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Elle aurait pu payer. Elle avait largement les moyen de le faire, d'ailleurs. Et question fierté, elle aurait même voulu payer et ne pas se voir offrir quoi que ce soit ; je suis une grande fille, je peux avoir ce que je veux par moi-même. Mais ce n'était pas le cas de Nancy du tout, Nancy était supposé manquer d'argent. Donc elle devait jouer le jeu jusqu'au bout. Sa fierté en prendrait un coup juste pour une soirée.

Parce qu'au final, quitte à être lancés, autant finir la soirée en beauté, non ? Quitte à s'être aventuré jusque là, autant que ça se finisse dans un lit. Parce qu'après tout, comment ça aurait pu finir autrement qu'ainsi ? Elle voyait l'opportunité, elle reconnaissait ce regard, elle ne cherchait pas plus loin. Il était beau, désirable, finalement à son goût après quelque verres de trop. Elle avait surtout l'habitude des hommes plus grands, plus costauds. Clint était déjà anormal dans le tableau de ses fréquentations.

Finalement, direction la voiture. C'était une bonne soirée, elle avait eu une bonne idée de l'emmener ici où ils étaient libres de parler plutôt qu'un restaurant quelconque où n'importe qui pouvait tendre l'oreille et aussi où on pouvait la connaître et venir l'interrompre ; dans ce restaurant, personne ne viendrait se mêler de leur histoires, c'était certain.

Elle le suivait, elle appréciait surtout une chose ; qu'il ne cherche pas à la coller. Qu'il ne cherche pas à glisser un bras autour d'elle ou à se montrer ultra collant, avec l'alcool ingérée, elle n'était pas sûre de résister à l'envie de l'envoyer promener. Elle n'aimait pas qu'on la touche, qu'on la colle, elle aimait avoir une certaine distance entre elle et les gens. L'actuelle situation, surtout, n'impliquait pas qu'ils se collent donc aucune raison pour ça. Il restait proche mais pas trop et sans qu'il ne le sache, James gagnait des points de sympathie.

Devant la voiture, elle s'attendait à y rentrer mais il ne faisait pas le tour pour aller côté conducteur. Il s'approchait juste un peu plus d'elle et... Elle l'avait vu venir, ce baiser, pourtant, il arrivait à la surprendre. Elle pensait qu'il le ferait une fois sortis du restaurant et ne voyant pas le baiser venir, elle n'avait pas cherché plus loin pour l'instant ; peut-être qu'il attendait de rentrer chez lui ou alors passer chez elle. Il la prenait un peu au dépourvu et pourtant, elle posait ses mains sur lui, une sur son bras droit, l'autre sur sa joue, lui rendant son baiser.

Elle n'était pas vraiment fan, des baisers. Cela avait un côté sentimental, significatif, auquel elle n'accordait pas d'importance avec ses conquêtes. Cela avait un côté proche, une signification importante malgré tout. C'était une proximité qu'elle n'autorisait pas avec les autres ou avec n'importe qui. Elle y avait songé pourtant avec James, comme elle finissait par lui rendre son baiser, après tout, pourquoi pas ? Cela ne faisait pas de mal, bien au contraire. Ca faisait même beaucoup de bien, même si ce n'était qu'un simple baiser. Peut-être que ce qui faisait du bien, c'était cette douce chaleur qu'elle ressentait. Non, c'était l'alcool vs le froid ambiant. Quoi d'autre ? Pareil pour les picotements, c'était l'alcool. Pareil pour cette sensation dans les tripes, c'était l'alcool.

Ils pouvaient être vus de n'importe qui. Les passants n'étaient pas nombreux à cette heure-ci mais n'importe qui pouvaient les voir. L'idée lui traversait l'esprit brièvement. Elle ne cherchait pas à repousser James ou mettre fin à cette curieuse étreinte. Elle aurait pu mais elle ne le faisait pas. Non, pire, elle ne se contentait pas d'un seul baiser, elle venait en chercher un autre. Quitte à faire des folies ce soir, autant les faire jusqu'au bout. Sa main gauche quittait son bras, pour se poser sur son torse et descendre finalement jusqu'à se poser sur sa hanche, souriant contre ses lèvres. Elle ne s'y était pas attendu mais ce baiser était agréable. Disons que ça lui facilitait un peu l'imagination sur la suite des choses.

