✦ this is my strenght ✦
- Vieillissement ralenti - L’un des seuls avantages que lui confère son sang démoniaque est qu’il vieillit plus lentement que la moyenne. Son espérance de vie est ainsi rallongée. Il n’est pas immortel pour autant, cependant. Comme n’importe quel humain, il peut mourir de vieillesse. Simplement, cela prendra un peu plus de temps avant qu’il ne soit contraint de marcher avec un déambulateur.

- Sorcellerie - Grâce à sa mère, il est doué de dons magiques et peut donc utiliser des sorts et des incantations, à condition de savoir ce qu’il fait et de ne pas prendre la chose à la légère.

- Communication avec les morts - Seth possède, grâce à son ascendance particulière, une connexion avec le monde spirituel. Il peut donc voir et entendre les morts et communiquer avec eux. Ce don naturel lui permet donc d’être une antenne relai pour toutes les âmes perdues du coin, à son grand désarroi.

✦ i have some weaknesses ✦
- Peut être contrôlé si on connait son vrai nom - Les sorciers n’y échappent pas, les démons non plus. Donc un hybride dans son genre ne peut pas y couper. Seth peut être soumis à la volonté de quiconque utilise son vrai nom. C’est pour cela qu’il garde sa vraie identité secrète, pour sa propre sécurité.

- Aussi vulnérable qu’un humain - S’il vieillit plus lentement, Seth peut cependant être blessé et tué comme n’importe quel humain. Il guérit normalement et se prendre un bus sur le coin du nez aura le même effet que pour n’importe qui.

- Empathie - Posséder du sang de démon dans les veines n’est pas sans conséquences et les énergies négatives influencent Seth plus qu’il ne le voudrait. La proximité d’un démon ou de quelque chose d’aussi sympathique suffit à le corrompre et à le faire basculer, s’il ne se protège pas. Il en va de même avec les morts qu’il voit.

✦ Pseudo :  Slythbitch ✦ Age : Je ne répondrais qu’en présence de mon avocat. ✦ Pays : Le pays des gilets jaunes et des grêves ✦ Inventé, Scénario, Marvel : Inventé ✦ Je souhaite être parrainé.e : Non, je crois que ça ira. ✦ J'ai découvert le forum grâce : dites-nous comment vous nous avez découvert ✦ Multicompte : Hm. ✦ Un dernier mot :

Un dernier réglage. Une dernière lumière à ajuster. Seth demeure immobile lorsque la maquilleuse vérifie que tout est en ordre. Plusieurs minutes défilent, au rythme frénétique d’un studio qui s’anime. L’interview doit être brève. Juste le temps de se montrer devant la caméra, faire parler du groupe et balancer un os à ronger à des fans qui guettent la moindre de ses apparitions. Il a un texte à dire, en quelques minutes. Habitué, il l’est. Préparé, également. Car il est le visage de Dead’s Voice et que chacun de ses mots va être analysé et scruté. En face lui, quelqu’un prend place. L’équipe de Seth s’efface, pour qu’il ne reste plus que lui et la journaliste qui lui fait un grand sourire auquel il répond. Même s’il aime cette attention qu’on lui porte, Seth a également hâte que tout ceci se termine. Il doit répéter le texte, parler de l’album et donner l’image de quelqu’un de facile à vivre. Une tâche aisée. Les présentations sont faites, chacun en face de l’autre. On passe au vif du sujet.
- L’album Blinfold que vous avez sorti cette année est différent de d’habitude. Jusqu’ici, Dead’s Voice avait un style assez généraliste pour un groupe de rock. Qu’est-ce qui a changé ?
Seth sort le grand jeu. Un petit sourire en coin, un sourcil à moitié arqué, un petit mouvement de la tête qu’il penche sur le côté. Comme s’il réfléchissait, comme si les questions n’avaient pas été préparées à l’avance. Et comme si cette journaliste ne venait pas de l’insulter en qualifiant son groupe de généraliste.
- J’ai eu vingt-cinq ans.
Une petite plaisanterie qui n’en est pas une. Un sourire qui dissimule la vérité. Il parle comme un millenial désabusé par la société dans laquelle il vit. Elle n’est pas surprise par cette réponse et rit aussi faussement que lui.
- A propos de vos textes… On note un changement de ton. Des thèmes bien plus sombres qu’avant. Là aussi, c’est surprenant. On pourrait presque imaginer que c’est le parcours d’un homme qui a traversé l’enfer.
Tu ne crois pas si bien dire. Seth affiche toujours cet air jovial, rieur et joyeux qu’on veut qu’il montre. On lui a demandé d’arrêter d’être un petit con arrogant et il fait cet effort, juste pour cette fois. Devant les caméras. Il sort les bêtises qu'on lui a demandé de dire pour expliquer le sens de ces chansons. Comme un texte de théâtre qu'il a finit par mémoriser.
- Blindfold parle de ce qu’on traverse quand on se rend compte de sa propre vulnérabilité. Du fait d’être humain, de faire des erreurs, d’être un adulte qui apprend à vivre par lui-même. Pour reprendre vos mots, « traverser l’enfer » est ici métaphorique et un poil dramatique. Mais ça fait son petit effet.
Une déclaration qu’il ponctue d’un clin d’oeil, déclenchant un gloussement en face. Les questions s’enchaînent, de la même manière. On parle des autres membres du groupe, du changement de maison de disque. Il reste une dernière question et alors qu’il formule sa réponse préparée à l’avance, Seth se sent soulagé à l’idée que ça prenne fin. Il est sur le point de retirer son oreillette quand la journaliste l’arrête :
- Une dernière question, Seth. Il y a une rumeur sur Twitter ces derniers temps.
C’est pas dans le script, ça. Un bref regard échangé entre Seth et son manager en coulisse qui semble aussi surpris que lui. Il sent venir ce qui va arriver. Il le sait. C’est justement pour ça que cette interview avait été préparé de A à Z. Qu’ils avaient fait en sorte que ce sujet ne soit pas abordé.
- Non. Si c’est ce que je pense, je ne veux pas en parler.
Il ne la laisse pas commencer. Il ne la laisse même pas formuler sa phrase. Mais à sa réaction, il sait qu’il a visé juste. Il serre les poings, lutte pour conserver son air souriant. Pour afficher le Seth qu’il s’est créé au fil des années.
- Je me suis déjà exprimé sur le sujet et je ne le referais pas.
Il prend sur lui pour rester poli, pour continuer à sourire malgré une voix grinçante. Tout pour maintenir les apparences.
- Bien sûr, je comprends. C’est juste que c’est assez surprenant. Dhalia et vo…
- Bon, j’en ai marre.
Seth se redresse aussi soudainement qu’il a prononcé sa phrase. Il arrache l’oreillette d’un geste vif et quitte l’estrade en fulminant. Poli et cordial, mon cul. Serrant les mâchoires et les poings, il marche le long des couloirs, sans ralentir en entendant la voix de son manager qui le poursuit. Il ne s’arrête que lorsqu’il arrive à la loge qu’on a mis à sa disposition, claquant la porte à en faire trembler le mur. Il ferme les yeux, rejette la tête en arrière et soupire. Il tente de contenir ses tremblements, de revenir à un rythme cardiaque acceptable. Il avait pourtant été clair. Il ne voulait pas qu’on lui pose des questions sur Dhalia. C’était l’unique condition qu’il avait posé. La seule. Et cette femme n’avait pas été fichu de…
- On t’a déjà dit de ne pas claquer les portes, Damian.


