✦ Welcome to the panic room where all your darkest fears are gonna come for you ✦
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Ven 5 Avr - 13:15
Pourquoi avait-il accepté ce rendez-vous arrangé ?
Il n’avait de cesse de retourner la question dans sa tête, comme étant la véritable énigme de cette soirée. Habillé avec la nonchalance qui caractérisait les anglais, l’homme fixait son interlocutrice avec un air désemparé, alors qu’elle n’avait de cesse de parler. Elle était bavarde, indubitablement, si prompt à raconter tout ce qu’elle devait raconter sur son existence particulière visiblement. Sourire crispé, le blond cherchait bon gré mal gré une issue qui ne venait pas. Et elle, elle était enchantée.
Tu sais, jamais mon ex n’avait pris la peine d’autant m’écouter, ça me fait un bien fou ! Fit-elle avec un air enchanté, alors qu’elle se levait soudainement de sa chaise.
Victor suivit le pli, sans trop savoir pourquoi il faisait ça. S’il avait réussi à décrocher une dizaine de mots depuis le début de sa soirée, c’était bien tout le bout du monde ; il réussit presque à en caser un onzième quand elle tendit la main vers lui :
On ne se reverra sans doute plus mais c’était une excellente soirée, Victor ! Devant son air perdu qui disait « ah mais ça y est, c’est fini ? Vraiment fini ? » la blonde qui lui faisait face sembla réaliser alors que sa décision semblait soudaine et s’expliqua : ça ne collera pas entre nous, mais j’ai réalisé que j’aimais encore mon ex et que je devais régler ça avant de m’engager dans une quelconque relation avec un autre homme, désolée… Vraiment… ? lâcha-t-il.
C’était donc ça, son onzième mot.
Pathétique.
La jolie blonde s’esquiva avec un sourire reconnaissant. Voilà ce que celle-ci avait fait le point sur son existence – grâce à lui apparemment. Quand l’homme en était toujours au même malheureux point. Lèvres pincées, il sembla perdu, définitivement paumé. Soit la gente féminine avait durement changé depuis la dernière fois où il avait essayé d’en séduire une, soit il était clairement un OVNI venu d’une toute autre galaxie. Et l’espace d’une seconde ça lui sembla évident : il était d’une autre planète.
Il était déjà tard, l’endroit quasiment vidé. Aussi s’approcha-t-il du bar pour s’y poser, prêt à régler les consommations de sa soirée si étrange. Le barman s’approcha d’un air moqueur :
Je vais vous prendre un irishcoffee, bien corcé. Lança-t-il à ce dernier. Je crois aussi que vous en avez bien besoin, appuya l’homme.
Il s’esquiva, quand Victor se posa durement sur le tabouret à côté. Tête entre les mains, un long soupir lui échappa. Lorsqu’il se redressa, ce fut pour sonder les gens autour de lui, sans doute témoin de sa déconvenue de ce soir. Personne ne le connaissait – il fallait l’espérer – au moins ne se couvrirait-il pas de ridicule… Mais son regard fut inexplicablement attiré par une tête blonde à quelques mètres de lui. D’abord grâce à sa chevelure incroyable, et finalement parce que l’œillade qu’il capta d’elle lui dit inévitablement quelque chose.
Oh merde, souffla-t-il pour lui-même.
S’il la connaissait, alors Steve ne tarderait pas à apprendre qu’il était toujours aussi nul pour rencontrer des gens. Et ça allait encore être une plaie.
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Mer 17 Avr - 21:19
The blue eyes girl
The night is not finished
Feat Victor & Kobik
On ne pouvait pas dire que Kobik était une sainte Nitouche qui restait enfermée chez elle. Les soirées, elle adorait en faire, mais sans pour autant être ce genre de femme qui aimait séduire, donner de faux espoirs aux garçons et être mal vu par la société. La jeune blonde était bien loin de ce cliché alors qu’elle profitait d'un somptueux verre de blanc au bar, sans prêter nulle attention aux autres personnes présentes. Quelques minutes avant, elle était accompagnée d’une de ses amies avec qui elle aimait tant traîner et profiter de la musique. Seulement cette dernière avait fini par prendre congé, impératif lié à son travail du lendemain, et elle était restée un peu seule, assise sur ce tabouret qui en avait vu d’autre, réfléchissant à ces derniers temps.
