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How am I supposed to deal with this? | Kara Killgrave
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Dim 31 Mar - 16:28


Tout le monde a des loisirs. Pour certains ce sont des trucs relativement simples. Comme faire du dessin, chanter ou encore danser. Evidemment, comme tout le monde j'en ai aussi. Mais il faut dire que c'est plutôt hors du commun en un sens. Assez pour que cela devienne difficile de considérer ça comme un simple hobby en fait. Tout ça pour dire qu'alors que j'aurais pu me contenter d'aller me promener dans les rues ou boire un verre avec quelques amis, j'avais encore une fois été me battre. Je dois dire que ce n'était pas vraiment simple ce soir mais j'ai gagné. Non sans y laisser des plumes. Quoi qu'il en soit, s'il y a bien deux choses que les combats clandestins m'ont appris c'est bien de dissimuler l'argent gagné mais également de dissimuler les traces laissées par les coups. Avec le maquillage, j'arrive plus ou moins bien à cacher ceux que je peux recevoir au visage. Même si parfois c'est assez compliqué. Comme ce soir par exemple.

Cela doit bien faire une demie heure que je suis devant le miroir de ma salle de bain, à m'énerver toute seule face à mon reflet parce que je suis tout bonnement incapable de faire disparaître cette coupure qui s'étend de ma lèvre inférieure vers le bas sur deux bons centimètres. Je me demande même s'il ne faudrait pas un ou deux points de suture. Mais comment est-ce que je pourrais faire pour expliquer ça au boulot moi hein? Donc c'est à coup de pansement spray et de fond de teint que j'essaie du mieux que je peux de faire disparaître toute preuve. Mais là, apparemment le sort a décidé de s'acharner conre moi. Au bout d'un énième soupir et certainement du centième juron, je jette le spray ainsi que mon flacon de fond de teint dans le lavabo avant de me passer les mains dans les cheveux et de me diriger vers mon salon. Attrapant ma bière au passage, je m'installe sur le canapé et ne peux retenir une grimace qui déforme mon visage l'espace d'un instant. Soufflant un bon coup pour calmer la douleur, je pose le verre glacé de ma boisson contre mes côtes encore à l'air comme je ne porte que mon soutien-gorge. Encore un bleu que je vais devoir bien faire attention de cacher.

D'un seul coup, la sonnette de la porte d'entrée retentit et me fait sursauter. Et merde... Un rapide coup d'oeil à ma montre me fit constater que je venais de dormir pendant une bonne heure. Attrapant rapidement mon débardeur qui traînait plus loin, je file à la porte pour voir qui vient d'arriver. Et quelle surprise de voir la brune que je considère depuis presque aussi longtemps que je peux m'en souvenir comme ma meilleure amie. Presque ma soeur même. Un sourire étire mes lèvres et je regrette bien vite ce réflexe lorsque ma coupure se rappelle à moi. Me reculant le temps d'ouvrir la porte, je fais directement signe à Kara d'entrer mais il semblerait qu'elle ne comptait pas attendre mon approbation. Et à voir l'expression sur son visage, j'ai l'impression que quelque chose la tracasse. Bien entendu, je ne peux pas m'empêcher de lui en parler. Oui, le tact et moi ça fait deux parfois...

« Salut à toi aussi..? Qu'est-ce qui t'arrive? On dirait qu'il y a le feu quelque part. Attends, y'a pas le feu au moins? »

Quoi? C'est toujours mieux de savoir...

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Dim 31 Mar - 18:56
Elle avait envie de pleurer. Dans sa voiture, là, prenant la direction de dieu savait où, elle retint un sanglot d’angoisse dans le fond de sa gorge. Elle n’avait aucune foutue idée d’où elle se rendait, ni pourquoi elle prenait spontanément cette direction. Sa gorge se noua fermement alors qu’elle sortit de sa voiture, tirant son sac derrière elle pour venir jusqu’à la porte de chez Charlotte. Là, par réflexe, elle sonna. Sauf qu’elle ne s’en souvint pas. Son esprit était comme déconnecté, elle se savait au bord de l’implosion, du désespoir. Sa vie était terminée, sa carrière avec, elle ne pourrait plus jamais rien faire de bien dans son existence à cause d’une bêtise absurde.

Si bien que, lorsque Charlotte ouvrit finalement la porte en lui adressant un grand sourire, Kara ne put le lui rendre. Son menton se mit à trembler, elle retint ses larmes encore une fois, et fondit dans l’appartement de sa meilleure amie avec l’optique de trouver un semblant de sentiments de sécurité. Est-ce que ça fonctionnait ? Un peu. Pas suffisamment pour combler l’angoisse effroyable qui lui tenait le ventre, surtout avec l’idée d’avoir signer son arrêt de mort.

J’ai fait une connerie, articula-t-elle péniblement en faisant les cent pas dans le salon de Charlotte.

Une GROSSE connerie. Mais l’adjectif était implicité, bien que véritable. Et avant d’aller en toucher deux mots murmurés à son patron, elle voulait une autre solution qui impliquait ne pas se prendre une énième réprimande.

J’ai téléchargé un fichier corrompu sur mon ordi du boulot, un fichier que mon patron m’a envoyé par mail. Impossible de l’ouvrir, ça a shutdown pour PC, impossible de le redémarrer maintenant même si ça tourne… expliqua-t-elle d’une voix blanche à son amie. Si c’est un virus informatique et que c’est en train de compromettre mes dossiers, je suis dans une merde mo-nu-men-tale, t’auras jamais vu un aussi gros tas de merde de ta vie, je peux te le jurer !