Un frisson lui parcourt l’échine, un sursaut lui est arraché. Il ouvre subitement les yeux, une main sur la poignée. Sa surprise et sa peur s’efface quand il reconnaît la voix féminine qui s’adresse à lui. Assise sur la causeuse en cuir noir, elle le fixe de ses yeux perçants et son fichu sourire en coin. Il lui adresse un regard noir en s’écartant du battant en bois et en soupirant pour aller prendre place face au miroir. Comme si elle n’était pas là. Nul besoin de comprendre son soudain éclat de rage dans les studios. Le seul moyen de faire partir Seth au quart de tour au  point de mettre fin à l'interview et de dissuader quiconque de venir le déranger est le sujet Dhalia. Un peu de suggestion sur l'esprit de cette journaliste, c'est quelque chose de ridiculement facile pour une sorcière de son calibre.
- Oh, tu veux bien arrêter de bouder ? Tu l’as cherché, je te rappelle. Ça ne serait pas arrivé si tu étais sagement resté à ta place.
Il rit jaune en sortant un paquet de cigarette de sa poche. Au bout de quelques secondes, il lève la voix, toujours sans la regarder.
- Qu’est-ce que tu veux ? C’est parce que t’as pas eu ton mot pour la fête des mères que tu viens m’emmerder ?
La haine que Seth met dans ses mots ne semblent pas l’affecter. Ses jambes se décroisent lorsqu’elle redresse le buste et qu’elle pose calmement ses mains sur ses genoux, dans une posture savamment calculée.
- Ne sois pas si vulgaire. J’ai un message à transmettre à ton p… père.
Seth prend un plaisir malsain à la voir déglutir. Et à lui répondre en articulant soigneusement chaque syllabe :
- Va chier.
Elle lève les yeux au ciel et soupire, bras croisés. A une époque, il aurait donné n’importe quoi qu’elle daigne lui accorder de l’attention. A présent, il la voulait le plus loin possible de lui. La raison de sa présence est claire. Elle n’a pas d’autre choix que de passer par lui. Elle n'aurait même pas pris la peine de le contacter, autrement. Il a l'impression que quelque chose pèse sur sa boite crânienne. Il grogne :
- Arrête ça.
- Ça va durer combien de temps, ce petit jeu, Damian ?
- Je sais pas, jusqu’à ce que tu crèves, j’imagine.
Il retire la cigarette de ses lèvres et expire rageusement la fumée, posant un bras sur la tablette qui soutient le miroir. Il renifle de mépris en la regardant, toujours aussi froidement.
- T’as vraiment de la chance d’être mon fils, pour avoir l’audace de me parler comme ça.
Un nouveau rire s’échappe de sa gorge. C’est elle qui parle d’audace. Bien entendu. On est plus à ça près avec elle.
- Ah, parce que maintenant, je suis ton fils ? C’est bien de t’en rappeler seulement quand ça t’arranges. Tu disais quoi déjà, la dernière fois... ?
Il se mord la langue, bien que gardant cet air narquois uniquement pour le spectacle et pour ne pas montrer son désarroi. Cette évocation ravive ses brûlures. Réveille des blessures. La sensation que quelque chose fait pression contre son crâne redouble, malgré ses vaines tentatives pour résister.
- Arrête de rendre tout si compliqué et fais ce que je te dis. Ce serait plus simple si tu y mettais de la bonne volonté.
- Ah bah oui, bien sûr. Suis-je bête ! C'est vrai que j'ai le choix !
Elle décide d’ignorer cette dernière phrase. Se matérialise à côté de lui, une main sur son épaule. Seth continue de la fusiller du regard à travers le miroir. Andromeda, toujours aussi impassible garde le silence avant de lui donner son message. Un message que Seth est le seul à pouvoir transmettre. Une déclaration qui lui laisse un sale goût dans la bouche et un nœud dans les entrailles car il sait d’avance que tout ça, ce n’est pas bon pour lui. Dans cette guerre froide opposant ses deux parents, Seth n’est qu’un pion. Andromeda s’éloigne, sans un regard, d’un pas lent et calculé. Laissant Seth seul avec ses craintes et ses doutes. A son départ seulement, la pression sur son crâne s’allège. Un soupire s’échappe de ses lèvres quand il est certain que sa mère n’est plus dans les parages. Ses épaules s’affaissent et son regard accroche sa propre réflection. Et pour la première fois de sa vie, il aurait aimé ne pas être seul avec lui-même.



