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Life can't get much better
✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 2 Déc - 0:59

La violence ne fait pas de distinction, elle frappe tout le monde. Les riches, les pauvres, les malades et les biens portants. Aussi froide et pénétrante que le vent d’hiver qui souffle de l’Hudson, elle vous transit jusqu’aux os et vous laisse grelottant sans espoir de réconfort.  On dit que le coupable ne connaît pas le repos, mais l’innocent le connaît-il ?  Le combat du bien contre le mal ne s’arrête jamais car le mal survit toujours par la méchanceté des hommes. La dernière fois, je m'étais jurée que je ne me retrouverais plus jamais dans cette situation. Mais on dirait bien que j'ai le chic pour attirer ces connards, qui ne trouvent rien de mieux à faire que d'agresser une pauvre jeune femme sans défense. Allez, vas-y, prends le mon putain d'appareil photo, il est à toi. C'est le deuxième en moins d'un an... je vais finir par prendre un abonnement chez les flics. Ou alors songer à apprendre à me battre, j'sais pas. Je n'ai pas vraiment le choix. On doit apprendre à marcher, à parler, on doit porter le chapeau complètement ridicule que grand mère nous à acheté et on a pas le droit de se plaindre. Plus tard, même si on a le droit de choisir son chapeau on ne choisit pas ce qu’il y a dans les boulettes de viande à la cafétéria, ou quand tomber amoureux. Les choses arrivent et on doit apprendre à y faire face.

Peut être bien qu'il faut que j'arrête de me laisser faire. Ça m'rappelle cette histoire, cet homme qui tombe d'un immeuble de cinquante étages.  Le mec, au fur et à mesure de sa chute, il se répète sans cesse pour se rassurer : « Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien... Jusqu’ici tout va bien. » Mais l’important, c’est pas la chute. C’est l’atterrissage. Pour l'instant, je m'éclate tout simplement la gueule violemment sur le macadam. Avec un petit peu de volonté, peut être bien que je pourrais être capable de me réceptionner sur mes deux jambes, aussi gracieusement qu'un chat après sa chute.

Appuyant ma main contre ma tête, je retrouve peu à peu mes esprits. J'ai l'impression d'être passée sous un rouleau compresseur, deux fois ! Je me tiens à peine debout, je lutte pour ne pas m'écrouler au sol, titubant sur quelques mètres avant de m'arrêter et me stabiliser contre le mur de briques qui marque le début de la ruelle. Il est assez tard, et je me doute bien qu'il ne doit pas y avoir grand monde aux alentours pour venir porter secours à la demoiselle en détresse. Jetant un coup d’œil tout autour de moi, je fais le point sur la situation. Ça va, j'ai pas l'air trop amochée, avec un peu de chance je devrais m'en sortir avec un bon coquard au niveau de l’œil droit, rien qui ne puisse résister à l'efficacité de mon maquillage hors de prix. Nan, je déconne, c'est du bas de gamme, mais ça fera tout de même l'affaire. Psychologiquement, je ne préfère pas en parler, et ça vaut mieux comme ça. Parce que là, là tout de suite, je serais capable de crier, de vous casser les oreilles à vous en détruire les tympans, pour évacuer toute la rage qui remonte en moi. Forcément, je n'ai plus mon appareil et ses objectifs, ces objets qui sont très certainement le motif de l'agression. Oh, et puis pour couronner le tout, c'est toute ma paye de ce soir qui y est passée aussi. « Bordel », maugréais-je péniblement. En cette fin de soirée, je commence peu à peu à ressentir la fatigue, celle qui s'attaque à vous après une longue journée de travail. Je continue à avancer dans l'obscurité de la ruelle, longeant ce mur qui, pour l'instant, me sert de seul et unique point de repère.  

Je suis un peu désorientée, perdue dans cette jungle de béton et de ciment. Faut dire que j'ai du prendre un sacré coup sur la tête, il n'y est pas allé de main morte. Tiraillée par une légère douleur au visage, je laisse échapper une grimace. Ceci est la cerise sur le gâteau... quelle belle soirée !
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Sam 3 Déc - 18:40
Life Can't Get Much Better
An important meeting, but you don't know it yet.
Jessica ✧ Christie


Parfois, il lui arrivait de ne pas rentrer directement chez elle, à Emman. Pour couper la routine métro-boulot-dodo, Jessica traînait dans les rues d’Hammer Bay, une gobelet de thé fumant dans une main, un sandwich dans l’autre, ses pas foulant le sol goudronné. Le nez levé, elle n’avait pas de but précis, se contentant simplement de marcher là où le vent la portait, comme le pappus d’un pissenlit. Elle ne cherchait rien. Juste à se vider la tête, prendre l’air en admirant les lumières de la ville dans la nuit. Marcher sans s’arrêter, restant néanmoins dans un périmètre restreint pour regagner sa voiture quand elle en aurait assez. Mais pour l’heure, elle n’en avait pas envie. Elle voulait juste se dégourdir les jambes et se fondre dans la foule des habitants d’Hammer Bay qui sortaient ce soir entre amis, avec leur famille ou qui rentraient chez eux pour s’avachir sur leur canapé. Elle en eut pour une bonne heure, à vadrouiller comme ça.

Elle s’arrêta à proximité d’une poubelle pour y jeter son gobelet une fois qu’elle aurait avalé sa dernière gorgée de thé. Elle pourrait en boire en permanence. C’était sa boisson chaude préférée. Il ne lui restait plus que ce sandwich qu’elle n’arrivait pas à terminer. Elle aurait pu le jeter aussi mais elle aurait mauvaise conscience si elle se mettait à gaspiller de la nourriture. Elle préféra donc l’emballer correctement pour le glisser dans le sac qu’elle portait en bandoulière. Elle redressa la tête, dégageant une mèche de cheveux qui la gênait et se dit que finalement, il était peut-être temps de rentrer à la maison. Et au lieu de faire volte-face pour retourner sur ses pas, Jessica d’emprunter les petites ruelles moins fréquentées.
Se redressant et bifurquant donc à la première sortie qui l’éloignait de la grande artère, Jessica marcha d’un pas rapide, les mains dans les poches de son gilet. Prendre ce genre de ruelle ne la dérangeait pas le moins du monde. Pourtant, elle était une femme, seule, qui empruntait un chemin pas très fréquenté, le genre de situation idéale pour un quelconque malade tapi dans l’ombre. Mais si d’aventure quelqu’un se disait que c’était une bonne idée de l’agresser, ce dernier risquerait fort de déchanter en affrontant Jessica. Elle n’était pas dans la Garde Rouge pour rien. Au corps à corps, elle était douée. Pas autant que d’autres, mais elle se défendait. Donc le pauvre type qui déciderait de s’en prendre à elle risquerait de devoir reconsidérer ses choix de vie parce qu’elle ne lui ferait pas le moindre cadeau. Elle n’avait pas l’air bien dangereuse pourtant. Mais c’était tout là le piège.

