Invivable ! Voilà ce qu’elle était actuellement. Quelque temps était passé depuis cette drôle de soirée à la maison Magnus. La jeune italienne était invivable et complètement chamboulée suite aux événements.
Luna se trouvait actuellement avec le bras dans le plâtre, son corps était en grande partie couvert de contusions à des stades de guérison plus ou moins avancées, son bras non plâtré était brûlé à différents degré, cela allait du premier au troisième.
Elle avait besoin d’aide pour à peu près tout… Se laver, se coiffer, s’habiller. De ce fait, elle avait dû dire « adieu » à toute forme d’intimité. Heureusement, elle pouvait compter sur Elédan, le compagnon de Rigel, qui était infirmier et qui pouvait lui prodiguer les soins dont elle avait besoin. Ce qui ne l’empêchait pas de détester la situation et de bien le faire savoir, après tout elle ne pouvait plus danser, jouer du violon ni même travailler au bar.

Elle se retrouvait assise sur le tabouret devant la commode de sa chambre, Elédan était en train de la coiffer. Depuis les événements d’Halloween, Luna avait effectué quelques changements sur sa personne ou plus précisément la coloration de ses cheveux. Ils arboraient actuellement une douce couleur rose. Elédan les lui attacha en une queue-de-cheval haute, il lui passa ensuite un collier en argent et en forme d’arc avec une flèche. Il l’aida ensuite à passer une robe de couleur bleue, celle-ci était simple, elle s’attachait dans le cou laissant son dos nu, elle était plus longue à l’arrière et l’avant lui arrivait au niveau des genoux. Son aide à domicile décida alors qu’elle avait besoin de se maquiller, elle se retrouva donc avec un léger trait d’eyeliner et de fard à paupières bleu.
-Tu as fini ? C’est bon ?
-Non ! Laisse-moi profiter… Pour une fois, que je peux m’occuper d’une jolie fille avec l’accord de mon mec !

Luna se laissa faire, bien qu’elle commençait à en avoir un peu marre. Ils avaient décidé de faire une soirée «amoureux » enfin, ils, surtout Rigel et Elédan. La demoiselle n’avait pas réellement eu le cœur à les en empêcher. Sa torture prit fin lorsque le brun l’aida à enfiler des chaussures à talon qui se lassaient jusqu’aux genoux.

-Heureusement que ce n’est pas la jambe qui a pris.
-Arrête Miss Teigne ! Ça ne te va pas au teint.

Elle ne répondit pas, elle se leva avant de prendre son écharpe qui lui permettait de garder son bras en place. Son ami l’aida à le mettre en place avant de l’accompagner au bar. Elle ne le disait pas ouvertement, mais elle adorait Elédan. Ce dernier cumulait deux travails, il était infirmier et, quand il le pouvait, il venait prêter main forte à l’Inferno. Quoi que c’était quasi-quotidien depuis l’accident de la demoiselle.

Luna se servit un verre d’eau, elle commença à le boire avant de le recracher sur le coup de la surprise. Devant elle, se trouvait, Rigel dans une tenue des plus ridicules : il portait en tout et pour tout, une couche, une paire d’ailes et une auréole.

-C’est quoi ça ? Fit-elle.
-Ceci ma puce, c’est ta revanche vis-à-vis du magnifique affront que t’a fait cet individu.
-Ah. J’adore !

La demoiselle bue son verre avant d’aller ouvrit la porte pour laisser entrer les premiers clients. Elle les salua, puis partit se poster derrière le bar.