En tant qu’agent du Shield, la jeune femme avait pu voir certaines choses de prêt comme de loin. Elle ne se laissait pas facilement impressionner, gardant remarquablement bien son sang-froid, comme lors de ses dernières missions. Mais depuis peu, elle avait remarqué des changements chez elle qui l’interrogeait de plus en plus. Elle aurait aimé en parler avec certaines de ses connaissances, mais l’occasion ne s’était pas encore présentée et ainsi seul son journal de bord était au courant de ses questionnements. Un simple journal qui lui permettait de prendre la distance nécessaire avec ses missions afin de ne pas se laisser bouffer par ces dernières. Un bon moyen de décompresser en somme, et qui lui permettait de profiter de soirée telle que celle-ci.
Mais Kobik n’était pas la seule à profiter du calme ambiant des lieux. Alors qu’il s’était doucement vidé avec les heures passant, elle s’amusait à observer un peu ceux qui restait. Il y avait bien souvent de tout et cette observation la mettait au défi de deviner la raison des présences. Un simple petit jeu mental, qu’elle faisait autant seule qu’à deux, mais ce soir, c’était seule. Ses yeux bleus se dardaient, jamais bien longtemps afin d’éviter toutes situations malaisantes, sur les différentes personnes, entre deux gorgées de vin. Certains auraient la sagesse de dire que l’alcool était à éviter à une heure si tardive, mais pas la jeune femme. L’agent du Shield aimait profiter tout au long de sa présence, et savait être raisonnable pour éviter la brume dans son esprit.
Son regard finit par se poser dans les yeux d’un autre homme installé au bar. Une tête parmi d’autres, mais qui fit froncer les sourcils de la blonde sirotant sa boisson. Il était rare qu’elle ressente ce qui venait de la traverser, comme un éclair fugace de… déjà-vu ? Une nouvelle observation, du coin de l’œil, comme pour s’assurer de cela. Non, indéniablement, elle n’avait pas l’impression de le connaître. Et pourtant, il était le seul sur qui ses yeux s’étaient de nouveau posés.
Elle se serait trouvé dans un écran de télévision, actrice d’un film à l’eau de rose, le scénario aurait décrit un de ces coups de foudre donnant le signal du début de la fin du film. Mais non, bien présente dans la vie réelle, Kobik ressentait juste cette impression de connaître cette personne, comme si elle l’avait rencontré sans s’en souvenir. Un effet de l’alcool, elle s’en doutait alors qu’elle n’avait que très peu bu. Mais n’étant pas du genre à rester là à se questionner, la jeune femme avait pris son verre translucide pour venir le poser à côté de cet homme intriguant.
« Un rencard qui s’est mal terminé ? »
Une simple hypothèse mais qui lui permettait de lancer la conversation. Peut-être pas la meilleure des façons de faire, pouvant laisser croire à des intentions qui n’étaient pas siennes, mais c’était ainsi qu’était la jeune femme. Une fois sa journée terminée, elle oubliait certaines manières pour laisser le hasard faire les choses.
« Pardonnez-moi si j’ai été incorrecte, j’ai une fâcheuse tendance à mettre les deux pieds dans le plat et j’ai comme l’impression de vous avoir déjà vu. Vous venez souvent ici ? »
Peut-être que cette impression venait de là, peut-être pas, mais là voilà qui le demandait sans détour. À quoi bon tourner autour du pot alors qu’il ne resterait peut-être pas indéfiniment ici ?
Pourquoi fallait-il qu’il se rende ridicule comme ça ? La question tourna dans son esprit, en désespoir de cause, alors qu’il faisait tout son possible pour s’effacer de ce restaurant-bar. Il aurait voulu devenir invisible, faire partie de ces émergés pour disparaitre une bonne fois pour toute. Ça ne lui était pas possible malheureusement, et quand le barman posa sa consommation devant lui, Victor eut l’occasion de croiser le regard terriblement bleu de la jeune femme qu’il avait vu tantôt.
Elle avait fait cet effort. Cette jolie petite blonde avait avalé la distance jusqu’à lui pour lui poser la pire question possible. Troublé, l’homme fronça les sourcils en la scrutant un instant, avant de détourner les yeux en éprouvant cette bouffée de gêne qui le destabilisait. Il n’y avait pas que ça. Car malgré tout, ses pupilles ne pouvaient s’empêcher de revenir sur elle, inlassablement, pour la scruter, encore, et s’éloigner, pour s’y reposer.