Jessica avançait. Elle n’était pas sur la défensive. Pas besoin. Mais elle restait quand même prudente, parce qu’on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber dans ce genre de cas. Les rumeurs de la grande rue se faisaient de moins en moins forte, se réduisant à un bruit de fond étouffés par le bruit de ses bottines. Une forme se dessinait à l’autre bout de la ruelle. Sa méfiance demeura en silencieux. En avançant, les formes de la silhouette se dessinaient un peu mieux. Une silhouette féminine, de taille moyenne. Et qui titubait en tentant de rejoindre une autre rue plus fréquentée. Jessica arqua un sourcil. Qu’est-ce qu’elle était de voir, là ? Ses sens se mirent en alerte. Elle pressa le pas en se rendant compte que cette personne avait peut-être besoin d’aide. Elle pourrait se mettre à courir, mais dans ce cas-là, il y avait de forte chance que l’autre en face prenne peur et s’enfuit. Parce que voir quelqu’un courir dans notre direction n’était pas la chose la plus rassurante, pas vrai ? « Hey ! » lança Jessica alors qu’elle n’était plus qu’à quelques mètres de la jeune femme qui lui tournait toujours le dos. Elle ne savait pas trop ce qu’elle faisait. Elle voyait quelqu’un qui était visiblement en détresse et son instinct avait pris le dessus. «Vous avez besoin d’aide ?» Bien sûr que oui, il n’y avait qu’à la regarder pour le voir. Jessica se serait mis une baffe pour sa question stupide. Elle ne savait pas ce qui était arrivé à la jeune femme mais il était évident qu’elle avait besoin qu’on l’aide. « Je… Je passais dans le coin et… Il vous est arrivé quelque chose ? Vous voulez que j’appelle les secours peut-être ?» Avant même d’avoir terminé sa phrase, Jessica fouilla précipitamment dans son sac pour en extraire son téléphone portable.  
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Dim 4 Déc - 3:42
« Laisse toi faire, et tout se passera bien. » Cette voix, inconnue m'est qui m'est presque familière, fait écho dans ma tête sans interruption. Elle raisonne en moi avec une telle intensité qu'il m'est impossible de me focaliser sur autre chose, réveillant de plus belle la douleur qui commençait à s'estomper. « Laisse toi faire, et tout se passera bien. » Une phrase venue tout droit du brouillard qui embrume mon esprit, comme si elle était reliée à une image que je suis incapable de distinguer correctement. Je me sens comme prisonnière quelque part à l'intérieur de moi-même, en proie à ce son, à cette voix qui ne fait que se répéter en boucle. Une voix masculine, forte et rêche, déplaisante à entendre, dont l'accent très prononcé sonne comme un agacement atroce à mes oreilles. J'dis pas que j'ai quelque chose contre les hispanos - tout me laisse croire dans cette voix qu'elle appartient à une personne de ce type - c'est juste que je ressens comme un très mauvais feeling à son écoute, une sensation très désagréable. Je la trouve malsaine, me laissant croire dans son intonation que les intentions de cette personne sont mauvaises. Et plus je l'entends, et plus je sens ce sentiment d'impuissance grandir en moi, se propager dans la totalité de mon corps, me paralysant momentanément sur place. Mes membres sont figés, tétanisés par cette peur inexplicable qui s'empare de tout mon être. Je suis sans défense, seule et livrée à moi-même.

Alors que j'essaye d'y voir un peu plus clair en me focalisant un peu plus sur mes autres sens - sur le visuel qui me fait actuellement défaut - je suis subitement ramenée vers la réalité. C'est un peu comme si une force phénoménale me repoussait intérieurement, m'empêchant ainsi d'accéder à une partie de moi qui ne demande qu'à émerger. Et tout d'un coup, tout redevient normal, je récupère toutes mes facultés, mon corps répondant à mes demandes. Je jette un œil à ma montre pour me rendre compte qu'il ne s'est passé qu'une minute entre le moment où je l'ai regardé pour la dernière fois et le moment où je reprends conscience de ce qui m'entoure. Un rêve éveillé ? Ça avait pourtant l'air si réel. Bizarre... ce genre d'absence ne m'arrive pas souvent en général. Peu à peu, la ruelle dans laquelle je me trouve se dessine à nouveau, dans les moindres détails. Je suis donc là, toujours aussi seule, appuyée contre ce mur de briques qui me soutien et m'empêche de m'écrouler au sol. Et puis il y a ce bruit lointain, celui des voitures qui circulent sur l'avenue principale, qui me signifie que mon calvaire est très certainement bientôt terminé. Encore quelques minutes, encore quelques mètres, et... et... merde. Voilà que je casse un talon, ce qui me stoppe net dans ma course. « Fait chier ! » Lançais-je avant de me vautrer au sol avec autant de classe qu'un pachyderme sur une piste de danse. Manquait plus que ça pour illuminer ma soirée, vraiment !

Je me relève péniblement, lâchant un soupire qui en dit long sur mon état d'esprit au passage, retirant ma paire de chaussures qui est bonne à jeter. Et c'est là qu'une voix m'interpelle. Bordel, quoi encore ?! Je fais volte-face, manquant de me casser la gueule une nouvelle fois, pour me retrouver nez à nez avec une femme dont la silhouette se dévoile au fur et à mesure que celle-ci s'approche de moi. Sortant de l'obscurité, elle s'arrête à une certaine distance, assez près tout de même pour que je puisse clairement distinguer ses traits. La brune a l'air d'être dans la même tranche d'âge que moi, la trentaine d'années ni plus ni moins. Un peu plus grande que moi, et tout de même bien foutue, ce n'est clairement pas le genre de femme qu'on risque de croiser souvent dans des endroits comme celui-ci. Mais elle ne semble pas me vouloir de mal, ce qui se confirme lorsqu'elle me demande si j'ai besoin d'aide. C'est une blague ? Ça a pourtant l'air évident. « Je... oui, merci. » Je m'interrompt lorsqu'elle évoque le fait d'appeler les secours. Non surtout pas. Les hôpitaux, j'déteste ça. Puis, je n'ai pas vraiment envie de m'encombrer avec toute la paperasse qui va accompagner mon séjour là bas si je suis prise en charge. Je préfère me reposer, prendre une bonne nuit de sommeil, et faire une déposition au poste de police dès demain. « Je vais bien, pas la peine d'appeler qui que ce soit » lui répondis-je sur un ton qui se veut être rassurant.