Elle ne pouvait s’arrêter de faire les cent pas, tournant comme une lionne en cage. Mais pas une lionne énervée… Du coup, ça donnait plutôt l’impression d’un chaton sans griffes, avec les dents pas encore acérées, qui s’inquiétait de la bêtise qu’il venait de faire :

Mon boss me déteste déjà, j’ai niqué son matos, il va me déglinguer la face. Je crois que la raison pour laquelle j’ai pas encore dégagé du SHIELD, c’est parce que j’ai bien retenu comment il veut son café le matin… souffla-t-elle alors, plus pour elle-même que pour Charlotte. Bien chaud, avec une pointe de crème, dans un thermos parce qu’il ne veut pas polluer. Bref, c’était ridicule. Elle se figea alors, et riva un regard désespéré sur Charlotte. Et là, sa blessure lui sauta à la figure : Qu’est-ce que tu t’es fait ? S’enquit-elle avec surprise.
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Dim 31 Mar - 19:31


On pourrait croire que le fait de dire que l'on serait capable de donner sa vie pour quelqu'un n'est qu'une façon de parler. Il faut avouer que bien des gens utilisent cette expression à tort et a travers. Sans vraiment se douter de ce que cela signifie vraiment. Si Kara venait se présenter à moi en me demandant de tout donner pour elle, je n'hésiterai pas un seul instant. Pourquoi? Et bien tout simplement parce qu'elle est la personne la plus importante de ma vie. Même si nous ne sommes pas liées par le sang, j'ai l'impression que c'est même quelque chose d'encore plus fort qui nous lie. Une amitié sans faille qui ne semble exister que dans les romans et les fictions. Quelque chose auquel je n'aurais certainement pas cru sans le vivre moi-même. On dit que l'on ne choisit pas sa famille et son sang. C'est bien vrai. Je me souviens, lorsque j'étais enfant, que je faisais chaque soir le vœu d'être la sœur de Kara. De vivre avec elle et son père. Ou au moins que mes parents soient normaux... Enfin, ils le sont. Mais on ne peut pas dire qu'ils aient pu un jour être éligibles au titre de parents de l'année. Entre un père qui vous tabasse et une mère qui se met minable tous les soirs à grands coups de vodka pour oublier votre existence et ce depuis votre plus jeune âge... Disons qu'ils n'avaient pas vraiment les qualités requises.

Quoi qu'il en soit, au moment même où j'ouvre la porte et que je vois ma meilleure amie entrer comme une tornades dans mon salon je comprends immédiatement que quelque chose ne va pas. Et au cas où mon instinct m'aurait induite en erreur, les mots de la brune me font assez vite paniquer. Elle me parle d'une connerie et rien qu'au ton de sa voix je sais que c'est une énorme connerie. Mais à peine ai-je eu le temps d'ouvrir la bouche pour essayer d'émettre un son qu'elle continue et m'explique toute la situation. J'en viens parfois à me demander si elle prend le temps de respirer. Alors je me contente de l'écouter tout en la regardant tourner en rond comme si c'était le seul moyen pour elle de rester en vie. Comme si le fait de rester statique allait la faire imploser. Et je pense que c'est presque le cas. Mais au fur et à mesure que ses mots parviennent à mes oreilles, je comprends l'ampleur de la situation. Et en même temps je me demande ce que je pourrai bien faire pour l'aider. Parce que bon, il faut le dire : je ne suis pas une informaticienne de génie. Je bosse sur un ordinateur au boulot mais ça s'arrête là. Cependant encore une fois il s'agit de Kara. Et pour elle je vais essayer de me surpasser.

Alors que j'allais enfin prendre la parole et essayer de la rassurer , je la vois poser un regard désespéré sur moi et tiquer sur ma blessure. Et merde. Je l'avais oubliée celle la... Oui Kara est ma meilleure amie, la sœur que je n'ai jamais eu. Pourtant je ne lui ai jamais parlé de mes petites... activités tardives. Non pas que je ne lui fais pas confiance, mais j'ai tout simplement horreur de l'inquiéter. C'est raté. Je soupire un peu, me racle la gorge, et je crois que mon cerveau va bientôt se liquéfier tellement il tourne à toute vitesse dans l'espoir de me trouver une excuse plus ou moins potable.

« Quoi? Oh ça! C'est rien je me suis juste euh... je me suis juste ramassée devant la banque en sortant du boulot. Je regardais mon portable et j'ai raté une marche. Tu sais comment je suis! »

Euh là Charlotte, t'aurais pu faire mieux. Et même dû faire mieux. Mais faudra se contenter de ça et espérer que ça passe. Même s'il y a peu de chances à vrai dire. « Quoi qu'il en soit c'est pas de moi qu'on parle là. Déjà essaie de te calmer. Et... je sais pas tu as ton Pc avec toi? Tu veux que je regarde si je peux faire quelque chose? On avait eu une fois un virus sur le Pc de la banque quand un stagiaire s'en est servi pour aller mater des films de cul et on a failli perdre des données super importantes. Et puis comme personne pouvait se déplacer c'est un informaticien qui m'a tout dicté par téléphone pour que je le fasse. Je te promets pas de réussir à faire quelque chose ou de me souvenir de tout mais si tu veux je peux toujours essayer... »

Ce n'est un secret pour personne, en général je suis une véritable bille en informatique. Un singe aveugle et manchot s'en sortirait mieux que moi. Mais si pour une fois je peux me rendre utile dans ce domaine parce que j'ai quelques notions, j'ai envie de me rendre utile. Même si je comprendrais qu'elle ne veuille pas que j'empire la situation. En attendant la réponse de mon amie, je vais rapidement lui chercher une bière que je lui tends sans dire un mot. Quoi? Bière du soir, espoir ! C'est pas ça?
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Ven 5 Avr - 13:54
Tu te fiches de moi là ? Articula Kara avec la bouche entrouverte. Encore un peu et ça lui tombait sur les chaussures. Il y avait quand même sérieusement des fois où elle ne savait pas quoi penser de Charlotte. Elle l’adorait ! Aucun doute là-dessus. Mais plus maladroite qu’elle, à l’évidence, ça semblait difficile. A se demander comment la blonde avait réussi à survivre jusqu’ici sans se prendre les pieds dans ses lacets. A se demander même comment elle n’avait pas encore fini en fauteuil roulant ! Tout ça, ça n’avait aucun sens, mais insister ne mènerait à rien : Bon, très bien…

Elle ne pourrait pas lutter contre de toute façon, et Kara n’avait pas la tête à batailler de toute façon. Son ordinateur fichu tournait dans sa tête comme une horloge sur le point de faire exploser le monde entier. La brune se savait déjà foutue, mais l’aide inespéré de Charlotte la figea un instant dans sa marche funeste. Elle la fixa un long moment, lèvres pincées, comme si elle se raccrochait à un maigre espoir pourtant bien réel :

Tu penses que tu pourrais ? S’enquit-elle d’une petite voix troublée.

C’était une vraie question, avec un vrai doute aussi. Elle ne savait pas si confier ses pires secrets à Charlotte était une bonne idée, mais avait-elle le choix ? Parce que se pointer le lendemain au boulot avec un PC qui rendait l’âme, c’était foutu d’avance aussi.

