✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Lun 2 Mai - 11:18
You look familiar
Anna & Remy
Les rayons du soleil couchant contre les vitres de la villa donnent une teinte chaleureuse à la pièce. Ce soir une grande soirée mondaine est organisée par une veuve richissime. La seule condition pour entrer -au delà du fait d'être fortuné- est d'être masqué. Le gratin de Genosha se bouscule au portillon. Chacun a sorti son plus beau loup, des plumes magnifiques et colorées se font voir de partout. Un orchestre joue une musique d'ambiance dans un coin de la salle de réception. Anna n'est pas forcément friande de ce genre de soirée. A ces yeux la compagnie de ces personnes n'est pas celle qu'elle préfère mais la jeune femme n'est pas là pour prendre du bon temps. C'est une mission qui l'amène au milieu de cette foule masquée. En effet, depuis quelques jours déjà elle est chargée de suivre quelqu'un : Rémy Lebeau. L'homme s'est opposé à la garde lors d'une rafle. Si rien n'a pour l'instant été retenu contre lui, Anna est chargée de l'avoir à l'oeil dans l'espoir de pouvoir l'inculper et le mettre derrière les barreaux. Inutile de dire que lorsqu'on lui avait remis la photo du suspect, un rire jaune lui avait échappé. Encore lui s'était-elle dit. Cela lui avait finalement permis de mettre un nom sur le visage de l'inconnu qu'elle croisait tout le temps. Le destin semblait le mettre sur sa route à chaque fois qu'elle devait se rendre quelque part. Pourtant, bien que son visage l’intrigue à chaque fois qu’elle le voit, jamais Anna ne lui avait adressé la parole. Sa filature n’avait pas donné grand-chose jusque là. Rémy n’avait pas eu de comportement que la Garde Rouge considérait « à risque » et la jeune femme semblait déjà se lasser et regretter ses arrestations musclées. Anna avait été surprise lorsqu’elle avait trouvé le nom de R. Lebeau dans la liste des invitées de la veuve. Il n’avait pas l’air d’être l’un de ces bourgeois ni d’aimer ce genre de soirée. La curiosité de la jeune femme avait été piquée à vif et elle n’avait pas tardé à jouer de ses contacts pour obtenir une invitation.
Cela fait maintenant dix minutes qu’Anna est arrivée. Ses yeux d’experte scrutent chaque convive. Elle adresse des sourires aux inconnus. Certains la confonde et l’appelle Julia ou même Sienna. La jeune femme reste polie pourtant elle semble s’agacer. Aucune trace de sa cible. Elle espère qu’il viendra. Elle sait que Remy n’est pas encore arrivé. Elle a demandé à la femme qui tient la liste à l’entrée. Des serveurs se faufilent entre les invités en proposant des coupes de champagne. Anna est serrée dans sa robe dorée. Elle regrette son uniforme rouge. Une arme est coincée dans sa jarretière en cas d’alerte il faut être opérationnelle. A l’extérieur le soleil semble peu à peu être happé par la mer. Le ciel prend des teintes rosées. La jeune femme se serait bien attardée sur la vue magnifique qu’offre l’horizon mais son attention ne doit en aucun cas être détournée. Le fait que Remy se rende à une soirée de ce genre cache forcément quelque chose, elle en est persuadée. Après quelques tours dans la pièce principale, la professionnelle se dit qu’elle verrait sûrement mieux depuis la mezzanine. Discrètement elle se met en quête des escaliers. Il ne lui faut que quelques minutes pour atteindre son but.
Anna s’appuie contre la barrière dorée et se met à scruter l’assemblée derrière son masque. Ses cheveux châtains tombent en cascade sur ses épaules dénudées. Elle se fond parfaitement dans le décor. L’exercice n’est pas facile pourtant Anna sait qu’à la minute où elle croisera le regard de sa cible, elle saura qu’il s’agit bien de lui. Elle ne peut pas expliquer le sentiment qui lui prend quand elle voit Remy. Au début elle s’était dit qu’elle avait déjà dû lui parler, pourtant en fouillant dans sa mémoire, elle n’avait trouvé aucune trace de lui. Elle avait fini par l’oublier jusqu’à ce que le hasard ne cesse de le placer sur son chemin. Légèrement distraite, Anna ne fait pas attention au dernier invité qui vient de rejoindre les autres convives. Jusqu’à ce que son regard océan ne se pose sur cette silhouette qu’elle connaîtrait presque par cœur à force de la voir. Où est-ce parce que jadis, cette silhouette appartenait à l’homme qu’elle aimait ? Quoiqu’il en soit, lorsque la jeune femme aperçoit enfin Rémy, un sourire courbe ses lèvres. Il aurait été dommage de rater son arrivée. Maintenant il ne faut pas qu’elle se fasse repérer. Chose qui devrait être facile tant qu’elle gardera son masque sur le bout du nez. En tout cas c’est ce qu’elle croit.
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Lun 2 Mai - 15:12
❝You look familiar❞ Anna M. Darkhölme & Remy LeBeau
Remy adorait les soirées mondaines, non parce qu’il s’y sentait comme un poisson dans l’eau, mais parce qu’il aimait le spectacle ridicule des hommes et des femmes en fanfreluches, prêts à tout pour obtenir les faveurs de l’un ou de l’autre – qu’elles soient pécuniaires, morales ou sexuelles. Les hommes œuvraient pour manifester leur puissance. Costume de marque, cigares, chevalières tape à l’œil, boutons de manchette hors de prix : tout était bon pour montrer qu’on avait plus d’argent que son voisin. Les femmes, elles, rivalisaient d’artifices pour paraître à leur avantage : les unes serraient trop leur bustier pour donner l’illusion d’une taille de guêpe, les autres rembourraient leur soutien-gorge, et ça sentait la laque à des kilomètres à la ronde... Sans compter les litres de fond de teint pour effacer la première ride au coin de la paupière. Observer la décadence d’une population qui n’avait rien de commun avec le reste du monde, voilà qui était toujours divertissant. Mais ce soir-là, ce n’était pas pour l’amusement qu’il se trouvait là. La riche Lorna Van Kuffeler avait un problème qu’elle ne pouvait pas confier à la police, au risque de perdre sa réputation. Un maître-chanteur lui réclamait de l’argent en échange d’une vidéo d’elle, dans les bras d’un homme assez jeune pour être son petit-fils. En temps normal, elle aurait sans doute laissé couler les choses, mais ce garçon était le fils d’une autre famille de la haute société, promis à une autre. Remy n’avait pas saisi toutes les subtilités de l’affaire et s’était limité à son rôle : démasquer le maître-chanteur. L’argent devait être déposé au cours de la soirée donnée par Mrs Van Kuffeler, derrière une plante en pot au nom latin imprononçable, et la vidéo laissée dans ce même pot. La veuve n’était pas idiote : elle se doutait bien que son racketteur en aurait gardé une copie et reprendrait son chantage sitôt l’argent empoché. La mission du détective était donc de surveiller les abords de la véranda, normalement fermée aux visiteurs, et d’identifier l’individu. Un peu différent de ce à quoi il était habitué, mais on ne peut plus intéressant. Ce fut donc paré d’un superbe costume loué pour l’occasion qu’il se présenta à la porte de la villa. Une jeune femme en robe noire cintrée accueillait les convives sur le perron, vérifiant leur identité avant de les laisser entrer.