Je fais un pas vers elle, avant de m'effondrer dans ses bras, incapable de tenir debout plus longtemps. Bon, d'accord, ça ne va peut-être pas aussi bien que je le dis. Je suis encore un peu sonnée. « Désolée, j'voulais pas... » articulais-je en tentant péniblement de me redresser.
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Dim 4 Déc - 14:32
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Jessica ✧ Christie


Elle cherchait son téléphone au fond du bazar sans nom qu’était son sac. Y trouver quelque chose du premier coup était un exploit, une vraie chasse au trésor où on y trouvait de tout, sauf ce dont on avait besoin. Ticket de caisse, emballage de chewing-gum qu’elle gardait avec l’intention de les jeter plus tard - chose qu’elle oubliait toujours - et d’autres choses non identifiées. La jeune femme l’arrêta avant même qu’elle ne puisse extirper son téléphone. Pas la peine d’appeler les secours ? Elle était sérieuse ? Elle tenait à peine debout. Jessica ignorait ce qui lui était arrivé, et peut-être que c’était bien plus grave qu’elle ne voulait lui faire croire. Elle pouvait néanmoins comprendre qu’elle refuse d’aller à l’hôpital. Elle-même vouait une haine sans nom pour tout cet environnement aseptisé qui sentait le désinfectant à plein nez. Elle se mordit l’intérieur de la joue, en plein dilemme. Parce qu’admettons. Si ce n’était pas si grave, la tonne de paperasse à remplir serait une perte de temps folle. Et la paperasse, c’était chiant. Plus que chiant. C’était une véritable calvaire qu’elle-même tentait d’éviter. Certains de ses collègues tentaient de lui refiler la leur, comme si Jessica allait gentiment remplir les papiers à leur place. La paperasse, c’était l’enfer. Mais d’un autre côté, si elle était blessée gravement et que Jessica, qui était sur les lieux et qui avait la possibilité ne faisait rien, elle pouvait être accusée de non-assistance à personne en danger. Et ça, si elle pouvait l’éviter, ce serait génial. La seule solution pour trancher était peut-être de savoir ce qui lui était arrivé, mais elle n’avait pas l’air en état pour un interrogatoire. Elle jura entre ses dents en retirant la main de son sac. Elle s’apprêtait à lui répondre quelque chose quand l’inconnue fit un pas vers elle.

Les réflexes de Jessica l’empêchèrent de mordre le bitume car la garde rouge la rattrapa sur la champ en poussant une légère exclamation de surprise. Elle souffla « Je vous tiens, tout va bien. » Jessica ne savait pas trop si elle le disait à l’inconnue dans ses bras ou à elle-même, pour se rassurer. Elle n’était pas douée pour ce genre de chose. Son boulot consistait plus souvent à botter des culs qu’à aider des gens à ne pas s’évanouir. Elle aida la jeune femme à se redresser, tout en se mettant à réfléchir de façon presque scientifique. D’abord, s’assurer que la jeune femme n’allait pas tourner de l’oeil. La mettre à l’abri. Tenter de juger si elle avait besoin d’être transportée d’urgence à l’hôpital. Elle l’observa un instant, la tenant toujours pour s’assurer qu’elle n’allait pas retomber de nouveau. Elle s’excusait alors qu’elle n’en avait pas besoin. « Ce n’est rien. Vous…» Jessica jeta un regard aux alentours. Forcément, il n’y avait plus personne quand il le fallait, pas vrai ? Comme c’était pratique, dans ce genre de situation. Elle reporta son attention sur la jeune femme. « Vous êtes certaine que vous ne voulez pas que j’appelle les secours ? Vous avez l’air mal en point. »

Qu’est-ce qu’il lui était arrivé exactement ? Elle avait été agressée ? Elle avait eu un accident ? Pourquoi n’avait-elle plus ses chaussures ? Jessica analysait la situation à toute vitesse dans sa tête. On était le soir. Dans une ruelle déserte. La jeune femme en face d’elle était dans un sale état, à deux doigts de s’évanouir. Jessica ne pouvait décemment pas refiler le cas à quelqu’un d’autre vu qu’elle était la seule dans les parages et que son envie d’aider était plus forte que tout le reste. Elle n’aimait pas ça. La jeune femme refusait d’être amenée à l’hôpital. Mais Jessica pouvait très bien passer outre et téléphoner quand même. Seulement… La jeune femme en face d’elle avait l’air aussi têtue qu’elle. Elle soupira et une fois certaine qu’elle pouvait la lâcher, elle se recula en passant une main dans ses cheveux. « Ma… ma voiture est dans les environs. Je peux peut-être vous emmener chez vous, ou dans un endroit droit plus sûr qu’ici. » C’était le compromis qu’elle avait trouvé, même si ça ne lui plaisait pas. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver. Combien de personnes pensaient que ce n’était pas si grave et n’allaient pas à l’hôpital pour se retrouver dans un état critique quelques heures après, s’ils avaient de la chance d’être encore en vie ? Comment ça, elle était alarmiste ? Pas du tout. Ce n’était pas son genre. Absolument pas.   
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Lun 5 Déc - 10:38

Il arrive un jour, un jour où on est debout quelque part, ou on se rends compte qu'on ne veut être personne de son entourage. On ne veut pas être ce putain de looser qui nous a démonté la tête, ni ni son père, ni son frère, personne de sa putain de famille. On refuse aussi d’être Madame la juge, on ne veut même pas être soi-même, tout ce qu'on veut c’est partir en courant et sortir à fond la caisse de l’endroit où on se trouve. Et soudain ça arrive, quelque chose se déclenche et à ce moment-là on sait que les choses vont changer, elles ont déjà changé. Et à partir de là plus rien ne sera jamais pareil. Et tout à coup on se rend compte que tout est fini, pour de bon. Il n’y a pas de marche arrière, on le sent. Et puis après on essai de se rappeler à quel moment tout a commencé et on découvre que c’est plus vieux que ce qu'on pensait, bien plus vieux. Et c’est là, seulement à ce moment-là qu'on réalise que les choses n’arrivent qu’une fois. Et quelques soient nos efforts, on ne ressentira plus jamais la même chose, on aura plus jamais cette sensation de se retrouver à trois mètres au dessus du sol. Je peste contre moi-même de me retrouver dans une situation pareille, ennuyée au plus haut point d'en être arrivée à un stade où quelqu'un d'autre se retrouve impliqué dans l'histoire. Clairement, ça ne m'aurait pas dérangé plus que ça de terminer la soirée en solitaire, après avoir passé quelques heures à galérer dans la rue avant de pouvoir récupérer un taxi et finalement pouvoir rentrer à l'hôtel. Je n'avais vraiment pas besoin d'une babysitter. Mais bon... va falloir faire avec.

Et pour en revenir à la demoiselle, elle semble bien déterminée à appeler les secours. Mon regard vient croiser le siens, lui faisant comprendre que j'étais sérieuse tout à l'heure lorsque je lui ai dit qu'il était inutile de les déranger. C'est un non, et c'est définitif, pas d'hôpital pour moi. Je déteste vraiment cet endroit, et ça remonte à loin.