En désespoir de cause, je prends tout, je suis même prête à appeler Skye pour ça… Annonça-t-elle à sa voisine, avant de se raviser. Charlotte ne devait pas forcément savoir qui était Skye, ni tout ce qu’il y avait qui pesait contre elle malgré son talent évident qui aurait pu lui sauver la vie. L’ex de son ex, d’ailleurs, était en fuite depuis suffisamment longtemps désormais pour qu’elle ne puisse pas la contacter du tout : Il vaudrait quand même mieux pas, elle mettrait le nez dans des documents top secrets en un claquement de doigt, l’angoisse. Ça serait pire que tout.

Alors, Kara sortit son PC, et le tendit prestement à Charlotte. Physiquement, il semblait aller bien : pas d’écran cassé, de touches démises, ou de traces qu’elle l’avait maltraité. Kara s’en était empêchée pour ne pas aggraver son cas. Mais si son amie pouvait réussir un miracle, celui de lui rendre la vie, alors elle serait la plus heureuse des personnes sur terre :

Pitié ! Sauve-moi ! Je veux pas me faire renvoyer et finir à la rue ! Fit-elle, un brin dramatiquement quand même.
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Ven 5 Avr - 16:39

Je suis bien obligée d'admettre que j'ai toujours été quelqu'un de relativement maladroit. Vous pouvez être sûr qu'à chaque fois qu'une bourde pouvait être faite elle allait être pour moi. Comme si c'était une évidence pour tout le monde. Au début je trouvais franchement que ça avait un côté handicapant. Mais depuis que je me sers de ça pour expliquer mes blessures diverses et variées, je dois dire que ce n'est pas si mal. Car si Kara ne m'avait jamais connue maladroite auparavant, elle n'aurait jamais pu gober l'histoire plus que tirée par les cheveux que je venais de lui servir comme si de rien n'était. Mais à vrai dire, à en juger par sa réaction je mets un petit temps à savoir si c'est du lard ou du cochon. Est-ce qu'elle est vraiment surprise par le fait que j'ai encore réussi à me faire mal par accident, ou bien est-ce qu'elle ne croit pas du tout à ce que je viens de lui dire? J'en retiens même ma respiration le temps de savoir à quoi m'en tenir. Et un petit, très discret, soupir de soulagement s'échappe d'entre mes lèvres lorsqu'elle accepte cette version des faits et en revient à ses problèmes informatiques. Ouf.

J'attrape son pc lorsqu'elle me le tend après l'avoir sorti de son sac et je me dirige directement vers le canapé, m'y installant tout en déposant l'appareil sur la table basse devant moi. Je prends une grande inspiration tout en écoutant d'une oreille seulement les histoires de Kara par rapport à une prénommée Skye. Je n'y prête pas vraiment attention. En fait, je stresse carrément là. Parce que je crois que j'ai un peu trop survendu mes capacités. Et si je ne faisais qu'empirer la situation? Et les derniers mots de ma meilleure amie ne sont pas faits pour me rassurer.

« Arrête, tu vas pas te retrouver à la rue! De toute façon, même s'il te foutait à la porte et que t'avais plus les moyens de payer un loyer, tu sais très bien que je te ramènerais ici par la peau du cul que tu le veuilles ou non. » Dis-je avec un petit sourire en coin tout en la regardant pour essayer de la rassurer un peu. Et puis en plus elle sait très bien que c'est la vérité. D'un rapide coup de tête, je fais signe à la brune de me rejoindre sur le canapé parce que je sais que sinon elle va continuer de faire les cent pas et ça va encore plus me mettre la pression.

Reportant enfin mon attention sur l'ordinateur, je souffle longuement et fixe l'écran. Comment est-ce que je vais bien pouvoir faire ça? Et alors que je me plonge dans mes pensées, tentant de me souvenir de ce que cet informaticien m'avait expliqué à l'époque, je ne me rends absolument pas compte de ce qui est en train de se passer. Mes doigts glissent sur les touches à une vitesse impressionnante, comme s'ils connaissaient le chemin par coeur et qu'ils savaient où ils devaient aller. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'accède au panneau central de l'ordinateur et des lignes de codes presque illisibles apparaissent à l'écran. Et encore une fois, tout se passe très vite. Comme s'ils l'avaient toujours fait, mes doigts tapent des codes les uns après les autres, sans jamais s'arrêter. Enfin, tout du moins jusqu'à ce que l'écran de codes ne disparaisse pour laisser place à l'écran habituel de Kara. Et sur ce dernier se trouvent non seulement tous les dossiers qu'elle avait l'habitude d'y trouver, mais d'autres ont fait leur apparition également. Des fichiers auparavant cryptés et cachés. Maintenant rendus visibles.

Et évidemment, c'est là que je reviens à moi. Pour moi, il n'y a qu'une fraction de seconde qui s'est écoulée. Comme si j'avais juste cligné des yeux et qu'en les ouvrant à nouveau, tout était là. Sans que je n'aie rien eu à faire. Je hausse un sourcil et pointe l'écran du doigt tout en regardant ma meilleure amie. « Bah... Qu'est-ce que tu me racontes? Il marche super bien ton pc! C'était quoi le problème? »


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Sam 6 Avr - 10:59
Je sais que tu me laisserais pas dehors, mais ça impliquerait que je squatte ton canapé pendant des mois dans un jogging ridicule en mangeant de la glace et en pleurant sur mon sort, raconta-t-elle dans le plus grand des sérieux : Pour ma dignité, c’est le genre de scène que ni toi ni moi ne voulons voir, poursuivit-elle.

Vraiment, elle ne voulait pas s’afficher. Même devant Cha en qui elle avait toute confiance, aveuglément confiance même. Tout ça, c’était juste une grosse angoisse, ça ne serait sans doute pas aussi terrible qu’elle l’imaginait, mais elle en avait assez de tendre des bâtons pour que son patron la batte avec. Il avait suffisamment de cartouche pour la virer dans la semaine, c’était à croire qu’il essayait de trouver l’occasion pour lui en refourguer le plus possible.

Elle se posa à côté de son amie, lui confiant son ordi et l’allumant. Déjà, l’écran bleu n’annonçait rien de bon, mais elles parvinrent à réacceder au bureau de celui-ci :

Alors, tu vois, le… Le problème… Commença-t-elle maladroitement, tandis que la blonde pianotait sur les touches et ouvrait des documents sans qu’elle n’y comprenne rien : Cha ?

