait l’avoir eu plutôt jeune. Enfin, peut-être pas. Après tout elle ne connaissait même pas son âge à lui.

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Wade & Jean

Elle était allé trop loin. Oui. Elle l’avait senti à la seconde où les mots étaient sortis de sa bouche. Le regard de Wade s’était éteint et son sourire s’était envolé ce qui venait de confirmer qu’elle avait une fois de plus parlé trop vite. Aie. Quelle gourde. En y regardant de plus près ce n’est pas que son visage qui s’est décomposé, c’est toute sa posture. Il semble accablé, dépiter et Jean ne sait pas trop quoi faire pour renverser la tendance à nouveau. Revenant sur le sujet de sa fille, elle se renseigne sur la sortie d’aujourd’hui mais rien ne semble s’arranger. Puis quand il reprend la parole elle n’a qu’une envie, se cacher sous terre, disparaître et cacher son embarras. Pendant un court instant elle n’arrive même plus à le regarder. Le pauvre, il a perdu la mère de sa fille et alors qu’il pensait passer un chouette moment, voilà qu’elle lui rappelait ça. Évidemment qu’il avait envie de déprimer… et elle avait envie de se cogner la tête contre un mur.

Ils étaient arrivé à l'intérieur du Starbuck et comme d’habitude il y avait quand même du monde même si c’était le milieu d’après midi. Prenant leur place dans la queue, les deux restèrent silencieux. Elle se sentait un peu conne maintenant, elle avait un peu pété l’ambiance avec ces questions à la con. “J’suis vraiment désolé. J’voulais pas être indiscrète.” Elle tritura inconsciemment ses doigts, gêner de l’énorme bourde qu’elle venait de faire. Finalement leur tour arrivé et elle commanda rapidement un long café pour elle puis se tourna vers lui “ Et pour vous ? Je pense que je peux au moins vous inviter pour me faire pardonner ”. Elle attendit sagement qu’il énonce ce qu’il désirait et une fois leur commande régler ils s’installèrent à une table. Toujours pas vraiment sûre de ce qu’elle devait faire, elle commença à siroter son café. Devait-elle continuer à parler comme si de rien n'était ? Ou alors dévoiler une part de sa vie privée pour le distraire ?

Ne pouvant plus trop supporter l’ambiance peu joyeuse qui semblait s’installer, Jaan brisa le silence “ Euh, je sais pas trop quoi vous dire. J’aimerais bien vous redonner le sourire mais je sais pas trop comment faire.” elle lui adressa un faible sourire avant de poursuivre. “Si vous voulez je peux équilibrer la conversation en parlant du drame de ma vie. Ou bien je peux vraiment vous payer un coup à boire, un vrai.” Elle sirota à nouveau son café. La situation ne pouvait pas être pire.. et peu de choses risquaient de l’empirer davantage. “Ou encore, si carrément vous voulez plus me voir, c’est possible aussi.” Elle baissa les yeux, un peu triste qu’il puisse opter pour cette option là. “Après ce n’est pas ce que je souhaite évidemment”.

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Elle se sentait vraiment, mais alors vraiment conne. Pourquoi un trou n'apparaissait pas sous ses pieds pour la faire disparaître dans la seconde ? Finalement assit, la situation ne semblait pas vraiment s’améliorer et Jean était incapable de savoir quoi faire. Elle tenta quelques trucs, sans trop savoir ce que souhaitait vraiment son interlocuteur. Elle espère vraiment qu’il n’allait  pas l’envoyer bouler, comme elle l’avait proposé. Heureusement pour elle il n’en fait rien et un soupir de soulagement lui échappe. “C’est pas bizarre” Elle avait les yeux fixés sur la table où trônaient leurs boissons caféinées. Après tout, la perte de quelqu’un c’est triste. Pourquoi ça ne le serait plus des années après ? Elle était bien placée pour savoir que le nombre d’années ne comptait pas… “Je comprends, je vous assure. Je suis désolé”. Encore des petites excuses qui doivent lui passer complètement au-dessus, mais bon, elle ne peut s’en empêcher.