Un gémissement vient me ramener brutalement dans mes songes, c'est exactement comme tout à l'heure, je suis comme prisonnière de mon propre corps. Cette fois-ci, je suis spectatrice d'une scène dont le décor est partiellement flou. Impossible pour moi de visualiser tous les détails. Les roues en déplacement du brancard sur lequel je suis allongée raisonnent sur le sol. J'ouvre les paupières, et je suis tout de suite éblouie par la lumière blanche et éclatante du corridor. Je lève mon bras pour me frotter les yeux, mais je suis stoppée par un douleur au niveau du coude, mon bras est retenu par quelque chose. Détournant mon regard, j'aperçois la poche de sang reliée à moi par intraveineuse. Ma respiration est saccadée, je cherche péniblement mon air avec insistance, je crois bien être en train de mourir. J'arrive encore à percevoir les bruits de pas tout autour de moi, ils s'accélèrent. Et tout d'un coup, c'est le trou noir.

Me voilà à nouveau propulsée vers la réalité, me retrouvant dans les bras de... de qui au juste ? Bordel, c'était quoi ça ? Je crois devenir folle. « Certaine, » lui répondis-je avec ce qui ressemble le plus à un sourire. Je la sens réticente à me lâcher, sans doute par peur que je m'écroule à nouveau une fois libérée de son étreinte, elle me scrute de fond en comble pour s'assurer que tout va bien. A ce moment là, je suis si proche d'elle que je peux sentir le souffle de sa respiration sur mon visage. Et elle à l'air tout aussi perdue que moi, dans le sens où elle a l'air de ne pas du tout savoir comment gérer la situation. « Oui on devrait pas traîner ici. » Est-ce que je viens tout juste d'accepter une virée en voiture avec une parfaite inconnue ? On dirait bien que oui. « J'ai un hôtel pas très loin. Mais j'veux pas... pas vous déranger. Je peux appeler un taxi si il le faut. » Mais avant tout... je ne serais pas contre un bon aspirine. « Sinon... moi c'est Christie. »  
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Mer 7 Déc - 21:12
Life Can't Get Much Better
An important meeting, but you don't know it yet.
Jessica ✧ Christie


Elle ne voulait pas que Jessica appelle à l’aide. Elle lui assurait qu’elle allait bien. Mais Jessica avait quelques réserves sur le sujet. Ignorant ce qui lui était arrivé, elle préférait ne pas prendre de risques et ne pas la laisser seule. Pour plusieurs raisons. Si elle avait été agressée, peut-être que son agresseur était dans les environs. Si elle avait eu un accident, sa désorientation risquait de la pousser à se mettre en danger si personne n’était là pour surveiller. L’espace d’une seconde, elle regretta d’avoir joué les bons samaritains. Elle faisait quoi, maintenant, avec cette fille dans ses bras qui refusait qu’elle appelle des gens plus compétents qu’elle pour gérer ça ? Elle ne savait pas. Il ne lui restait donc plus qu’une solution. L’amener elle-même en lieu sûr. Ne serait-ce que pour qu’elle se trouve dans un endroit familier où elle se sentirait moins en danger.

Jessica faisait rapidement le calcul dans son esprit. Elle savait où se trouvait sa voiture, le temps qu’elle mettrait à l’atteindre, même avec Christie, qui venait de lui dire son prénom. Elle avait l’air d’aller un peu mieux, malgré son air désorienté. Jessica avait bien cru qu’elle allait tourner de l’oeil dans ses bras. Et là, on aurait fait quoi ? Parce que ça n’aurait pas été la même limonade. Christie ne voulait pas la déranger. Peuh. Elle préférait l’accompagner elle-même que de la laisser monter dans le premier taxi qui se pointait. Maintenant qu’elle s’en était mêlée, elle considérait Christie comme sa responsabilité. « Non, ça va aller. Ma voiture est vraiment pas loin. Et je m’appelle Jessica.»  Elle comprenait les réticences de Christie à l’idée de monter dans la voiture d’une inconnue, d’où le fait qu’elle lui dise son prénom. Comme ça, elle n’était plus si inconnue que ça. Maintenant, il fallait regagner la voiture. Et il n’était pas question de la laisser derrière elle le temps qu’elle aille chercher son véhicule.

Ça ne lui prenait pas souvent de jouer aux super-héros avec des gens qu’elle croisait dans la rue. Mais quand le peu de fois où ça arrivait, elle ne lâchait pas le morceau. Elle était comme ça, Jessica. Têtue comme une mule. Au fond, elle n’avait toujours pas changé d’idée, elle l’avait juste adapté en fonction des circonstances. Christie ne voulait pas qu’elle appelle les secours, alors Jessica l’amènerait elle-même dans un endroit où elle pourrait se reposer. Il fallait donc à présent se mettre en marche. Jessica s’assura que Christie pouvait marcher, mais en voyant son équilibre précaire, elle lui donna un coup de main. « Allons-y. »

Les rues se vidaient au fur et à mesure que la nuit avançait. C’était comme si les passants savaient qu’il était arrivé quelque chose, à quelque pas et que pour éviter d’avoir à s’en mêler, ils préféraient s’écarter de la zone. Enfin, là, c’était encore Jessica qui extrapolait, sans doute. Mas c’était l’impression qu’elle avait. Un pas devant l’autre, son bras dans le dos de Christie pour que cette dernière puisse s’appuyer à elle en cas de besoin. Elle regardait aux alentours, tentant de repérer une potentielle menace ou, dans le cas contraire, une main secourable. Mais rien à l’horizon. Les quelques personnes que les deux jeunes femmes croisaient baissaient mystérieusement la tête, soudainement très attirés par le motif du sol sous leurs pieds. Ou bien, elles étaient aspirés par l’écran de leur téléphone, comme si elles venaient de recevoir un message très important. Pouvait-on parler de lâcheté quand c’était dans la nature humaine de penser à se protéger avant de protéger les autres et de les aider ? Pas vraiment. C’était ainsi que l’humanité avait toujours fonctionné, en jouant l’autruche devant une détresse visible. Une personne se faisant agresser, une autre dormant dans la rue. On passait devant sans les voir, parce que c’était plus facile. Mais l’heure n’était pas à la réflexion sur la société. Christie était sa proriété et Jessica devait prendre garde à ce qu’elle ne tombe pas des fois, la rattrapant de justesse et lui parlant pour éviter une potentielle perte de conscience en forçant Christie à se concentrer sur ses mots. Ignorant ce qui s’était vraiment passé, elle préférait ne pas prendre de risque.

