Mask of Glitter and Hope
I turned in to a devil, you could see it in my eyes. I blacked out, told everything I ever did. I couldn't take all the lies I was living with. I'm a broken man, I'm full of sin. I'm sick of all this hell that I'm living in. And I can't escape it, this is how it feels.
L’obscurité règne au coeur du palais céleste, recouvrant le firmament d’un voile de nuit. Sombre et opaque substance décorée de diamants scintillants. Points blancs brillants sur la surface étendue et éloignée. Inatteignable destination qui fait pourtant rêver. L’astre laiteux incrusté dans ce paysage assombri. Halo resplendissant, d’une lueur incandescente. Spectacle des plus lumineux. Un éclat filtrant au travers la baie vitrée, caressant d’une douceur éthérée, la peau d’une joue tournée vers l’au-delà. L’horizon abruptement perturbé par la pénombre ambiante qui embrase le décor extérieur. Par delà la surface vitrée, les ombres s’animent alors que le froid assaille les cœurs bientôt échauffés. Les contours des derniers retardataires se mouvant avec empressement, tandis que les âmes éperdues retrouvent la lumière accueillante du hall éclairé. Karsten darde ses iris perçants sur les convives. Sa mâchoire, déjà bien contractée, semble plus encore se crisper. Ses muscles sont tendus, alors que ses bras sont croisés contre son torse. Le costume taillé épouse ses formes et se plisse à chaque mouvement fugace qu’il émet. Ses dents sont serrées, ses lèvres fermement écrasées. Ses traits tirés expriment sans mal son état d’esprit. Il n’aime pas tout ceci. Il n’aime pas être ici. Coincé dans ce lieu, à la vue de tous. Trop d’inconnus dans la foule, et aucun contact avec Hydra pour le couvrir en cas de besoin, comme lors de leur mission d’épreuve. Ses proches amis n’étant pas conviés, le jeune homme se retrouve bien démuni. Seul en cet endroit qui l’expose bien trop à son goût. Avec uniquement son beau-père pour assurer ses arrières. En cas de besoin, ou si une urgence survient. Il connaît les méthodes pour se couvrir en étant solo, là n’est pas le problème. Le soucis, pour ce cas-ci, c’est qu’il y a son beau-père dans l’équation. Et que ce dernier va être sous les projecteurs durant toute la soirée. Une parfaite cible, si les individus qu’ils tentent d’éviter se trouvent être ici. Si un danger se ramène, Karsten n’est pas certain de pouvoir les tirer tous deux de là. Du moins sans séquelles. D’autant plus que depuis l’incident provoqué
soit disant par le S.H.I.E.L.D., Elias n’est pas encore au meilleur de sa forme, malgré les apparences. Sa cane, aussi stylisée soit-elle, témoigne bien de ce fait. Et cela complique plus encore la situation, agaçant et frustrant Urban plus que de raison.
Perdu dans ses pensées, malgré son regard vif focalisé sur les invités, Karsten ne reprend contact avec la réalité que lorsque la voix de son beau-père parvient à ses tympans. Le tirant de sa torpeur, de son énervement, uniquement pour l’y renfoncer plus encore. Les apparences, toujours les apparences. Le sermon sous-entendu teintant dans ses propos. Le ton bien marqué, malgré l’amusement sous-jacent. Karsten grogna en silence, à côté de son beau-père, se tendant plus à même. Ses phalanges se contractant sur ses bras, au point d’en devenir plus pâles encore. Blanches contre le noir de sa veste à la couleur plumage de corbeau. Contraste prononcé, alors que ses ongles peuvent presque s’enfoncer dans sa peau, juste en dessous. Sa respiration se fait plus lourde lorsqu’Elias mentionne la mère du jeune homme. Karsten se fait violence pour ne pas exprimer avec véhémence une réplique bien déplacée, qu’il peut très sincèrement garder pour lui.
