Sourire. Ce soir, j'ai l'intention de passer une bonne soirée. Depuis que je suis de retour à Genosha, je n'ai pas eu vraiment l'occasion de me reposer et je dois avouer que j'en ai besoin. Un peu. Besoin de me vider la tête après me l'avoir prise pendant plusieurs mois d'affilés. Besoin de penser à autre chose qu'à ce message anonyme envoyé. Besoin de penser à autre chose qu'à cette guerre déclarée. Soupir. Oui, besoin de me détendre même si une part de moi reste inquiet, concentré, focalisé sur cette mission où je ne peux plus reculer. Mes pas me mènent vers ce nouvel établissement que certains collègues m'ont parler. Je suis venu seul, sans personne pour m'accompagner. Peut-être parce que j'ai besoin - oui - de retrouver un semblant de sociabilité, loin de la garde, loin de mon travail acharné, pour faire de nouvelle rencontre qui n'implique pas les émergés. Qui n'implique pas ce que je suis venu achever, poursuivre. Qui n'implique rien en vérité - sinon une simple soirée normale, banale où je peux m'amuser.

Une main dans ma poche, l'autre pendant le long de mon corps svelte, je remercie le videur qui me laisse entrer. Regard alentour. La musique bat déjà son plein. Les sourires sont accrochés sur les visage étiré. Cela me fait un peu bizarre. De me retrouver dans ce genre de lieu. J'ai l'impression d'en être décalé. J'ai l'impression aussi de ne pas vraiment avoir ma place mais je me redresse. Je compte bien - oui - y remédier parce que j'en ai besoin. Je le sens, je dois me forcer. Doucement, lentement, ma main agrippe mon téléphone portable et je tape un message, un rapide message vers mon frère de cœur aujourd'hui alité.
"Hey Val. J'espère que tu vas bien. Je viens te voir demain. Repose toi bien d'ici là."

Une réponse attendue quelques minutes après. Sourire étiré. Une chose est sûr, je ne regrette pas mon choix. Ce choix de revenir même si j'ai perdu beaucoup depuis que j'ai pris quelques décisions inattendue et pas toujours apprécié. Enfin. Soupir. Grande inspiration. Je me suis promis de ne pas y penser et voilà que les heures s'écoulent sans que je ne les vois vraiment durer.

Je bois quelques verres. Je me force même à parler avec un groupe d'ami rencontré. Je fais ce que toute personne de mon âge devrait faire : s'amuser. Sans pour autant perdre pied et me retrouver mal le lendemain, à ne pas m'en rappeler. Je fais quelques efforts. Difficile à croire lorsqu'on se rappelle des autres années passées, écoulées où j'étais plutôt un loup solitaire, préférant la solitude d'une soirée tranquillisée. Au bout d'un moment, je me dirige vers le bar dressé et je commande d'autres verres, jetant un rapide coup d’œil aux alentours sans arrières pensées.

Sourcils plissés. Je ne m'attend pas vraiment à voir le barman jeter lui aussi des coups d’œil furtif avant de prendre dans sa poche, quelque chose dont je suis trop loin pour distinguer. Je ne m'attend pas vraiment à ce qu'il verse cette chose dans un verre. Un verre destiné à une jeune femme qui ne semble pas faire attention et qui continue de rire en observant ses amies assises plus loin, un peu éméchées. Mon cœur bat à un rythme un peu moins régulier. Mon sourire disparaît. J'ai comme une mauvaise impression installée et je suis des yeux cette jeune femme. Je repose mon regard vers le serveur tendu et crispé. Cette fois, je remarque que son attention est dirigé ailleurs et je suis son regard. Je réalise qu'il observe un groupe d'homme tout aussi impliqué. Silence. Ma mâchoire se serre et j'en oublie ma commande alors que mes pas me mènent d'emblée vers ce groupe d'homme qui m'ont l'air plutôt suspect, pour se rapprocher dangereusement de la table, là où ces jeunes femmes ne semblent rien remarquer.
- Hey ! Je peux savoir ce que vous faites?

Tensions installées. L'un d'entre eux s'immobilise et fronce les sourcils, me lançant à la volée :
"De quoi connard? Mêles-toi de tes affaires et va voir ailleurs si j'y suis. D'où tu te permets de nous parler déjà? On se connait?"

- Non mais en revanche, je me permet de reposer la question. Qu'est-ce que vous faites?

Je sais déjà ce qu'ils font. J'en ai qu'une vague idée. Je n'ai pas de preuve précise mais je ne sais pas. Je le sens. J'ai cette maudite impression qui me serre les entrailles comme jamais. La musique continue de jouer. Les rires sont encore teintés. Mais je les entend presque plus, focalisé sur cet homme - sur ce mec - qui se rapproche de moi, invitant ses amis à m'encercler.
"Casses-toi. C'est tout ce que j'ai à dire. Tu n'aimerais pas que j'amoche ta jolie gueule non?"