Heureusement, comme elle l’avait dit plus tôt, sa voiture était dans les parages. Au bout de plusieurs minutes, elle se dévoila au détour d’un virage. « On y est. » Elles franchirent la distance qui les séparaient de la voiture. Jessica laisse à Christie le soin de s’appuyer à la voiture, du côté passager. « Je cherche mes clés, j’en ai pour une minute. C’est un bordel, là dedans…» lança-t-elle en riant nerveusement. Plus le temps passait, plus elle fouillait dans son sac comme si elle cherchait quelque chose de vital. Elle extirpa enfin ses clés en poussant un soupir de soulagement. Elle s'exclama, plus pour elle-même que pour Christie « C’est bon, je les ai !» Elle ouvrit la portière du côté passager et aida Christie à s’installer avant de faire le tour et de s’installer derrière le volant. Elle espérait que sa vieille voiture ne ferait son caprice maintenant. Des fois, ce tas de boue refusait de démarrer, tout simplement. Jackson et bien d’autres lui avaient conseillé de changer de véhicule mais pour une raison qu’elle ignorait, elle était attachée à cette bagnole. Elle avait pourtant les moyens de s’en acheter une bien mieux et plus opérationnelle. Mais elle refusait.   Jessica pria silencieusement pour qu’elle démarre du premier coup. Le moteur sembla entendre ses prières et se mit à ronronner tout de suite. « Où se trouve votre hôtel ? » demanda Jessica en enclenchant la marche arrière pour sortir de sa place de parking.    
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Jeu 8 Déc - 21:29

Comme le disais Rocky : « je vais te dire un truc que tu sais déjà. Le soleil, les arcs en ciel, c’est pas le monde ! Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves aussi grand et fort que tu sois la vie te mettra a genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n’importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne !  » J'ai peut être l'air mal en point, mais je vais survivre. Je me retiens de laisser échapper un petit rictus en voyant ma sauveuse s'inquiéter autant de mon état, elle ne sait carrément plus quoi faire tellement elle semble dépassée par les événements. Evidemment, on ne peut jamais vraiment être préparé à ce genre de trucs, ça nous tombe dessus tout d'un coup et on est prit de court, incapable de réagir correctement. J'peux tout à fait comprendre son état d'esprit, elle aurait très certainement préféré se trouver ailleurs à ce moment précis. Et là où je me sens vraiment désolée pour elle, c'est que je suis en train de bousiller sa soirée. Mais bon, certains diront qu'il s'agit du destin, et que cette rencontre n'est pas un hasard. Peut-être bien, peut-être pas, y'a que le temps qui pourra nous répondre. Pour l'instant, j'essaye de retrouver possession de mes moyens pour ne plus avoir l'air de cette rescapée de guerre. Je fais au mieux, mais je n'ai pas encore l'air tout à fait réparée, je dois tout de même m'aider de la demoiselle pour me déplacer. Il me faut quelques minutes pour commencer à retrouver un rythme un peu plus soutenu, pour faire face à mon mal de crâne qui m'assomme un peu plus à chacun de mes pas.

Les rues se font de plus en plus désertes, elles se vident au fur et à mesure du temps qui passe, le calme de la nuit qui commence tout doucement à s'installer. Les quelques personnes qu'on peut croiser dehors ne nous calculent pas, comme si nous n'étions qu'une partie du décor. Coincés dans leurs bulles, rien ne semble pouvoir les sortir de cet espace dans lequel ils se sentent en confort. Pas même la détresse d'une jeune femme qui clairement à besoin d'aide. Je regarde les gens indifférents comme des gens morts pour la société. Incapables d'éprouver dans leurs cœurs de tendres sentiments, ils ne connaissent pas la douceur des vertus sociales ; l'amitié, le plus doux des liens qui puissent unir les hommes, n'a pas même de droit sur eux. Je les regarde comme faits d'un autre limon que le nôtre : ils sont moins que des machines, car celles-ci on les fait mouvoir par des ressorts, tandis que rien n'est en état de toucher ou de faire agir des cœurs glacés par l'indifférence. « Merci au fait...» lançais-je à Jessica dans le but de briser le silence qui règne en maître depuis quelques minutes. Déjà qu'elle ne semble pas très à l'aise quant au fait de se retrouver dans cette situation, autant ne pas contribuer à l'ambiance morbide. « Désolée de vous avoir embarqué là dedans. »  

C'est après une petite trotte qu'on arrive à la voiture, on va enfin pouvoir se casser d'ici. Avec un peu de chance, ça nous laissera l'occasion de discuter un peu, pour que je puisse remettre les choses dans le bon contexte et lui expliquer ce qui a pu se passer avant son arrivée. Je me doute bien que pour elle, ça doit être très confus pour l'instant. M'appuyant contre la portière du côté passager, je la regarde farfouiller dans son sac à main - à la voir on dirait plutôt qu'elle part pour une longue quête de chasse au trésor - à la recherche de ses clés. Une fois fait, je m'installe sur le siège, laissant ce sentiment de soulagement s'emparer de moi. « En plein centre-ville, je vais vous guider. » Un hôtel plutôt cheap pour le coup vu l'emplacement, franchement idéal pour passer cette semaine de boulot, ici à Hammer Bay. « J'suis salement amochée, » ajoutais-je en voyant mon reflet dans le miroir du pare-soleil. « Il m'a pas loupé ce con. »
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Jeu 15 Déc - 23:35
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Jessica ✧ Christie


Elle s’excusait de l’avoir embarqué là-dedans ? Jessica dut retenir un rire. Elle s’était embarqué dedans toute seule. Christie n’avait pas à s’excuser. Elle aurait bien ajouté que c’était quelque chose de normal mais ce serait mentir. Jessica savait d’expérience que les bons samaritains ne courraient pas les rues, il n’y avait qu’à voir les passants qui tournaient mystérieusement la tête en les voyant, l’état de Christie étant pourtant visible à des kilomètres à la ronde. « Y’a pas de quoi. » répondit alors simplement Jessica. Elle ne savait pas quoi ajouter d’autre.
Elles regagnèrent la voiture de la garde rouge non sans mal, car il fallait encore que Jessica mette la main sur ses clés dans l’immense capharnaüm qui lui servait de sac. Ce fut long et pénible, mais elle mis enfin la main sur l’objet de sa quête. Une fois toutes les deux installées dans la voiture, marche arrière enclenchée, Jessica demanda enfin à Christie l’adresse de son hôtel. Elle allait la guider. Tant mieux.