Sourcils froncés, étonnement sincèrement, elle fixa la jeune femme avec la surprise qui la caractérisait bien sur le coup. Qu’est-ce qu’il se passait ? Elle connaissait son amie sur le bout des doigts, mais cette partie d’elle n’existait pas vraiment en réalité. En tout cas, pas à sa connaissance. Alors quoi ? C’était son stage avec l’informaticien qui lui confiait cette capacité extraordinaire ? Concentrée, Charlotte ne l’écoutait même plus, et Kara n’eut aucune fichue idée de ce qu’elle était en train de faire.

Il y eut juste un moment où elle sembla revenir à elle, l’air de ne pas comprendre où était le problème. Normal ! Charlotte venait de le régler. Mais pour le coup, Kara le comprit comme une blague :

Hahaha très drôle ! S’enquit-elle avec un grand sourire amusé. Ok, elle était le dindon de la farce, soit ! Comment tu as fait ça ?!

C’était une trop belle surprise ! Qu’importait. Elle zieuta le tout un temps, son étonnement devint plus sincère, et un intense soulagement s’empara d’elle :

TOUS MES FICHIERS SONT SAUVES ! Fit-elle en levant les bras au ciel : Je ne vais pas finir à la rue !!! et elle prit Charlotte dans ses bras, bondissant sur elle en la couvrant de bisou sur ses joues pâles, et en l’assommant de « merci » tellement mérités.
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Sam 6 Avr - 11:49

Sur ce coup là je n'y comprends vraiment rien. A en juger par la réaction de Kara il semblerait que c'est grâce à moi que le problème de son Pc s'est résolu. Pourtant j'en suis absolument certaine: je n'ai rien fait du tout. Je regardais l'écran du Pc et l'instant d'après tout était redevenu normal. Comme si de rien n'était. A mes mots, la brune fait semblant de rire et réagit comme si je venais de lui faire une blague. Mais la... comment dire que je ne peux pas blaguer sur quelque chose que je ne comprends pas? Enfin, son Pc s'est remis tout seul ! J'ai juste cligné des yeux devant et je ne pense pas que ça soit comme ça qu'il se soit réparé. Et comme a son habitude, elle me pose une question et ne me laisse pas vraiment le temps d'y répondre. J'allais le faire pourtant et lui expliquer que je n'avais absolument rien faire. Mais c'était sans compter sur le fait qu'elle se rendrait compte que tout est redevenu normal et que ses fichiers sont bien présents et accessibles.

Et là, c'est le drame. Elle lève les bras au ciel avant de se jeter sur moi pour couvrir mes joues de bisous tout en me disant merci. Sauf que je ne m'y attendais pas vraiment et qu'ainsi je perds l'équilibre et me retrouve projetée contre l'accoudoir du canapé, et prise au piège entre ce dernier et ma meilleure amie. On en parle de la douleur que cela provoque immédiatement au niveau de mes cotes ? A un tel point que cela me coupe la respiration un instant avant de m'arracher un gémissement de douleur totalement incontrôlable. Et merde. Comment je vais faire pour lui expliquer ça moi? Une chute de la hauteur d'une marche ça ne fait pas ça. A personne. Et je n'arriverai plus à lui faire croire ça désormais.

Je grimace tout en posant mes mains sur les épaules de la brune pour l'aider à se redresser, le moindre mouvement me faisant à nouveau plus mal maintenant que j'ai essuyé un nouveau choc sur mes blessures. Pourtant, j'essaie de rester naturelle et de ne pas le montrer. Meme si c'est peine perdue je crois bien. « Doucement laisse moi respirer aussi encore... » dis-je avant de rigoler un peu. Et si vous vous posez la question: la réponse est oui. Ça fait mal. Mais pour elle je fais cet effort.

Une fois à nouveau assise, je regarde le Pc et fronce un peu les sourcils. Je me passe rapidement la main dans les cheveux puis reporte mon attention sur Kara et fixe mon regard dans le sien. « Sincerement Kara, j'ai rien fait du tout. Tu sais comme moi que je suis déjà pas capable de télécharger un film illégalement sans me prendre une lettre d'avertissement... Alors ça? Aussi vite? J'y suis pour rien, j'ai même pas touché le pc... » dis-je avec toute la franchise et le sérieux qu'il m'était possible de montrer. Et je sais que là, ma meilleure amie ne pourra plus penser que je blague. Car ma sincérité se lit dans mes yeux. Car elle me connait. Et parce qu'au fond de mon regard on peut également voir une question : qu'est-ce qu'il s'est passé? Et j'espère qu'elle pourra éclairer ma lanterne...


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Sam 6 Avr - 16:17
Kara dut se contraindre à relâcher Charlotte, même si elle avait plutôt envie de la serrer jusqu’à l’étouffer. Non, elle ne se rendait pas compte d’à quel point elle lui sauvait la vie. Elle ne devait pas se rendre compte que sa carrière se poursuivrait grâce à elle, qu’elle pourrait devenir quelqu’un, de vrai, d’unique, de compétent, grâce à elle ! Charlotte était la pierre angulaire de sa réussite désormais, et ça méritait au moins la dizaine de baiser qu’elle laissa partout sur son visage jusqu’à ce que la blonde ne se libère de son emprise.

Bizarre, son amie s’était déjà montrée plus enthousiaste à l’idée de ses câlins, par le passé. A croire que l’escalier l’avait meurtri d’avantage ? Surtout qu’en la regardant bien, la brune aurait pu parier qu’elle avait un peu perdu des couleurs sous le coup :

Qu’est-ce qu’il y a ? S’enquit-elle avec un grand sourire : C’est la machine à café qui t’as mis une balayette et qui t’as cassé les côtes ?

Petite moquerie, rien de bien méchant, même si elle ne se doutait pas qu’au fond, ça aurait pu être vrai. Qu’à la place de la machine à café se trouvait une personne en chair et en os, qui tapait sur son amie contre de l’argent. Loin de s’en formalisait, Kara fut presque persuadée que Charlotte continuait à faire de l’humour, et ne manqua pas d’en rire encore. Ça devenait absurde, mais le masque de sincérité de la blonde lui arracha un pouffement amusé :

Tu peux arrêter ta blague ici Cha, merci pour ton aide, vraiment, tu me sauves la vie ! Céda-t-elle en récupérant son clavier sur le coup.

