Groupe 2

It's a mad mad world

La diplomatie n’a jamais été la tasse de thé de Jess et c’est donc tout naturellement qu’elle fonce dans le tas, sans même chercher à comprendre. Elle entend l’exclamation d’Elijah dans son dos à l’instant où elle se jette sur celui qu’elle identifie comme étant le faux Jake. Le plan est tout simple dans sa tête, puisqu’elle ne s’imagine pas un seul instant qu’elle va se faire intercepter par la brune, la seule qu’elle ne reconnait pas. Cette dernière l’intercepte d’un geste vif au moment où une douleur traverse son flanc droit. Figée dans son élan, Jess baisse la tête pour découvrir deux lames tranchantes plantées dans sa peau.  Et avec une belle précision puisque lorsque la brune les retire dans un bruit métallique, un flot de sang s’échappe de sa blessure.

En même temps qu’elle extirpe les lames, la garde en bleu lui donne une impulsion pour la faire tomber au sol. Toute son attention est focalisée sur la douleur, le sang et les cris qu’elle commence à entendre autour d’elle. La main sur sa blessure, pourtant, elle refuse de se laisser vaincre de cette façon. Elle se redresse, tremblante et vacillante en faisant la sourde oreille à la douleur qui la ronge. Sauf qu’elle n’a pas tout à fait fini de se mettre debout qu’elle reçoit un coup sec en plein visage. Le vertige a raison d’elle alors qu’elle mange une nouvelle fois le sol. Trop sonnée pour bouger. Ses pensées sont floues, et elle nage en plein brouillard pendant un moment. Quelques fois, elle a des moments de lucidité. Notamment quand elle entend parler d’un temple. Ou quand elle sent Elijah près d’elle, à la soutenir quand ses jambes ne le peuvent plus.

Et pour finir, elle émerge dans une cellule, contre Elijah encore, qui se trouve près d’elle. Elle est couverte de sang, le sien, malheureusement. Après s’être fait latter la figure en beauté. Voilà qui lui apprendra à réfléchir davantage avant de taper dans le tas. Surtout face à des gens qui ont des pouvoirs. La douce ironie du sort, quand on sait qu’elle traquait des émergés auparavant. Elle ferme un instant les yeux, serrant les dents à cause de la douleur et laisse reposer sa tête contre Elijah. Cette situation craint. Un max. Elle est sévèrement blessée et n’est pas à l’abri de tourner de l’œil une nouvelle fois. Elle serre la main d’Elijah car elle ne peut rien faire de plus qu’attendre que quelqu’un trouve une solution pour les sortir de là. Ou elle ne va pas faire long feu. Ça la ferait doucement chier de crever ici, en fait.

Sale journée de merde. Putain de sale journée de merde. Non seulement, ces breleux de tête de cul sont rapide mais en plus, voilà que Jackie Chan se mettait à jouer au lampadaire avec toute cette électricité qui pétillait autour de lui. La mâchoire crispée, les yeux rivés sur son adversaire, Malik tenta bien de lui foutre une branlée mais l'asiatique lui donna un rapide coup de pied derrière le genou, ce qui le fit tomber instantanément.
- Va te faire endauffer espèce de...

« Amenons-les au temple. » Putain de sa race. Ils venaient vraiment de se prendre une raclée là? Apparemment oui car entre Morgan qui s'était prit un violent coup de lame dans son bras gauche et Madame jambe à l'air qui elle, était sur le point de crever. Bah oui. Oui ! Ils venaient de se faire rétamer comme des glandus.

Insultant ce maudit asiatique de tête de bite, d'enflure mal léché, de chien de chrétien et de tout autre noms d'oiseaux qui lui venait à l'esprit, le jeune assassin se retrouva bien vite avec les autres dans ce foutu cachot. Un cachot qui sentait le renfermé, qui n'avait pas de fenêtre et bordel, d'où venait ce vent alors?
- Vas-y, on va faire comment pour sortir? Bande de tarlouze. Power rangers de mes couilles. Quelqu'un a une fucking idée?

