Vous pensez que je peux faire tenir mon pot de café sur mon nez ? Alors que je dis ça, je capte les regards assez dépités de Ben et Paige. Bon visiblement pour eux, ce genre de question ne font pas partis de leur top priorité dans les questions existentielles. Ou alors c’était parce que c’était d’une profonde gaminerie. Mais disons que fut un temps je pouvais en débattre avec Albert le soir par exemple, ou emmerder Eames avec ça quand lui avait plutôt envie de dormir. Mais maintenant que je ne pouvais plus faire ça sur mon temps perso parce que Albert n’était plus à Genosha et que je ne voyais plus Eames, bah je devais embêter d’autres personnes. Du coup ça tombait sur les deux petits jeunes du cabinet. A qui pourtant, je donnais assez de taff - enfin Gwen le faisait souvent pour moi parce que j’avais pas un grand talent à la délégation - pour qu’ils soient occupés. Pas que je déléguais pas ou que je m’occupais pas d’eux… juste que c’était mieux si Gwen servait d’intermédiaire. Des fois, je lui disais que je l’avais laissé me rejoindre juste pour ça ! Bon c’était faux mais shhh, elle n’avait pas besoin de le savoir. Ne tenant pas compte du peu d'enthousiasme de mes deux compères pour mon expérience, je finissais d’un trait mon gobelet de café. Berk, il était devenu froid. J’étais pas très café froid, genre c’est chaud un café. Avec toute l’élégance qui me caractérise, je m’essuyais la bouche en faisant une grimace prononcée. Je crois que j’ai eu à manger avec la fin du café. Je soupesais, théâtralement, le gobelet. Tout aussi théâtralement, je penchais la tête vers l’arrière et approchais le pot de mon visage. Et, très délicatement avec équilibre, je venais à poser le pot de café sur le bout de mon nez, essayant de le faire tenir en équilibre. Je bougeais légèrement la tête pour tenter de compenser le basculement du carton en forme de verre mais rien à faire… Il chuta lamentablement. Et merde… En plus, il devait rester une petite goutte au fond. Soupirant de déception, je ramassais le gobelet et le jetais dans la poubelle la plus proche. J’attrapais ensuite un bout d’essuie-tout pour retirer le café du sol. Je venais à peine de faire de faire cela quand la porte de notre cabinet s’ouvrit. Je me retournais, instinctivement sur la défensive, pour voir un jeune homme d’origine asiatique, probablement d’approximativement mon âge ou celui de Ben, passer la porte. Un de mes sourcils se souleva de curiosité pendant que dans mon cerveau se formulait une question : serait-ce un nouveau client ? Ca faisait jamais de mal un nouveau client. Et bientôt le jeune homme prononça mon nom en disant que c’était assez urgent. Un sourire, un peu commercial, se posa sur mon visage. Je suis Cindy Moon. Echantée Monsieur ? Discrètement, poliment, je quémandais son nom. J’aimais savoir à qui j’ai affaire. Si vous voulez bien me suivre, on pourra discuter de la raison de votre venue dans mon bureau… Alors que nous nous dirigeons vers mon bureau, je me retourne pour adresser un clin d’oeil à Ben et Paige. Je savais que eux aussi avaient pensé que j’aurais pas eu l’air con qu’il arrive quand j’avais mon truc de café sur le nez. Je refermais ensuite la porte derrière moi et cet homme encore inconnu. Que puis-je faire pour vous ? Racontez moi tout.