Jessica se concentrait sur la route, serrant le volant entre ses mains. A cette heure, il y avait encore beaucoup de circulation et elle savait que les statistiques disaient que la plupart des accidents arrivaient dans un coin qu’on connaissait bien. Une histoire de vigilance qu’on baissait dans un endroit familier. Elle n’était pas prête de la baisser, sa vigilance. Les souvenirs de son passage à tabac étaient encore très frais dans sa mémoire et depuis, elle était deux fois plus sur ses gardes. Même quand il ne le fallait pas. Par exemple, elle était en train de se concentrer sur la route tout en jetant un oeil à sa passagère de temps en temps. Histoire de s’assurer qu’elle ne tourne pas de l’oeil sur son siège. Elle l’entendait marmonner à propos d’un con. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’elle s’était fait agresser. C’était donc pour ça que Jessica l’avait trouvé dans cet état dans la ruelle. « Vous vous êtes fait agresser, c’est ça ? » Jessica gardait les yeux rivés sur les voitures devant elle. Elle ne s’attendait pas à ce que Christie réponde par l’affirmative, mais au cas où, elle voulait qu’elle comprenne que Jessica avait fait le lien.  L’agresseur avait de la chance que la garde rouge n’était pas encore dans les parages à ce moment-là, car elle lui aurait fait passé le goût de l’agression en moins de deux. Jessica connaissait ses talents au corps à corps et elle ne cessait des les améliorer en apprenant auprès des meilleurs de la Garde. Aucun doute possible sur le sort qu’aurait pu connaître l’agresseur de Christie si Jessica était arrivée à ce moment-là.

« Qu’est-ce qu’il voulait, si ce n’est pas trop indiscret ? » Appelez Jessica pessimiste ou voyant le mal partout, mais une femme seule dans une ruelle, ça n’attirait pas forcément des vendeurs de pâquerettes, mais des gens avec des intentions bien pire. Elle espérait que ce n’était pas ce qu’elle pensait. Vraiment. Il lui suffirait juste de ça pour être vraiment en colère et se lancer à la poursuite de ce type. Mais en admettant que Christie veuille bien lui dire la raison. Parce que c’était quand même assez indiscret comme question. « Vous n’êtes pas obligée de me répondre, hein ? C’est ma curiosité qui prend le dessus et… Peu importe. » Jessica et les êtres humains. Une grande histoire compliquée. Elle n’était jamais très à l’aise en compagnie de ses pairs, surtout quand ils n’étaient pas dans la Garde. La Garde, c’était différent. C’était sa seconde famille, elle n’avait pas besoin de jouer le rôle qu’elle jouait en société. Enfin, c’était complexe, vu comme ça. Mais dans la tête de Jessica, c’était clair comme de l’eau de roche.   
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Mer 21 Déc - 12:34
Je soupire. Quelle soirée, vraiment. Je ferme les yeux quelques instants dans l'espoir de retrouver mes esprits, bercée par la conduite de Jessica qui roule aussi vite qu'une tortue estropiée. Toutefois, dans l'état où je suis ça me va plutôt bien, je n'ai pas besoin d'avoir Michael Schumacher en guise de chauffeur. Mais dès l'instant où je commence à faire un peu le vide, je suis à nouveau comme prisonnière à l'intérieur de moi-même, assaillie par des visions dont le sens m'échappe totalement. « Laisse toi faire, et tout se passera bien. » L'écho recommence et cette voix devient de plus en plus forte, elle pénètre de plus en plus profondément dans ma tête. Puis c'est la même chose, à chaque fois que j'essaye de la suivre, je suis comme repoussée par les limites de mon subconscient qui refuse de me laisser accéder à ses secrets. C'est comme si je me heurtais à un mur, solide et incassable, infranchissable quelque soit le moyen, une véritable forteresse intérieure me tenant éloignée d'une partie de moi-même. J'ai comme cette impression qu'elle cherche à se délivrer, à me transmettre un message à travers ces images et ces sons indescriptibles. Me voilà donc à nouveau propulsée vers la réalité, assise sur mon siège en sécurité dans cette voiture. Visiblement il ne s'est même pas passé une seconde entre le moment où j'ai perdu le fil et cet instant où mes yeux s'ouvrent, me ramenant vers ma sauveuse. « Là, tournez à gauche, » lançais-je en sursaut en nous évitant d'avoir à faire tout un détour si on avait loupé ce virage.

« Ouais, » répondis-je à sa question. Y'a pas besoin d'en dire plus, je pense que mon état en dit long sur ce qu'il m'est arrivé.  Et encore j'ai eut de la chance, il ne s'agit qu'un vol par agression, j'aurais pu y perdre bien pire que mon appareil photo.  « Rien de plus que me voler mes affaires, rassurez vous. » Et par sa demande j'imagine qu'elle a imaginé le pire des scénarios possibles par rapport à ce qui aurait pu arriver à une jeune femme seule en présence de son agresseur dans une ruelle sombre en milieu de soirée. « C'était qu'un appareil photo, je m'en remettrais. » En revanche ce qui m'embête c'est la tête que je vais avoir demain au réveil, me présenter au boulot va devenir une véritable épreuve. Et le pire dans tout ça c'est que ne j'ai aucune idée de comment je vais expliquer à mon boss que j'ai perdu la totalité des clichés qu'il m'avait demandé pour mon reportage. Bref, pour en revenir à ma conversation je remarque que plus j'en dis et plus les mains de mon interlocutrices se serrent sur le volant,  comme ci celle-ci se révoltait de la situation. « J'ai pas vu son visage, ça m'servirait à rien d'aller voir les flics en plus de ça. » De toute manière, qu'est-ce qu'ils en ont à foutre, de nos jours, d'une agression dans la rue ? Ce qu'ils veulent maintenant, dans les forces de l'ordres, c'est de l'action, de la vraie. Bon nombre de ces types sont frustrés de leur quotidien, assis à un bureau à remplir de la paperasse inutile.  « Tout droit, jusqu'au prochain feu. Ensuite on y sera. »

Le véhicule s'arrête sur le parking du bâtiment tout en douceur, me faisant subitement remarqué que j'avais oublié d'attacher ma ceinture de sécurité. Pas très grave, avec ce trafic inexistant à cette heure là, et l'allure prudente à laquelle on allait, il ne risquait pas de se passer grand chose. Je reste un moment à observer les alentours à travers ma vitre, sondant le paysage qui commence à s'endormir, les lumières des habitations qui s'éteignent une à une. « J'dois avoir une bouteille dans le frigo... pour vous remercier. » J'ai rien de mieux en tout cas pour l'instant. Je me réservais cette bouteille de Jack' pour fêter mon nouveau scoop, ce qui m'a tout l'air d'être compromis. « A moins que vous ne préfériez partir. Je peux comprendre, je vous ai déjà fait perdre assez de temps comme ça. »
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Mer 28 Déc - 21:56
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Jessica ✧ Christie