- Maman ! Damian ne veut pas sortir du placard !
Les coups redoublent sur la porte, de la même manière que la voix perçante de Timmy. Damian refuse d’ouvrir les yeux. Ses mains font rempart entre ses oreilles et les bruits qui l’entourent. Il ne veut rien voir, ne veut rien entendre. Recroquevillé contre le mur, les mâchoires serrées. Non, il ne veut rien savoir.
- Damian ? Ouvre la porte, mon ange. C’est moi.
La mère de Timmy gratte doucement le battant pour signaler sa présence. Cette scène est habituelle. Elle a lieu plusieurs fois par semaine.
- C’est vraiment un weirdo.
- Timmy !
Les coups redoublent, avec patience.
- Damian, il faut que tu pousses le loquet. Je vais entrer avec toi, d’accord ?
Il hésite. Car il refuse d’ouvrir les yeux. Pourtant, dieu sait qu’il aurait besoin de quelqu’un avec lui, dans ce petit espace étroit. Quelqu’un pour lui tenir la main et chasser ces visions d’horreurs. Sa main glisse contre le battant, à tâtons pour agripper le verrou. Les yeux toujours fermés, son autre main contre son oreille. Il tire à bout de bras et un claquement sec résonne à l’intérieur du placard. La porte s’ouvre, Damian ouvre enfin les yeux. Un instant aveuglé par la lumière alors que la silhouette de Mathilda se découpe. Comme promis, elle se baisse pour venir s’asseoir avec lui, à même le sol. Elle ne dit rien, elle se content d’être là. Et c’est suffisant. Car sa présence a suffit à éloigner la présence qui le nargue depuis plusieurs jours. Qu’il est le seul à voir et à entendre. Une présence qu’il n’arrive pas à décrire avec ses mots d’enfants, qu’il ne parvient pas à expliquer simplement. Mathilda, patiente, ne demande rien. Elle se contente d’être là, de lui tenir la main et lui caresser doucement les cheveux. Il ne vit avec eux que depuis quelques mois. On ne lui a pas dit pourquoi. Juste que ce serait sa maison le temps qu’on vienne le chercher. Et il s’y est fait. Il n’appelle pas après sa mère, parce qu’il sait qu’elle ne reviendra pas avant un moment. On a pas eu besoin de lui dire, il le sait. Il ferme les yeux encore une fois, mais cette fois parce qu’il sait qu’il est en sécurité. Que la présence qui l’observe n’est plus là pour le tourmenter.
- Damian ?
Il garde les lèvres scellées mais émet un mouvement pour signifier qu’il est toujours éveillé. Mathilda s’écarte pour lui faire face, écartant une mèche de son front avec douceur.
- Je sais que ça te fait peur, mais ils ne peuvent rien te faire. Ils ne peuvent pas te toucher. Tu comprends ?
Le garçon baisse les yeux en hochant la tête. Il décèle le sourire de Mathilda lorsqu’elle pose la main sous son menton pour l’obliger à la regarder. Un sourire qui a quelque chose de rassurant.
- Alors quand tu les vois, tu n’as qu’à te rappeler qu’ils ne peuvent pas te blesser.
Elle marque un silence en laissant Damian réfléchir à ce qu’elle vient de lui dire. Puis au bout de quelques secondes, sa main se referme sur son bras quand elle se redresse.
- Allez, viens. J’ai commandé des pizzas pour le dîner.