On a qu'à rentrer chez moi pour terminer la soirée.

Un sourire si espiègle que son regard, même si l'on distinguait à peine le vert de ses yeux avec l'obscurité de la nuit et la faible lumière des lampadaires.

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Elle ne devrait pas être si rentre-dedans. Si elle voulait jouer le rôle jusqu'au bout, elle aurait du lui rendre son baiser, mais pas en chercher un autre. C'était plus fort qu'elle, l'alcool, l'euphorie du moment. Les lèvres de James étaient accueillantes aussi, ça jouait. Et finalement, à quoi bon jouer son rôle jusqu'au bout si elle savait que la soirée finirait, de toute façon, au lit et qu'ils ne se reverraient plus ensuite ? Ce baiser, c'était comme s'il ne se terminerait pas, à la façon dont il la tenait, de la façon dont leur lèvres semblaient s'appeler, à croire qu'ils étaient plus attirés encore par ce baiser que par la vodka de tout à l'heure - et pourtant, la bouteille était descendue très rapidement.

Parce qu'elle se disait que de toute façon, la soirée en resterait là, elle l'inviterait chez elle, là où elle resterait maîtresse de la situation du début jusqu'à la fin. Côté pratique aussi. Côté confort aussi, celui de ne pas spécialement avoir envie de galérer cette nuit lorsqu'elle s'en irait de chez James pour rentrer chez elle, autant aller chez elle directement. Chose qu'il semblait suivre ; tant mieux. Elle souriait à l'attention de James, à ce baiser volé. Elle levait les yeux au ciel, même, puis elle s'engouffrait finalement dans la voiture.

Elle s'attachait, elle attendait. Curieuse sensation, curieux sentiment dans l'habitacle de la voiture, ce n'était pas comme à leur arrivée, il y avait un petit quelque chose en plus. Elle ne s'était pas attendu à grand chose d'extraordinaire de cette soirée. Ne rien attendre de personne, sinon on était forcément déçu. Mais elle était satisfaite de sa soirée, surtout satisfaite de ne pas avoir cette sensation, pour l'instant, d'avoir perdu son temps. Créer une intimité avec quelqu'un, c'était compliqué, créer quelque chose avec quelqu'un, c'était compliqué. Pour autant, il y avait des signes qui ne trompaient pas. James ne lui donnait pas l'impression d'être bizarre, ni même lourd, voir même, disons le, beauf. Il lui donnait l'impression d'être un peu à côté de la plaque sur certains détails mais aussi trop sincère sur trop de choses. Sincère envers elle, mais pas sincère envers lui-même. Disons qu'il lui disait ce qu'il croyait être vrai mais elle sentait qu'il faisait fausse route sur bien des choses. Mais ça, à la rigueur, c'était le propre de l'Homme et pas une particularité de cet homme-ci, donc ça ne la choquait pas. Un certain empressement, forcément, avec ce qu'il se passait entre eux, l'inverse aurait été étonnant. Mais elle n'avait pas l'impression que son odeur serait irrespirable, pas l'impression que l'avoir contre elle serait difficile. Des pensées curieuses qui lui venaient, le temps de la route. Car forcément son esprit allait à s'imaginer ce qui allait suivre et elle réalisait certaines choses, des choses auxquelles elle n'avait pas pensé plus tôt.