Quelque temps plus tard, Luna soupira de dépit, la soirée promettait d’être longue. Tout d’abord, elle était reléguée aux commandes et aux encaissements, ensuite elle était interdite d’alcool à cause de ses antalgiques et pour finir, elle était en manque d’un sexy Russe.
En effet, ils ne s’étaient pas revus depuis la soirée mouvementée qui, par ailleurs, s’était terminée de la plus douce des façons… Anton l’avait embrassé pour la première fois. En effet, ils ne s’étaient pas revus depuis la soirée mouvementée qui, par ailleurs, s’était terminée de la plus douce des façons… Le seul point noir dans cette affaire, c’est que cela avait été la première et la dernière fois. Anton n’avait pas re pointé le bout de son nez, soit il n’avait envie de revenir et les baisers qu’ils avaient échangés ne signifiaient rien. Soit, il avait été débordé, ce qui était tout à fait plausible vu les récents événements.
Elle venait de terminer de mettre à jour ses livres de comptes, c’était peut-être la seule chose positive ce son incapacité à tenir le bar : elle avait plus de temps pour la paperasse.
Elle soupira de nouveau avant de se lever pour aller aider les deux serveurs, elle ramassa l’argent laissé sur une ou deux tables par des clients et pris une commande. Elle retournait au bar, tout en faisant dos à la porte d’entrée, lorsqu’en passant à côté d’une table, elle sentit une main lui claquer les fesses. Elle s’arrêta sous le choc, on avait flirté avec elle, fait des proposition et tenu des propos indécents, mais jamais, jamais on ne l’avait touché de la sorte.

- Я начинаю уставать от этих отвратительных свиней, которые начинают роиться в моем заведении! Это должно успокоиться, прежде чем я совершу убийство! (Je commence à en avoir marre de ces porcs abjects qui commencent à pulluler dans mon établissement ! Va falloir que cela se calme avant que je ne commette un meurtre !)

Elle s’apprêta à dire au porc sa façon de penser lorsqu’elle entendit un bruit sourd qui la fit se retourner.

Luna se retourna brusquement pour voir l’homme qu'elle n’attendait plus et qu'elle aimait plaquer le malotru sur la table. Elle entendit vaguement la victime de son homme lui demander « pardon », tout comme elle s’entendait vaguement répondre « dehors ». Tout son être était focaliser sur une seule et unique personne : Anton Ivanov. L’Italienne pourra passer pour une amoureuse transit, elle s'en fichait comme une guigne, après tout c'est ce qu'elle était, complètement et irrémédiablement amoureuse du Russe qui venait de mettre à la porte et à sa place un connard qui avait osé poser sa main sur quelque chose qui ne lui appartenait pas.  

La demoiselle aperçue du coin de l’œil Rigel préparer une bouteille de vodka et un oignon sur un coin du bar avant qu’Anton ne revienne dans son champ de vision. Elle l’entendit lui demander si c’était Rigel qui avait eu raison d’elle avant que son corps ne prenne le contrôle et ne se jette sur l’homme pour l’embrasser passionnément sur les lèvres. Elle ne sut pas comment, mais elle trouva le moyen de lui éviter la collision avec son plâtre.  

Elle se remit doucement sur ses pieds et rougie face aux applaudissements de Rigel. Elle s’éloigna lentement d’Anton pour le précéder jusqu’à son verre. Là, elle s’installa sur le tabouret qu’elle occupait précédemment.  

-Merci pour l’intervention. Et non ce n’est pas Rigel qui m’a fait des misères.  

Elle le regarda surprise… Était-il au courant des noms des invités, ou plutôt victimes, de la Famille Royale à cette soirée d’halloween ?  

-Je ne pense pas me tromper en disant que tu as dû être bien occupé depuis la soirée d’halloween… Mais as-tu eu accès à la liste des invités ?  

La jeune femme eut un long et désagréable frisson en se remémorant la soirée. Toutes les nuits, elle se retrouvait dans ce manoir, dans cette grotte, face à ses monstres. Elle ferma brièvement les yeux et avala difficilement sa saliver.  

-Je faisais partie des invités. J’étais au manoir Magnus ce soir-là.

Elle prit alors un shooter vide qu’elle remplit de vodka et qu’elle avala cul-sec. Peu importe, si elle était sous médicament ou non, peu importe si cela ne faisait pas bon ménage, elle en avait besoin.  

Ce n’est qu’en le retrouvant qu’elle se rendit compte à quel point il lui avait manqué ces dernières semaines et à quel point elle tenait à lui.  

