Une journée de charité

J’observai le gymnase avec attention. De grandes banderoles étaient accrochées aux gradins, mais ce n’était pas des messages de motivations pour les équipes, enfin pas directement. Ce match était caritatif, pour les gosses atteins de cancer. Et j’étais particulièrement heureux de jouer pour ça. C’était sûr que nous n’étions pas des pros, mais c’était toujours bien, ça attirait quand même du monde. C’était notre coach qui avait eut l’idée. Je crois que c’était parce que son neveux était justement atteint de cancer. J’avais déposé des prospectus pour le match à la boutique de la Patronne. Histoire d’attirer le public geek mais je n’étais pas sûr que ça fonctionne. Je n’allais certainement pas me concentrer sur le public, j’avais un match à faire.

J’avais salué mes coéquipiers et nos adversaires du jour, qu’on connaissait quand même bien. Le match ne serait pas facile et tant mieux. Je n’aimais pas les matchs trop faciles. Au moins là on aurait du challenge ! Notre coach nous ordonna de nous étirer et de nous échauffer. Oui, oui Coach. T’inquiète pas, il y a des jolies filles dans le public, on va rouler des mécaniques pour leur faire ensuite cracher de l’argent au bar pour ton neveux. Je fis rouler mes épaules pour les faire craquer sous mon maillot de basket.

Je commençai à m’échauffer tranquillement, tirant sur mes muscles sans forcer pour l’instant tout en discutant avec mes coéquipiers. Il n’y avait personne à part nous et quelques bénévoles pour l’instant. Bientôt les gens arriveraient. Je me demandai un peu s’il y aurait du monde. J’espérais. L’entrée était au don, c’est à dire on payait ce qu’on voulait, mais la buvette était payante et on pouvait faire un don. C’était bien organisé ! Je finis par me redresser et j’attrapais l’un des ballons. Trente minutes avant match, les gens commencèrent à rentrer, du coin de l’œil je vis déjà quelques filles accoudées aux barrières. Je rattachai mes cheveux avant jongler un peu avec le ballon et le lancer à Tony. On se mit tranquillement à faire quelques passes pour se mettre en route. On changea bientôt de partenaires pour passer avec toute l’équipe. Je m’arrêtai un instant pour voir le public. Il y avait du monde ! Ça c’était bien ! Allez on y retourne !