- T’es chiante.
Damian rejette la tête en arrière, roulant des yeux en direction du plafond de la voiture. Un soupir exagéré à l’encontre de la conductrice qui le fusille du regard.
- Oh, je suis désolée, son altesse. Désolée de t’avoir tiré de là ! Essuie ton nez au lieu de saigner sur mon siège. C’est une voiture neuve.
Elle lui lance un paquet de mouchoir au visage, tandis que Damian la singe en répétant ses mots avec mauvaise humeur. Portant le tissu à son nez ensanglanté, il continue de râler. Il s’en sortait très bien avec qu’elle débarque. Dahlia ricane. Son rire se répercute dans l’habitacle et encore plus sur la fierté de son passager qui comprend qu’elle est en train de se moquer de lui.
- Oui, tu t’en sortais très bien. En position foetale sur le sol.
Elle peste en donnant un violent coup de volant pour prendre un virage, projetant Damian contre la portière.
- Mais bordel, t’as pas appris à conduire, en Enfer ?! grogne-t-il en portant une main à sa tempe endolorie.
- J’ai pas eu le temps, vu que je dois passer les trois quarts de mon temps à veiller sur ton cul. Et de rien, au passage.
Damian siffle entre ses dents. Bon, peut-être bien qu’il ne s’en sortait pas si bien que ça, au final. Mais l’égo ne veut rien entendre. D’après lui, il gérait parfaitement la situation avant que son chaperon infernal ne rétame tous ses adversaires et l’attrape par la veste pour le faire rentrer dans sa voiture. Cette histoire d’ascendance démoniaque commence à le gonfler. Parce que maman a décidé de se taper un démon, c’est lui qui prend. Merci mais non merci. Et tout ça pour quoi ? Pour que sa mère ne daigne même pas lui accorder un minimum d’attention. Il ne demande pas des réunions de famille à rallonge mais un coup de fil pour son anniversaire, c’est pas la mer à boire non plus. Damian passe donc sa frustration en joute verbale avec Dhalia, le démon qui a été stupide pour contrarier son père et se faire recaler au rang de nounou attitrée de son rejeton en guise de punition. Une part de lui aime ces échanges salés quand l’autre est juste excédé de ne pas pouvoir faire un pas sans la trouver non loin.
Il a enfin fini par arrêter de saigner du nez. Et constate avec déception qu’il n’a pas tâché le siège de la voiture neuve de Dhalia. Dommage.
- On va où, au juste ?
- Je te ramène. Et t’avises pas de faire le mur à nouveau parce que je t’assomme. Je ne pense pas que ton père y verra un inconvénient si je lui dis que c’est pour t’empêcher de te mettre en danger.
- RAH ! Mais tu vas me surveiller combien de temps comme ça ? Tu peux pas lui dire que je me débrouilles tout seul ?  En plus, qu'est-ce que ça peut lui foutre, ce qui m'arrive ?
Dhalia ne répond pas. Il la voit serrer les mâchoires et raffermir sa prise sur le volant. Son ton est plus sérieux, plus calme quand elle reprend la parole :
- Ça ne dépend pas de moi, tu le sais très bien.
C’est au tour de Damian de se taire. Oui, il le sait. Pour une raison qu’il ignore, il est une sorte de balle que ses deux parents se lancent ou s’arrachent en fonction de leur bon vouloir. Et il n’arrange pas la situation en se faisant remarquer. Ce qui n’est pas pour lui déplaire, quelque part. A défaut d’avoir l’attention de ses parents, il a celle des autres. Damian remonte la capuche de sa veste et croise les bras, le visage tourné en direction du paysage qui défile. Il agite doucement les doigts en marmonnant quelque chose. Quelques instants plus tard, la radio de la voiture crache une musique qui recouvre le silence. Mais pas que.
- Fais-toi rembourser la voiture. Celui qui te l’a vendu aurait dû te préciser un détail. Elle est volée.
Il aperçoit du coin de l’oeil le regard surpris que lui jette Dhalia. La main de Damian désigne le rétroviseur.
-  Son propriétaire est toujours derrière.
Un sourire se dessine sur ses lèvres quand il se tourne et qu'il adresse un geste de la main à l'homme qui se trouve sur la banquette arrière.