C’est… En-deça de la vérité, mais je suis habité maintenant, articula-t-il un peu maladroitement en trempant ses lèvres dans son verre. J’ai peur que ma malchance soit contagieuse, fit-il.
Car au bout du compte, il ne voulait pas non plus que cette jeune femme perde son temps avec lui. Puisque c’était ainsi qu’il se définissait : une perte de temps. Depuis son divorce, laborieux, son installation sur Genosha, éprouvante, ses amitiés, platoniques, Victor était complètement à côté de ses pompes, pour un peu tout et n’importe quoi. Et Steve désespéré de le voir un jour trouver quelqu’un à sa mesure, qui aurait la patience de la supporter. Gêné, il ne voulait pas non plus se montrer mal poli à l’égard de son interlocutrice, il avait déjà l’impression que la regarder était d’une insolence rare. Il s’en voulait de ne pas pouvoir la quitter des yeux, et surtout, de ne pas la reconnaitre :
C’est la première fois, et… Il hésita à nouveau : J’ai aussi l’impression de vous connaitre.
Pour autant, son nom ne lui venait pas. Et c’était ça, le pire. De ne pas pouvoir la nommer. Il se sentait rude, et il s’en voulait.
Victor. Victor Shade. Fit-il avec fermeté en tendant une main décidée vers elle. Autant prendre le taureau par les cornes, n’est-ce pas ? Autant faire ce qu’il fallait pour rectifier le tir. Sa soirée à lui ne pourrait pas être pire de toute façon, il fallait évacuer cette frustration qu’il ressentait de ne pas pouvoir la reconnaitre formellement : Je crains que vous soyez une de mes étudiantes, et ça ferait très mauvais genre. Admit-il ensuite.
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Ven 10 Mai - 12:10
The blue eyes girl
The night is not finished
Feat Victor & Kobik
Cela n’avait pas été des plus difficiles pour Kobik de rejoindre cet homme qui l’intriguait tout autant qu’elle-même semblait l’intriguer. C’était rare une telle sensation, mais ça ne l’intimidait pas non plus. La jeune femme avait toujours eut ce goût du risque et préférait se prendre un mur que de ne rien tenter. Elle n’avait aucune arrière-pensée en ayant rejoint cette personne, simplement celle d’essayer de comprendre cette étrange sensation de l’avoir déjà rencontré.
Il est vrai qu’elle n’avait pas pris de pincette en lançant la discussion. Une erreur d’habileté peut-être, mais d’un autre côté , c’était sa façon de briser la glace, de ne pas laisser de blanc gênant à tourner autour du pot. Aller droit au but était la meilleure façon de ne pas se manger de mur, d’éviter les incompréhensions et de créer une quelconque situation gênante.
« La malchance n’est pas contagieuse, à moins de briser un miroir à plusieurs. Et au contraire, la malchance permet même de créer d’étonnantes situations. »
L’humour aussi était une marque de la blonde. De toute façon, elle n’avait aucun rendez-vous galant de prévu, simplement une fin de soirée en solitaire avant de retrouver le cosy de son appart. Elle ne risquait rien à passer un peu de temps avec cet homme afin de simplement faire connaissance. Comme elle venait de lui dire, le hasard pouvait toujours être des plus étonnant. Et qu’importe ce que quiconque pourrait penser en les voyant. Kobik n’était pas à prêter attention à ça. Beaucoup oublieraient une fois l’alcool annihilé de leur organisme et d’autre ne s’en souciait guère. Alors non, elle ne voyait aucune malchance dans cette histoire.
Ainsi, le lieu n’était pas la raison de cette étrange sensation. Il y avait donc peut-être autre chose, mais elle ne savait pas quoi. Cette discussion pouvait l’y aider puisque l’impression de connaissance était réciproque. De plus en plus étrange.
« Kobik Salamander. »
Elle avait répondu lors de cette poignée de main. Mais cette information sur l’identité ne l’aidait guère. Elle avait bonne mémoire pourtant, mais il ne lui semblait pas connaître Victor. Peut-être que son nom à elle lui reviendrait mieux. Kobik était moins commun que Victor après tout. Une hypothèse comme une autre, mais qui pouvait aider.
