Battles. Each one I win, still loosing the war | Steve&Natalia.
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
Invité
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Mer 7 Sep - 20:38
Battles. Each one I win, still loosing the war.
Steve & Natalia
Le souffle court, elle se rétractait derrière un baril. Le sang battait à ses tempes, le son régulier, l'intervalle cadencé. L'adrénaline. Elle pulsait, provoquait l'étrange danse malicieuse de ses muscles lorsqu'ils s'éveillaient afin de porter un corps gracile. À travers les balles, tombant lourdement au sol et s'écrasant contre les briques des murs. Le rythme des missions n'était pas encore intégré à son système, c'était comme les sports, il fallait prendre le coup. Et aussi étonnante s'était révélée être l'aimable affinité qu'elle avait avec les armes, le reste n'était pas aussi enchanteur. Les premières minutes avaient été stressantes et l'avaient durement travaillée, les yeux rivés sur l'otage qu'ils devaient garder en vie. Malheureusement, elle n'était pas parfaite. Prétendue prête pour être lancée sur le terrain mais tristement humaine. Or, il était connu que l'erreur appartenait à leur genre et ainsi, ni elle ni Steve n'étaient parvenus à sauver ce qu'ils étaient venus chercher. Elle l'avait observé, le coup fatal, le baiser de la mort. Une balle avait transpercé la boîte crânienne et sans qu'aucun son ne passe la barrière de ses lèvres, le sang s'était répandu en créant une mare écarlate.
L'échec était cuisant, brûlant ses joues à vif où se collaient les quelques mèches s'échappant d'un chignon assez peu serré. Dès l'instant où l'objectif de la mission s'était envolé, Natalia n'avait pas cédé à la panique ou à l'envie d'abandonner. Se battre pour survivre et continuer malgré l'amer goût de la défaite. De l'odeur infecte provenant des veinures carmin qui zébraient le sol de la base et où tombaient les douilles creuses, vidées, inutilisables désormais. C'était l'unique porte de sortie, surtout après le message rapidement soufflé qu'aucun renfort ne leur serait donné. Au même titre qu'une évacuation. Elle ne s'était plus préoccupée de Rogers, sachant pertinemment qu'il se débrouillerait sans qu'aucune aide ne lui soit fournie et préférant de loin éliminer les agents entrant dans son champ de vision plutôt que de baisser sa garde en lui témoignant ne serait-ce qu'une once d'attention. Il était grand, elle faisait ses propres choix. Et ça incluait de tuer l'ennemi jusqu'au dernier pour qu'ils aient une chance de rentrer lorsqu'enfin, le SHIELD se déciderait à leur envoyer de quoi faire une extraction.
C'était toujours fort bien joli dans une organisation comme celle-ci. Un contrat glissait sur une table de verre, les équipes se faisaient, s'équipaient, étaient accompagnées jusqu'à être lâchées. Sauf qu'en plein milieu de nul part, sans véhicule ni vivres, ils étaient dans l'incapacité de bouger. À cette pensée, elle jura calmement en tentant de reprendre le souffle qui lui avait été volé durant la bataille. Accroupie derrière le métal méphitique, elle se décida à se relever pour observer les corps gisants, son pied s'aventurant pour en toucher un avec une abrupte curiosité. Immobile, les contours propres. Terrée dans son silence elle ne broncha pas malgré la réalité qu'elle confrontait ; avant cet enrôlement n'ayant que pour but de prétendre à faire le bien, elle n'était pas une tueuse. Elle était avant tout une danseuse. Néanmoins, pinçant les lèvres, elle se détourna de ses pensées en tentant de trouver la tête blonde qui l'accompagnait. D'un murmure elle l'appela, sans se rendre compte que sa voix ne portait pas avant que l'écho du néant ne lui réponde. Se ravisant, elle prit le temps de contempler les, dorénavant, ruines de ce qu'avait été cet entrepôt. Sa paume gantée se posa sur l'un des caissons alors que ses doigts touchaient le bois qui semblait abriter les quelques armes d'une nouvelle fabrication chaotique. Au moins, tout ce labeur n'aurait pas été accompli dans le vide, ils pourraient rapatrier le matériel entreposé et nettoyer les traces d'expérimentations hasardeuses.
Dans un énième soupir, son glock glissa avec lenteur dans le holster maintenu à sa cuisse gauche tandis qu'elle relevait les yeux vers la silhouette imposante de son compagnon d'infortune. Il était bon et, même si jamais elle ne lui confierait, elle appréciait être envoyée sur le terrain à ses côtés. C'était une dynamique bien huilée qui lui permettait de se focaliser sur ce qui importait plutôt que de se sentir oppressée par la crainte d'assurer les arrières d'une paire inexpérimentée. Refoulant tout intérieurement, elle esquissa un sourire tout en inclinant le visage, le langage corporel ouvert et décompressée, ses cheveux à présent détachés tombant en une cascade de feu sur son épaule. « On est coincé. » C'était une remarque plate, dénuée de tout intérêt dans l'unique but de briser le silence pesant. Casser la bulle pour se sentir humain, interagir, échanger. « Il faut trouver une pièce un minimum plus chaude que celle-ci si on veut tenir la nuit. » Ses yeux basculèrent vers les cadavres, appuyant surtout sur la nécessité de ne pas rester avec des morts.