Arrivés devant chez elle, elle sortait de la voiture sans trop attendre, le froid, elle commençait à le ressentir. Pas qu'il soit dérangeant, elle avait connu pire, mais elle n'aimait pas pour autant et voulait surtout bien assez vite retrouver le confort de son appartement. En descendant de la voiture, elle souriait à James en attrapant l'une de ses main après qu'ils se soient rejoints sur le trottoir, pour l'entraîner vers l'immeuble. Elle peinait à jongler entre Nancy et elle-même, trouvant qu'elle soufflait le chaud et le froid avec elle-même. A son arrivée devant la porte d'entrée de l'immeuble, une petite boule de poils noirs se faufilaient entre ses talons. Un chaton qui la suivait quand elle rentrait le soir et qui partait avec elle le matin. Elle avait tenté de nombreuses fois de le laisser dehors mais il trouvait toujours un moyen pour revenir vers elle, jusqu'à grimper, elle ne savait comment, dans l'immeuble et l'attendre à la fenêtre. Elle avait fini par comprendre qu'il ne servait absolument à rien de l'empêcher de venir, car il trouverait toujours un moyen de le faire quand même. Il se frottait à ses jambes lorsqu'elle ouvrait la porte avec le badge, pour la saluer et elle rentrait en entraînant James dans son sillage, jusqu'à l'ascenseur. Une part d'elle voulait le défier dans les escaliers mais elle ne voulait pas trop le fatiguer dès maintenant. Elle l'entraînait contre elle une fois dans l'ascenseur et après avoir appuyé sur le chiffre de son étage, ne faisant pas attention au chat qui était monté avec eux et ronronnait contre ses jambes pour la saluer. Elle entraînait surtout l'homme contre elle pour lui voler un baiser, non sans amusement. Tenter un nouveau rapprochement, voir aussi si elle n'avait pas halluciné tout à l'heure.

A l'étage, elle sortait et l'entraînait finalement vers son appartement, le chat les y attendait déjà lorsqu'ils arrivaient et qu'elle ouvrait la porte avec sa clé. Elle allumait la lumière sur l'interrupteur juste à côté de la porte d'entrée. Un petit couloir avec un grand placard pour ranger chaussures et vêtements et la porte vers le salon n'était pas fermée. Tout était blanc, gris et noir, aucune autre véritable couleur. L'appartement était froid, vide, sans vie ; une photo de magasine de décoration. Natalia était peu chez elle et, dans un certain sens, plus triste et qu'elle cachait bien, Natalia n'avait... aucune personnalité. Elle était tout en public, elle était surtout rien en privé. Ce qui se ressentait dans cet appartement sans joie, sans parfum si ce n'est le sien mis avant de partir et qui avait embaumé l'appartement, mais rien de plus. Pas de coussin de travers, pas de chaussure ou vêtement qui traîne, car ses journées chez elle, c'était : se doucher, dormir. Parfois regarder la télévision, parfois lire un livre, mais elle n'était que très peu chez elle en règle général. Son travail ne s'emportait pas à la maison, pas de manière visible en tout cas, tout était sur son ordinateur et bon courage pour trouver le mot de passe et l'endroit où elle cachait ses dossiers et pour le décryptage. Bref, rien ne traînait chez elle. Le chat faisait sa vie, comme si cet appartement était le sien en allant s'installer dans son canapé.

Tu veux boire quelque chose ?

Simple politesse, même s'ils savaient très bien tous les deux pourquoi ils étaient là et ce qui allait se passer très prochainement. Elle n'avait même pas cherché à se reculer de lui, à se défaire de lui. Sauf peut-être lorsqu'elle se reculait pour glisser ses mains sur lui, pour lui retirer lentement sa veste, non sans un petit sourire de celle qui sait parfaitement ce que certains gestes peuvent provoquer.

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Elle retiendrait de cette fin de soirée une certaine euphorie, une ambiance légère, la timidité qui s'en était allé chez James pour laisser place à un petit jeu de séduction très agréable ; elle était habitué aux hommes lourds, à ceux qui dérapaient toujours à un moment ou un autre malgré tous les efforts qu'ils pouvaient y mettre, souvent parce qu'ils sont peu habitués à réellement rentrer dans la séduction avec des femmes. Elle n'avait pas eu cette sensation avec James, bien au contraire, il semblait tâtonner mais être un peu à l'aise quand même.

Le chat ajoutait un peu de réalité à cette soirée, comme pour rappeler où elle était exactement et qui elle était vraiment, pas qu'elle ait pu l'oublier mais ça la sortait quelque instants de cette bulle euphorique, cette bulle où tous les deux savaient ce qui allait suivre en montant, seconde après seconde, l'inévitable qui s'approchait, cette envie, mêlée à une certaine pointe d'inquiétude forcément liée à ; est-ce que l'alchimie sera la même une fois arrivé en haut ? Est-ce que je ne perds pas mon temps ? Cela ne durait que le temps d'une pensée avant qu'elle ne passe à une autre.