Bien. Au moins, l’enfoiré qui s’en était pris à Christie n’avait rien fait de plus que de lui piquer son appareil photo. Ce qui était déjà beaucoup. Elle allait s’en remettre, ça, oui. Et son agresseur allait tirer un joli pactole de cet appareil photo qu’il allait sans doute mettre en vente sur Internet. Jessica devrait songer à demander le modèle exact. Comme ça, si un appareil dans le même genre apparaissait mystérieusement sur ces sites de vente, elle pourrait peut-être mettre la main sur lui, retrouver l’agresseur de Christie et lui rendre une petite visite de courtoisie pour lui expliquer un petit peu comment les choses fonctionnaient dans ce bas monde. Et voilà qu’elle commençait à en faire une affaire personnelle. C’était quelque chose qui lui reprochait assez fréquemment d’ailleurs. De faire de n’importe quoi une affaire personnelle.  Mais ce n’était pas de sa faute, elle était ainsi. Elle allait retrouver ce type, ça, c’était certain. Elle ne savait pas trop pourquoi c’était devenu si important à ses yeux. Peut-être qu’elle ne supportait de voir ça. Elle était entrée dans la Garde pour changer les choses, pour être quelqu’un à la hauteur, pour changer le monde à sa manière. Et ça commençait par traquer les ordures qui agressaient des gens dans la rue via internet.
Jessica garda le silence en conduisant la voiture. Peut-être qu’elle allait trop lentement, mais c’était plus prudent avec une passagère qui sortait d’une agression. Et puis, on n’était jamais à l’abri d’un accident. Même minuscule. La prudence, toujours la prudence. Jessica, la reine de l’improvisation qui conduisait si lentement que ça en était risible. Si ses collègues la voyaient, ils seraient probablement morts de rire. Heureusement qu’ils n’étaient pas là pour voir ça.

Elles arrivèrent à l’hôtel de Christie. Elle avait suivi ses indications à la lettre, la vitesse à laquelle elle conduisait avait servi à ne pas louper les sorties. Elle arrêta donc la voiture sur le parking, avec dans l’esprit les différentes façons dont elle allait s’expliquer avec l’agresseur de Christie. Non, vraiment. Elle venait de rencontrer cette personne et voilà qu’elle songeait déjà retrouver le type responsable de son état pour lui faire payer. C’était à se demander ce qui ne tournait pas rond dans la tête de Jessica. Son syndrome du super-héros comme certains l’appelaient.
Elle resta un moment à attendre, se demandant si Christie allait finir par descendre de la voiture. Elle l’accompagnerait bien jusqu’à sa chambre, mais elle ne voulait pas non plus s’imposer. Christie avait déjà accepté qu’elle la ramène, il ne fallait pas trop pousser non plus, pas vrai ? Elle attendit donc que la jeune femme qu’elle accompagnait daigne bouger pour décider ce qu’elle devrait faire ensuite. Sa voix finit par s’élever et Jessica tourna la tête vers elle, sourcils froncés. Elle… l’invitait à prendre un verre ? Etait-ce bien raisonnable ?  Elle n’en était pas certaine. Mais… elle n’était pas médecin et même si elle aurait infiniment préféré emmener Christie à l’hôpital plutôt qu’à son hôtel, son rôle devait s’arrêter là. Elle n’était pas Jessica la Garde Rouge en fonction. Elle était simplement Jessica Drew, la bonne samaritaine qui passait par là et qui ramenait quelqu’un en détresse à bon port. Rien de plus. Ceci dit, il était mieux de s’assurer que tout irait bien en l’accompagnant directement à sa chambre et en restant un moment avec elle. Quitte à prendre un verre. Même si elle ne buvait pas. Elle bousculait ses habitudes, alors autant le faire jusqu’au bout.  Elle secoua la tête à la dernière affirmation de Christie. « Vous ne m’avez pas fait perdre mon temps. Et puis… Je n’ai rien à faire, là, maintenant. Pourquoi ne pas prendre un verre. » Ouais… Tant qu’à bousculer ses habitudes, autant y aller à fond. Et puis un verre, ça engageait à quoi ? A rien. Nada. Que dalle. Elle détacha sa ceinture et s’extirpa du véhicule. Elle s’assura que Christie y arrive et elle l’accompagna jusqu’au hall principal de l’hôtel, ses yeux s’attardant sur le décor qu’elle avait sous les yeux. Elle mémorisa ainsi chaque sortie de secours, comme à chaque fois qu’elle se rendait quelque part. Déformation professionnelle qui l’obligeait à analyser son environnement en détail, en mémorisant l’essentiel.
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Jeu 29 Déc - 0:27

C'est un petit hôtel tranquille, sur trois étages, pas un énorme luxe bien sûr, mais parfait pour y passer quelques nuits loin des nombreux vas et viens de ces gens qui préfèrent fréquenter les établissements reconnus pour leurs services et leur confort. Ici, pas de tapis rouge, ni même de portier pour vous accueillir. En revanche, une toute jeune réceptionniste, nouvelle employée à priori à en juger par sa timidité, qui s'occupe vous mets tout de suite à l'aise dès votre arrivée dans les locaux. Je peux sentir son regard interrogateur se poser sur moi, elle ne me lâche pas des yeux comme si elle cherchait à comprendre d'elle-même ce qui m'est arrivé. Elle n'ose pas le demander, mais son attitude est semblable à celle de Jessica, elle crève d'envie d'appeler les secours, où un truc dans le genre. Quoi que... à la façon dont ma sauveuse du soir réagissait lorsque je lui ai parlé - assez vaguement pourtant - de mon agression, je dirais que celle-ci aurait plutôt envie d'aller casser la gueule à ce type. « La chambre trois cent douze, » lançais-je accompagné d'un sourire dont le but est de rassurer la jeune femme. C'est hésitante qu'elle me donne les clés, toujours silencieuse, me répondant malgré tout par un petit signe de la tête. « Merci. » Je pense que la présence de quelqu'un d'autre la dissuade d'appeler qui que ce soit. Elle retourne à ses occupations après avoir tout de même vérifié que nous avions bel et bien disparue dans le couloir nous menant vers les escaliers.

Première bonne nouvelle, je retrouve une mobilité normale, j'arrive à me déplacer sans avoir à nécessiter l'aide de Jessica. Le mal de crâne, lui, est du genre tenace, il ne me lâche plus d'une semelle. Le raisonnement de nos pas dans la cage d'escalier n'aide pas non plus à me sentir mieux, j'ai l'impression que le moindre son que j'entends est multiplié par cent avant de faire écho à l'intérieur de moi. La fin de l'ascension est un soulagement, la fin de tout un calvaire, je parvient à m'apaiser légèrement. Encore un petit effort et... on y est. Le numéro 312 est soigneusement gravé sur une plaque placée sur la porte en bois qui me fait face. Comme je le disais, faut pas s'attendre à une grande qualité, il suffirait d'un bon coup de pied pour l'ouvrir. Mais telle la petite dame civilisée que je suis, je déverrouille le mécanisme, qui dans un cliquetis, me permet de pousser sur la poignée et d'accéder à la chambre. « Faites pas gaffe au bordel, j'ai pas vraiment eut le temps de mettre de l'ordre. » Des dossiers éparpillés un peu partout sur le lit double, à ça venant s'ajouter des fringues vulgairement rangés dans l'armoire à moitié ouverte, une véritable scène de guerre. Et heureusement que la porte de la salle de bain est close, ça aurait été encore pire, le miroir s'est décroché du mur ce matin, pour finir complètement brisé au sol. « J'vous en prie, installez-vous, » lui lançais-je en lui désignant le fauteuil au coin de la pièce, qui, lui est miraculeusement libre.