Joie, bonheur. Franchement, joie, bonheur putain. Tandis que tout le monde se retrouvait dans le même panier, à se demander comment ils allaient ouvrir cette foutu porte, Malik porta son regard sur le garde là-bas qui, le balais profondément planté dans son cul, faisait le guet. Ses sourcils se plissèrent. Et si...Et si lui essayait de lui faire du gringe? Après tout, il avait une belle gueule, pourquoi pas l'utiliser. Bon, l'autre était aussi coincé qu'un manche et aussi laid qu'une banane périmée mais dans l'urgence hein. Les choix étaient franchement limité.

Alors, pendant que d'autres essayaient de trouver ou de tenter un moyen de les sortir de là, lui, se rapprocha des barreaux. Un sourire aux lèvres, il craqua sa nuque de gauche à droite et héla le type, en sifflant entre ses dents serrés :
- Et toi !

Pas de réponse. Putain....
- Les oreilles c'est comme le cul, ça se lave. Hey connard, je te parle !

Bon, il y avait d'autre moyen plus fin de l'aborder or, étant donné qu'il était de mauvais poil, qu'il commençait à en avoir ras le bol de se balader en slip avec qu'une seule veste sur le dos, Malik ne brillait pas sa patience. Clairement pas. Il serra les poings, la mâchoire, pesta de plus belle mais quand le garde porta enfin son attention sur lui, il se pencha en avant, rictus aux lèvres, à prendre même une voix mielleuse :
- Dit mon mignon. On a peut-être un moyen de s'arranger non? Je veux dire...

Tout en marquant un silence, Malik se pinça les lèvres avant d'entourer les barreaux de ses doigts, prenant son air le plus enjôleur.
- Ça te dirait que je te file rancard? Juste toi et moi, tout les deux pour ton bon plaisir. T'as pas l'air comme ça mais je suis sur qu'au fond, t'es un petit coquin. Enfin... tu vois. Franchement, ça serait vachement cool que tu nous aide puis bon. Tu vois bien que la femme la bas, à besoin de soin. T'as pas envie de faire une bonne action et lécher le cul au pape pour lui dire à quel point tu as été un bon garçon aujourd'hui?

Ses explications et supplications n’avaient rien donné et c’est avec impuissance qu’Elijah assista à l’attaque de Jessica. Il avait vu la petite brune faire sortir de longues et tranchantes griffes de ses métacarpes et les enfoncer directement dans le flanc de la belle brune. Il avait tout vu au ralenti et n’avait pas eu le temps de réagir. Il lui en voulait d’avoir sauté sur les gardes sans raison alors qu’il tentait de les sortir de là, mais son cœur fût déchiré en la voyant en si mauvaise posture, elle qui était une combattante redoutable. Mais les gardes en bleus avaient des pouvoirs et ils savaient parfaitement s’en servir. Lorsqu’il voulut aller aider la brune, il fût arrêté par le faux Jake qui lui barra la route. Eli le poussa lourdement, convaincu à présent que ce n’était pas son frère. Jake revint à la charge et lui envoya un coup de poing, qu’Eli lui remit à son tour avant de perdre l’équilibre à la suite d’une secousse de tremblement de terre. Son adversaire en profita pour le mettre violemment au sol. Le grand brun réussi à se relever péniblement pour se rendre jusqu’à Jessica qui était allongée au sol, semi-inconsciente. "Hé. Je suis là. " Il défiait du regard quiconque voulait s’en prendre à eux. Il s’en voulait de ne pas avoir son t-shirt pour pouvoir le mettre sur la plaie béante de la femme. Il avait dû le perdre en arrivant dans ce drôle de monde Heureusement, les combats s’arrêtèrent là et on les amena. Eli ne lâcha pas la brune de tout le trajet, lui chuchotant des mots doux pour la réconforter. Il ne regardait même pas où les gardes les menait, ni les alentours. Il remarqua seulement les énormes cloches qui leur avaient vrillé les tympans quelques instants auparavant.  