Son pied foula la poussière qui virevoltait au-dessus du bitûme, épousa le sol froid et couvert de tâches écarlates et vint faucher la jambe de son adversaire. L'homme s'écroula au sol dans un grognement sourd tinté d'une douleur qui ne le satisfaisait pas encore. D'un coup de crosse, Steve le frappa à la tempe d'un coup qu'il avait appris par coeur : le choc serait suffisant pour lui faire perdre connaissance durant de longues heures, peut-être même quelques jours. Suffisant pour le mettre hors d'état de nuire sans attenter à sa vie. Le lieutenant n'appréciait pas les morts inutiles, même s'il s'agissait de leurs opposants. Il ne savait jamais qui les attendait à la maison.
Ses valeurs n'étaient pourtant pas partagées par la majorité de ses collègues et il ne pouvait leur infliger une telle ligne de conduite. Ce n'était pas l'esprit de la maison et, surtout, le lieutenant savait que cela ne ferait qu'amoindrir leurs forces. Chacun d'entre eux possédaient leur propre style de combat. Certains étaient plus agressifs et explosifs, comme Bucky par exemple. D'autres, comme lui, préférait analyser la situation et placer des coups nets à la force contrôlée ; il gardait son objectif en tête mais n'abaisserait pas ses convictions pour autant. D'autres, comme Natasha, semblaient danser plutôt que se battre. Du coin de l'oeil, Steve suivait l'éclat de feu de ses cheveux qui claquaient l'air au rythme de ses pas. Son arrivée était récente et son entrainement avait touché à sa fin peu de temps auparavant ; cette mission faisait parti de ses premières. Il avait lu son dossier, bien sur, mais les quelques phrases griffonnées à la hâte par quelque autre supérieur ne valait rien face à l'observation en temps réel. Elle était belle, et forte. Ses muscles se tendaient sous l'effort et son regard acéré révélait toute sa volonté de réussir, de gagner. C'était aussi la première fois qu'ils combattaient ensemble et, si Steve ne pouvait s'empêcher de garder un oeil sur elle comme il le ferait avec n'importe quel nouvel agent, il savait, au fond de lui, qu'elle n'avait pas besoin de sa protection. Les habitudes et les réflexes viendraient mais, pour l'instant, elle maîtrisait. C'était un spectacle dans lequel il aurait pu se perdre si l'urgence de la situation ne l'avait pas accaparé.
Leur ennemi était en surnombre, bien entraîné et surtout en pleine possession des lieux. Leur mission tournait lentement mais surement au vinaigre. L'otage qu'ils auraient du récupérer fixait le plafond d'un regard vide et porteur de sa propre culpabilité. Mais il n'avait pas le temps de s’apitoyer - le plus important, désormais, c'était de sortir d'ici vivant. Le reste, il s'en occuperait plus tard. Chargeur en main, Steve évalua leurs chances. Ils étaient suffisamment entraînés pour venir à bout des hommes qui tiraient en rafales dans leur direction. Ce qui lui faisait le plus peur, c'était leur survie après ça. L'attente. Ils étaient toujours surchargés d'armes et de munitions mais leur cargo ne comportait jamais de nourriture, de couverture ou de gourde. Entrer, frapper, sauver et repartir. C'était la mission, et ils y avaient failli. En attendant que les renforts se rendent compte de leur silence radio depuis que son mobile avait mal assumé sa chute, ils étaient bloqués ici.
Quelques minutes leur suffirent pour ramener le silence autour d'eux. Le lieutenant laissa calmement sa main retomber le long de son flanc. Un murmure ; il tendit l'oreille. Puis la silhouette décontractée de Natasha refit surface dans son champ de vision. A son tour, il délia ses muscles et lâcha un petit soupir - enfin, il pouvait se le permettre. « On dirait bien, » répondit-il sur le même ton de la conversation. Un rapide coup d'oeil autour d'eux lui apprit qu'une nuit dans cette pièce ne serait pas des plus agréables. Outre la présence des cadavres et des blessés qui jonchaient le sol, l'odeur du sang et de la mort commençait peu à peu à se répandre et il se retint de plisser le nez. Ils auraient presque pu se servir de la chaleur encore présente dans les corps qui les entourait mais Steve se refusait à une telle extrémité. « En effet, je ne tiens pas à passer la nuit ici. Nos communications sont coupées, » fit-il en levant ce qu'il restait de son téléphone dans son poing, « mais le SHIELD ne devrait pas tarder à se rendre compte de notre présence. Espérons qu'ils ne prennent pas trop de temps pour cela. » Tout en parlant, Steve avait rangé son arme et déambulait vers le fond de l'entrepôt, forçant les premières portes pour ouvrir tour à tour une salle emplie de bureau, une pièce vide qui devait autrefois servir de débarra et un petit cagibi légèrement encombré. Désignant la dernière salle, Steve se tourna vers sa collègue. « Y'a un un vieux radiateur dans le coin, ca pourrait nous servir de chauffage d'appoin. Vu la surface de la pièce, la chaleur ne devrait pas trop s'échapper, » proposa-t-il en retirant quelques seaux et balais qui obstruaient le chemin. Lorsque Natasha fut à ses côtés, il s'arrêta un instant et observa la jeune femme d'un oeil critique. Quand il reprit la parole, sa voix c'était fait un peu plus douce, moins militaire. « Au fait... Comment vas-tu ? » demanda-t-il en s'inquiétant pour sa santé physique autant que morale.
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