Elle se sentait tellement perdue depuis la soirée, elle avait perdu tous ses repères. Elle n’avait pas eu l’occasion de parler avec ses partenaires d’infortune, elle n’avait même pas dit le véritable déroulement de la soirée à ses deux amis. Elle se doutait que jamais on ne la prendrait au sérieux.  

Devait-elle en parler avec Anton ? Allait-il la croire ?  

Elle n’avait aucune réponse à ces deux questions. Elle sentit cette vague d’incertitude remonter en elle, elle se servit un autre verre et ravala ses larmes en même temps qu’elle avalait le verre. Au diable Elédan et ses consignes… Elle n’allait absolument pas bien aujourd’hui et avait besoin d’alcool à défaut de chaleur corporelle.  

-Je suppose que tu ne dois plus avoir beaucoup de temps libre depuis cette soirée. Fit-elle en se concentrant sur son amour.  

C’était plus une évidence qu’une simple question, mais c’est tout ce qu’elle pouvait dire pour le moment, elle ne savait pas réellement ce qu’il savait de cette soirée et elle avait encore du mal à en parler aux autres.  

Elle regarda l’ensemble de la salle, celle-ci était calme. Pas d’agitation à l’horizon, l’intervention d’Anton avait semble-t-il calmé les éventuels fauteurs de troubles.

La douce sensation des lèvres de son beau russe sur les siennes, son corps ferme et musclé contre le sien ainsi que ses bras se refermant dans son dos, autant de petites choses qui donnaient à la jeune femme, l’impression de toucher du doigt le bonheur. C’était une sensation grisante et satisfaisante, elle se sentait vivante, ce qu’elle avait du mal à ressentir depuis cette affreuse soirée d’Halloween.  

Elle rougit de son audace, lorsqu’il la relâcha, elle entendit Rigel applaudir le baiser qu’ils venaient d’échanger, elle vit également le regard noir d’Anton à l’encontre du Cupidon. Cette relation naissante, pourrait-elle être sérieuse ? Elle l’espérait du fond du cœur. Luna avait peur que le beau Russe ne la rejette, elle voulait vraiment approfondir leur relation, elle souhaitait ardemment pouvoir partager un peu de la vie de cet homme. Les rêves qui peuplaient ses nuits actuellement n’étaient pas pour l’aider d’ailleurs, outre ceux qui la replongeaient dans cette affreuse soirée, il y avait ceux qui la propulsaient sur un lit, au milieu de draps et prise dans une danse des plus sensuelle avec le dieu Grec-Russe qui se trouvait actuellement à ses côtés.  

Elle lui révéla que « non » ce n’était pas une vengeance de Rigel, mais bel et bien les séquelles de la soirée Magnus. Elle avait encore du mal à faire la différence entre la vérité et le rêve. La soirée lui avait parue tellement folle, elle avait failli y perdre la vie plus d’une fois, l’apparition et la disparition de pouvoirs inconnus avaient également ébranlé ses croyances. Oui elle croyait plus ou moins aux émergés, après tout elle les aidaient régulièrement en les abritant le temps qu’ils trouvent une solution, mais de là à ressentir les effets de la possession d’un pouvoir… Il y avait un monde.  

Luna reporta son attention sur Anton quand ce dernier lui dévoila qu’il n’était pas en charge de la liste des invités, mais sur d’autres éléments de la soirée. Elle avait vaguement deviné ce fait, elle espérait que s’il s’était occupé de la liste, il aurait débarqué au bar plus tôt que cela et prendre de ses nouvelles … Qui sait ?  

-Je m’en doutais un peu… Nous serions-nous revu plus tôt si tu avais été en charge de la liste ?  

Elle ne souhaitait pas particulièrement être une source d’inquiétude pour les autres, mais le peu d’ego qu’elle possédait serait un peu flatté de savoir qu’il s’inquiéterait pour elle.  