Dans la cellule, il resta silencieux, le dos appuyé contre la pierre froide et Jessica contre lui. Sa main appuyait fortement sur le flanc de la brune pour arrêter le saignement. Il ne savait pas ce qu’on avait prévu de faire avec eux. Il eut une pensée pour ceux qui étaient retournés à l’extérieur et il espérait qu’ils s’en sortent mieux qu’eux. Au bout d’un moment d’inaction, Main Morte semblait s’agiter et réfléchir à un moyen de sortir de là, un autre s’était approché de la serrure tandis que Caleçon y alla de mots doux pour amadouer le garde. Eli ne put s’empêcher de pouffer en silence. Si le rencard fonctionnait, il se promit de lui payer une bière. Sa copine bougea à ses côtés et il lui intima de ne pas bouger. Elle chercha quelque chose dans ses cheveux et elle lui tendit faiblement une épingle. Il fronça les sourcils en prenant le petit objet entre ses doigts. Ça pouvait marcher. Il l’embrassa sur le front et se dirigea à son tour vers la poignée en prenant bien soin de ne pas se faire voir du garde derrière la porte. Fallait profiter de la diversion offert par Caleçon. Il montra la petite épingle en silence à l’homme qui voulait crocheter la serrure pour lui faire comprendre son plan sans alerter l’extérieur. Il ouvrit l’épingle de façon à pouvoir la faire entrer dans la serrure et jouer avec le loquet. Il n’avait jamais fait ça auparavant. Restait plus qu’à croiser les doigts que ça fonctionne.

Très franchement, Malik aurait largement préféré draguer un chameau plutôt que cette tête de cube mal léché mais comme les choix étaient très limité, il passa outre son dégoût et prit son air le plus enjôleur.

Pas de chichi à la barbie et Ken. Pas de tournure de phrase mielleuse et niaise à souhait. Non. Il le dragua à sa manière franche et vulgaire ce qui, pour le coup, n'était peut-être pas une bonne idée. Qu'importe. De toute façon, ils étaient coincé dans ce trou à rat, à essayer comme des cons de sortir d'ici sans se faire choper. Ils devaient bien tenter le tout pour le tout. C'est pourquoi, le jeune assassin en slip se rapprocha plus des barreaux, passant même sa langue sur ses lèvres.

Un instant. Une seconde de pure silence. Le cœur battant contre sa poitrine, Malik fronça les sourcils lorsque l'autre trou du cul regarda la porte de la cellule, avec cet air nerveux qui le rendait d'autant plus con. Qu'es-ce qu'il allait faire bordel de merde? Il attendait le messie ou comment? Il se garda bien de lui dire de bouger son boule, maugréant plutôt dans sa barbe tandis que le temps semblait désormais s'écouler lentement à leurs côtés, trop lentement à son goût. Sauf que. Contre toute attente, le garde finit par ouvrir la cage. Surpris, le jeune assassin haussa cette fois les sourcils, plissant son front en le regardant s'approcher.

C'est alors que le branlu du genoux l'embrassa fougueusement, agrippant même son cul dans la foulée. Ça pour une surprise. Putain de merde, il l'aurait jamais cru. Immobile, le membre d'Hydra sentit sa bouche se coller à la sienne. Il sentit même son haleine pestilentielle qui lui donna un putain de haut le cœur qui aurait pu le faire gerber et lui donner l'envie de lui foutre un coup de boule dans le pif si la situation n'était pas aussi précaire. Il entra donc dans son jeu, passant outre encore une fois le désir oppressant de l'envoyer chier et se permit même de lui donner une main au cul tandis qu'il enchérit, toujours plus avec une voix mielleuse :
- Qu'es-ce que tu crois bébé.

Bordel. Pourquoi fallait-il qu'il soit aussi moche? Hein? Au moins, il aurait pu en profiter. Tandis que l'autre hobbit se tournait vers le petit groupe, les invitant à s'enfuir, Malik cria victoire dans sa tête et manqua encore une fois de lui balancer une insulte à la gueule comme quoi il venait de se faire baiser et bien comme il faut.