C’était parfait ! Tout était là ! Le virus qui rongeait ses données tantôt avait été exterminé par les bons soins de son amie. Plus rien ! Et elle avait récupéré ce qu’elle devait. Même la pièce jointe d’Aidan s’ouvrait, elle fit un document en chinois, qu’elle se jura de traduire plus tard pour lui. Pour l’instant, elle avait besoin de souffler de soulagement. Et de comprendre comment Charlotte avait pu lui cacher son don :

Ou est-ce que tu as appris à faire ça ? C’est l’informaticien, c’est ça ? File moi son contact, je vous embauche tous les deux dans mon équipe ! Fit-elle avec enthousiasme !
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Dim 7 Avr - 7:36

Parfois je me demande sincèrement si j'ai une tête de clown ou bien si a force de toujours vouloir mettre un trait d'humour par ci par là histoire de détendre l'atmosphère ne me porte pas préjudice au final. Non mais sincèrement, quand je vois la réaction de Kara je me dis que si même ma meilleure amie ne peux pas se rendre compte de quand je blague et quand je suis sérieuse... C'est qu'il y a un problème quelque part. Non? Alors soit j'ai trop bien appris à mentir et du coup je fais la même tête quand je suis sincère et quand je ne le suis pas, soit elle est tellement obnubilée par son histoire d'ordinateur qu'elle ne fait pas attention au reste. Et je dois dire que j'espère tout de même que c'est la seconde solution. Sinon ça veut dire que je suis devenue une sorte de menteuse professionnelle et ça ne me plaît pas du tout. Je n'ai jamais aimé mentir après tout. Meme si j'y ai plus ou moins été forcée de par mes choix d'activité.

Lorsque je repousse gentiment la brune, encore une fois je suis assez surprise par sa réaction et je force un sourire faussement amusé ainsi qu'un petit rire qui aurait vraiment pu avoir l'air un peu plus sincère. Parce que la, ça pue le rire forcé à cent bornes. Enfin, avec un peu de chance elle n'y prêtera pas plus attention qu'au reste... « Ouais... une vraie brute cette machine a café si tu savais... Et fourbe en plus de ça! » tentais-je d'ajouter avec une petite touche d'humour cette fois. Le truc c'est que j'ai tellement peur qu'elle découvre la vérité sur l'origine de mes blessures que j'ai un peu de mal à en rire sur le coup. Si elle savait qu'un type m'a prise pour un punching ball il y a moins de deux heures, je pense qu'elle n'aura plus autant envie de rigoler que maintenant.

Lâchant un petit soupir malgré moi, un peu désespérée par le fait qu'elle ne me croit pas même si je suis parfaitement sincère avec elle, je me renfrogne un peu et attrape ma bière pour boire quelques gorgées tout en me mettant dans le fond du canapé, faisant bien lentement pour ne pas me faire encore plus mal.

« C'est pas une blague mais bon... » marmonnais-je a voix basse avec le goulot de ma bouteille de bière à moitié entre les lèvres. Malgré moi, je lève les yeux au ciel et pose a nouveau mon regard sur Kara. Je ne sais pas vraiment dire si je suis déçue par ma meilleure amie sur ce coup là ou bien presque soulagée qu'elle soit trop occupée par son ordinateur pour faire attention à ce qui l'entoure. Parce qu'en temps normal elle aurait réagi beaucoup plus vite à ma douleur et n'aurait certainement pas cru à une chute bénigne.


« Bah écoute, prochain stagiaire qui regarde des films de cul sur nos pcs et qui nous refile un virus, je croiserai les doigts pour retomber sur le meme informaticien parce que s'il m'a appris à réparer un Pc sans le toucher franchement ce type est un génie! » dis-je malgré moi avec ironie. Oui... la douleur me rend de mauvaise humeur parfois. Surtout la frustration de m'etre faite avoir par ce type alors que j'aurais pu le mettre au tapis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Mais j'ai fait la maligne et on voit le résultat. Du coup malheureusement, cette fois ça sort sur la brune... Ca plus le fait qu'elle ne me croit pas quand je lui parle, voilà mon caractère de cochon qui ressort sans que je n'y puisse rien.

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Dim 7 Avr - 12:56
Bien sûr, c’est la machine à café. Quand tu auras décidé de me dire qui t’as vraiment fait tout ça, peut-être qu’on arrêtera de nous en prendre gratuitement à cette pauvre cafetière. Souffla Kara avec un sourire complice.

Pouvait-elle forcer Cha à se confier à elle, et à lui expliquer les choses ? Depuis toutes ces années où les deux se connaissaient, ça semblait même peine perdue. Charlotte ne lui disait que ce qu’elle voulait bien lui dire, ou alors quand elle se retrouvait devant le fait accompli. D’un côté, c’était frustrant, mais Kara avait appris à s’y faire, à se dire que ça n’était pas si grave tout compte fait, tant que sa vie n’en dépendait pas. Tout comme ses années à ne pas avoir forcément de toit sur la tête. Charlotte avait une fierté énorme, trop pour demander à l’aide, trop pour se confier, trop pour simplement poser la question quand ça importait.

Kara avait de son côté appris à ne pas forcer les choses. Son père lui répétait sans cesse que le monde viendrait à elle si elle faisait preuve de patience, et au fur et à mesure des années, elle avait fini par y croire. Il suffisait pour le reste de demander. Si on ne posait pas la question, la réponse était toujours non. Si on ne demandait rien, alors on n’obtiendrait rien.

Est-ce que ça l’empêchait de lier des amitiés ? Non, Kara gardait auprès d’elle quelques originaux, des valeurs sures, comme Charlotte qui lui sauvait ici la vie sans vraiment réaliser. Sur cet ordi, il y avait des secrets inavouables, capables de faire basculer un gouvernement entier.

Sérieusement ? Fit-elle en fronçant les sourcils, un peu prise au dépourvu par la réaction de Charlotte. Elle minimisait vraisemblablement ce qu’elle faisait, c’était triste. Tu sais, pas la peine d’être aussi pudique, tu devrais être contente de savoir faire tout ça, c’est pas banal.