« Puis-je voir votre invitation, monsieur ? » s’enquit-elle d’une voix suave, digne d’un mauvais film de série B.
Il lui tendit le carton blanc que lui avait remis Mrs Van Kuffeler. Les lettres dorées indiquaient simplement « Remy LeBeau ». La jeune femme hocha la tête et le laissa pénétrer à l’intérieur. Comme lui, tous les autres invités dissimulaient leur visage sous un masque – une condition exigée par le maître-chanteur. Il ne voulait donc pas être reconnu, ce qui tendait à prouver que son visage était aisément identifiable. Manque de chance, il y avait un excellent privé dans la salle : Remy se ferait un plaisir de faire tomber son masque, lorsqu’il l’aurait sous la main. Des dizaines de candélabres électriques illuminaient la grande salle de réception. Comme toujours, hommes et femmes s’étaient parés de leurs plus beaux atours. Le détective n’eut aucun mal à repérer la maîtresse de maison. Bien entourée, Lorna Van Kuffeler rayonnait dans une robe d’organza d’un bleu profond, piqueté de perles blanches. Une longue plume de paon blanc ornait son loup de satin. Elle riait, trop fort, trop ostensiblement, comme toutes les divas dans son genre. La musique, la foule, les serviteurs – Remy attrapa une coupe de champagne pour donner le change –, tout contribuait à rendre la soirée bien trop agitée pour garder son attention fixée sur la porte de la véranda. Le détective avisa un escalier, devina qu’il menait à la mezzanine et, sans même remarquer la jeune femme qui s’y trouvait déjà, se dirigea droit dans cette direction. Il ne réalisa son erreur que lorsqu’il atteignit l’étage. Bien loin de se laisser démonter par cette présence inattendue – et ravissante, à en juger par la silhouette que dessinait la robe chatoyante – Remy s’avança sans hésiter, un sourire aux lèvres.
« Trop d’agitation pour vous aussi ? » s’enquit-il en arrivant à sa hauteur.
Il chercha le regard de la jeune femme sous le loup. Il avait l’étrange impression d’avoir déjà vu quelque part ces yeux oscillant entre l’azur et l’émeraude, sans parvenir à se rappeler où. Leur éclat, cependant, le laissa un instant engourdi. Il observa le visage à demi-dissimulé sous le masque, suivit des yeux le tracé du menton, la cascade de ces cheveux soyeux, et il sut que ce n’était pas la première fois qu’il contemplait cette femme. Il l’aurait reconnue entre mille ; une fois encore, le destin s’obstinait à forcer leurs chemins à se croiser. D'accord, cette fois, il ne pouvait pas laisser passer cette chance. Comme à chaque fois qu’il l’observait, Remy éprouvait une curieuse sensation au creux du ventre, comme si quelqu’un s’amusait à faire un nœud avec ses entrailles. Lui demander s’ils s’étaient déjà rencontrés auparavant était néanmoins le summum du mauvais goût en matière de drague. Même si la question du détective était tout à fait sincère et, pour une fois, dépourvue de toute idée de séduction, il préférait éviter de la poser. Reprenant ses esprits, il réajusta l’élastique du masque qui lui sciait les oreilles et jeta un coup d’œil en contrebas. La porte de la véranda était toujours fermée. Personne ne se tenait aux abords. Remy sirota un peu de son champagne et tourna les yeux vers la jeune femme. Une fois de plus, ses intestins choisirent de jouer aux montagnes russes.
« J’suis pas vraiment un habitué de ces mondanités, avoua-t-il avec un froncement de nez. Mais une invitation de Mrs Van Kuffeler, ça se refuse pas, n’est-ce pas ? »
Il sourit, vrillant son regard dans le sien. Il devinait la beauté de ses traits même à travers ce loup censé la dissimuler à ses yeux.
« J’m’appelle Remy. Remy LeBeau. Est-ce que j’ai le droit de connaître votre nom aussi, ou bien c’est interdit, au cours d’un bal masqué ? »
Le brouhaha des conversations sonnait comme un bourdonnement géant. Anna était tellement concentrée sur sa cible qu’elle ne prêtait attention à rien d’autre. Rémy s’avançait parmi la foule, la jeune femme le regarda prendre une coupe de champagne. Elle continuait à se demander ce qui avait amené l’homme ici. Sûrement une raison professionnelle. Mais laquelle ? Là était tout le mystère. Elle s’armerait de patience pour le découvrir. Ce qui comptait maintenant était de déceler un quelconque comportement suspect. Et pour cela aussi, Anna commençait à se dire qu’elle devrait s’armer de patience. Elle s’interrogea même sur les réelles motivations de ses supérieurs. Est-ce qu’on l’avait mise sur cette affaire à cause d’une réelle menace ? Ou est-ce que l’arrogance de Rémy avait mis leurs nerfs à vif ? Anna haussa les épaules. La raison n’avait que peu d’importance. Les ordres étaient là pour être exécutés. L’attention de la jeune femme se détourna une demi-seconde. En effet, une bonne femme s’était mise à hurler. Par réflexe l’agent de la Garde Rouge avait détourné la tête. On ne savait jamais, un suspect pouvait en cacher un autre. La brune fut déçue en constatant que la femme n’avait fait que rire bruyamment histoire de se faire remarquer. Les yeux clairs d’Anna retournèrent scruter l’entrée mais la cible avait disparu. Où était-il passé ? Tel un faucon traquant sa proie, la professionnelle détailla chaque visage derrière les masques. Aucune trace de ce regard qu’elle commençait –ou recommençait- à connaître par cœur. Penchée au dessus de la barrière, la jeune femme commença à se demander si elle n’avait pas imaginé l’arrivée du suspect. Pourtant elle savait bien que non. Ce fut d’ailleurs une voix étrangement familière qui lui apporta sa réponse. Le bougre était monté jusqu’ici. Par réflexe Anna aurait presque dégainé son arme mais l’homme ne semblait pas hostile. Elle lui accorda donc un sourire.
« Oui. Je trouve ça plus intéressant de profiter de la soirée d’ici. » répondit-elle en se tournant vers le brun.
Anna croisa le regard du suspect et étrangement, si elle ne s’était pas retenue, son sourire se serait facilement agrandi. C’était indéniable, cette sensation de déjà-vu lui collait aux basques, et bien avant qu’on lui attribut cette mission. Elle sentait le regard de Rémy qui la détaillait, elle espérait que son masque l’empêcherait de la reconnaître. Ils s’étaient croisés si souvent sans le vouloir… Elle n’était sûre de rien. Lorsque le regard de Remy s’égara vers la véranda, Anna y jeta un coup d’œil. Il n’y avait personne dans ce coin là, alors pourquoi est-ce que le regard du détective s’y était égaré ? La jeune femme se mit à réfléchir. Soit cela était dû au hasard, soit quelque chose poussait Rémy à s’intéresser à cet endroit en particulier. Finalement l’attention du jeune homme se reporta sur Anna. La brune fit mine de regarder la foule avant de relever son visage vers lui. A vrai dire, avant de mettre les pieds ici, la jeune femme n’avait aucune idée de qui pouvait être Mrs Van Kuffeler, d’ailleurs si elle la voyait, elle ne la reconnaîtrait que d’après une photo fournie par la Garde Rouge. Mais elle devinait que les gens présents dans l’assemblée avaient été triés sur le volet. Elle sourit de nouveau à Rémy.