Peut-on seulement posséder un chat ?

Comme elle, les chats étaient des êtres indépendants qui n'avaient pas besoin d'une présence constante pour vivre et survivre, ils savaient se débrouiller, parfois s'ils le voulaient vraiment ils accordaient de leur temps à un humain mais ils restaient libres de partir sans rien dire quand ça leur chantait. Enfin, à juger qu'elle était comme ces chats farouches plutôt que ces chats domestiques. Pour autant, pour ne pas rendre trop long ou inutile cette montée d'ascenseur, elle se surprenait à l'entraîner dans un nouveau baiser, peut-être aussi pour avoir à nouveau son attention, quitte à être là pour ça.

Et, une fois rentrés, une politesse inutile qui l'amusait surtout et peut-être aussi le distraire un peu ; ne perds pas ton temps à regarder mon appartement, on fait ce qu'on a à faire et tu repars aussi vite.

Elle ne savait pas ce qu'elle appréciait le plus, l'audace qu'il avait de lui retirer sa veste ou la main sur sa nuque, soudainement si affirmée, comme si à mesure des secondes, James osait vraiment là où il était resté pudique, distant, un peu froid même, qu'il n'osait pas tout dire, tout faire. Un peu plus et il lui rappelait les hommes de son pays, si froids en apparence mais une fois la porte close, plus chauds, plus séducteurs, plus fonceurs.

Ils n'étaient pas là pour discuter, pour perdre du temps. Discuter, ils l'avaient fait au restaurant tout au long de la soirée et début de nuit ; ils avaient fait le tour pour ce soir. Il fallait du plus concret, ce pourquoi ils s'étaient vus ce soir. Natalia n'était pas naïve, ça n'aurait pu finir que comme ça, après réflexion, même s'il était un peu chiant, elle aurait trouvé un moyen de raccourcir la soirée pour rentrer directement dans le vif du sujet. Il y avait des fois comme ça où c'était simplement tout ce qui l'intéressait, pas de tisser des relations, simplement faire ce pourquoi ils étaient là sans passer par quatre chemins. C'était quand elle s'accordait un peu de répit.

Les lèvres de cet homme avaient comme un goût de reviens-y, c'était peut-être la tendresse qu'il pouvait y mettre sans s'en rendre compte, il embrassait bien, mieux, l'alchimie était présente, autant espérer qu'il en sera de même lorsqu'ils parviendront jusqu'à sa chambre. Il lui retirait sa robe et elle mentirait si elle disait que le sentir tapoter jusqu'à la fermeture ne l'amusait pas ; aussi parce qu'il semblait justement bien savoir comment était cette fermeture, où elle pouvait se retrouver et que ça lui laissait imaginer facilement que malgré les airs qu'il essayait de se donner d'homme sage, son regard n'en n'était pas moins baladeur.

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Elle n'avait pas nommé ce chat, elle ne comptait pas le faire non plus, il venait la voir de plus en plus souvent, il prenait ses aises dans son appartement mais elle ne cherchait pas plus loin. Elle avait poussé un peu le vice, quitte à ce qu'il squatte, à lui mettre un anti-puce et lui faire avaler un vermifuge, elle avait même acheté une litière pour éviter les déjections chez elle mais le chat faisait ses besoins dehors la plupart du temps et se cherchait de la nourriture dehors ou alors il mangeait un peu de crème glacé avec elle ou une tranche de jambon, elle était juste heureuse de vivre à l'étage et ne pas avoir la surprise de trouver un rat mort au pied du lit. Et si le chat restait, il dormait justement au bout de son lit, parfois contre elle, ce qui avait le don de l'agacer et de l'attendrir à la fois ; le lit était gigantesque, il y avait bien assez de place pour que le chat s'étale de tout son long à l'horizontal pour ne pas la toucher pour autant, mais non.

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Elle ne saurait pas dire quand est-ce qu'elle avait passé une si belle nuit, depuis quand et... Finalement si elle avait déjà connu ça. La nuit s'était allongée, l'impression qu'ils s'étaient plutôt bien trouvés sur ce plan, si curieux ce soit.