- Comme tu n'aimerais pas que j'amoche la tienne. Il me semble que je suis encore dans mon droit de faire ce que je veux ici. Et ce que je veux à cet instant précis, c'est que tu me réponde.

Je sais que je suis dans de mauvais drap. Là, tout seul, encerclé, bientôt au milieu avec ce groupe d'homme amassé. Un silence emplit la pièce. La table juste à côté nous regarde l'air surpris et inquiet. J'aurai pu fermer les yeux et m'excuser. J'aurai pu ignorer ce qui s'apprête à se passer mais je ne peux pas. Je ne veux pas. Je me contente de mettre une main dans ma poche, quitte à me faire tabasser pour qu'ils n'approchent pas ce groupe de femme, sur qui le danger rôde, à n'en point douter.

Ⓒslythbitch.

Soirée entre filles, voilà le mot d’ordre qui avait été donner, pour l’anniversaire de leur amie. Une soirée tranquille dans un bar à boire quelques verres, rire, échanger des anecdotes, soirée bien banale aux yeux de tout le monde. Pourtant, une année, cela se fête, dans les meilleures conditions, entouré de personnes qui font partie de cette seconde famille que chaque personne avait trouver. Alors en ce jour, Kate s’était habille en circonstance, pas trop chic, pas trop décontracter, trouvant le juste-milieu dans sa tenue et son maquillage.

Elle s’était donc rendu à ce lieu de rendez-vous devant un bar qu’elle ne connaissait pas, arrivant avec un grand sourire voyant ses amies, les prenant dans une étreint montrant bien toute l’affection qu’elle éprouvait pour elles. Elle souhaitait un bon anniversaire à la reine du jour, se moquait d’elle sur cette année qui se rajoutait, quelques rires, une réponse face à cette pique lancer. La soirée commençait tout en douceur, alors que les premiers verres et les premières commandes arrivaient petit à petit lançant enfin cette soirée. Les bières défilaient, les rires se faisaient entendre dans tout le bar, alors que les questions plus indiscrètes pointèrent le bout de leur nez. Moment privilégié, dont l’avocate profitait pour se changer les idées et sortir ses pensées de ses affaires et dossiers qui trônaient sur son bureau. Moment de simplicité et d’amusement, qu’elle aimait temps même si cela, parfois, l’amenait dans des situations peu confortables par la suite.

Mais pour l’heure la voilà sur la piste de danse, entrainant avec elle plusieurs de ses amies se dandinant déjà au rythme de la musique ou du moins essayait pour certaine d’entre elles de suivre le rythme. Quelques paroles échangées, quelques verres descendus, Kate s’excuse et partait trouver les toilettes restant là le temps qu’elle ait finis, pour revenir auprès du petit groupe qui continuait à danser. Quelques rires, et la voilà qui retournait à sa table. Il manquait une personne la reine de cette journée, qui avait vieilli d’une année de plus. « Où Julia ? » Dans un rire, on lui montrait le comptoir du bar, et alors qu’elle tournait la tête l’avocat plissait des yeux voyant son ami lui faire signe et revenir vers elle un verre à la main. Elle la rejoignait, entendit ces quelques paroles qui prononcer, attirant son attention sur cet homme qui faisait fasse à un groupe.

Elle pouvait sentir la tension, elle regarde du coin de l’œil, suivait son amie à leur table. La conversation continue sur la plaisanterie. Les minutes défilaient, alors que petit à petit, la reine du jour se sentait de plus en plus mal, semblant de plus en plus confuse, ayant ces sensations de nausée. Elle la voyait somnoler, les autres s’inquiétant pour leur amie. Julia voulait prendre l’air, essayait de marcher vers cette sortie alors qu’elle titubais prise par un vertige. « Qui t’as donné ce verre ? » Julia articulait difficilement, indiquant le bar. « Sortez là d’ici. » Kate se ruait vers le bar, gueulant sur le barman, demandant à haute voix ce qu’il avait mis dans le verre de son ami « Qu’est-ce que t’as mis ! » Car elle en est sûre, ce verre bière ne contenait pas seulement de la bière.

Il lui répondait qu’il n’avait rien mis de plus, qu’il n’était pas responsable si l’amie de Kate ne savait pas tenir l’alcool. « Mon cul ouais ! » Et voilà qu’une personne de son groupe arrivait, lui disant que leur amie se sentait de plus en plus mal « Appelle la police et rester avec elle.» Elle remarquait le regarde que le barman envoyait nerveusement vers le groupe qui entourait l’autre homme qu’elle avait vu un peu plus tôt et sans se poser de question Kate se dirigeait vers le groupe, poussant un des mecs avec force « Ptit con, qu’est-ce que vous lui avez mis dans son verre! » Les paroles commençaient en instant à s’échauffer, alors qu’un autre du groupe venait la pousser à son tour « On a rien fait à ta copine. Alors dégage. »

Ⓒslytbitch.