« Certaines personnes n’hésiteraient pas à nous piétiner pour être à notre place. » dit-elle d’un ton léger.
Il fallait qu’elle paraisse détendue et parfaitement à sa place, un exercice facile. Elle n’en était pas à sa première mission de pistage. Anna passait sa vie à se fondre dans la masse, et elle adorait ça d’ailleurs. Et lorsque Remy se présenta enfin, la jeune femme lui adressa de nouveau un sourire. Elle savait très bien comment il s’appelait. Elle savait très bien qui il était, où il habitait et ce qu’il faisait dans la vie. « Enchantée Monsieur Lebeau. Je suis Anna. Anna Marie. » sur ces mots, la jeune femme se tourna légèrement pour faire face à son interlocuteur et non-plus à la foule. Elle tendit sa main droite pendant que ses yeux continuaient de détailler les traits fins laissés visibles par le masque du jeune homme. Elle en aurait presque oublié qu’elle était en mission. En même temps elle n’était qu’humaine –c’est ce qu’elle pensait du moins- et elle ne pouvait nier que cet homme était charmant. La soirée continuait son court à l’étage du dessous, pourtant les lumières se mirent à grésiller puis à s’affaiblir. Elles clignotèrent un instant puis s’éteignirent complètement. La salle fut alors plongée dans la pénombre. Le soleil s’était définitivement couché et seule la lueur de la nuit naissante éclairait la pièce.
« Ne vous en faites pas très chers convives, ce n’est qu’un petit souci technique. La lumière reviendra d’un moment à l’autre. » annonça la voix fanée de Mrs Van Kuffeler.
Anna n’avait pas perdu de temps, de son bustier elle avait sortie une petite tige métallique qui s’avérait être une lampe de poche. « Venez Remy, allons rejoindre les autres convives. » sans attendre quelconque réponse, Anna prit la direction des escaliers. Elle n’avait aucune idée de ce qui se passait mais pour sûr, Remy n’y était pour rien. Son instinct lui disait que cette panne n’avait rien d’un accident. La raison lui échappait encore mais ce n’était qu’une question de temps.
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Mar 3 Mai - 15:22
❝You look familiar❞ Anna M. Darkhölme & Remy LeBeau
Ils ne s’étaient jamais parlé auparavant, et pourtant Remy se sentait presque en confiance. Il éprouvait la curieuse sensation de pouvoir dire ce qu’il voulait et que cette femme renchérirait, avec au moins autant d’aplomb que lui.
« Certaines personnes n’hésiteraient pas à nous piétiner pour être à notre place », lui répondit-elle, confirmant son impression.
Amusé, Remy s’autorisa un sourire plus franc. Il ne devait pas oublier pourquoi il avait choisi ce poste d’observation, mais l’étonnante présence de la jeune femme détournait son attention, plus encore lorsqu’elle se tourna vers lui, lui rendant son sourire.
« Enchantée Monsieur Lebeau. Je suis Anna. Anna Marie. »
Anna. Le nom lui évoquait quelque chose ; il avait dû déjà l’entendre par le passé. Avait-il déjà rencontré une fille portant ce nom ? Il fouilla sa mémoire, en vain : pas de conquête d’un soir, pas de petite amie, pas de camarade d’enfance, personne... La jeune femme semblait parfaitement à l’aise dans cet endroit. Avec la façon dont elle s’appuyait sur la rambarde, avec une fausse désinvolture, la lueur de malice dans ses yeux clairs et son sourire en coin, elle ressemblait presque à une de ces poupées qui se pavanaient en bas... sauf qu’elle ne se pavanait pas – et Remy préférait cela. Il saisit la main qu’elle lui tendait mais, plutôt que de la serrer prosaïquement, se pencha, les yeux toujours levés vers les siens, pour lui offrir un baisemain.
« Plaisir partagé, ma chère. »
Chérie. Le mot, dérivé de celui qu’il venait de prononcer, lui sauta à l’esprit. Il n’avait jamais appelé personne ainsi, pas même Ororo. Un nouveau déjà-vu l’envahit, aussi troublant que les précédents, mais plus puissant, plus certain. Remy scruta le visage à demi-caché par le masque, fouillant parmi ses souvenirs fuyants, incapable de comprendre. Même dissimulée sous un morceau de satin, Anna conservait un charme indéniable – avec sans doute une touche de mystère en plus, ce qui ne déplaisait pas vraiment au détective. Il ouvrit la bouche, prêt à faire plus ample connaissance avec elle, quand les lumières commencèrent à vaciller. Fronçant les sourcils, Remy leva les yeux vers le plafond. Les candélabres clignotèrent quelques secondes, avant de s’éteindre tout à fait. Une profonde obscurité enveloppa la salle de réception. Le silence provoqué par la surprise ne dura pas longtemps, lui : moins d’une minute plus tard, la pièce bruissait de commentaires inquiets, amusés, outrés... La tentative de Mrs Van Kuffeler de rassurer ses convives eut peut-être l’effet escompté sur eux, mais sur le détective, elle ne fit que déclencher une alarme mentale : cette soudaine coupure d’électricité n’avait rien de divertissant. C’était une manœuvre du maître-chanteur ! Un éclat de lumière ramena son attention sur Anna. Elle avait sorti une lampe de poche d’on ne savait où – surtout vu l’étroitesse de sa robe dorée – et commençait déjà à se diriger vers l’escalier. Remy plongea la main dans la poche intérieure de sa veste et en tira un stylo qui, une fois actionné, délivra un mince rayon de clarté. Il devait se dépêcher. Sa cible allait profiter de la confusion pour pénétrer dans la véranda et s’emparer de la rançon. Remy saisit Anna par les épaules, juste le temps de l’empêcher de descendre la première.
« Désolé, ma chère, j’ai quelque chose à vérifier ! »
Calant le stylo lumineux entre ses dents, il descendit les marches deux à deux, manqua d’en rater une, se rattrapa avec souplesse et franchit les quatre dernières d’un bond. Pas question de laisser le racketteur s’en tirer à si bon compte. Le détective jura intérieurement : il aurait dû rester près de la porte, ou assez près pour l’atteindre plus vite, plutôt que de grimper là-haut. La porte de la véranda était entrouverte lorsqu’il y parvint. La lumière ne revenait toujours pas, signe que son gars n’avait pas dû se contenter de faire sauter le fusible. Remy reprit le stylo entre ses doigts et le pointa en direction du pot de fleurs que lui avait montré Mrs Van Kuffeler l’avant-veille. À peine l’avait-il fait qu’une silhouette sombre filait au fond de la pièce ; Remy ne chercha même pas à vérifier si l’enveloppe se trouvait toujours à sa place. Il s’élança sur les traces de sa cible, bien décidé à lui mettre la main dessus avant qu’elle ne lui file entre les doigts. L’autre ne s’imaginait sans doute pas que l’homme qui le suivait connaissait la maison. Précaution imposée par le jeune homme, la veuve avait montré chaque pièce au détective, au cas où. La pièce suivante donnait sur un spa, et derrière, une salle de sport. Le diable courait vite. Le stylo n’éclairait pas assez loin pour que Remy puisse le distinguer clairement, mais c’était un homme, assurément. De ce qu’il avait vu plus tôt, les femmes étaient toutes en robes fourreau : impossible pour elles de courir comme ça, et encore moins en talons aiguilles. Ils traversèrent le spa au pas de course. Remy lui intima de s’arrêter, mais l’autre fit comme s’il n’avait rien entendu. Parvenus dans la salle de sport, l’homme hésita un instant, permettant au détective de le rattraper. La lampe éclaira sa main gauche. Il tenait l’enveloppe.