Une douche, ça faisait un bien fou, même si elle ne s'y attardait pas, c'était plus que nécessaire vu la nuit qu'ils avaient passés. Et elle n'allait pas directement dans sa chambre pour accéder à sa buanderie, pour éviter de le réveiller, mais elle avait au moins des vêtements propres à disposition, elle aurait juste aimé avoir un pantalon mais ça attendrait, elle avait rangé juste ses vêtements qui traînaient un peu, dérangeant le chat au passage qui dormait sur un de ses pull, elle mettait tout dans le panier à linge, sait-on jamais. Le petit déjeuner l'intéressait surtout, elle avait faim après la nuit qu'ils avaient passés et, curieusement, elle n'avait pas la gueule de bois, pourtant ils avaient bien bu, bien ri aussi.

Le petit déjeuner lui donnait davantage faim à l'odeur, elle ne pouvait pas résister à manger un toast et visiblement, c'était le moment idéal choisi par James pour faire surface, elle levait la tête et regardait par dessus son épaule brièvement pour le voir s'avancer, pour faire bonne figure plus qu'autre chose car, surtout ; elle l'avait déjà entendu venir. Elle s'occupait de retourner les tranches de bacon quand il lui parlait. Quel sourire niais il avait lui aussi.

Hey. Comme un bébé. Et toi ?

C'était peu de le dire, elle avait vraiment bien dormi, elle se sentait reboostée, prête pour la journée à venir. Elle n'avait pas dormi longtemps mais elle ne s'était pas réveillée entre deux donc c'était reposant. Habituellement, le moindre bruit anormal pouvait la réveiller mais pour une fois, ça n'était pas arrivé. Elle baissait la plaque de cuisson, que ça ne grille pas le temps qu'elle s'éloigne.

Bien sûr. Mais ne tarde pas trop, tu risquerais de manger froid.

Quitte à jouer jusqu'au bout le rôle de la niaise, elle profitait de passer près de lui pour déposer un baiser sur sa mâchoire et le guider ensuite vers la salle de bain, c'était surtout pour lui sortir le nécessaire, à savoir serviette, gant de toilette, qu'il n'aille pas fouiller dans les placards n'importe comment et qu'il ne tombe pas sur une de ses nombreuses armes par hasard. Chose faite, et ne pensant pas avoir à lui expliquer comment fonctionne une douche, elle le laissait dans la salle de bain pour retourner à la cuisine. Elle plaçait les toasts et les oeufs puis laissait encore un peu griller le bacon, un petit déjeuner protéiné et assez costaud mais nécessaire vu la nuit passée, autant avoir quelque chose de costaud pour redémarrer la journée et finir sur une belle conclusion ce rendez-vous. Finalement, chacun repartirait à sa vie tranquillement. C'était peut-être ce dont elle avait besoin en ce moment, une bonne soirée, une bonne nuit en bonne compagnie pour souffler vraiment du travail, même si ça restait en fond avec cette histoire d'espionner le patron de James.

Elle posait tout sur le comptoir une fois servis, y compris la confiture et le beurre pour elle et ses toasts, elle ne l'attendait pas pour se servir son café au lait mais elle laissait au moins sur le comptoir le broc, que le café reste chaud d'ici à ce que James sorte de sa douche. Rien de tel qu'un vrai bon café pour vraiment se réveiller. Elle s'asseyait sur un des grand tabouret face au comptoir, elle attendait un peu pour manger mais le café n'attendait pas. Le chat avait fini par pointer le bout de son nez à nouveau, sûrement attiré par l'odeur du bacon, il lui faisait le coup à chaque fois. Elle soupirait en le voyant s'asseoir près d'elle sur le comptoir et elle finissait par couper un petit bout de bacon pour lui donner, à l'écouter ronronner si fort, plus fort que sa cafetière, ce chat semblait manger le meilleur repas de sa vie. Il s'allongeait pour lécher le bout de bacon puis finalement, le prendre et disparaître quand la porte de la salle de bain s'ouvrait. Elle profitait d'avoir cette excuse de "il arrive" pour préparer son toast avec beurre puis confiture, ne plus trop avoir à attendre.

Comment tu aimes ton café ?

S'il aimait seulement le café. Mais qui n'aimait pas le café ?