Le soleil est levé depuis longtemps quand il ouvre enfin les yeux. Seth se traîne hors du lit, en grognant. On lui taperait sur la tête avec un marteau que ça lui fera le même effet. Avec l’impression d’être passé sous un bus, il attrape le paquet de cigarette qu’il a laissé sur sa table de nuit et s’en allume une, sans le moindre regard sur la personne qui a partagé son lit cette nuit. Vu la murge qu’ils se sont mis, il faudra beaucoup pour réveiller son partenaire d’un soir.  Il enjambe les vêtements épars qui jonchent le sol, trop concentré sur sa gueule de bois pour daigner les ramasser. Ils n’iront pas loin de toute manière. Heureusement pour lui, le Seth d’hier a eu un brin de lucidité et a laissé des bouteilles d’eau à disposition, se doutant de l’état dans lequel il serait au réveil. Merci Seth du passé. Il avale une rasade, se délectant de l’absence d’alcool dans sa boisson. Dos au comptoir, les yeux fermés, il se croit seul. C’est pour cela qu’il manque de s’étrangler lorsqu’il entend :
- Dure soirée ?
Dhalia ignore sensiblement le spectacle que donne Seth lorsqu’il recrache toute l’eau qu’il a en bouche. Elle se contente simplement de soupirer en levant les yeux au ciel, assise sur le canapé et les jambes croisées sur la table basse.
- Tu sais que j’aurais pû te tuer dix fois, si je l’avais voulu ? Tu t’es relâché, question vigilance.
Reprenant son souffle et une contenance, Seth repose la bouteille, non sans la fusiller du regard. Merde, quoi. Il ne l’a même pas remarqué. Et il avait oublié qu’ils étaient censé se rendre en Enfer aujourd’hui. Voilà qui modifie drastiquement ses plans de passer la journée à décuver.
- Vigilance ? Pourquoi faire, vu que tu sembles incapable de te passer de moi. Et fais comme chez toi, surtout.
Dhalia hausse les épaules avec désinvolture, portant une bouteille de bière à ses lèvres. Marque une pause quand elle pointe le goulot en direction de Seth.
- Tu comptes t’habiller un jour ?
Le jeune homme réalise seulement qu’il est actuellement nu comme un vers. Il lâche un juron, une expression outrée sur le visage en tentant de dissimuler ces parties de son corps exposées, sous le rire fin du démon qui le regarde disparaître de la cuisine en vitesse.
- On peut y aller comme ça aussi, hein. Y’a pas de dress code en Enfer.
- Va te faire voir !
Sa réponse ne fait que redoubler l’hilarité de Dhalia, qui pose sa bouteille sur la table basse et se redresse. Lorsque le plus humain des deux revient dans la pièce, elle est en train de regarder les feuilles qu’il a laissé traîner sur le comptoir de la cuisine.
- Hey ! De quoi je me mêle !
Sa main se referme sur le vide quand il tente de reprendre son bien mais Dhalia le tient à distance, posant une main sur son torse, l’autre tenant une feuille à bout de bras en lisant.
- T’écris des poèmes, maintenant ?
- C’est des chansons, déjà. Et ensuite, c’est pas tes affaires.
Il finit par récupérer la feuille, dans une lutte acharnée contre Dhalia qui le fixe à présent avec intérêt. Elle n’a pas à forcer pour savoir ce qu’il pense, vu qu’elle peut lire dans sa tête. Elle y trouve toutes les informations dont elle a besoin. Comment Seth utilise sa faculté à communiquer avec les morts pour écrire ses textes, ses projets artistiques alors qu’il vient seulement de se lancer et qu’il peine à payer ses factures en travaillant dans une boîte de nuit. Elle a juste à le regarder et à lire dans sa tête pour savoir tout ça. Cela ne dure quelques secondes mais Seth sait très bien qu’il ne sert plus à rien de tenter de dissimuler la vérité.
- V’là autre chose.
Il lui adresse une grimace en réajustant sa chemise. Des bruits se font entendre derrière eux, l’empêchant de balancer une petite réplique assassine. Les deux tournent la tête pour découvrir un jeune homme à moitié nu dans le couloir, aussi surpris qu’eux. Seth roule des yeux pour fuir l’oeil moqueur de Dhalia.
- Euh. Je vais… rentrer chez moi. Je te rappellerais, Seth.
L’intéressé passe une main derrière sa nuque avec un rire gêné, désirant s’enterrer davantage dans un trou de souris alors que les lèvres de Dhalia s’étirent de secondes en secondes quand elle passe du visage de Seth à celui de son partenaire. C’est gênant. Parce qu’il aurait préféré éviter que son coup d’un soir tombe sur Dhalia, même s’il sait très bien que ce n’est pas Dhalia qui va le juger. Étrangement, les démons sont moins prompts à juger la sexualité des autres que les humains. Il refuse de s’avouer pourquoi ça le gêne tant que Dhalia soit présente, parce qu’il sait que s’il le pense, elle le saura également et bonjour le malaise. Il espère donc secrètement que l’autre va partir rapidement pour mettre fin à cet instant qui dure un peu trop à son goût.  Souhait exaucé. Dès l’instant où la porte d’entrée se ferme, le poing de Dhalia rencontre fermement l’épaule de Seth. La douleur lui arrache une grimace et un grognement.
- Mais quoi ?! J’ai fait quoi, encore ?!
- T’as intérêt à le rappeler, celui-là. Et je vais rien dire sur le choix de ton nouveau nom.
- Tant mieux parce que t’as rien à dire. T’es plus mon chaperon, je te rappelle.
Dhalia fait une fausse révérence, tendant la main en direction de la porte :
- Allons-y, Seth
Elle rit encore à la réponse qu’il lui adresse, à savoir un superbe signe du majeur.



