Ça sentait la journée de merde. A plein nez. Non seulement, je n'avais pas été fichu de mener ma vendetta à bien mais en plus, Joshua avait été blessé. Par ma faute. Car je n'avais pas été foutu de lui dire non quand il avait insisté pour venir avec moi. Je me sentais coupable. Oh oui. Même si quelque part, sa présence m'avait rassuré. Son écoute et son soutien aussi. Je me sentais toujours aussi coupable et avec ce qui s'était passé par la suite. Bah... non, je préférais pas y penser. Pas maintenant. J'étais encore bien trop paumé pour ça.
D'ailleurs, je n'avais pas revu mon collègue depuis. Je passais mon temps à l’esquiver, au S.H.I.E.L.D ou ailleurs. Dès que je le voyais, mes joues prenaient une teinte rouge vif et je faisais demi-tour, jouant la politique de l'autruche plutôt que d'affronter très clairement son regard. C'était plus facile comme ça. Plus lâche aussi. M'enfin, il me fallait un peu de temps pour accepter que j'étais clairement attiré par lui et qu'on s'était embrassé dans mon appartement après l'avoir ramené chez moi pour soigner sa blessure à la cuisse.
Rien que d'y penser, je rougissais de plus belle. Bordel. Ouai.... dans le genre soirée chelou, c'était parfait. On avait fini par s'endormir, collé l'un contre l'autre. Puis, le lendemain matin, je l'avais ramené chez sa mère. Ce qui nous avait obligé à lui donner quelques explications. Et avec ma capacité formidable à mentir comme un pied, la vérité était vite sortit de ma bouche.
De là, tout le monde a été mis au courant. Ou presque. En une journée à peine. On me posait sans cesse des questions et je préférais les esquiver plutôt que d'y répondre franchement. Car je ne tenais pas à exposer ma vie privée. Je ne comptais pas en parler. Pas même à Gavin qui, pourtant, était devenu à lui tout seul mon unique famille.
En parlant de lui, je n'avais pas eu de nouvelle. A croire qu'il me faisait la gueule. Ou qu'il ne tenait pas pour l'instant à me parler. Faut dire que je n'avais pas vraiment eu le courage de l'affronter en face. Quand cette histoire était parvenu à ses oreilles. Je ne savais même pas qui l'avait mis au courant. Dans un sens, ça n'avait pas d'importance. Je ne pouvais plus revenir en arrière de toute manière. Le mal était fait et ressasser, regretter n'y changerait rien.
C'est pourquoi, j'avais décidé d'aller le voir cet après-midi. Histoire de voir s'il allait bien quand même. Puis, ça me faisais clairement chier qu'il boude. J'avais beau ne pas être le fils idéal, à dire ce que je ressentais ou à montrer mon affection, je l'appréciais bien. Ce n'était pas pour rien que je l'avais choisis des années plus tôt pour porter son nom. Même s'il pouvait se montrer parfois chelou. Et relou par la même occasion. Mais les parents n'étaient pas censé être parfait n'es-ce pas?
Je poussais un soupir, fermant la porte derrière moi. Tandis que je me dirigeais vers le parking, pour prendre ma bagnole, je jetais un bref coup d'oeil autour de moi afin de m'assurer que personne ne me suivait. Non parce que je devais me montrer prudent quand même. Le meurtrier de ma famille courrait toujours à Genosha et je mettais fais griller comme un bleu... c'était possible qu'il me retrouve. Surtout qu'il n'avait pas l'air surpris quand on l'avait alpagué Josh et moi à côté de ce restaurant.
Tant de question sans réponse. Ça en devenait crevant à force. Une fois certain d'être en sécurité, je montais enfin dans ma voiture, direction Hammer Bay cette fois où je me garais près de l'immeuble de mon père.
Quelques minutes plus tard et me voilà devant l'entrée. Après quelques secondes d'hésitation, je toquais à sa porte, prenant une grande inspiration. Si ça se trouve, il n'était pas là en plus. Je me pris soudain à le souhaiter mais mes espoirs s'effondrèrent quand la porte s'ouvrit, laissant apparaitre Gavin sur le palier.
- Salut. Je... je voulais voir si t'allais bien.
Tout en disant ces mots, je passais une main dans mes cheveux bruns, déglutissant légèrement. C'était nouveau. Tout ça. En vrai, je ne savais pas comment il allait réagir. A part bouder. J'avais perdu l'habitude moi. A l'orphelinat, on était tellement nombreux qu'on apprenait vite à devenir autonome. Je ne savais même pas ce que je devais dire. Si je devais m'excuser tout de suite ou si je devais rester silencieux et faire genre que tout allait bien. Je laissais donc retomber mon bras le long de mon corps, ajoutant d'une voix hésitante :
- Je peux entrer ou je dois rester sur le palier de la porte?