Oui, je sais que je n’aurai pas dû m’en mêler. Du moins, sans preuve. Par sur une mauvaise impression et un geste que j’aurai estimé suspect. Mais je ne peux tout de même pas m’en empêcher. Je ne peux fermer les yeux sur cet acte horrifié. J’ai encore des principes et même si beaucoup de mes proches pensent que j’ai changé, le fait est que non - ça - je ne peux pas le tolérer. C’est pourquoi je me retrouve à confronter ce groupe, ces hommes, m’en contrefichant bien qu’ils s’énervent et font comme si de rien n’était. Je souhaite la vérité. Je souhaite la justice et si je dois passer par la violence, je le ferai, sans l’ombre d’une culpabilité. Alors oui. Là dessus, j’ai peut-être changé. Ma main s’enfouit dans l’une de mes poches et j’arbore un air calme, quoique fort déterminé à connaître les faits et les arrêter.
“Va te faire enculer et retourne d’où tu viens. J’ai pas à te répondre et je ne vois pas de quoi tu parle. Allez vire et fout nous la paix.”

L’atmosphère autour de nous tend à changer. L’autre reste flanqué sur ses positions et ne semble absolument pas ouvert à une quelconque conversation. Cela m’aurait étonné. Un ricanement s’échappe d’entre mes lèvres et je secoue la tête. Je sens que ses amis - autour - se resserre. Je pousse un soupir en constatant qu’ils fonctionnent en meute à défaut de se débrouiller seul. Je m’apprête encore une fois à répondre quand soudain, des éclats de voix me font sourciller. Une femme se rue vers le barman, lui demandant d’emblée ce qu’il avait mit dans le verre de la victime qui tend à se sentir mal et vaciller. Cela devait être l’une de ses amies. Je comprend parfaitement sa colère et je me recule légèrement lorsque cette dernière se rue sur le suspect, le poussant avec force pour le forcer à parler. Je me tend néanmoins quand elle se fait bousculer à son tour, me forçant à réagir et à me mettre à ses côtés pour repousser violemment l’un de ses assaillants qui s’apprêtent même à la frapper.
- Recule ou c’est moi qui va finir par t’en mettre une et par sûr que tu puisse te relever.

L’autre dément - une fois de plus - mais elle comme moi avons toute les raisons de penser qu’il est loin d’être innocent dans cette affaire. Qu’il a quelque chose à se reprocher. Comme le barman qui me semble tout à coup mal à l’aise. Qui riposte même quand quelqu’un sort son téléphone portable pour appeler la police comme la femme l’avait ordonné :
“Oh on se calme. Pas la peine d’en arriver là.”

- Pas la peine? Vraiment?

A nous maintenant de le forcer à parler. Surtout que la victime désignée titube, se sent de plus en plus mal et se retrouve forcée à s’accrocher à l’une de ses amies pour ne pas tomber et sombrer dans un sommeil sans rêve. Un sommeil qui la rend assez vulnérable pour se faire abuser. Alors oui, mes sourcils se froncent. Ma voix s’élève. La musique continue à jouer mais la fête s’arrête. Les clients autour restent comme figé. Personne ne semble vouloir bouger à part le groupe d’amie qui s’inquiète de plus en plus pour la victime qui n’est même plus en état actuel de protester ni de parler. Qui n’a même plus assez de force pour sortir d’ici. J’entend même l’une d’entre elles crier d’une voix apeurée alors qu’elle a de plus en plus de mal à la porter jusqu’à la sortie désignée :
“Kate, qu’est-ce qu’on fait? Elle…. Elle va vraiment pas bien là. Il nous faut vite une ambulance mais on n’arrive pas à les joindre.”

Je sens que le temps que la police arrive, ces connards s’en sortiront indemne et ça, je ne peux pas le laisser passer. Je sais que la femme à mes côtés aussi. Oui. A nous de le forcer à avouer et mes mains agrippent avec force la chemise du suspect, brisant ainsi mon immobilité.
- Elle t’a posée aussi une question non? Elle partira pas d’ici et moi non plus. Parle. Tu veux vraiment qu’on te force à avouer? Car crois-moi, on le fera même si on doit y passer la nuit. Alors pour la dernière fois, qu'est-ce que tu as mis dans ce foutu verre? Répond. Ai au moins le cran de le lui dire en face même si tu n’en as aucun visiblement.

Ⓒslythbitch.