Difficile de savoir pourquoi elle agissait ainsi, il n’y avait aucune honte à avoir de son côté. Kara était vraiment impressionnée par tout ça ! Et elle était persuadée que si elle en parlait à Aidan, il sera de son avis. Il chercherait même à l’embaucher. Cependant, tout n’était pas si simple, et ses relations avec son supérieur étaient pour l’instant trop tendues pour ça. De là à dire qu’elle pouvait être persuadé de quoi que ce soit le concernant…

T’es sûre que ça va ? S’enquit-elle doucemnt. J’arrive plus à déterminer si tu plaisantes ou pas actuellement, et t’étais plutôt convaincante et impressionnante y’a deux secondes.
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Dim 7 Avr - 14:48

Je n'aime pas mentir. A vrai dire, j'ai toujours détesté ça. J'ai tellement vu mes parents mentir, en particulier ma mère, que je pense avoir développé une véritable aversion pour le mensonge. Pourtant, il faut croire que c'est dans les gènes. Peut-être que c'est pour ça que j'ai fini par devenir moi-même une menteuse invétérée. Je me maudis chaque fois que je mens à Kara. Que je lui cache mes activités, que je refuse de lui dire la vérité. Mais en même temps j'essaie de me rassurer en me disant que je fais ça pour son bien. Que je fais ça pour qu'elle ne s'inquiète pas. J'imagine mal sa réaction si je lui disais que depuis huit ans je prends les risques de perdre la vie toute les semaines juste pour gagner de l'argent. Mais d'un autre côté, je commence à envisager de plus en plus sérieusement le fait de lui dire toute la vérité. Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Mais au moins, ça me ferait toujours un poids en moins sur les épaules. Et je ne peux m'empêcher de faire une légère moue lorsqu'elle me fait clairement comprendre qu'elle ne me croit pas au sujet de cette histoire de machine à café. En même temps, difficile de croire à une histoire pareille.

Pourtant même si j'ai clairement envie de lui dire la vérité, il semblerait que le moment ne soit pas forcément bien choisi. Pour l'instant, je me demande encore comment est-ce que ce problème avec son ordinateur a été réglé. Et le fait qu'elle soit tellement convaincue que c'est moi qui ai fait ça m'en ferait presque douter de mes souvenirs. Ou plutôt de l'absence de souvenirs en fait. Parce qu'il est vrai, je n'ai absolument aucun souvenir d'avoir ne serait-ce que posé mes doigts sur ce clavier. Fronçant les sourcils, je me redresse un petit peu -non sans mal- et regarde le pc en soupirant. « J'te dis la vérité Kara... J'ai pas touché ton ordi... Ou en tout cas j'm'en souviens absolument pas... Et si c'est moi qui ai fait ça, faudra m'expliquer comment parce que j'en ai aucune idée. » dis-je d'une voix trahissant ma sincérité et à quel point je suis perdue sur ce coup là. Et puisqu'on en est là... Il semblerait que toutes les vannes sont ouvertes. Ce soir, c'est le grand soir il faut croire.

Je prends une grande inspiration avant de relever mon haut et de l'enlever un peu difficilement, dévoilant ainsi coupures et ecchymoses. Dont un hématome assez conséquent au niveau de mes côtes. « C'est personne en particulier. Et si tu veux tout savoir, c'est moi qui ai gagné... Même si je pense que là tout de suite tu t'en fiches. Et je me doute que tu dois avoir des questions alors... Vas-y... » dis-je d'une voix incertaine tout en allant poser mon regard sur la brune. « Et pour ce qui est du pc, t'es sûre que c'est moi qui ai fait ça? Parce que si oui, faut que tu me dises ce que j'ai fait... Parce que je m'en souviens absolument pas. »

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Ven 12 Avr - 10:56
Qui ais gagné quoi au juste ? Demanda-t-elle en scrutant sa voisine avec étonnement.

Sa déclaration lui sauta aux oreilles, presque comme une évidence criarde, une craie sur un tableau. Elle ne parvenait pas à comprendre ce qu’il se passait, ce que Charlotte était en train de lui dire. En fait, Kara craignait le pire, sans se douter que ça n’était pas exactement ça, non. C’était plus grave que ce qu’elle envisageait dans son esprit. Lèvres pincées, elle avisa la blonde d’un regard pressant, comme pour l’encourager à se confier à elle, à lui dire ce qu’elle vivait. Ça l’intéressait. Mais il y avait beaucoup de choses qui arrivaient en même temps, et Kara ne savait pas dans quel ordre les traitait.

C’était sans doute ça que lui reprochait Aidan la plupart du temps : son sens des priorités. Pour l’instant, c’était Cha. Charlotte et ses blessures, Charlotte et ses capacités soudainement incroyables pour réparer des ordis infectés par des virus. Bref, Charlotte.

Tu te fais… molester par tes employeurs ou quoi ? Demanda-t-elle de but en blanc, d’une voix clairement inquiète.

C’était presque ça, dans les faits. La question aurait pu prêter à rire, et sans doute que la blonde s’en amuserait avec le recul. Pour l’instant, Kara n’avait pas l’attitude pour ça, elle n’était pas d’humeur. Quelque chose ne tournait clairement pas rond dans cette maison, et elle en venait à se dire que ça n’était pas une si bonne idée d’être passée. A croire qu’elle aurait pu prévoir le pire, alors que ça lui était tout simplement impossible.

Cha, je suis sérieuse là, je rigole pas. Appuya-t-elle. Que pouvait-elle lui expliquer de toute façon ? Oui, elle avait fait ça ! ça n’était clairement pas elle qui s’était faite du soucis pour rien, Kara n’était peut-être pas une experte en ordinateur, mais elle savait en utiliser un, et elle savait surtout lorsque l’un d’eux avait un problème. C’était son cas, Charlotte l’avait réglé, mais les doutes étaient pires encore : Pourquoi je te mentirais ? Je t’ai vu ! Je t’ai vu le faire, qu’est-ce qu’il te prend au juste ?