La rousse n’était pas réellement dans son assiette en cette soirée, elle avait l’impression de perdre son gagne pain en voyant Rigel et Eledan gérer sans elle, ne pas avoir pu remettre le malotru à sa place, plutôt, n’avait fait que renforcer ce sentiment, elle détestait être ainsi, elle se sentait tellement inutile et fragile. Elle frissonna au contact de la main d’Anton sur la sienne, elle n’avait pas eut de contact de ce genre depuis un moment, certes, il y avait Rigel et Elédan, mais leur contact étaient plus fraternel qu’autre chose. Là, elle ressentait de la bienveillance, de l’empathie et peut-être une pointe d’un quelque chose qu’elle n’arrivait pas à identifier. Il lui dit de se détendre, que tout allait bien.  

Non cela n’allait pas bien, elle n’avait revu quasiment personne de ceux qui étaient présents durant la soirée à part Korra. Elle ne savait pas à qui parler de la soirée et si elle devait en parler, elle avait vu les informations et la version officielle de ce qui s’était passé, mais ce n’était absolument pas la vérité. La famille Royale avait noyé le poisson, et en beauté. Elle n’était pas une grande fervente de politique, mais en attendant ses nuits étaient peuplées de cauchemars et elle sursautait au moindre bruit, celui d’un goutte-à-goutte, lui était devenu insupportable.  

-Tu serais un client lambda, je te dirais que je vais bien. Seulement ce n’est pas le cas. Si les blessures physiques ont à peu près disparu, la tête n’est pas encore guérie. Pour ce qui est d’en parler… C’est un peu plus compliqué. Là maintenant toute suite tout ce que je dirai sera incohérent. Je n’arrive pas moi-même à faire la part du vrai et du faux.  

Elle ferma les yeux, elle savoura la douce sensation du pouce d’Anton sur sa peau. Le contact de ce dernier était un vrai baume au cœur pour la jeune femme, elle était tellement perdue que ce simple geste lui offrait un point d’ancrage.  

Elle regarda la salle, l’effervescence de la soirée semblait s’être un peu calmé, elle pourrait donc proposer d’aller discuter ailleurs.  

-Après, je peux tenter de te raconter ce dont je me rappelle. Je te propose de passer dans un lieu un peu moins fréquenté et moins bruyant.

Elle se leva, brisant à regret le contact de leur main, pris la bouteille de vodka avant de lui faire signe de la suivre. Elle le guida alors vers l’entrée de son appartement, c’était le second de ses clients à passer la porte de son logement. Ils furent accueillis par les deux boules de poils norvégiennes qui se mirent à se frotter contre les jambes de leur propriétaire.  

-Fais comme chez-toi.  

Luna contourna le bar de sa cuisine, elle récupérera des verres et un oignon avant de rejoindre son invité.

L’entendre dire qu’il serait venu plus tôt s’il avait eu vent de ce qui lui était arrivé, confirma à la jeune femme que le Russe tenait à elle et qu’elle ne s’était pas méprise sur la nature de leur relation. Elle lui sourit lorsqu’il lui parla de lui donner son numéro afin qu’elle puisse le joindre en cas de problème. En effet, ils n’avaient même pas de moyen de se joindre hors de leur rencontre au bar, la conversation devant personnelle, elle décida de prendre la direction de son appartement, après tout Rigel et Elédan se débrouillaient très bien sans elle, elle était inutile ici ce soir.

Avoir l’homme qu’elle aimait chez elle pour la première fois alors qu’elle ne se sentait pas en sécurité et sûre d’elle, ce n'était absolument pas dans ce contexte qu’elle l’imaginait. Luna était à la fois heureuse de voir Anton dans son salon, mais elle était aussi effrayée, elle savait que si elle lui racontait ce qu’elle avait vécue, il la prendrait pour une folle. Elle l’entendit dire qu’il n’y avait qu’une version et que seul ce qu’elle avait vu était la bonne. La barmaid eut un sourire désabusé, s’il savait que sa version n’était pas celle qu’il croyait. Elle s’appuya sur le comptoir de sa cuisine.

-Tu sais que ma version ne concorde pas réellement avec la version officielle ?