« Arrête-toi ! ordonna à nouveau Remy. Faut qu’on dis-... »
Les mots restèrent en suspens. Le type venait de se retourner. Si le loup qu’il portait dissimulait ses traits, sa deuxième main, elle braquait un revolver. Remy leva à demi les bras en un geste qu’il espérait apaisant, juste pour montrer qu’il ne tenait aucune arme.
Lorsque Remy porta sa main à ses lèvres, Anna ne put se retenir de sourire. Elle aurait facilement pu se douter que l’homme agirait ainsi. Sa mission ne consistait pas à se lier d’amitié avec la cible, mais la jeune femme ne voyait pas de mal à en apprendre plus sur celui qu’elle suivait. Et peu importait la manière dont elle le ferait. Et celle ci lui convenait parfaitement d’ailleurs car Remy l’intriguait. Cette mission n’avait été qu’une excuse pour finalement l’approcher. L’homme qui n’avait de cesse de se trouver sur sa route à chaque fois qu’elle se rendait quelque part. Cet homme qu’elle était intimement persuadée d’avoir déjà vu par le passé, bien que sa mémoire n’en ait aucun souvenir. Lorsque Remy parla français, Anna n’en fut nullement étonnée. Comme si cela était évident que sa cible maîtrisait la langue de Molière. Le regard clair de la jeune femme s’égara une nouvelle fois sur le détective. Elle commençait à légèrement s’agacer. Elle était sûre et certaine que ce Remy Lebeau avait déjà croisé sa route et qu’elle l’avait déjà entendu parler français. Autrement comment expliquer sa non-surprise ? L’obscurité soudaine eut le mérite de stopper les questionnements d’Anna.
Alors qu’elle se dirigeait vers les escaliers, elle sentit des mains entraver ses épaules. Un froncement de sourcil plus tard, la brune comprit qu’il s’agissait de Remy qui avait –selon lui- quelque chose à régler. Il en savait bel et bien plus qu’elle. Loin de se laisser démonter, Anna n’avait pas perdu de temps. Elle éteignit sa lumière, reglissa le tige métallique dans son bustier puis retira ses talons qu’elle prit dans sa main gauche. Sans perdre une seconde de plus, la jeune femme se mit à détaler les marches. Pour ne pas perdre Remy de vu, elle n’eut qu’à suivre le fin faisceau lumineux qui s’échappait de son stylo. La jeune femme intima à quelques convives de s’écarter du chemin, en poussant d’autres par la même occasion. L’agitation qui régnait dans la salle et les murmures firent que les convives ne remarquèrent même pas qu’une course poursuite était entrain de commencer. Sur les talons du détective, Anna arriva quelques secondes plus tard dans la véranda. Durant un instant elle perdit la lumière de vue. Elle se concentra pour faire appel à son ouïe. Des bruits de pas la menèrent dans une salle voisine. Une salle de sport de ce qu'elle distinguait dans la pénombre. Lorsque l’Agent Rouge arriva dans la pièce, Remy visait la main d’un suspect. Anna le devina à l’enveloppe que le poursuivi détenait entre ses doigts. Profitant du dialogue et de l’obscurité quasi-totale, la jeune femme en profita pour se faufiler derrière le suspect en gardant une bonne distance pour ne pas être vue ni entendue. Le malfrat se retourna vers Remy et sembla chercher quelque chose. La professionnelle sentit son cœur s’accélérer. Code 10-32 : suspect armé. Il ne fallait pas perdre une seconde. Anna ne distinguait que très grossièrement la silhouette du détective, mais elle devinait qu’il venait de lever les mains. Elle n’avait que quelques secondes pour agir. Il fallait être prudent. Anna glissa sa main droite jusqu’à un étui de cuir attaché à sa jarretière. Une arme de service qu’elle avait prise par précaution si jamais sa cible initiale –Lebeau- en venait à se montrer dangereuse. Sans attendre une seconde de plus, la jeune femme colla le canon de son pistolet à l’arrière du crâne du suspect. Elle défit la sécurité.
« Jetez l’arme et l’enveloppe et mettez les mains en l’air. C’est un ordre. » ordonna la jeune femme avec un aplomb désarmant.
Le suspect parut complètement prit de court. Finalement l’obscurité était passée d’avantage à inconvénient plus vite qu’il ne l’aurait cru. Ses talons dans une main, l’arme dans l’autre, Anna avait une drôle d’allure. Elle restait pourtant déterminée et durcit la pression du canon de son pistolet contre le crâne de l’ennemi. « Et plus vite que ça. » renchérit-elle. Cette fois l’homme était fait. Il abdiqua et laissa tomber l’arme dans un vacarme métallique puis l’enveloppe. Il leva ses mains au dessus de sa tête.
« OK OK. C’est bon vous avez gagné. » marmonna-t-il en signe de soumission.
A ce moment là, les lumières se remirent à clignoter puis la lueur chassa la pénombre. L’homme qu’Anna pointait toujours de son arme était vêtu d’un costume visiblement fait sur mesure et hors de prix. La jeune femme n’avait aucune idée de ce qui se tramait. Ce dont elle était sûre en revanche était que son cœur s’était emballé lorsqu’elle avait comprit que Remy était en danger. Etait-ce à cause de la conversation brève qu’ils avaient eu quelques minutes auparavant ou était-ce autre chose ? Anna n’en savait rien. En tout cas, l’affaire était réglée, enfin elle le pensait du moins.
« Il est à vous Lebeau. » dit-elle en s’adressant au détective.
Elle aurait sûrement le droit à une série de questions sur « pourquoi elle se baladait avec une arme » mais Anna savait déjà qu’elle disparaîtrait à la minute même où elle en aurait l’occasion. Il ne fallait pas aller trop loin dans les révélations.
couleur suspect #ff9966
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Mer 4 Mai - 17:24
❝You look familiar❞ Anna M. Darkhölme & Remy LeBeau
Remy réfléchissait aussi vite que possible. Une arme pointée sur lui ne le privait pas de toute faculté de penser, fort heureusement, mais augmentait tout de même les paramètres à prendre en compte pour la négociation. Durant un instant, il songea à éteindre la lampe pour plonger la salle dans le noir complet, mais l’effet aurait sans doute été pire que celui escompté. Surpris, l’homme aurait pu tirer au hasard, ou bien simplement s’enfuir. En gardant la lumière braquée sur lui – pas directement dans son visage, pour ne pas l’énerver plus –, Remy avait plus de chances de le garder sous contrôle.
