Three black crows are sitting in a tree, looking down on mankind, loving how it feels to be so free

Dans le genre idée à la con, il n’aurait pas pu faire pire... Aller à l’état-civil, se planquer, attendre la nuit pour pouvoir consulter les archives en toute tranquillité. En sois c’était une bonne idée, si le vigile ne lui était pas tombé dessus alors qu’il venait de mettre la main sur des documents intéressants.  

Il ne cherchait pas les embrouilles pourtant, il voulait juste connaître la vérité sur son existence, il voulait juste savoir ce qui s’était passé ce soir-là, le jour où il s’était retrouvé à l’orphelinat. Il n’arrivait pas à mettre la main sur la raison de ce sentiment de manque qui le suivait depuis aussi loin qu’il s’en souvienne. Ces parents adoptifs avaient pu l’aiguiller un peu, mais ils n’avaient pas beaucoup d’éléments. L’orphelinat avait que peu d’information également du coup, il était allé chercher à la source seulement, il s’était fait rembarrer vigoureusement par la secrétaire. Erik avait alors pris la décision de se faire enfermer dans le bâtiment pour pouvoir mettre la main sur des informations importantes.  

Après une course-poursuite dans les couloirs de la firme, où il avait bien failli semer le lourdaud de vigile, il s’était fait chopper au détour d’un couloir par les forces de l’ordres qui avaient été prévenu par son poursuivant. Il se retrouvait donc menotter, encore une fois, à l’arrière d’une voiture de police, et son emplumé noir de compagnon de galère était enfermé dans une cage posée sur la banquette. Il adorait son oiseau, il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait proche de cet animal, il s’agissait d’un corbeau qu’il avait trouvé petit, Diaval était son corbeau de compagnie. Erik adorait cet oiseau, étrangement, il avait l’impression de le comprendre, de savoir ce qu’il pensait et ce qu’il voulait. Ce n’était pas pareil avec les gens, il avait l’impression de ne pas les comprendre, Erik était plutôt du genre solitaire, il avait du mal avec les relations humaines. C’est pour cela qu’il préférait travailler seul.  

La voiture s’arrêta devant le commissariat central, il n’opposa aucune résistance lorsque l’officier ouvrit la portière, il s’assura que le collègue de ce dernier prenne soin de son oiseau. Il fut installé avec plus ou moins de délicatesse dans la salle d’interrogatoire.  

Commença alors la longue et douloureuse séance de question-réponse, il commençait à saturer, cela faisait presque une heure qu’il répétait la même chose. L’officier qui l’interrogeait se leva soudain, Erik regarda l’homme sortir sans réellement comprendre ce qui se passait. Il posa ses coudes sur la table avant d’enfouir sa tête dans ses mains, il souhaitait vraiment sortir de là.  

La porte s’ouvrit de nouveau, il soupira avant de dire avec une extrême lassitude, mais en restant aussi poli que possible, ce n’était pas le moment de rajouter un outrage aux forces de l’ordre.  

-Je ne sais pas ce que vous voulez que je vous dise de plus.  

Il releva la tête pour voir qu’il ne s’agissait pas du même agent, la personne qui venait de rentrer dans la pièce était beaucoup plus agréable à regarder. Il s’agissait d’une jeune femme d’à peu près son âge, brune, les yeux bleus, assez grande et tout en muscle.

-Toutes mes excuses, je pensais qu’il s’agissait de votre collègue.  

Il regarda la jeune femme, pour la première fois depuis longtemps, il avait envie de ne pas faire de vague, voir même de faire des efforts pour que tout se passe bien.