- Mais bordel ! Il t’arrives de réfléchir, des fois ?!
Elle fulmine, faisant les cent pas. Une main à la tempe, l’autre sur la hanche, le visage déformé en une grimace pendant qu’elle lui lance des regards noirs. Seth, lui, n’a pas perdu son sourire. C’est terminé, l’époque où il devant se contenter de maigre représentations dans des boîtes de nuits douteuses. Il a réussi à se faire un nom et jusqu’en Enfer, visiblement, puisque Dhalia avait soudainement fait irruption dans sa loge pour lui hurler dessus.
- T’es censé être discret, pas devenir une star !
Il hausse les épaules, s’allumant une cigarette alors que Dhalia continue de vociférer dans sa barbe. Ça l’amuse plus qu’il ne le devrait. Sa main libre vient distraitant jouer avec l’un des piercings qu’il possède à l’arcade sourcilière. Il le fait tourner entre ses doigts en suivant le manège de Dhalia qui s’arrête enfin.
- T’es vraiment une plaie, Damian ! T’es tellement en manque d’attention parentale que tu veux celle d’une bande d’ados en chaleur ? Vraiment ?
- Oh, ça va, relax !
- Relax de quoi ?! Au cas où tu l’as oublié, t’es le fils d’un démon et d’une sorcière ! Tu es censé rester sous les radars !
Il lève les yeux au ciel, un brin agacé. Il n’est plus un gamin et il serait temps que Dhalia le comprenne. Toujours en gardant le silence, il la laisse paniquer et se calmer. Pour se remettre à paniquer derrière. Exactement comme il l’avait prévu. Il regarde sa montre et soupire de plus belle en constatant que ça fait dix minutes que le cinéma dure et qu’il est censé être sur scène dans une heure.
- Ton père va me massacrer !
- Il va rien faire, arrête un peu. Faut déjà qu’il en entende parler, qu’il se rappelle de quel gosse il s’agit et qu’il décide s’il en a quelque chose à foutre. Détends-toi. Et techniquement, c’est plus ton problème vu que ça fait un bail qu’il a levé ton châtiment donc…
Il s’arrête au beau milieu de sa phrase pour marquer un silence. Son sourire s’élargit davantage.
- Est-ce que c’est vraiment lui, le soucis ? Est-ce que c’est pas plutôt que t’inquiètes pour moi et que tu cherches des excuses ?
- Qu’est-ce que tu racontes, toi encore ? T’as grillé une pile ou quoi ?
La réaction quasi-instantanée du démon ne laisse pas de place au doute dans l’esprit de Seth. Depuis le temps qu’il la côtoie, il a appris à la connaître. Son alliée démoniaque a rapidement recours à l’agressivité quand elle est exposée. Il se contente donc de lui offrir ce sourire incroyablement énervant qui lui arrache un cri de rage. Elle tend les mains devant elle, mimant l’envie d’étrangler Seth qui la traverse.
- T’es pas fichu de te faire des pâtes et tu vas me faire croire que t’es capable de protéger tout seul ?!
Il passe outre l’insulte et répond calmement :
- C’est pour ça qu’il existe ce qu’on appelle des gardes du corps.
Elle cesse de marcher pour pivoter, le toiser et croiser les bras en arquant un sourcil. .
- Et contre des démons ou des sorciers, ils vont pouvoir faire quelque chose, tes gardes du corps, tu crois ?
Ça commence vraiment à être vexant, cette manière de le voir comme une chose sans défense. Seth s’enfonce dans le canapé, se pinçant l’arête du nez.
- Hey, j’ai pas passé trois ans à faire des allers-retours en Enfer pour rien, là. Je sais me défendre, Dhalia, merci bien.
En prononçant ces mots, il se met debout. Oui, il sait très bien se protéger seul, rendre les coups et se tenir hors d’atteinte. Elle le saurait si elle parvenait à le voir autrement que comme l’adolescent tapageur qu’elle devait protéger par obligation. Seth est à présent un adulte qui a le contrôle de sa vie et de ses choix pour la première fois. Et qui décide de sa propre voie. Il ne compte pas suivre celle de sa mère ni celle de son père. Il trace son propre chemin et il y tient. Il se dirige avec nonchalance vers le mini bar qui a été mis à sa disposition.
- Justement, je suis le fruit de… Il agite les mains dans le vide pour tenter de désigner la chose. ...je ne sais quoi entre mes parents et j’ai pris des deux. J’ai plus été influencé par quoi ce soit depuis des années, je maîtrise la magie, j’ai des protections tatouées à même la peau… C’est bon, quoi.  Je suis plus que capable de me défendre.
Seth se tourne de moitié en agitant une bouteille.
- Tu veux un verre pour te détendre un peu ?
Il lit dans ses yeux son hésitation avant de voir ses épaules s’affaisser. Elle tape nerveusement du pied, en proie au stress.
- Fait chier ! cède-t-elle enfin avant de se laisser tomber sur le canapé, le visage recouvert par ses mains.
Même s’il sait que Dhalia n’a pas laissé tomber son humanité pour autant, il est toujours émerveillé de voir des émotions si humaines sur son visage. Les autres démons que Seth a pu cotoyer ne sont pas aussi expressifs qu’elle. Il ricane en servant deux verres qu’il rapporte au centre de la pièce.
- En fait, ça tombe très bien que tu sois là.
De la méfiance. C’est ce qu’il peut lire dans ses yeux quand elle prend le verre qu’il lui tend.
- Ah oui ?
- Oui ! Figure-toi que mon bassiste vient de me lâcher.
Elle recrache la gorgée qu’elle était le point d’avaler, aspergeant Seth au passage. Il lâche un soupir excédé en jurant.
- Putain…Je passe sur scène dans pas longtemps, t'abuses.
Génial. Il va devoir se changer s’il ne veut pas jouer sur scène en sentant la vinasse.
- T’es pas sérieux, toi, là ?!
- Écoute-moi avant de gueuler ! Bon. On a un remplaçant pour ce soir mais uniquement pour ce soir. Par la suite, tu pourrais être la nouvelle bassiste du groupe. Comme ça, tu pourras garder un œil sur moi et être rassurée. On est tous les deux gagnants dans l’affaire.
Les yeux de Dhalia sont réduits en deux fentes qu’elle darde sur lui. Elle voit qu’il n’y pas d’entourloupe dans sa proposition, même si elle pourrait lire dans son esprit facilement. Chose qu’elle a arrêté de faire depuis longtemps, sans même qu’il lui demande. Pendant le laps de temps où elle réfléchit, il parvient à mettre la main sur une serviette pour s’essuyer.
- C’est dur à apprendre, la basse ?
- C’est à la portée d’un démon qui peut résister à l’envie de m’étrangler en permanence.
C’est un véritable sourire qu’il lui offre cette fois-ci. Presque timide. La situation prête à rire. Il vient purement et simplement de proposer un démon de faire partie de son groupe. Mais pour Seth, ce n’est pas n’importe quel démon. Celui-ci a place particulière dans son coeur pour être sa plus proche amie et probablement la seule à le comprendre réellement.