« Baissez votre arme, dit-il d’un ton aussi neutre que possible. Si vous tirez ici, tout le monde l’entendra, et vous serez pris, quoi qu’il arrive. J’veux juste discuter avec vous. »
Un cliquetis parfaitement reconnaissable fit couler une sueur glacée le long de son échine, mais elle ne provenait pas de l’arme de son vis-à-vis. Une voix inattendue retentit aussitôt après.
« Jetez l’arme et l’enveloppe et mettez les mains en l’air. C’est un ordre. »
Le ton était autoritaire, sans réplique. Remy ouvrit des yeux ronds en reconnaissant la voix. Anna ? Le détective dévia un peu le rayon de sa lampe pour vérifier : elle se tenait bien là, derrière l’homme, ses escarpins dans une main et un minuscule revolver dans l’autre. En d’autres circonstances, Remy aurait pu trouver ça sexy ; pour le moment, il priait surtout pour ne pas se prendre une balle perdue. Un mot de plus et une pression accrue du canon sur sa nuque plus tard, et l’homme finissait par se rendre. Son pistolet tomba au sol en cliquetant. Comme s’il s’agissait d’un signal, les lumières se rallumèrent enfin. Remy détourna aussitôt la tête et cligna des paupières, aveuglé par la soudaine clarté. Les brusques changements de luminosité lui étaient particulièrement pénibles, surtout dans ce sens. La main en protection devant ses prunelles ultrasensibles, il attendit de longues secondes, jusqu’à ce que la voix de la jeune femme résonne à nouveau :
« Il est à vous Lebeau. »
La lumière était toujours beaucoup trop forte pour lui. Les yeux plissés, Remy arracha son masque dont les liserés dorés n’arrangeaient rien à sa vision défaillante, puis baissa le regard vers le sol. Il avisa le revolver. Première chose à faire : donner un coup de pied dedans pour l’écarter de l’individu. Il n’aimait pas les armes à feu. Beaucoup trop dangereuses, et bien trop bruyantes. Il se pencha ensuite et ramassa l’enveloppe : la veuve ne lui avait pas dit ce que le maître-chanteur avait exigé en paiement, mais si c’était des billets, la somme ne devait pas être faramineuse. Sans hésiter, le détective ouvrit le pli. Ses yeux commençaient à s’habituer à la clarté qui régnait dans la salle de sport. Il parcourut l’unique document contenu à l’intérieur et hocha la tête : un ordre de virement signé par Mrs Van Kuffeler, et pour un montant tout à fait intéressant. La sexualité débridée d’une riche veuve valait donc trois cent mille dollars. Restait maintenant à identifier le suspect. Remy releva prudemment la tête vers l’homme et, constatant que sa vision était revenue à la normale, le regarda bien en face. Le suspect portait un costume haute couture et des chaussures vernies hors de prix. À son doigt brillait une grosse chevalière en or, mais, comme tous les convives ce soir, un masque d’un rouge éclatant dissimulait ses traits. Remy le lui retira sans ménagement et haussa les sourcils.
« Tiens donc ! »
Il reconnaissait sans mal Adrian Garnett, le jeune gigolo qui avait partagé le lit de sa cliente. On le voyait assez souvent dans la presse people pour l’identifier au premier coup d’œil, surtout depuis l’annonce de son prochain mariage.
« Ma chère, si vous pouviez vous écarter un tout petit peu de notre ami, s’il vous plaît… » demanda Remy en sortant son smartphone de sa poche.
Quelques clics plus tard, et la photo de Garnett complétait son dossier de travail. Voilà qui ferait un rapport croustillant pour la veuve, et une preuve indiscutable devant un tribunal. Tout ça semblait ne pas avoir de sens, mais pour Remy, les pièces du puzzle s’assemblèrent rapidement. Le maître-chanteur n’avait jamais eu l’intention de diffuser la vidéo, puisqu’elle l’aurait compromis tout autant que Mrs Van Kuffeler. Il n’en avait qu’après l’argent. Il avait filmé leurs ébats et avait cru pouvoir lui soutirer une belle somme en guise d’argent de poche, peut-être pour son enterrement de vie de garçon, ou pour offrir un joli cadeau à sa future épouse.
« T’as jamais eu l’intention de diffuser cette vidéo, pas vrai ? interrogea-t-il, sûr de lui. C’est quoi, le motif de tout ça ? L’argent, simplement ? – Évidemment ! Elle est richissime ! répondit le gigolo en jetant un coup d’œil en biais au revolver pointé sur lui. Mais qui êtes-vous, vous ? Des flics ? – Oh, non ! sourit Remy. Moi, j’suis un joker. J’t’explique : la photo que j’ai prise va aller dans un rapport, où j’vais écrire tout ce qui s’est passé ce soir. Le rapport, j’le donne à Mrs Van Kuffeler. Libre à elle de s’en servir contre toi ou non, mais si elle le fait, sache qu’il a une vraie valeur devant un tribunal. Alors j’te donne un conseil : efface la vidéo, marie-toi et reste fidèle. Les femmes sont beaucoup plus intelligentes que nous. Tu finirais par avoir des ennuis. – Je peux partir ? s’étonna l’autre. – Je t’ai dit, j’suis pas flic. J’ai pas les moyens de te retenir contre ton gré. »
Il jeta un coup d’œil à Anna. Si elle appartenait à la police de Hammer Bay, elle, le gigolo ne pourrait sûrement pas aller bien loin, pas après avoir pointé son arme sur quelqu’un. Comme s’il avait suivi le raisonnement du détective, Garnett tourna les yeux vers la jeune femme. Remy, lui, sentait sa passion pour les mystères le dévorer à nouveau.
Eblouie par la lumière, Anna n’avait pourtant pas bougé d’un cil. Elle gardait son revolver pointé en direction du suspect. La jeune femme sembla néanmoins se détendre un peu quand Remy envoya l’arme au sol à l’autre bout de la pièce. Elle regarda ensuite le détective s’emparer de la fameuse lettre et démasquer l’homme. Il paraissait surpris. Anna se concentrait pour interpréter chacune de ses expressions. Puis il lui demanda de s’écarter. Bien qu’elle exécuta la demande, Anna ne baissa pas son arme pour autant. Tant qu’elle n’aurait pas la certitude que Remy ait obtenu ce qu’il souhaitait, le suspect restait dangereux. Anna ne comprenait pas tout, mais d’après ce qu’elle entendait, il était question d’un chantage, d’une video impliquant la veuve et d’argent. L’homme détourna son regard sombre vers la jeune femme. Elle en profita pour prendre connaissance de ses traits. Le stéréotype du beau garçon qui fait craquer les femmes. Anna en aurait presque soupirer. Jusqu’à ce que le suspect demande si Remy et elle étaient flics. Le détective répondit le premier. L’Agent Rouge quant à elle ne dit mot.