Elle servit les deux verres avant de s’enfiler le sien d’une traite, elle avait besoin de cela pour prendre une dose de courage. Elle savait que ce qu’elle allait faire était risqué, soit il la croyait, soit il la prenait pour une folle, la quittait ou pire la faisait enfermer dans les cellules de la garde Rouge. Seulement, elle avait besoin de lui dire la vérité, de vider son sac et de ne rien lui cacher. L’Italienne considérait qu’ils étaient suffisamment proches l’un de l’autre pour qu’elle puisse parler de sa version. Luna avait déjà vu le psychologue de l’hôpital, ordre de son infirmier personnel, elle avait détesté aller voir le professionnel, elle avait l’impression de passer réellement pour une folle alors qu’elle lui parlait.

Elle prit une grande inspiration, elle regarda Anton dans les yeux, se perdant légèrement dans le bleu azur de ceux du Russe. Elle se mit alors à lui raconter l’avant-soirée, l’arrivée de l’invitation, son scepticisme quant au fait d’y aller ou non, l’insistance de Rigel pour qu’elle y aille, après tout, ce n’est pas tous les jours ni tout le monde qui reçoit une invitation à aller à une fête de la famille royale. Elle parla de la séance de préparation qui avait découlé de sa décision d’y aller, de l’arrivée de la voiture qui devait la conduire à la résidence privée de la famille royale, du trajet fait en silence, de l’arrivée au milieu des autres convives. Elle évoqua le bruit assourdissant de glissement qui avait précédé l’ouverture de la porte, elle évoqua l’aspect lugubre de la demeure, mais ce n’était qu’un détail, le lieu se prêtait sans problème au thème de la soirée. Vint ensuite l’apparition de la princesse, de son invitation à la suivre, de cet escalier si interminable que cela ne pouvait être naturel ou normal. La jeune femme raconta ensuite le couloir où ils débouchèrent, cette impression de perdre la notion des distances, elle évoqua leur entrée à son groupe et elle dans la pièce qu’elles avaient choisi ou qu’on leur avait imposé, elle ne saurait dire ce qui était le plus vrai.

Là viens, la partie la plus compliquée pour elle, Luna parla du monstre qui se dévoila, cette horreur de la nature, cet hybride surnaturel et impossible à obtenir même avec la science la plus poussée. Elle parla de son bain forcé dans la bave du monstre, de leur combat contre ce dernier afin de survivre, elle évoqua malgré tout le fait qu’elle avait eu l’impression d’avoir été doté de pouvoir, elle ainsi que ses comparses. La rousse parla de l’effondrement de la paroi de la grotte dans laquelle elles étaient enfermées avec la créature, de leur arrivée dans une nouvelle grotte, de l’agrandissement de leur groupe et de la fusion des deux créatures : la leur et celle du second groupe, de leur nouveau combat avant que tout change de nouveau.

La jeune femme parla de la chute interminable qui suivit le changement, ou bien était-ce une envolée ? Elle décrit le monstre qui leur était apparu ensuite : un mixte de plusieurs créatures, celles qu’ils avaient affronté avant et que les autres groupes avaient dû affronter. Elle parla de leur combat qui s’était soldé par un échec, de l’avertissement de la princesse et pour finir du feu qui avait entraîné la destruction de la bâtisse.

-Voilà. Tu connais ma version des faits. Alors je sais que le Shield est doué, mais là, j’ai des doutes. J’y étais j’ai tout vu, à moins qu’ils nous aient tous manipulé l’esprit en une séance d’hypnose collective, j’ai du mal à croire que ce que j’ai vu est faux. J’ai touché le « Crapieuvre », il était bien réel, tout comme la sensation de se noyer dans sa bave.

Elle baissa la tête pour ne plus croiser le regard d’Anton, elle ne voulait pas le voir la prendre pour une folle. Elle ne se rendit compte qu’elle pleurait que lorsqu’une larme tomba sur sa main posée sur le comptoir. Elle était totalement et définitivement perdue, elle était persuadée qu’elle allait perdre l’homme en face d’elle.