Les projecteurs baignent la scène dans la lumière. Et Seth sait que c’est sa place. Au centre. Au coeur de toutes les attentions. Adulé et apprécié. Il a le contrôle. De sa vie, de la scène, de son don. Il se sert des morts et de ce qu’ils ont à raconter pour ses chansons en échange d’un peu de paix. Des histoires tristes comme joyeuses. Il chante ces paroles énigmatiques devant un public de plus en plus nombreux au fil du temps. Il glisse un regard sur Dhalia qui lui répond d’un sourire tout en faisant habillement glisser ses doigts sur les cordes de la basse. Son arrivée au sein du groupe a pris tout le monde au dépourvu mais l’alchimie entre Seth et elle irradie avec tant de force sur scène que les plus réfractaires ont fini par s’y faire. Elle s’est rapidement prise au jeu, pour le plus grand plaisir de son acolyte qui ne pouvait rêver mieux que de partager ce qui lui tient le plus à coeur avec elle. Comme à leur habitude, ils terminent cette chanson épaule contre épaule, chacun dans son rôle et porté par les cris de la foule en face d’eux, par le rythme de la batterie dans leur dos, les notes de la guitare à leur droite. La voix de Dhalia se mêle à la sienne pour le refrain et ils brillent tous les deux d’une façon qu’un oeil extérieur ne pourrait expliquer. Il ne parvient pas à garder le contrôle sur les sentiments qui l’habitent. Qui grandissent au fur et à mesure. Tour à tour, Dhalia est devenue sa protectrice, son mentor, son alliée. Sa meilleure amie.   Le lien qui le lie à elle l’effraie de la même façon qu’il le fascine. De la même manière qu’il ne s’en débarrasserait pour rien au monde. Elle est son humanité, aussi paradoxal que ce soit.
Lorsque la chanson se termine enfin et qu’il reprend conscience d’où il se trouve - sur scène devant des centaines de personnes - l’euphorie se retire soudainement. La réalité s’impose.
Il est amoureux d’un démon.
Bordel.