Il se retint, de toute ses forces de se foutre royalement de sa tronche de cake et quand les autres sortirent sagement d'ici, un à un, il se tourna vers son amoureux transit, lui agrippa cette fois les boules en guise d'en revoir avant de se rapprocher, histoire de ne pas briser son petit jeu à la con qui pourrait à nouveau les foutre dans la merde.
- Je vais les accompagner mais on se rejoint plus tard mon connard. Que je te remercie bien comme il faut. Je suis sur que tu vas kiffer ta vie tellement tu as été un bon garçon.

"Allez tchao tête de broche. T'es con en plus d'être moche, pas de bol pour toi." Avant de l'embrasser à pleine bouche, même si au fond, il se retenait clairement de respirer. Au bout de quelques minutes, Malik recula enfin et sortit à la suite de ses compagnons d'infortunes. C'est alors qu'ils furent soudain aveuglé par quelque chose d'étincelant. Le jeune assassin en slip poussa un juron et porta une main en visière, ne pouvant s'empêcher cette fois de répliquer :
- Whaou. Vas-y, nique moi les yeux toi.

Puis, tout en se rapprochant de Morgan, il balança :
- Bon on se casse?

Avant de désigner d'un mouvement de tête un escalier qui semblait mener en haut du temple.

IT'S A MAD MAD WORLD

Un soupir glissait d'entre mes lèvres alors que je penchais la tête en arrière. Mon crâne raclant contre la texture abrupte de la cellule. Une sensation bien assez familière à vrai dire. Quelque peu réconfortante en ces lieux pourtant obscurs. Entouré de toutes ces personnes, plus détruites les unes que les autres. Plus brisées qu'auparavant. Ces quatre pécores nous avaient bien défoncé la gueule, et je l'avais encore au travers de la gorge. Je grognais en mordant l'intérieur de mes joues, tentant de contenir mes excès de rage. Ça ne servirait à rien de s'énerver tout seul dans un cachot, avec juste une seule autre personne qui pouvait bien être de mon côté. Non, autant tenter de trouver une putain de solution et de partir d'ici. Plutôt que de rester les bras croisés à attendre un miracle qui n'arriverait pas. Je fermais les yeux en me concentrant sur un moyen de filer d'ici, et accessoirement pour reprendre un peu de forces. Plongé dans une sorte d'obscurité, je me sentais bien plus à l'aise dans cette cellule que dans ce putain de bar de mes deux. Quelque part, il y avait une sorte d'atmosphère apaisante, malgré l'oppression qui crépitait contre ma peau. Je sentais d'ailleurs quelque chose glisser sur mon bras, à l'endroit même où l'autre m'a percuté avec sa lame. Je n'ouvris pas les yeux, continuant de soupirer doucement, me relaxant de plus en plus. Autant reprendre des forces et ne pas perdre l'objectif de vue, c'était le plus important.

J'entendais les autres s'affairer alentour, certains parlant entre eux, d'autres s'occuper de la porte de la cellule. En un sens, ils avaient raison, mais je n'allais pas leur accorder ce crédit. Je vais pas me fouler pour eux de toute façon. Si ça marche tant mieux, et si rien ne fonctionne tant pis, ça ne m'aurait pas étonné. Enfin, c'était leur problème après tout. Même si on était tous enfermés dans ce cachot par un genre de destin infortuné ou un hasard de merde. Bref. Je voulus me laisser glisser au sol lorsque j'entendis la voix de Malik résonner tout autour de moi. Une esquisse de sourire étira mes lèvres, tandis que je ricanais silencieusement en secouant la tête. Jamais il n'allait la fermer lui ? Même dans c'te putain de prison il fallait qu'il se fasse entendre. M'enfin, pour l'instant, ça m'amusait plus qu'autre chose. Et vu la situation totalement barrée dans laquelle on se trouvait, ça ne m'aurait pas étonné qu'un bordel supplémentaire puisse nous tomber dessus. Ou nous tirer de là. Dans tous les cas, cela avait maintenu mon intérêt assez éveillé, et j'étendais mon attention plus alentour. Fronçant les sourcils, rouvrant les yeux tout en plissant les paupières. Toujours collé contre le mur mais me penchant un peu plus vers lui, une main sur mon bras déchiré par la blessure. Étrangement, quelque chose se produisit. Une autre voix résonna et je relevais alors les sourcils, me penchant de plus belle vers la porte de la cellule. Le garde se trouvait là, et venait d'ouvrir la porte à la volée, s'adressant directement à Malik. Je me redressais, m'avançant légèrement vers le centre de la pièce, derrière mon collègue. Le garde se jeta carrément sur lui, lui gobant la bouche avec autant de grâce qu'un cachalot qui s'échouait sur la plage. Pas de méprise, j'adorais ces bestioles, mais là, putain, il ne rendait pas la fierté à la faune locale.