Alors que le gigolo s’étonnait de sa liberté, Anna avait remis ses talons et rangé son arme. Elle réajusta son masque puis haussa les épaules quand son regard croisa celui du suspect. Elle n’était pas flic non plus. La Garde Rouge n’était pas là pour régler ce genre d’affaire futile. Elle laissait volontiers ça aux détectives en tout genre et à la police de la ville. Si l’homme s’était mis à voler, peut-être que la jeune femme aurait réagi, mais sa première cible était quand même Remy dans cette histoire. Elle n’était pas venue jouer les justicières.
« Vous avez entendu, vous pouvez partir on vous a dit. Alors dégagez aller. » ordonna-t-elle d’un ton légèrement agacé.
Oui car cet homme l’avait poussée à agir. Et maintenant Remy devait sûrement se poser des questions à son sujet. Cela attirait l’attention sur elle. L’homme parut ne plus rien y comprendre mais ne perdit pas de temps pour fuir. Il avait repris son masque et était parti sans même penser à reprendre son pistolet. La jeune femme accorda un sourire au détective derrière son masque. Maintenant elle allait devoir filer en douce.
« C’est ce qu’on appelle un touché coulé, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle en allant récupérer le pistolet près d’un appareil de sport.
Elle se demanda soudainement ce qui l’avait poussée à parler français. Elle mettait ça sur le compte de l’habitude. Cette expression était répandue et connue de tous. Enfin elle croyait. Elle n’était plus sûre de rien. Elle se demandait si la présence de Remy y était pour quelque chose. Cet homme, au délà d’être une cible à surveiller, avait le don d’éveiller sa curiosité. Sans s’en rendre compte Anna s’était mise à le fixer derrière son masque. Heureusement pour elle, des bruits de pas affolés se firent entendre derrière eux. Méfiante, la jeune femme s’avança à hauteur du détective. On était jamais trop prudent. Et si c’était l’homme qui revenait à la charge ? Et si une attaque avait eu lieu. Anna se tenait prête mais restait pourtant détendue. Au pire, si c’était un des convives, elle dirait qu’ils s’étaient mis à l’écart pour discuter et l’histoire serait réglée. Finalement ce fut la veuve qui débarqua. Ses joues étaient rouges et une mèche blanche lui barrait le visage. Son regard lui aussi caché d’un masque, se porta sur Remy puis sur Anna. Elle semblait surprise de voir la jeune femme. Peut-être la prenait-elle pour un suspect ?
« L’enveloppe, elle n’est plus dans le ba… » la veille femme se stoppa.
Ses yeux s’était arrêté sur le bout de papier que Remy avait dans la main. Une lueur de compréhension traversa ses yeux. Elle comprit que l’affaire était réglée. Elle s’avança légèrement, avisa de nouveau Anna et sembla comprendre que la jeune femme n’avait rien à voir dans cette histoire. La veille dame sembla soulagée.
« Vous avez attrapé le maître chanteur ? Vous ne m’aviez pas dit que vous amèneriez…elle se tourna vers Anna qui êtes vous mademoiselle ? demanda-t-elle avec toute la curiosité du monde. - Une collègue de Monsieur Lebeau, Madame. Anna Marie enchantée. Vous n’avez pas à vous en faire, le maître chanteur ne vous causera plus d'ennuis. » répondit Anna sans la moindre hésitation.
C’était aussi ça être un agent de la Garde. Il fallait savoir rebondir à chaque instant. Savoir éviter les questions gênantes et ne pas éveiller les soupçons. Anna souriait à la vielle dame dont le visage semblait lavé de tout soupçon envers elle. Tout ceci n'expliquait pas par quel miracle la jeune femme avait compris ce que la veuve avait exprimé en français. Anna ne s'en était même pas rendu compte. Pour sûr, elle trouverait cette histoire de plus en plus bizarre.
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Ven 6 Mai - 16:21
❝You look familiar❞ Anna M. Darkhölme & Remy LeBeau
L’homme fila sans demander son reste, soulagé de ne pas se retrouver menottes aux poignets. Remy ne se faisait pas de souci quant à l’issue de cette histoire : si la presse venait à apprendre sa tentative de chantage, son mariage avec sa belle finirait aux oubliettes et sa réputation serait finie. Mrs Van Kuffeler, elle, apparaîtrait comme une victime, trahie par son amant. Quant au détective, il gagnait sur toute la ligne : le maître-chanteur démasqué, la veuve lui remettrait la deuxième moitié du forfait qu’ils avaient convenu, et elle avait été plus que généreuse dans son offre. Remy serait tranquille pour le reste du mois, peut-être même une bonne partie du suivant. Et puis… Son regard se tourna vers Anna. La jeune femme semblait dotée d’un sacré tempérament – il aimait ça, chez une femme. Son arme avait de nouveau disparu dans sa jarretière, summum du raffinement, et ses escarpins chaussaient de nouveau ses pieds ravissants. Pourtant, le mystère à son sujet restait entier. Pourquoi se promenait-elle avec une arme ? Qui était-elle, exactement ?
« C’est ce qu’on appelle un touché coulé, n’est-ce pas ? − Échec et mat, chérie », répondit-il du tac au tac, avec un clin d’œil amusé.
Il demeura un instant interdit, le regard fixé sur Anna, surpris à la fois par sa propre réaction et par ce qu’elle venait de dire. Anna l’observait elle aussi, l’air indécis, comme si elle s’étonnait de quelque chose. Pour Remy, l’accumulation de coïncidences commençait à faire beaucoup. Non seulement ils ne cessaient de se croiser partout où ils allaient, mais voilà qu’ils partageaient des points communs inattendus : le goût du risque, le sens de la répartie, et le français. Il aurait peut-être dû s’abaisser à lui demander s’ils se connaissaient, oui ou non. La question fatidique était au bord de ses lèvres lorsqu’un remue-ménage intervint dans la pièce attenante, aussitôt suivi de l’irruption de Mrs Van Kuffeler, quelque peu échevelée. Anna s’était rapprochée de Remy, craignant peut-être de voir resurgir le gigolo.
« L’enveloppe, elle n’est plus dans le ba… commença la veuve, et le détective leva le document qu’il tenait en main. Vous avez attrapé le maître chanteur ? Vous ne m’aviez pas dit que vous amèneriez… »
Elle se tourna vers Anna, lui jetant un regard interrogateur. Remy haussa un sourcil. Quoi ? Ce n’était donc pas Mrs Van Kuffeler qui avait invité la jeune femme. Mais alors… comment le nom d’Anna Marie s’était-il retrouvé sur la liste des invités ? À première vue, elle n’accompagnait personne, alors que faisait-elle là ?
« Qui êtes-vous, mademoiselle ? demanda fort opportunément la veuve. − Une collègue de Monsieur Lebeau, Madame, répondit immédiatement la mystérieuse sylphide. Anna Marie, enchantée. Vous n’avez pas à vous en faire, le maître-chanteur ne vous causera plus d'ennuis. »
Sans répondre, Mrs Van Kuffeler répondit à son sourire, mais leva néanmoins les yeux vers Remy. Le détective prit un air assuré avant de hocher la tête.