Alors qu’il expliquait être prof, la jeune femme n’eut pas à réfléchir bien longtemps avant de secouer négativement la tête en avalant une gorgée de son propre verre. S’il avait enseigné à l’académie du Shield, peut-être auraient-ils la réponse à tout, mais à l’heure actuelle, la blonde n’avait plus de cours à suivre. Parfois, elle retournait à l’académie, mais sans y avoir l’assiduité demandée aux étudiants. Elle avait quitté ce monde depuis quelque temps.
« Je ne pense pas. J’ai fini mes études et je ne crois pas vous avoir croisé à l’académie lors de mes quelques retours pour me mettre au goût du jour. »
Elle réfléchissait aussi de son côté, mais elle n’avait pas eu à jouer les infiltrés dans une quelconque université, alors elle était en train de se remémorer les différentes raisons pouvant permettre de l’avoir déjà croisé.
« Qu’est-ce que vous enseignez ? »
Mais même sans trouver, cela ne l’empêchait pas d’être curieuse. La discussion était lancée, elle aurait tort de ne pas la continuer. C’était ce genre de hasard que Kobik appréciait dans la vie, lui permettant d’agrandir son cercle de connaissances sans avoir à tout programmer. Jamais elle n’aurait pensé continuer sa soirée ainsi alors qu’il y avait ce quelque chose qu’elle n’avait encore jamais rencontré.
A l’académie ? Reprit-il avec curiosité, en la scrutant droit dans les yeux.
Un visage poupon comme celui-ci, Victor le savait : il n’aurait pas pu l’oublier. De même, un nom comme le sien ne passait pas inaperçu. Kobik, c’était original, trop pour que ça le dépasse. Alors, de fait, l’artiste chercha un peu plus dans son esprit d’où lui venait cette impression. Oh, bien sûr, il avait lu énormément de bouquin sur les théories à propos des vies antérieures, des notions de flamme jumelle, d’entité partagée, toutes ces choses-là qui le faisaient rêver sans pour autant obtenir de lui une attention trop sérieuse. Après tout, Victor était un penseur, un penseur rigoureux. Il se devait d’être sérieux dans sa manière d’approcher les hypothèses de ce monde, et il se devait d’admettre aussi qu’une seule vie ne suffirait pas à comprendre tout de ce monde.
La philosophie et… Enfin, tellement de choses en fait. Fit-il, un brin gêné de ne pas pouvoir lui en dire d’avantage. Il avait écrit un livre, s’était donné à plusieurs auditoires, vivait fort bien de son travail. Et surtout, de sa curiosité qui l’invitait à voyager et à découvrir tellement de choses. Cet arrêt sur Genosha n’était peut-être qu’une pause, il ne savait pas où il finirait le lendemain. Vous n’êtes pas une de mes étudiantes alors ? Demanda-t-il pour la confirmation.
De l’extérieur, on aurait pu s’interroger sur ce qu’ils faisaient à discuter. D’aucun aurait pu croire qu’un tout jeune divorcé, avec la quarantaine bien tassée, se retrouver à draguer une petite jeune pour oublier sa solitude. Une jolie blonde probablement naïve et sur le point de tomber dans ses filets. Il n’en était rien : dans leurs attitudes respectives, rien ne transparaissait, ni séduction, ni attente. Seulement des questions auxquelles ils cherchaient à répondre dans une envie commune de comprendre. Ça plaisait à Victor, et il ne pouvait le cacher. L’enquête avait ça d’excitant qu’elle lui faisait au moins oublier l’échec de ses tentatives de séduction :
Faisons le point sur nos activités ! Peut-être nous sommes nous rencontré à un colloque ou une exposition. Vous aimez l’art ? S’enquit-il avec enthousiasme : Puis-je vous offrir votre prochaine consommation ?
Elle avait déjà bien entamé son verre, quand lui ne l’avait pas encore commencé. Avisant déjà le barman d’un regard un brin naïf, il croisa sur lui une expression étonnée de le voir se faire aborder par un brin de femme aussi ravissant. Comment était-ce possible ? Le hasard était fait de mystère.
Et du coup, vous, que faites-vous dans la vie ? Demanda-t-il ensuite pour ne pas voir s’éteindre cette conversation.