Le garde nous laissa alors partir et je lançais un dernier regard à Malik avant de m'engouffrer hors de la cellule. Suivant le petit groupe dans les couloirs sombres, alors qu'une sorte de lueur étincelante me crama la rétine. Brûlant mes iris tandis que je fermais les paupières en grimaçant. Putain mais le dealer du coin il merdait avec ses doses volatiles ou quoi ? Pas besoin de faire un bad trip de merde en pleine évasion bordel. Manquerait plus que ça. Levant les yeux au ciel, je m'arrêtais un instant, laissant les autres passer, avant de faire demi-tour. Rebroussant chemin pour retrouver l'embranchement avant la cellule. Je vis Malik débouler en râlant, une main sur ses yeux. Je grimaçais en le voyant ainsi, l'interceptant au passage, attrapant son bras pour l'entraîner avec moi. Faisant une fois de plus machine arrière, commençant à sortir de ce pétrin. Je le relâchais une fois qu'il reprit ses esprits, le suivant silencieusement dans les escaliers. Seuls les échos de nos pas parvenant à nos tympans. L'unique bruit perturbant le silence. Je n'avais pas besoin de parler avec lui, il me connaissait suffisamment pour savoir que je m'en branlais complet de ce qui se passait en général. Surtout en terme de sacrifices personnels. Et là, il en avait fait un énorme, pour nous tirer d'ici. Je pouvais bien la fermer pour une fois, même si je devais avouer que ça m'avait bien fait ricaner tout ce bordel. Enfin. J'arrivais en haut des escaliers, m'arrêtant un instant, tandis qu'il se rapprochait de moi. Me désignant un autre escalier qui menait en hauteur. Je pinçais les lèvres, jetant un regard au hall et à la porte dans le fond. J'aurai préféré sortir par là, mais en hauteur, on pourrait avoir un meilleur point de repérage, et un meilleur ancrage sur ce qui nous entourait. Je soupirais en hochant la tête. Levant la main vers l'escalier, le désignant d'un fluide mouvement du poignet. Après toi. Je suivis une fois de plus mon collègue, m'élançant à sa suite en grimpant les marches de l'escalier qui semblait donner sur le dôme étrange. Ou du moins, aux hauteurs de ce temple occulte et chelou à la secte totalement dérangée.

Groupe 2

It's a mad mad world

Elle n’a pas conscience de ce qui se passe autour d’elle, si ce n’est qu’elle est contre Elijah et que la douleur accompagne chacune de ses respirations et que les autres tentent de sortir de cette cellule moisie. Elle a perdu bien trop de sang pour pouvoir faire autre chose que de s’accrocher à Elijah comme à une bouée de sauvetage. Les pensées qui lui traversent la tête ne sont pas joyeuses pour la plupart. Elle rage intérieurement d’avoir été mise à terre et neutralisé en un instant. Elle est belle, l’ancienne garde rouge, tiens. La redoutable combattante qui se prend la branlée de sa vie, c’est fait. Plus qu’à rayer ça de sa bucket list. Elle se sent à la fois honteuse et en colère, en plus de ne pas être capable de bouger par ses propres moyens. Elle a l’impression qu’elle va finir son existence dans cette cellule insalubre. Elle ne peut pas faire pire comme fin de carrière. Voilà qui lui apprendra à réfléchir avant de sauter sur le faux Jake.