Un brin accusatrice, elle avisa sa meilleure amie d’un air soucieux, l’air de ne plus rien comprendre. Quelque chose ne tournait pas rond ici. Chez elle, chez Charlotte, dans cet univers en fait. Mais ça, Kara n’en avait pas tous les indices.
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Ven 12 Avr - 21:56

Mentir, c'est quelque chose de mal. En tout cas, c'est ce que l'on nous enseigne depuis le plus jeune âge. Qui n'a jamais entendu, étant enfant, qu'il faut toujours dire la vérité. Que ce soit dans le but de suivre la religion ou même la société, chaque parent inculque à son ou ses enfants qu'il ne faut pas dire de mensonges. Beaucoup sont punis, de diverses manières, lorsqu'ils sont attrapés en train d'en dire un. Et pourtant, il semblerait que contourner cette règle soit comme une sorte de rite de passage à l'âge adulte. Comme s'il était nécessaire d'apprendre à dissimuler la vérité. Parfois par envie d'attirer l'attention, parfois justement pour ne pas se retrouver sous le feu des projecteurs. Comme si, au fond, cet enseignement fait depuis le plus jeune âge ne servait en fait qu'à réprimer quelque chose d'inné en chacun. Comme si l'être humain était génétiquement programmé pour mentir. Certains diront, probablement pour soulager leur conscience, qu'ils ne mentent mais mais déforment la vérité. Ou bien omettent de la dire. Mais dans le fond, cela reste toujours la même chose. Un péché que l'on tente de se faire pardonner sur son lit de mort dans l'espoir d'avoir un avenir meilleur dans l'au-delà. Si tant est que ce dernier existe vraiment. Mais cela tient en les convictions de chacun. Que cela soit dans l'optique d'atteindre le paradis, d'être réincarné en une créature meilleure, ou bien simplement de ne pas partir en ayant l'esprit tourmenté, tous ou presque tentent de se faire pardonner leurs différents mensonges. Qu'ils soient insignifiants ou bien aient guidé toute une vie.

Je ne peux pas dire que je n'éprouve pas de remords concernant mes mensonges. Car après tout, cela fait des années que je mens à la personne la plus importante à mes yeux. La seule et unique à qui je ne devrais rien cacher. Pourtant, il m'a semblé évident que je ne devais pas lui parler de mes activités illégales. C'était pour la protéger. Pour lui éviter de s'inquiéter. Mais j'en viens aujourd'hui à me demander si ce n'était pas également pour me protéger moi. Pour éviter qu'elle ne tente de me dissuader de faire ça. Pourtant aujourd'hui me voilà bien incapable de garder ce secret pour moi, aussi important soit-il. Le moment est certainement mal choisi. Mais existe-t-il réellement un "bon" moment pour annoncer à sa meilleure amie que l'on risque sa vie presque chaque soir depuis des années simplement pour gagner de l'argent? Tout du moins, c'était la seule raison au début. Puis l'addiction à cette adrénaline si précieuse est entrée en jeu. Et ce fut alors comme si c'était la seule chose me permettant de me sentir vivante. Unique. D'être reconnue pour quelque chose que je fais bien, même si c'est mal.

Alors, presque fébrilement, à la manière d'un animal pris au piège, je soutiens le regard inquiet de ma meilleure amie. Elle me regarde, tente de comprendre d'elle-même. Mais je sais très bien qu'elle ne peut pas imaginer ça. Ou tout du moins, pas venant de moi. Pourtant, je sais que je vais la décevoir. Alors même si, lorsqu'elle me demande si je me fais molester par mes patrons, j'aurais eu envie de rire normalement, je n'y prête même pas attention. Je me contente de prendre une grande inspiration avant d'attraper les mains de la brune et de me lancer dans ce qui risque d'être l'explication la plus importante et la plus difficile de ma vie.

« Tu te souviens quand on était au lycée? J'avais pas d'argent et je vivais dans ma voiture. Et puis au bout d'un moment, j'ai réussi à sortir la tête de l'eau et je t'ai dit que c'était grâce à ma tante. En fait c'est là que ça a commencé. Je pourrais pas te dire comment j'ai réussi à entrer là-dedans mais... Toujours est-il que j'ai découvert des combats clandestins. A chaque fois il y avait un beau pactole à la clé et comme tu m'avais appris deux ou trois trucs j'ai décidé d'essayer. C'est pour ça que parfois je disparaissais pendant une semaine en te disant que c'était à cause de ma formation. En fait c'était pour me remettre de toutes les défaites que j'essuyais à chaque fois. Au début je pensais que j'allais jamais m'améliorer et que ça allait me passer. Mais quand j'ai commencé à gagner des combats et à me faire de l'argent... C'est devenu comme une espèce de drogue. Alors je me suis entraînée, encore et encore. Et je continue encore aujourd'hui. Je gagne assez souvent, mais ceux d'en face sont pas là pour faire du jardinage alors parfois j'en prends pour mon grade aussi. D'où l'état dans lequel je suis, là devant toi. Et j'te demande pardon de jamais t'en avoir parlé. De t'avoir caché ça pendant aussi longtemps. Mais j'avais pas envie que tu t'inquiètes pour moi... » dis-je presque sans m'arrêter pour prendre mon air. En fait, j'avais peur de ne jamais reprendre ma phrase si je prenais le temps de faire une pause. De ne jamais finir mon explication. J'avais besoin de m'expliquer. Besoin de dire la vérité et de demander pardon. C'était chose faite à présent. Alors autant revenir au sujet du jour. Avant que je ne vienne mettre mon grain de sel dans l'histoire.

« Concernant ton ordi, je te jure sur ma vie que j'me souviens pas avoir fait quoi que ce soit... On l'a ouvert, j'ai regardé l'écran et ensuite j'ai l'impression d'avoir juste cligné des yeux une fois. Et qu'en ouvrant les yeux à nouveau tout était revenu à la normale. Je te mens pas Kara. Même si je sais que maintenant tu vas plus forcément vouloir me croire... Mais moi je te crois quand tu me dis que tu m'as vue le faire. Seulement j'ai aucune idée de comment j'ai fait ça. J'en ai aucun souvenir non plus... » A la fin de ma phrase, ma voix trahissait mon inquiétude. Ma peur. Comment est-ce que j'ai pu faire tout ça sans même m'en rendre compte? Sans avoir ne serait-ce que conscience du fait que mes mains étaient en train de se promener sur le clavier de l'ordinateur. Et puis, comment est-ce que j'ai pu avoir les connaissances nécessaires pour faire ça? Pour la première fois, j'ai peur de moi-même. Et cela se lit aussi bien dans mon regard que sur mon visage. Je suis perdue. Tout simplement.