Il expire avec une certaine nervosité la fumée de sa cigarette. Il tente vainement de se concentrer sur cette maudite chanson, sous le regard impatient de la jeune femme qui lui raconte son histoire. Les bruits de la ville résonnent avec plus d’intensité à cette hauteur mais c’est le seul endroit où il peut aller sans qu’on le surprenne en train de parler au vide. Assis sur muret au bord du toit, quiconque viendrait le trouver penserait qu’il est juste en train de se cacher pour fumer. Il est censé avoir arrêté, parce que le tabac rend sa voix plus grave et qu’il doit la préserver.
- Tu me dis si ça t’emmerde ce que je raconte.
Seth lève les yeux sur l’apparition, assise à quelques mètres de lui et qui lui jette un regard sévère. Il agite la main en secouant la tête.
- Non, désolé, j’ai juste la tête ailleurs. Vas-y, continue.
- J’aurais jamais pensé que tu m’emmènerais ici. J’ai sauté d’un toit avant, donc me retrouver au sommet d’un immeuble pour raconter comment j’en suis arrivée là, c’est un peu ironique.
Il soupire, roulant des yeux en comprenant ce qui va suivre. Les divagations des esprits ont ça d’imprévisibles. La voilà à présent de se remémorer à voix haute des détails inutiles de sa vie. En temps normal, Seth aurait écouté avec attention car ce sont ces petites informations qui lui permettent de trouver une direction dans ses textes. Mais son propre esprit est en train de divaguer aussi, à des lieux de cet entretien d’un genre particulier. Il a actuellement tout ce qu’il veut. Une carrière brillante, des contrats à foison. Assez d’argent pour être en sécurité et repartir de zéro si l’envie lui prend. Non, ce qui occupe ses pensées à l’heure actuelle n’a rien à voir avec les problèmes auxquels sont confrontés le commun des mortels. Encore une fois, tout est parti de l’Enfer.
Il ne s’y rendait plus, ces derniers temps. Par manque d’intérêt et parce que son attention était focalisé ailleurs. Plus besoin d’y aller quand l’une des rares raisons de s’y rendre se trouve à vos côtés en permanence. Et puis cela faisait un moment qu’il n’avait pas vu un visage familier dans les parages. Quelqu’un qui n’appartient pas à cet endroit, qui s’y rend uniquement par pur altruisme. Altruisme. Un mot que Seth a toujours eu du mal à saisir. D’où la raison de sa curiosité en découvrant la présence de ce sorcier dans ce lieu pourtant déconseillé si on ne veut pas y perdre une partie de soi-même. Mais les rumeurs ont fini par enfler. Par arriver jusqu’à lui, lors de sa dernière escapade. Les noms de Hellhound et d’Alkemya ont rapidement fini par surgir, obligeant Seth à prêter une oreille attentive à ce qu’il prenait de prime abord pour des racontars peu digne de son intérêt. Deux noms qu’il connait, deux noms dont l’alliance semble pourtant improbable à ses yeux.
Quelques recherches approfondies plus tard, il n’a eu qu’à se pointer chez sa chère et tendre mère pour vérifier ces rumeurs et voire avec horreur qu’elles étaient vraies. Juste alors qu’il parvenait à s’entendre avec elle sur ses choix de vie.
- La vérité, c’est que je regrette d’avoir sauté ce soir-là.
Seth revient sur terre. Son regard revient sur la silhouette de l’esprit, toujours assis à côté de lui. Il écrase sa cigarette sur le muret et dégage une mèche qui lui obstrue la vue d’un faible mouvement de tête.
- Si tu ne regrettais pas, tu serais pas là à hanter le coin en espérant que quelqu’un puisse t’écouter.
Il hausse les épaules et dépose doucement son bloc-note à côté de lui.
- Tu as ce qu’il te faut ? Pour ta chanson ?
- Oui.
Il ment, parce qu’il n’a pas écouté. Il pourra toujours en réécrire une autre. Les histoires de jeunes femmes qui se jettent d’un toit à cause d’un coeur brisé, c’est pas ce qui manque. Et ça fait toujours fureur auprès d’un public qui a entre quinze et vingt ans.
- Je dois faire quoi, maintenant ? Je dois attendre la lumière ou un truc du genre ?
- J’en ai pas la moindre idée. Je ne suis pas un foutu exorciste. Des fois, parler suffit pour trouver la paix, des fois, faut faire autre chose.
- Mais… Tu as dis que tu pouvais m’aider !
Seth rit jaune. A chaque fois, c'est la même histoire. C'est un poil lassant.
- Non. J’ai dit que je t’écouterais et qu’après tu allais débarrasser le plancher. C’est tout.
Il ne bronche pas quand elle lui adresse un doigt d’honneur avant de se lever. Il la suit du regard quand elle se met debout sur le muret. Il soupire en s’allumant une autre cigarette. C’est toujours pareil. Les fantômes ont vraiment le don d’être dramatiques quand ils s’y mettent. Lorsqu’elle saute, il reste sans bouger, expirant la fumée. Le voilà pris en plein dilemme mental. Il pourrait laisser Alkemya aux mains de sa mère, après tout, ils ne sont pas vraiment amis. Et sa relation avec Andromeda commence tout juste à être normale. Enfin, aussi normale que peut-être une relation entre une mère qui l’a laissée livrée à elle-même et son rejeton à moitié démon. Mais… qui va aider ces âmes s’il laisse Aidan dans cette galère ? Sa propre humanité se révolte à l’idée de laisser un de ses confrères dans cette merde, alors que sa partie démon lui murmure que ce n’est pas son problème.
- 'chier grogne Seth en jetant son mégot dans le vide avant de se lever.
Il ne pourra pas faire ça tout seul. Il va avoir besoin d’aide. La porte du toît grince et une voix résonne. Un sourire se dessine sur les lèvres de Seth. C’est comme si elle avait lu dans ses pensées.

(non j'ai toujours pas fini, je suis en pls parce que je vais jamais en voir le bout.)

Ecrivez ici sa nouvelle vie sur Genosha. L'illusion a offert de faux souvenirs à votre personnage qui est convaincu d'avoir vécu la vie offerte par le souhait de Wanda. /!\ N'oubliez pas de vous référer à l'annexe sur l'émergence et la maîtrise pour votre personnage, en sachant que 2 est le niveau maximum à l'inscription. Minimum 500 mots. Ecrivez ici sa nouvelle vie sur Genosha. L'illusion a offert de faux souvenirs à votre personnage qui est convaincu d'avoir vécu la vie offerte par le souhait de Wanda. /!\ N'oubliez pas de vous référer à l'annexe sur l'émergence et la maîtrise pour votre personnage, en sachant que 2 est le niveau maximum à l'inscription. Minimum 500 mots.