Alors qu’Elijah lui intime de rester immobile, Jess arrive tout de même à extirper une épingle à cheveux qui devait tenir sa coiffure à la base. Car il y a quelques heures, elle était à une soirée mondaine, en train de déguster du champagne en surveillant une cible des yeux. Elle bataille pour attraper cette épingle d’une main ensanglantée avant de la déposer au creux de la paume d’Elijah. En espérant qu’ils aient beaucoup plus de chance avec ça.

Elle oscille entre état conscient et inconscient à cause du sang qu’elle perd et également à cause du coup qu’elle a pris en plein visage. Elle ne s’est jamais retrouvée dans une situation comme celle-ci et elle n’est pas prête à recommencer l’expérience, si par miracle, ils s’en sortent vivants. Elle ferme les yeux un instant, perçoit des éclats de voix et sent qu’on l’aide à se redresser. Elle sait que c’est Elijah et se laisse faire, entrouvrant juste assez les yeux pour voir vers où ils se dirigent.

Un œil fermé, la langue sortie et l’air concentré, Elijah tentait d’ouvrir la serrure avec l’épingle que lui avait donnée Jessica en profitant de la séance de flirt entre Caleçon et le garde. Il ne pouvait s’empêcher de sourire en l’écoutant. Il avait du mal à croire que ça pouvait réellement fonctionner sur une personne décente, mais il y avait des années qu’il n’avait pas dragué, alors il ne savait pas trop comment ça marchait de nos jours. Au moins, ça détendait l’atmosphère et ça lui permettait de s’atteler à sa tâche qui n’était pas si évidente que ça. Pourtant dans les films ça ne prenait qu’un petit deux secondes et le tour était joué. Il sentait tout de même que ça y était presque, jusqu’à ce que l’outil se casse en deux. Il soupira. C’était fichu. Il n’était pas du genre pessimiste, mais il voyait très mal comment ils allaient pouvoir sortir de ce trou à rat sombre.

Pourtant, à la grande surprise de tous, la porte s’ouvrit. Eli se leva d’un bond comme s’il venait d’être pris sur le fait, mais le garde n'avait que des yeux pour l'audacieux en slip. Il ne pouvait pas croire que cette danse perverse de drague avait fonctionné. Ce type à la grande gueule avait réussi à amadouer le garde pour qu’il les laisse sortir. Eli n’en revenait tout simplement pas, mais il n’allait pas cracher sur cette ouverture inespérée. Il se dirigea vers Jessica qu’il aida à se redresser doucement pour ne pas la brusquer ou la blesser d’avantage. "Aller princesse, on sort de là. " Ils passèrent devant Malik et le garde et Eli ricana devant leurs embrassades en secouant la tête. Il allait vraiment inviter leur sauveur pour une bière. Il s’assura que tout le monde était sorti de leur prison et il suivit le petit groupe. Sentant sa belle perdre encore un peu de l’énergie, il la souleva dans ses bras espérant qu’ils trouveraient vite la sortie parce qu’il ne savait pas combien de temps elle tiendrait encore. À la sortie des couloirs sombres, ils prirent un escalier. Une lumière aveuglante le frappa et le fit cligner plusieurs fois des yeux. Il secoua la tête pour retrouver une bonne vision. Il s’arrêta devant les options qui s’offraient à eux après être arrivés au palier de l’escalier. L’escalier continuait, tandis qu’une porte s’offrait à eux. Il hésita un instant, mais les deux hommes avaient choisi de continuer leur ascension. Il se tourna vers les autres : "Vaut mieux ne pas se séparer." Il hocha la tête, prit une respiration et continua de monter les escaliers jusqu’au temple à son tour, toujours en ayant Jessica dans les bras.