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Ven 7 Juin - 21:51
The blue eyes girl
The night is not finished
Feat Victor & Kobik
La conversation se faisait des plus simplement pour la blonde ayant rejoint cet homme. Cherchant désormais, tout comme lui, à savoir d’où venait cette impression de connaissance, elle faisait travailler sa mémoire en répondant à certaines hypothèses. C’était ainsi qu’elle avait soulevé la question de l’académie. Si elle n’était plus étudiante, il lui arrivait encore d’y retourner, que ce soit par nostalgie, envie de s’amuser avec la future promotion, ou tout simplement pour interroger ses anciens enseignants. Elle n’avait encore jamais eut l’occasion d’intervenir afin de partager sa propre expérience, mais elle gardait cette possibilité dans un coin de son esprit. Si elle avait adoré ces cours prenant appui sur la réalité, elle espérait pouvoir partager la sienne. Car même si elle était encore jeune et n’était pas parmi les plus expérimentés, elle avait déjà effectué des missions.
« L’Académie du Shield, mais je ne crois pas que nous ayons eut beaucoup de cours de philosophie. »
Il y avait dû en avoir, et si la jeune femme ne s’en souvenait pas réellement, c’était certainement l’un de ses cours qu’elle passait à récupérer d’une soirée peu sérieuse ou qu’elle passait à la bibliothèque pour d’autre sujets. Elle avait toujours été ainsi, dans sa scolarité puis dans ses études, à sélectionner quelque peu ce qui l’intéressait réellement, mettant plutôt l’intellect sur son propre apprentissage par le biais de livre. Elle avait déjà du mal à ne pas trop penser, alors si en plus elle devait faire le tri entre les siennes et celle d’un enseignant, elle finissait bien trop souvent en migraine. Les désagréments d’un esprit plus poussé que la moyenne dont elle avait appris à dompter les envolés sauvages.
Mais même en ayant que peu de souvenir de si, oui ou non, elle avait eu un enseignement philosophique à l’académie, elle était presque certaine de n’avoir jamais croisé Victor dans les couloirs ou d’avoir eu affaire à lui. D’ailleurs, cette pensée devait être réciproque, car Kobik comptait bien souvent sur son prénom atypique pour rester dans les mémoires. À l’origine une vaste blague sur son arrivée à l’orphelinat, devenue sa propre identité aujourd’hui. Elle était sûre de ne pas croiser un homonyme imprévu. Pas comme les nombreuses « Marie » pouvant cohabiter dans le monde.
« Je crains que non en effet, sans compter que je n’étais pas la plus assidue dans les matières portant sur l’intellect. Je pense que vous vous en seriez souvenue si j’avais été dans votre amphithéâtre. »
Elle n’avait jamais caché son manque de sérieux parfois. Une autorisation propre à elle-même justifié par des résultats se maintenant et à la hauteur de ses compétences. Pourquoi se priver de petits plaisirs lorsqu’elle arrivait à tenir le rythme ? D’ailleurs, cette soirée même était un petit plaisir, alors qu’elle savait aussi qu’elle devait s’assurer d’être reposée lors de la reprise de son service. Heureusement, elle avait déjà quelques réserves, sans compter que le tournant pris dans ce bar ne lui donnait pas réellement envie de sortir de là. Faire la recherche d’un sujet mystérieux, une passion pour elle qui, peu avant, se penchait sur son propre cas avec la multiplication d’évènements étranges dont elle ne semblait avoir le contrôle. Une autre affaire reléguée au second plan, mais qu’elle n’oubliait pas pour autant.
« Bien volontiers. »
Ce n’était pas dans son habitude de laisser quelqu’un d’autre payer un verre à sa place, mais cette situation peu commune lui fit accepter. Cet enthousiasme qu’elle décelait était quelque peu différent de son attitude lorsqu’elle l’avait abordé et Kobik préférait nettement le voir ainsi que remouler les noires pensées d’un rendez-vous s’étant mal passé. C’était tout elle ça, s’assurer de l’état des autres, et un verre de plus ne lui ferait aucun mal. Jusque-là, elle avait su être raisonnable.
Et en même temps elle réfléchissait. Se listait mentalement ce qu’elle avait bien pu faire pouvant la mettre sur la route de Victor, sans que rien ne lui revienne de manière flagrante. Elle appréciait l’art comme de nombreuses autres choses, mais n’avait pas fait de sortie récente à une exposition. La blonde manquait quelque peu de temps ces dernières semaines et il lui faisait d’ailleurs penser qu’elle pourrait envisager de prendre le temps de s’en faire une. Elle n’avait plus qu’à regarder ce qui était en place une fois chez elle. Mais Kobik avait secoué la tête négativement.