« J’pouvais quand même pas venir seul à une telle soirée, prétendit-il. J’ai demandé à Anna de m’accompagner. − Oui. Bien entendu, acquiesça la veuve, visiblement soulagée et un peu troublée. Mais alors, qui… − Il vaut mieux que j’vous raconte tout ça demain, dit Remy d’un ton apaisant. C’est réglé, vous ne risquez plus rien. Profitez de votre soirée, maintenant. − Oui… oui, vous avez raison. Je dois retrouver mes invités. Nous nous verrons demain pour… régler tout ceci ? − Sans faute, madame. »
Elle se recoiffa d’une main tremblante puis, après avoir récupéré son précieux ordre de virement, hocha la tête et quitta la pièce. Remy imaginait son soulagement. Le maître-chanteur hors d’état de nuire, elle pouvait se consacrer pleinement à ses mondanités, sans plus craindre d’autre événement néfaste au cours de la réception. Lorsque le bruit de ses talons se fut éloigné dans la pièce suivante, Remy se tourna vers Anna. Un problème était réglé, mais le plus intéressant commençait à peine. La jeune femme allait devoir lui fournir quelques explications. Au goût du risque, à l’arme dans la jarretière et au sang-froid stupéfiant, on pouvait maintenant ajouter un talent certain pour le mensonge et la comédie. Elle n’était pas agent de police – jamais elle n’aurait accepté de laisser filer Garnett, autrement – mais elle avait toutes les qualités requises pour appartenir à une organisation d’élite. Elle était rompue à tous ces exercices, beaucoup plus que Remy, qui pourtant avait beaucoup étudié l’art de la rhétorique. Le S.H.I.E.L.D. ? Que viendrait-elle chercher dans une réception de ce genre ? Y aurait-il des soupçons de collusion de Mrs Van Kuffeler avec Hydra ? Non, l’idée était ridicule. Et pourtant… Il darda son regard vers elle, une fois de plus happé par la beauté de ses traits. Il éprouvait une furieuse envie de lui enlever ce masque, pour enfin reconstituer le visage qui hantait le moindre de ses moments de repos.
« Vous êtes une femme pleine de ressource, Anna Marie, dit-il enfin. J’sais pas si j’dois vous remercier ou avoir peur. »
Mais Remy LeBeau aimait jouer. Pire, c’était viscéral, chez lui, le besoin de toucher le danger du doigt. N’était-ce pas ainsi qu’on se sentait le plus vivant ?
« Alors, dites-moi : qui êtes-vous, exactement ? Vous n’êtes pas de ce monde-là, déduisit-il, désignant du menton la porte par laquelle Mrs Van Kuffeler avait disparu, et vous n’êtes pas flic non plus. Vous n’êtes pas détective – j’connais presque tous mes confrères. Alors ? S.H.I.E.L.D. ? Agence privée ? Tueuse à gage ? »
Le regard vrillé dans celui de la jeune femme, Remy pesa sur chacun de ses mots. Cette fille était un mystère, mais il ne comptait pas la laisser partir sans obtenir de réponses. Son charme naturel la pousserait peut-être à se confier à lui, à avouer la vérité. Il affichait une certaine méfiance, teintée d’assurance et d’ironie ; son cœur, lui, battait à un rythme encore jamais atteint. Pourquoi ces yeux, ces pommettes, ces lèvres lui étaient-ils si familiers ?
« Pourquoi êtes-vous ici ce soir ? Qui vous a invitée ? »
Plus son regard se posait sur Remy, plus Anna ne pouvait nier que cet homme avait un charme fou. La repartie du détective eut le don de la faire sourire. Si ces deux là avaient fait équipe, pour sûr qu’ils auraient formé un duo de choc. La jeune femme se sentit légèrement perturbée au moment où la veuve fit surface. Heureusement elle avait permis à la belle d’oublier les yeux hypnotiques de Lebeau et de revenir à la réalité. Anna garda un sourire radieux tandis que Remy confirmait ses dires. La veuve sembla marcher. Après s’être mis d’accord, Mrs Van Kuffeler retourna vaquer à ses mondanités, laissant de nouveau Anna seule avec Remy. Bien qu’elle ne le regarda pas tout de suite, la jeune femme sentit le regard du détective sur elle. Il devait s’en poser des questions et c’était totalement légitime. Pourtant Anna n’avait nullement l’intention de dire quoique ce soit, cela aurait été bien trop facile. De plus elle aurait pu mettre sa mission en danger. Elle l’aurait presque oublié mais Remy était un suspect à surveiller de près. Pourtant c’était plus fort qu’elle, Anna s’interrogeait. Le visage de Lebeau lui était tellement familier qu’il lui arrivait de penser à lui sans raisons valables. Finalement cette filature s’avérait être une aubaine. Elle pourrait se souvenir une bonne fois pour toute du pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression de connaître cet homme. N’ayant d’autres choix, Anna revint croiser le regard de Remy lorsque ce dernier se mit à la questionner. Un léger sourire courba ses lèvres. Bien sûr qu’elle ne révélerait pas son identité aussi facilement. Bien sûr qu’elle n’avouerait pas au premier venu qu’elle faisait partie de la Garde Rouge.
« Vous avez de l’imagination Remy. Mais puisque vous êtes détective, je ne vous dirais rien. Cela serait bien trop facile. Je vous laisse mener l’enquête. Mais cette fois ne comptez pas sur mon aide. » dit-elle avec malice.
Sur ces mots, Anna vint détacher son masque pour révéler son visage à Remy. Tout ce mystère n’était plus très utile. D’ailleurs il ne l’était plus depuis un petit moment. Depuis que le détective avait croisé son regard. Anna savait que Remy l’avait reconnue. Tout comme elle aurait reconnu ses yeux perçants entre mille. La jeune femme glissa le bout de tissu entre les doigts du détective. « Je vous laisse un indice. » dit-elle en souriant. Etrangement en croisant de nouveau le regard de Lebeau, Anna aurait voulu tout lui avouer. Mais elle se retint après avoir légèrement froncé les sourcils. Elle mettait son manque de concentration sur le compte de la fatigue. La jeune femme s’était beaucoup entraînée ces derniers temps. Elle était restée tard au quartier général de la Garde Rouge pour peaufiner ses techniques de combat. Elle avait aussi passé du temps à étudier le cas Lebeau pour finalement se retrouver là, à presque griller sa couverture car elle avait légèrement paniqué à l’idée qu’il soit blessé ou même assassiné. Mais pour elle c’était évident, cette panique était seulement dû au fait de perdre sa cible. Si Remy avait été tué ses supérieurs n’auraient pas été contents qu’elle laisse passer une telle chose car on n’aurait jamais su la vérité sur son cas. Se confortant dans cette idée, Anna reprit de l’aplomb et accorda un nouveau sourire au détective.
« C’est évident, je suis venue pour vous sauver la mise. Vous m’en devez une belle Lebeau. » assura Anna.