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Ils avaient passés une trop belle nuit pour qu'elle le vire soudainement. Elle devait au moins lui reconnaître ça, ils avaient passés une superbe soirée, sublimée par leur nuit interminable. Pas de raisons de trouver une excuse pour le virer au petit matin, autant continuer sur la lancée de la veille et se dire au revoir convenablement. Des choses auxquelles elle n'aurait pas pensé, quand elle avait songé à leur soirée et sûrement que ses « amis » lui feraient un compte rendu aussi de ce qu'ils avaient pensés, elle avait même vu Ivan entre temps, bien qu'elle ne l'ait pas salué et qu'un échange de regard avait pu suffire.

C'était une belle soirée et malgré le peu de temps qu'elle avait dormi, ça avait été suffisant pour elle se remettre et préparer le petit déjeuner, ça avait aidé aussi à ce qu'elle ne le vire pas sauvagement ou ne le rembarre pas à peine levé, elle était assez bien réveillée.

Elle avait veillé à bien tout lui montrer et surtout lui sortir dans la salle de bain, qu'il évitait de trop fouiller et qu'il tombe sur quelque chose qu'il ne fallait pas ; aka trop de choses. Natalia aimait être réconfortée et ça passait par avoir des armes un peu partout dans son appartement pour ne pas être surprise et sans défenses. Sauf quand James revenait et lui demandait pour le sucre et là, c'était le même combat ; comment tourner autour du pot sans qu'il ne fouille un placard qu'il ne devrait pas ou ouvre un paquet qu'il ne fallait pas. Alors malgré tout, elle se levait pour chercher la boîte avec les sucres dans son placard, qu'il évite de prendre la mauvaise boîte et se retrouve avec une arme entre les mains et qu'elle doive se justifier. Elle lui donnait et retournait à sa place reprendre son petit déjeuner où elle l'avait laissé.

Elle riait un peu à la remarque sur le chat, ce petit voleur qui était parti aussi vite qu'il avait entendu la porte s'ouvrir.

« À dire vrai, il a déjà eu sa part, il s'est enfuit dans un coin plus tranquille quand tu as ouvert la porte. »

C'était amusant qu'il ait lui aussi un chat et le même comportement, bien que pour elle, ce chat n'était pas le sien mais profitait juste d'avoir un endroit chaud et sec où dormir et pourquoi pas quelque chose à grignoter, surtout que chez elle, rien ne traînait et elle faisait presque ses courses au jour pour le lendemain, pour les fois où elle partirait en mission de façon imprévue et éviter que ça pourrisse. Elle riait surtout au bien élevé parce que ce chat ne l'était pas tant que ça mais qu'en même temps, elle ne connaissait pas grand chose aux chats et comment les élever, ce chat faisait juste sa vie comme il l'entendait, elle avait juste, une fois, voulu lui faire prendre un bain et lui mettre un vermifuge et anti-puce, puisqu'il squattait son canapé et son lit mais sinon, elle n'avait plus trop retenté l'expérience. Le chat avait peut-être un peu peur de James, d'habitude il restait avec elle quand il mangeait ou il ne se mettait pas trop loin d'elle, elle pouvait l'entendre ronronner en mangeant à chaque fois, comme là quand il goûtait au bacon et qu'il ronronnait vraiment fort.

« Un chat aussi, donc. À tous les coups elle doit être bien gâtée. »

Elle aurait plus cru qu'il aurait un chien mais un chat pourquoi pas, ça faisait une bonne compagnie. Elle mangeait tranquillement, réalisant à mesure qu'elle mangeait qu'elle avait vraiment eu très faim, après une nuit pareille c'était logique. Un silence reposant au « matin », être réveillée par du bla-bla, même pour jouer un rôle, c'était hors de questions.

Son portable vibrait au loin mais elle ne s'en souciait pas, elle préférait finir son café tranquillement pour finir de vraiment se réveiller et elle réfléchissait à un moyen poli de lui dire au revoir. Fallait-il vraiment se dire au revoir si vite ? Elle y songeait, surtout que pour elle, cet au revoir serait définitif, c'était une belle nuit, mais elle ne voulait pas que cela dure dix plombes non plus. Le chat revenait finalement, sûrement parce qu'il avait fini son morceau et qu'il venait en réclamer un autre. Il savait y faire aussi en frottant sa petite tête noir contre son bras et ronronnant, assez pour qu'elle cède et lui tende un bout de bacon qu'il saisissait et il ronronnait plus fort que son portable ne vibrait. Plus fort que sa cafetière en route aussi, en tout cas c'était l'impression qu'elle avait.