Changer de sujet, oh oui. Bonne idée. Jean n’attend que ça. La sensation de culpabilité commence à lui peser et c’était sa journée de libre, elle n’était pas venue pour se prendre la tête après tout. “Une situation gênante ?” Elle ne peut s’empêcher de répéter ce qu’il vient de dire. “Oula, laissez-moi une seconde de réflexion”.  Qu’est-ce qui aurait pu être plus gênant que ça ? Elle avait bien foiré des trucs en mission, mais ça hors de question de lui en parler. Son cocard et la suspension qui avait suivi… Le même problème : elle devrait s’expliquer sur son métier. Elle n’en avait pas honte, mais les gens réagissaient vraiment de façon bizarre quand elle leur annonçait qu’elle travaillait pour la garde rouge. Alors hors de question d’en parler.

“Je ne vois pas. En tout cas rien ne vient à l’esprit.” Elle sirota une gorgée de son café, à présent tiède. “Je peux même vous dire que ça là” Elle les désigna tous les deux : “C’est vraiment le truc le plus étrange que j’ai fais.” Un petit rire lui échappa. “Mais c’est pas péjoratif hein, c’est plutôt marrant comme situation.” Elle lui adressa un autre sourire, dévoilant toutes ses dents. “ Et vous? Vous avez fait plus bizarre comme première rencontre ?”

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Il est certainement en train de réfléchir aussi à ce qui pourrait être plus gênants que ça. Ça se voit dans son regard et son petit air penseur plutôt mignon. La curiosité s’empare alors d’elle et elle se demande s’il a vraiment connu une situation encore plus étrange que la vôtre. Elle en était persuadée mais elle ne savait pas s’il oserait te l’avouer. Elle lui confessa que pour elle c’était en tout cas une première. La rouquine espère qu’elle ne va pas encore le vexer et préfère se justifier sur sa petite blague. Il sourit : c’est bon signe. Son sourire s’étant même à ses yeux ce qui rassure la jeune femme : tout n’est pas gâchée. “Rien de plus bizarre ? J’aurais dit le contraire”. Elle sirota son café après avoir laissé un nouveau rire s’échapper de ses lèvres.

Au moins sur ça il n’avait pas tort “S’en souvenir ? Oh oui je crois bien. Ça ferait de bons souvenirs.” Elle s’imagina vaguement, lui et elle plusieurs années plus tard ayant développé une amitié. Cette histoire serait vraiment très drôle à raconter s’il restait en contact par la suite. “Puis vous inquiétez pas, j’suis pas très douée non plus dans mes relations…” Eh oui, tout faire foirer c’était bien son truc à elle. Il fallait bien dire que son métier était plutôt difficile et prenant beaucoup de temps...tout le monde n’aimait pas être avec un courant d’air. Elle prit la dernière gorgée de son café. Leur petite entrevue entre deux achats allait bientôt prendre fin et elle en était plutôt satisfaite.

Elle était contente d’avoir accepté. Ça aurait été dommage de ne pas profiter un peu de son temps avec Wade à cause d’une première impression et rencontre un peu bizarre. “En tout cas je vous rassure, j’ai passé un bon moment. Vous êtes quelqu’un de vraiment sympathique”. Un autre sourire s’afficha sur ses lèvres, elle pensait chacun de ses mots. Il semblait lui aussi avoir fini son café alors elle ajouta : “Par contre, je veux pas paraître impolis ou quoi.. mais je vais devoir vous abandonner. Puis votre fille vous attendez je crois.” Elle attrapait un stylo dans son sac et attrapas sa main. Elle écrit rapidement son numéro sur sa main. “Même si je ne suis pas très fan du fait que vous soyez en relation libre, j’ai passé un bon moment. Appelez-moi quand vous voudrez aller boire un coup”.

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