Sur ces mots et sans plus de cérémonie, la jeune femme prit la même direction de Mrs Van Kuffeler quelques instants plus tôt. Anna marchait d’un pas décidé. Elle ne voulait pas que Lebeau la suive, elle ne se sentait pas particulièrement à l’aise en sa présence, elle se l’avouait enfin. Elle s’était assez posée de questions pour ce soir. Lorsqu’elle revint dans la salle principale, l’ambiance battait son plein. Certains convives discutaient, d’autres avaient investi la piste de danse. Les serveurs se frayaient difficilement un chemin dans cette foule devenue dense. Anna elle, profita de l’agitation pour se fondre dans la masse jusqu’à atteindre la sortie, l’air de rien. Malheureusement pour elle une main lui entrava le poignet. Alors que la jeune femme allait se retourner pour envoyer se faire voir le perturbateur, elle n’eut d’autre choix que de sourire en apercevant l’hôte de la soirée.
« Attendez Anna Marie. J’aimerais vous remercier une dernière fois. Que diriez-vous de venir me voir avec Monsieur Lebeau demain ? - Mrs Von Kuffeler, votre bonheur me suffit. assura Anna poliment -Venez, j’insiste. »
La jeune femme croisa le regard de la veuve. La dame ne semblait pas lui laisser le choix. En même temps Mrs Von Kuffeler était richissime et ne devait pas avoir l’habitude qu’on lui refuse quoique ce soit. Mais ça, Anna n’en avait que peu faire. Elle survola la foule du regard, vérifiant que Remy n’arrivait pas puis hocha la tête en direction de la femme qui lui tenait toujours le poignet. Bien sûr Anna n’avait nullement l’intention de revenir. Elle avait simplement envie qu’on la laisse quitter les lieux.
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Mer 11 Mai - 9:03
❝You look familiar❞ Anna M. Darkhölme & Remy LeBeau
Durant sa conversation avec Mrs Van Kuffeler, Remy n’avait pu observer Anna, mais il avait cru que l’aide inopinée qu’il venait de lui apporter l’inciterait à parler. Il n’en fut absolument rien ! D’un sens, Remy n’en fut pas vraiment surpris. La ravissante et mystérieuse jeune femme continuait à sourire, comme si de rien n’était, comme si, même, les interrogations du détective l’amusaient. Il était prêt à relever le défi, cependant. Si ses secrets étaient une manœuvre pour le pousser à s’interroger, cela fonctionnait à merveille : il adorait les énigmes. S’ils étaient seulement voués à lui faire abandonner la partie… alors elle connaissait bien mal, car Remy LeBeau était un joueur invétéré ! Il sentit son estomac faire un bond quand Anna retira son masque. Durant un instant, Remy sut qu’il avait déjà vu ce visage à présent complet sous ses yeux. Mais l’impression de déjà-vu se dissipa presque aussitôt ; il mit son trouble sur le compte de l’attraction indéniable que a jeune femme exerçait sur lui.
« D’accord, acquiesça-t-il, prenant le masque qu’elle lui remettait. Mais j’vous préviens : j’vais toujours jusqu’au bout de mes enquêtes. »
Leurs doigts s’étaient frolés, rien qu’une seconde. Remy n’avait rien éprouvé lorsqu’il lui avait offert un baisemain, un peu plus tôt, mais ce nouveau contact à peine esquissé fit courir un frisson sur sa peau. Il déglutit, cacha son émoi derrière un sourire assuré. Que lui arrivait-il ? Il n’était plus un adolescent de quatorze ans, s’émoustillant d’un rien : des femmes, il en avait connu beaucoup. Alors pourquoi Anna semblait-elle exercer sur lui un obscur pouvoir ? Pourquoi avait-il cette étrange impression d’avoir déjà effleuré sa peau ainsi ? Une réponse évidente à cette question s’imposa tout à coup à son esprit, et il détourna les yeux immédiatement. Non. Bien sûr que non. C’était parfaitement impossible, même ridicule, pas du tout lui. Scott aurait sans doute éclaté de rire à cette idée. Remy LeBeau, un coup de foudre ?
« C’est évident, poursuivit Anna, et l’à-propos de sa réponse tira un rire au détective. Je suis venue pour vous sauver la mise. Vous m’en devez une belle, LeBeau. »
Il aurait voulu lui répondre, trouver une plaisanterie fine, mais le temps de rassembler ses esprits et la belle filait déjà, vive et insaisissable, comme une autre Cendrillon. Remy regrettait déjà de ne pas l’avoir retenue. C’était l’occasion parfaite de lui parler, de mieux la connaître, de la séduire, peut-être, et voilà qu’il la laissait lui échapper ! Ça non plus, ça ne lui ressemblait pas. Laissant un juron franchir ses lèvres, le cajun traversa le spa et la véranda dans l’autre sens. Anna avait profité de son indécision. Quand il parut dans la salle de réception, elle avait disparu. Remy se hissa sur la pointe des pieds. Elle ne pouvait pas s’être envolée, pas déjà, pas si vite. Autour du jeune homme, des visages inconnus et masqués souriaient, se réjouissaient, commentaient la panne survenue quelques minutes auparavant. De la belle Anna, hélas ! pas une trace. Remy se fraya un chemin entre les groupes de convives, avisa la mezzanine du regard. Pas d’Anna. Par acquit de conscience, le détective se dirigea tout de même dans cette direction, gravit rapidement les marches… pour trouver l’endroit vide – et soudain bien moins attractif. Il se rapprocha de la balustrade et jeta un coup d’œil circulaire dans la pièce.
« Anna ! »
La musique, les conversations, les rires couvrirent sans doute son appel, car la jeune femme ne se retourna pas. Remy la vit franchir la porte d’entrée. Sans hésiter, il se lança à sa poursuite : dévaler les escaliers, esquiver les invités qui se pavanaient dans la salle, gagner la porte. Il lui sembla que tout le monde voulait l’empêcher de parvenir sur le perron de la villa. Quand enfin l’air frais fouetta son visage, Remy observa le parc… en vain. Sa main serra le masque qu’elle lui avait remis. Anna Marie. Au moins, maintenant, il connaissait son nom. Il pouvait toujours essayer de se renseigner sur elle. C’était quelque chose qu’il savait faire : recueillir des renseignements pour retrouver quelqu’un. Même un simple nom, c’était déjà un début. Il suffisait de savoir tirer sur les bonnes ficelles, pour recueillir les bonnes informations. Un petit coup de fil au poste de police lui permettrait peut-être de récupérer une immatriculation, et de là, une adresse. Quelques renseignements en plus, sur ses antécédents, pourquoi pas ? Et après, Remy LeBeau ? Comptait-il planquer devant son appartement pour épier ses faits et gestes ? Comptait-il sonnait à sa porte pour l’inviter à boire un verre ? Allait-il la suivre pour savoir où elle travaillait, ce qu’elle faisait de ses journées, qui elle fréquentait ? Remy poussa un long soupir. Machinalement, il glissa le masque dans la poche de son pantalon, le regard toujours dirigé vers le parc silencieux. Derrière lui, la lumière et les rires ne l’attiraient plus du tout. Il avait rempli sa mission, trouvé le maître-chanteur, mis fin à ses manigances… et la personne la plus intéressante de la soirée venait de le laisser en plan. Il hocha la tête, cependant. D’accord. Si la jeune femme voulait jouer, elle venait de trouver son homme. Mais elle ne se doutait sûrement pas qu’il adorait la difficulté.