« Aucune exposition récemment. J’apprécie beaucoup l’art musical, il me laisse moins perplexe que certains mouvements picturaux. »
La jeune femme adorait se prendre la tête sur des tableaux abstraits afin de les déchiffrer, mais certaines œuvres la laissait indécise. Mais sur le plan iconique, la photographie était en tête de liste avec l’interprétation d’une photo qu’il fallait essayer de voir sous le regard de celui l’ayant prise.
« Mais le travail ne me laisse pas énormément de temps en ce moment. Je travaille au sein du Shield, d’où mon passage à l’Académie, et j’ai une certaine tendance à enchaîner les missions. Je n’ai aucune vie de famille pour me rappeler de rester un peu chez moi. »
Elle en riait, mais c’était une chose véridique. Si Kobik n’était pas intégrée au sein d’un cercle sociale, elle en oublierait même de sortir. Une bourrelle du travail qu’elle pouvait être, mais appréciant les petits plaisirs aussi. Peu nombreux et simples, tel que le sport, une petite soirée entre amis, ou d’autre et cette pensée lui fit d’ailleurs avoir une hypothèse.
« J’aime bien passer mon temps libre dans des salles de sport ou aller courir. Les plages de Emmann représentent un bon coin pour. Ça peut être une piste ? »
Il n’avait, pour sa part, jamais exercé au SHIELD. Voilà qui le contrariait et attisait davantage sa curiosité déjà piqué au vif. Victor se concentra, sa position se fit plus intéressée encore alors qu’il scrutait avec intérêt la petite blonde en face de lui. Pourquoi lui disait-elle autant quelque chose ? Qu’est-ce qui, chez elle, la rendait si unique ? Oh ! Il y avait énormément de choses, ne serait-ce que cette couleur de cheveux si clair, ou même ces yeux d’un bleu si saisissant. Et à bien y réfléchir, n’était-ce pas ça qui le travaillait le plus ? Cette teinte lui rappelait indéniablement quelque chose, mais il ne put mettre un mot dessus malgré ses efforts.
Vous êtes une élève dissipée ? S’enquit-il avec un sourire, il souffla par le nez, amusé par le commentaire de la jeune femme. Kobik était rafraichissante dans sa manière d’être et de parler, il avait rarement vu quelqu’un d’aussi jeune donnait l’impression d’être aussi pure. Lui-même avait écopé d’une certaine naïveté qui le trahissait. Si j’avais été un de vos enseignants, vous vous en souviendrez, ce n’est vraisemblablement pas ça…
Mais il était curieux. Victor ne pouvait s’en cacher. Il avait toujours été ce genre d’homme à vouloir aller au bout des réponses. Son désir d’en savoir toujours plus le poussait sans cesse à questionner, interroger, critiquer, analyser. Il le fallait pour comprendre toutes les faces d’un problème. Et Kobik en faisait un saisissant à sa manière.
A un concert alors ? Fit-il brusquement avant de se raviser. Parce qu’à dire la vérité, c’était sans doute la quatrième fois qu’il sortait vraiment avec une personne ce soir, et que les trois d’avant n’avaient pas été vraiment palpitantes. Il n’avait même pas pu écouter un bon morceau de jazz. Ca fait si longtemps que je n’ai pas assisté à un show musical, je doute même d’en avoir vu un depuis mon installation ici.
Et elle semblait occupée, tout du moins l’affirma-t-elle. Le SHIELD était une entité qu’il ne connaissait pas, parce qu’il n’y avait jamais travaillé. Victor se doutait que l’entreprise exigeait beaucoup d’investissement, pour peu que Kobik soit en plus ambitieuse, désireuse de bien faire, sans doute y investissait-elle la majorité de son temps. Lui respectait ça, car si ça la rendait heureuse alors c’était pour le mieux :
Procédons logiquement oui… Je ne vis sur l’île que depuis quelques mois, vous avez grandi dans le coin ? Vous avez… Voyagé ? Son accent anglais devait le trahir. Et la question qu’elle lui posa lui arracha un rire : lui était fin comme une lime à ongle, élancé, et pas franchement très musclé ! Moi ? Du sport ? Reprit-il. Il faudrait que je m’y mette éventuellement mais alors là… Ce n’est pas vraiment mon truc.