Monsieur Hwang. Le nom s’inscrit directement dans ma mémoire où il restera probablement un certain temps. Parce que je suis une détective un peu chelou et avec visiblement quelques difficultés à faire confiance, je fais toujours quelques recherches sur mes clients. Du genre surtout quand ils ont des demandes qui me paraissent chelou. Puis pour savoir à qui j’ai affaire. C’est surement un peu de la paranoïa, je sais. Mais disons que… j’étais une ancienne garde ? La parano c’était un peu normal et je savais que tout le monde n’était pas des bisounours. Et à part les familles qui font appel à nous pour retrouver un proche que la police ne trouve pas, les gens viennent généralement quand ils ont aussi des trucs à cacher. Ou de la paranoïa eux-même pour toutes ces personnes qui veulent savoir si on les trompe. Généralement d’ailleurs, je n’accepte pas tellement ce genre de mission. Donc la question sera : quelle mission me proposera ce Monsieur Hwang ? Et est-ce que je trouverais sur lui me donnera envie de réaliser ou non cette mission ? Mais je n’en suis pas encore là. Je peux pas faire un stop dans l’espace temps pour aller checker le background de ce monsieur donc je me contente de lui dire que oui, il peut me rencontrer et qu’on va aller discuter dans mon bureau. Même si j’ai tendance à raconter mes missions à Ben et Paige, à leur demander de m’aider de temps en temps parce qu’ils bossent bien ici pour quelque chose, je ne le fais pas devant le client. J’ai confiance en mes employés mais eux n’ont pas de raison de leur faire confiance. Et ils doivent d’abord passer le cap de me faire confiance. Puis bref c’est comme ça. Il accepte de me suivre et je fais un dernier geste en direction des deux petits jeunes, de presque mon âge, avant de fermer la porte de mon bureau. Je souris quand il me remercie de lui accorder un entretien. Quand je suis présente ici, c’est que je suis disponible pour un entretien. Et surtout quand je veux rencontrer personne, je viens pas au bureau ou je m’arrange pour que aucun client ne me voit. Mais j’allais pas le dire comme ça parce que ça faisait franchement impoli. Et ce monsieur avait l’air extrêmement poli alors j’allais pas le vexer. Je me demandais s’il avait grandi ici ou en Asie, surement corée de ce que je déchiffrais de son visage. Je savais que les expatriés n’avaient pas les mêmes notions de politesse que nous. Mais moi, j’avais grandi ici alors les notions de politesses de la Corée, dont la moitié de ma famille est pourtant originaire, m’étaient assez… floues. Sans plus attendre, j’attrapais le papier qu’il me tendait avec deux mots dessus. Un nom et un prénom. Ken, Samuel. Sans plus attendre j’attrapais un carnet et notais en haut d’une page le nom de monsieur Hwang et le nom de cette personne pendant qu’il me disait qu’il voudrait que je retrouve cette personne. Quelle surprise ! Je m’en serais pas douté. Informations importantes sur sa famille d’origine ? Je hochais simplement la tête, prenant note que Samuel Ken devait avoir des informations de valeurs et que monsieur Hwang devait être adopté. Trouver ce Samuel serait surement à ma portée. Je veux dire… S’il était toujours connu sous ce nom, ça me prendrait pas longtemps. Sauf que mon instinct me disait que si ce jeune homme faisait appel à moi c’était qu’il y avait probablement autre chose derrière et que cet homme devait donc pas être si facile à trouver. S’entretenir avec lui ? La formulation était étrange mais généralement quand on voulait que je retrouve quelqu’un c’était pour avoir une interaction avec alors je ne relevais pas plus que cela. Si ce monsieur est trouvable, je le trouverais. Je suis néanmoins obligée de vous prévenir qu’il y a parfois certaines personnes que l’on ne peut pas retrouver ou qui sont… décédés quand on le fait. Je fis une légère grimace. Je ne parlais pas plus de tous les cas où je ne pouvais pas retrouver quelqu’un. Il n’avait pas besoin de savoir. Toutefois… Et je dois aussi vous dire qu’il y a une possibilité que le nom et le prénom noté dans un dossier, peu importe ce dossier, ne soit pas une réelle identité. Néanmoins, je ferais de mon mieux pour vous apporter toutes les informations que je pourrais trouver à son sujet. Si je le trouvais pas lui directement… enfin j’allais pas kidnappé le monsieur et l’amener ici donc finalement c’était à peu près la même. Vous avez dit qu’on vous avait transmit son nom sur un dossier. Pouvez-vous me dire à quelle date et où le dossier a été établi ? Cela me donnerait un point de départ… intéressant.