« Je reste d'idée que ton chat doit être mieux élevé. »

Surtout qu'il s'était allongé pour lécher avidement le morceau en continuant de ronronner.

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Une belle soirée, plus qu'elle ne l'aurait cru, idéale pour se changer les idées mais aussi pour constater que, non, l'homme n'avait rien à voir du tout avec ses recherches, ce qui ne l'empêchait pas de pouvoir profiter d'une soirée en agréable compagnie. Si elle songeait à le revoir plus tard, peut-être pas, ils se croisaient souvent, il était gentil, elle ne pouvait pas non plus nier qu'une telle alchimie dans un lit pour un premier soir, c'était très rare en plus d'être d'autant plus agréable, mais elle ne pensait pas pour autant donner une suite d'elle-même. Pas maintenant. Il fallait parfois savoir profiter des choses comme elles venaient, même si elles étaient uniques, certaines choses n'étaient pas faites pour durer. Il aurait pu être un homme pour elle, pourtant, mais ils étaient de toute façon partis sur de mauvaises bases avec sa fausse identité et son comportement en total décalage de celle qu'elle était vraiment.

Elle donnait le change mais elle entendait non loin son portable vibrer, elle était rarement totalement en off pour le travail. Il lui arrivait de tout couper sans prévenir mais plus depuis un petit moment maintenant, n'ayant rien d'autre de bien intéressant que le travail dans sa vie. Il était temps que l'homme rentre chez lui, surtout, car chaque tiroir pouvait contenir un risque de se dévoiler. Elle, son métier, et elle n'avait pas la tête à ces choses là vu la nuit qu'ils avaient passés et le peu d'heure où elle avait dormi et un petit déjeuner, si bon soit-il, ne suffirait pas non plus à la rebooster.

Elle mangeait, buvait son café puis elle mettait tout dans son lave-vaisselle, il était rare qu'elle nettoie, elle avait une femme de ménage pour ça, qui savait où mettre les mains et où éviter de les mettre si elle y tenait. C'était aussi pour ce genre de détails que la rousse planquait ses armes autant que possible.

Il allait pour partir, le moment fatidique, les au revoir et à un de ces jour, même si elle voyait à son regard qu'il ne comptait pas en rester là, l'inverse aurait été plus étonnant vu leur belle soirée et nuit, qu'il en reste là mais qu'importe, elle allait pour le raccompagner et faisait comme si c'était inattendu qu'il lui tende ce petit papier avec son numéro de téléphone, elle jouait le jeu de la surprise, de celle qui trouvait ça super même si intérieurement, elle doutait le rappeler.

Je n'hésiterai pas.

Elle devait se mettre sur la pointe des pieds, maintenant qu'elle n'avait plus ses hauts talons, pour déposer un baiser contre sa joue, presque sur le coin de ses lèvres, jouer le jeu jusqu'au bout même si intérieurement elle levait les yeux au ciel. Ce ne serait que lorsqu'il serait parti, porte fermée, la voiture en marche, qu'elle relâcherait la pression et relâcherait ce rôle de la Nancy un peu -très- cruche.

Merci pour cette très belle soirée et cette superbe nuit. Rentre bien.

Elle ne lui donnerait pourtant pas son propre numéro à l'instant pour lui dire de la rappeler si besoin ou pour lui dire qu'il était bien rentré, ces choses que les gens pouvaient faire avec ceux pour qui ils avaient un peu ou beaucoup d'affection, elle savait que ça se faisait, elle n'en n'avait juste pas envie. Ceci dit ce n'était pas mentir de lui dire que ça avait été une belle soirée et une belle nuit, il avait assuré là où beaucoup se plantaient et rendaient la soirée fade, ennuyeuse à mourir et elle ne parlait même pas de la suite dans une chambre où c'était encore pire. Elle en était devenue exigeante mais elle avait eu raison de laisser une chance à ce James.

Une bonne chose de faite à le raccompagner à la porte.

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