Parle pas de ma mère, hún dàn. Il sent ses dents se serrer encore plus, et ses paupières se ferment tandis qu’il expire bruyamment. Il ne sert à rien de répliquer, et il le sait. Il sait qu’Elias a raison. Que sa mère serait déçue de son comportement. Et ça fait encore plus mal que tout le reste. Urban pince les lèvres un court instant, le souvenir du visage de sa mère s’incrustant à l’arrière de ses paupières. Quelque part, cette image semble l’apaiser. Tout du moins réprimer la fougue hargneuse qui l’a précédemment empoigné. Urban esquisse un vif mouvement du visage pour chasser le mirage de sa mémoire. Il ne sert non plus à rien de penser à des fantômes ce soir. Urban inspire longuement par après, et tente de se calmer tant bien que mal. Sa mâchoire se décontracte légèrement et le jeune homme finit par rouvrir les yeux. Sa respiration se faisant plus posée, mais toujours marquée par l’assaut précédent de sa colère de justesse réprimée.
Je peux me tenir. Il exprime presque avec une certaine suffisance. Orgueil décuplé par l’insolence qui glisse sur sa langue.
Seulement pour ça, faudra pas m’emmerder. Sa fierté le rend arrogant, son égo salement touché s’expose, avec pour seul témoin, son beau-père. Avec qui sa relation est quelque peu conflictuelle par moment, quand bien même il lui arrive de savoir composer avec lui. De s’accommoder de sa présence. Et inversement. Malgré tout ce qui leur est arrivé, ils parviennent encore et toujours à se côtoyer. Se considérer. A concilier. C’est d’une étrange manière que la vie les a liés. Et c’est d’une façon encore plus étonnante qu’ils continuent à entretenir ce qui les maintient à proximité.
Karsten soupire avec agacement, feignant ensuite le désintérêt. Sa posture se fait moins tendue tandis que les secondes s’égrènent. Le temps passe, Elias savoure son whisky, dont l’arôme embaume jusque sous le nez d’Urban. Ce dernier songe à aller prendre une coupe de champagne pour faire passer le temps, et aussi pour lui donner quelque chose d’autre à faire. Autrement que de simplement rester là, sans bouger, à regarder les convives d’un air renfrogné. Droitement maintenu à côté du fondateur du centre mis en avant pour cette soirée. Lui qui souhaite rester discret pour ne pas se faire repérer, il va plutôt se faire caler en deux secondes trois quart et paraître pour un coincé du cul avec ces conneries. C’est la dernière chose qu’il souhaite, sa réputation doit rester telle qu’elle. Manquerait plus que l’image lui colle au train et que ce connard de Guo l’apprenne. Il se moquerait bien de lui, ce salaud là. Karsten grimace et peste rien qu’à l’idée.
Plutôt crever. Du coin de l’oeil, il peut voir des invités saluer Elias et même certain semblant vouloir l’inciter à les retrouver au détour d’un verre ou d’une coupelle. D’autres se regroupent près du buffet, et le regard du jeune homme se perd sur celui-ci. Tant qu’à faire, il prendrait bien des petits fours pour se sustenter. Par faim ou par ennui, il ne saurait le définir.
Bon, puisque tu as sûrement d’autres mains à serrer pour parfaire à ta bonne image, et des fricards à convaincre de délester d'une virgule leurs comptes en banque, je ne me retiens pas plus longtemps. Un pas en arrière et un dernier regard vers le hall bondé.
Je serai au buffet. Sans plus de cérémonie, Urban se détourne pour descendre les marches des escaliers. Ses pas résonnant contre la surface foulée, tandis qu’il s’avance vers les hors d’oeuvres placés sur le buffet. Sa démarche est plus détendue, mais il reste en contrôle, si jamais. Son regard parcourt la foule un instant, avant qu’il étende sa main pour attraper un apéritif fourré. N’en faisant qu’une bouchée. Il savoure les fragrances et le parfum délicat sur sa langue. Soupirant d’aise, le jeune homme en repique une autre. Croque dedans à moitié et récupère ensuite une coupe de champagne. Il se dirige ensuite naturellement vers un coin moins chargé, où il ne sera pas bousculé. Position défensive et placement stratégique. L’entrée principale en ligne de mire et le beau-père dans son champ de vision. Le dos au mur, et le regard droit devant. Il n’est jamais trop prudent.
Ⓒslytbitch.