Il avait toujours trouvé son corps trop grand pour lui. De sa hauteur, il pouvait voir le monde, le vivre, l’observer, mais c’était comme être un tout petit être avec des jambes gigantesques pour nous porter : ça n’avait pas toujours de sens.
Beaucoup de choses nous opposent. Constata-t-il avec douceur, en trempant finalement ses lèvres dans son verre.
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Mer 7 Aoû - 9:41
The blue eyes girl
The night is not finished
Feat Victor & Kobik
Kobik faisait face à un vrai mystère, alors qu'elle n'avait aucune idée de l'origine de cette impression de connaître Victor. Alors que les deux cherchaient une coïncidence dans leur vie ayant pu mener à cette impression, elle ne cessait de retourner son esprit en quête de la réponse. S'il y avait bien une chose dont elle avait horreur, c'était de ne pas trouver le fin mot de l'histoire. Elle avait toujours eut ce besoin de résoudre l'insoluble et ne pas y arriver pouvait lui accaparer l'esprit pendant des jours entiers. Comme le fait qu'elle avait vu l'une de ces amis ce soir-là, afin d'évoquer certaines impressions étranges qu'elle avait eut ces derniers temps et qu'elle ne pouvait mettre de côté. Mais cette énigme, avec Victor, la jeune femme la prenait comme un jeu, tandis qu'elle avait évoqué son assiduité.
« Dissipée, oui et non. Disons que le corps enseignant avait des difficultés à avoir mon intention quand je n'y trouvais pas d’intérêt, mais je ne ratais pas mes cours pour faire la fête. Plutôt pour me rendre à la bibliothèque ou assister à d'autres cours plus intéressant. »
C'était avec amusement qu'elle avait répondu. Heureusement, Kobik faisait partie d'une famille adorable qui avait compris son fonctionnement. Grâce à cela, elle n'avait pas eut de problème durant sa scolarité, assumant pleinement sa différence.
« Je pense que vous vous serez aussi souvenue, ça doit être autre chose. »
Les recherches reprenaient de plus belle, augmentant la difficulté du défi. Cela aurait été trop simple que la blonde ait été l'une de ses étudiantes, l'impression était bien plus subtile que cela. La jeune femme faisait sa propre anamnèse mentale, cherchant dans son passé. Mais non, elle n'avait connu qu'une unique famille d'accueil, famille qu'elle voyait toujours de temps à autres, se souvenait des adultes de l'Orphelinat, et jamais elle n'y avait croisé quelqu'un ressemblant à Victor. Car cette impression de déjà-vu pouvait aussi être lié à une ressemblance. Toutes les options étaient à étudier, que ce soient les siennes ou celles de Victor.
Le concert pouvait être une idée. Kobik adorait sortir, surtout en soirée et partager ses goûts musicaux avec ses amis. Et pourtant, elle ne s'était pas saisie de cette piste en voyant le son comparse se raviser. Si elle sortait souvent, ce n'était pas forcément son cas. Piste suivante alors. Elle avait évoqué le sport et lui leurs origines. Deux pistes différentes qui allaient aussi mener à rien. Si lui ne faisait pas vraiment de sport, Kobik quittait rarement Genosha.
« Quant à moi j'y suis née. Du moins je suppose. J'ai grandi à l'orphelinat jusqu'à ce qu'une famille m'adopte. Par la suite, je n'ai quitté l'île que lorsque une mission le nécessitait, ça ne me donnait pas réellement l'occasion de faire du tourisme. »
Et Victor n'était pas originaire de l'île. Il soulevait un point véridique, beaucoup de chose les opposaient, alors que cette impression qui s'était crée lui faisait penser le contraire. Kobik était tellement prise dans cette énigme, qu'elle en oubliait son verre. Deux opposés ne l'étaient jamais réellement, il devait bien y avoir quelque chose qui apporterait la réponse.
« D'où êtes-vous originaire ? La piste des voyages est mince, mais j'ai appris à ne jamais rien laisser de côté. »
Une solution comme une autre, à prendre ou à laisser. En tout cas, c'était la soirée des réflexions pour la jeune femme. Si en première partie elle avait évoqué de drôles de déjà vu impossible, des flash bleus, maintenant elle se penchait sur une impression de connaissance. La soirée semblait être sous l'insigne de Sherlock Holmes pour l'agent aimant faire face à la difficulté.