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Sam 31 Aoû - 11:28
Kara ne savait pas ce qui l’affligeait le plus dans l’histoire : que sa meilleure amie lui ait caché la vérité durant aussi longtemps ou qu’elle n’ait vraiment rien vu venir. Se rendait-elle compte que ça la mettait dans une position terriblement inconfortable ? La brune avait l’impression de pouvoir obtenir le trophée de la pire personne sur terre. La pire amie, au passage ! Avait-elle donné un jour des signes que sa présence l’embêtait ? Avait-elle un jour laissé entendre qu’elle ne pourrait pas l’aider à s’en sortir de ses galères ?

Elles se connaissaient depuis des années, quasiment depuis l’enfance à dire vrai ! Tout ça pour quoi ? Pour aujourd’hui, découvrir l’un des plus gros secrets de sa meilleure amie, de sa sœur quasiment. C’était trop gros à avaler. L’idée même qu’on puisse cogner sur Charlotte lui donnait mal au ventre, mais de comprendre qu’elle avait gobé ses histoires de formation durant des mois sans jamais poser la question ! Décidément, on voyait que ce qu’on avait envie de voir. Et pour le coup… Kara avait surtout envie de ne plus la voir. Pas parce qu’elle la détestait – en aurait-elle été seulement capable ?

Parce qu’elle souffrait de cette révélation. Si ses yeux ne s’embuèrent pas immédiatement, c’était parce que la brune faisait son possible pour tenir bon. Mais entre la peine et la colère qui naissait en elle, il lui devenait difficile de ne tout simplement pas éclater de rage et de déverser tout ça sur Charlotte.

Au fond, c’était elle, Kara Killgrave, le problème. Trop occupée dans sa petite vie ridicule, à essayer de gérer les déboires de sa relation conflictuelle avec son supérieur, à se faire une place en oubliant qu’elle était entourée. Ce qu’elle voulait reprocher à Charlotte – à savoir de ne pas lui avoir demandé de l’aide qu’elle lui aurait accordé ! – Kara pouvait se le répéter dans le miroir.

Tu ne me mens pas ? Répéta-t-elle amèrement en fixant la blonde avec une pointe de surprise.

Kara se releva brutalement, et referma son PC tout aussi vivement. Elle récupéra ses affaires, se sentant aussi fébrile et sensible que possible. Elle était comme une feuille prise dans une tempête : incapable de ne pas trembler.

Je ne sais pas si tu ne me mens pas. Après tout, tu as réussi à le faire durant des années et des années, alors pourquoi tu ne continuerais pas ? Regard défiant de lui sortir une autre justification ridicule, Kara secoua la tête : Tu m’excuseras mais j’ai besoin d’avaler ça.

Et autant dire que ça allait mettre un moment avant le morceau passe.
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Lun 23 Sep - 18:33

Le problème quand on pense pouvoir toujours tout gérer seule, c'est qu'on ne se rend que très rarement compte de quand on fait une énorme erreur. On n'en prend conscience que lorsqu'il est bien trop tard. Quand on est déjà empêtrés dans un mensonge au point de ne parfois plus savoir soi-même ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Ce n'est pas pour lui nuire que je lui ai caché mes activités... quelque peu illégales. En fait, c'est même tout le contraire. Je n'ai simplement jamais voulu qu'elle s'inquiète pour moi. Et aussi parce que je sais qu'elle ne m'aurait pas laissée faire. Elle aurait voulu m'aider, m'aurait proposé de l'argent, un hébergement, et j'en passe. Le truc c'est que vivre au crochet de quelqu'un, être totalement dépendante... C'est pas pour moi il faut croire. Même si je me doute qu'elle ne m'aurait jamais rien demandé en retour, je n'ai jamais pu me résoudre à lui demander son aide. Parce que je ne voulais pas qu'elle se fasse du souci pour moi. Parce que je n'assumais -et n'assume certainement toujours pas - d'être incapable de me sortir de la merde toute seule.

Après tout, j'étais seule responsable du fait d'être à la rue avant même d'être majeure. Personne ne m'avait forcée à partir de chez mes parents -à part le fait de me faire tabasser au quotidien, peut-être. Alors pourquoi est-ce que cela aurait dû être à quelqu'un d'autre de m'apporter une solution? Je sais, c'est peut-être le raisonnement le plus idiot qu'il vous aura été donné de voir aujourd'hui. Mais c'est qui je suis. Quelqu'un qui veut toujours être là pour les autres, mais qui n'arrive pas à accepter que les gens soient là pour elle. Parce que ça signifie être faible. A mes yeux en tout cas. Si je n'ai pas essayé tous les moyens possibles et imaginables pour m'en sortir seule, alors c'est que je suis trop faible. Que je ne mérite même pas l'aide que quelqu'un d'autre pourrait m'apporter, en vrai. Une tête de mule, tout à fait.  

J'aurais voulu dire tout ça à Kara. Mais rien qu'en voyant son regard, à entendre le son de sa voix, je savais que ce n'était pas le moment. Qu'elle avait besoin de digérer tout ce que je venais de lui balancer comme si ce n'était rien. Comme si je venais simplement de lui dire que j'avais fait les courses et acheté du lait de soja au lieu du lait d'amande sans la prévenir. Alors à la manière d'un enfant que l'on viendrait d'engueuler, je me suis contentée de baisser les yeux. Comme un chiot qui rentrerait la queue et baisserait les oreilles parce qu'il s'est pris un savon après avoir uriné sur le tapis du salon. Je sais que je ne dois pas faire l'erreur de prononcer le moindre mot. Alors, gardant les yeux baissés, je me contente de hocher la tête pour lui montrer que j'ai compris. Il ne lui faut pas plus longtemps pour tourner les talons et s'en aller presque aussi vite qu'elle était arrivée tout à l'heure.

Et en cet instant précis, je me sens profondément seule. J'ai l'intime conviction qu'elle ne reviendra peut-être pas. Qu'à force de vouloir toujours me débrouiller seule, j'ai fini par blesser assez mon entourage pour réellement me retrouver sans personne. Je n'ai pas de famille. Pas vraiment d'amis. Et je viens peut-être de perdre celle que je considère depuis toujours comme ma meilleure amie, ma soeur. « Bravo Charlotte... Franchement, encore un coup de maître... » que j'lâche à voix haute même s'il n'y a que moi pour l'entendre. C'est sûrement uniquement pour briser le silence pesant qui règne à présent dans mon appartement. Moi qui voulais me débrouiller seule... Maintenant, je ne pourrai plus faire autrement même si je le voulais. Encore une fois, bravo.

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