A un détail près... oh la merde. Sur le coup, je n'ai absolument pas fais gaffe à ce détail. Il y a un dossier sous le coussin, que j'avais placé là pour être sûre de le retrouver en cas de besoin. Celui où je rassemble temporairement mes informations sur la Garde Rouge qui ne sont pas encore totalement vérifiées. Quant au dossier que j'ai partagé à Matthew, il y a de cela quelques semaines, il est en sécurité chez moi. Mais quand même... j'vais devoir trouver une combine pour expliquer ce genre de recherches, au cas où cela éveillerait quelques questions. « Les corvées de ménage, ça a jamais été mon truc, » plaisantais-je faisant pour l'instant comme si de rien était. « Encore merci pour ce soir, » continuais-je un peu plus sérieuse.

Peut-être que si j'arrive à suffisamment détourner son attention...
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Mar 3 Jan - 22:26
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Jessica ✧ Christie


La jeune femme à la réception semblait hésiter. Jessica voyait bien ce qu’elle se demandait si elle ne devait pas appeler les secours. Elle tenta de lui faire un sourire rassurant pour lui signaler qu’elle gérait la situation. Mais c’était faux. La seule personne qui gérait la situation, c’était Christie. Christie qui ne sembla pas déstabilisée par le regard de la réceptionniste et qui demanda les clés de sa chambre comme si elle avait l’habitude de rentrer dans cet état. Jessica ne put que saluer son sang froid. A sa place, elle aurait lancé un regard mauvais à la jeune femme en lui demandant si elle ne voulait pas sa photo car elle détestait être vue dans une position de faiblesse. L’orgueil de Jessica, cette chose très mal placée dont elle avait tant de mal à se débarrasser.
En tout cas, Christie semblait aller mieux. Elle pouvait à présent se déplacer sans l’aide de Jessica, ce qui était une amélioration par rapport à quelques instants plus tôt. Enfin… Quelques instants, c’était vague. Jessica ignorait combien de temps elles avaient mis pour arriver ici depuis qu’elle avait trouvé Christie dans cette ruelle. Une demi-heure, une heure, deux peut-être. Regarder sa montre ne lui avait pas traversé l’esprit une seule seconde, tant elle était occupée à veiller à ce que la jeune femme ne tourne pas de l’oeil.

Elle suivit Christie jusqu’à sa chambre, se demandant si elle ne devait pas rentrer chez elle. Après tout, sur le parking, ça lui avait semblé être une bonne idée de l’accompagner pour s’assurer que tout allait bien. Mais à présent qu’elle avançait dans les couloirs de l’hôtel dont le sol était recouvert d’une moquette qui étouffait le moindre de ses pas elle hésitait. Classique. Jessica et les êtres humains. Elle ne savait pas comment s’y prendre.
Les banalités telle que bonjour, au revoir, ça lui passait par-dessus la tête. Avec la Garde au moins, elle n’avait pas besoin de ça. Etant obligés de bosser ensemble, ils n’avaient pas besoin d’apprendre à mieux se connaître. Ils se connaissaient déjà. Alors que Christie, qu’elle avait rencontré plus tôt, c’était une autre paire de manche. Elle ne savait pas trop à quoi s’attendre. Ce n’était qu’un verre en guise de remerciement, sans doute, ce que Jessica aurait sans doute fait à sa place. Mais elle avait toujours des appréhension de ce genre avec les gens qu’elle venait de rencontrer.

Elle s’engouffra à la suite de Christie quand cette dernière ouvrit la porte, lui demandant de pas faire attention au désordre qui régnait. Elle s’attendait à ce qu’elle trouvait toujours quand on lui disait ça, juste un verre qui trainait et un tee-shirt par terre. Or, elle fut surprise par ce qu’elle vit. Les dossiers éparpillés, les vêtements. D’accord. Elle décida de faire comme Christie l’avait invité à faire, c’est-à-dire ne pas y prêter attention.
Une question lui brûlait les lèvres, cependant. Pourquoi autant de dossiers ? Elle prit pleinement conscience qu’elle ne connaissait absolument rien de la personne chez qui elle était, ce qui était logique vu qu’elle venait de la rencontrer. Sous une nouvelle invitation de son hôte, elle s’avança vers le fauteuil qu’elle lui désignait, n’osait pas faire autre chose. Un fauteuil qui contenait également un dossier. Jessica tenta de regarder ailleurs pour ne pas se mêler de ce qui ne la regardait pas mais un détail attira son attention. Le mot «Garde» suivi de «Rouge». Jessica retint sa respiration. Nom de… Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? Est-ce que Christie savait qui elle était ? L’avait-elle attiré dans sa chambre pour une quelconque raison ? L’esprit de Jessica s’agitait dans tous les sens, explorant tous les scénarios possibles. C’était un piège, lui souffla la petite voix de la paranoia dans un coin de sa tête. La raison, elle, préconisait de faire comme si elle n’avait rien vu en attendant d’en savoir plus. Une autre part d’elle-même voulait directement arracher les vers du nez à Christie, au risque de se compromettre.

Jessica tourna la tête vers son hôte qui disait que les tâches ménagères, ce n’était pas son truc avant de la remercier. L’agression… Etait-ce une vrai agression ? Ou une simple mise en scène ? Maintenant qu’elle avait vu ce dossier sur la Garde Rouge sans savoir ce qu’il contenait, elle commençait à douter de tout. Elle se força à afficher un air neutre, art dans lequel elle excellait. « De rien. C’est… normal, j’imagine ? » Elle s’éloigna volontairement du fauteuil, et désigna les dossiers qui trainaient partout - sauf bien sûr celui qui était sur le fauteuil - et demanda avec un sourire timide. « Vous êtes une détective ou quelque chose comme ça ? Vous n’avez pas l’air d’une Sam Spade, pourtant. Il manque la jolie secrétaire blonde et le petit côté macho qui fait tout le charme du personnage. » Elle mit les mains dans les poches avec un petit rire « Désolée, j’ai tendance à faire des références bizarres aux films, des fois. En plus de ma curiosité mal placée. » Premièrement, paraître naturelle et timide. Jouer les ingénues, ça marchait souvent sur les hommes, mais Christie n’était pas dotée d’un pénis pour ce qu’elle en savait.  
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