Et merde. Voilà que je ne trouvais pas ce que je cherchais. Pourtant, j'en avais besoin. Val m'avait demandé de le récupérer pour le remettre dans les archives. Sauf que mon père, visiblement, l'avait emprunté et avait dû oublié, bien évidemment, de le ramener au S.H.I.E.L.D.

Sérieusement? Je poussais un soupir, me dirigeant cette fois vers ma voiture pour aller directement chez lui. Bon. J'aurais pu refuser hein. J'aurai pu dire à Val que je m'en occuperais plus tard ou appeler Gavin histoire de lui dire de ramener son cul avec ce foutu dossier. Sauf que déjà d'un : je ne pouvais rien refuser à Valerian. Parce que voilà. Il suffisait que lui, Sangwoo ou Nando me demande un truc et je le faisais dans la seconde. Et de deux : c'était plus logique et plus sûr que j'aille le chercher moi-même.

C'est pourquoi, je m'étais résigné à aller à Hammer Bay, en espérant tout de même qu'il était chez lui. Manque de bol, une fois arrivé à son appartement, j'avais beau sonné, frappé, la porte restait fermé.
- C'est pas ma journée quoi, grommelais-je en cherchant les doubles des clefs dans la poche de ma veste.

SAUF QUE. Je n'avais pas ramené mes clefs. Bah oui? Pourquoi faire? Non vraiment, je la sentais pas cette journée. Un peu ronchon, je poussais un unième soupir, m'adossant contre le mur en réfléchissant cette fois à ce que je pourrais faire. Je n'allais tout de même pas reprendre ma voiture et aller à mon appart pour revenir ici. Je perdrais du temps. Puis, j'avais un peu la flemme enfaite. Bon, bon, bon.

Quittant mon appui, je fouillais cette fois dans la poche de ma veste pour y sortir mon téléphone portable. Avec un peu de chance, mon père allait répondre. Au bout de plusieurs sonneries, j'appuyais sur raccrocher, fronçant les sourcils. Bah non. Bien évidemment. Quand la chance veux pas, elle veux pas quoi.
- Bon merde.

Cas d’extrême urgence, j'attrapais une épingle à cheveux que je gardais toujours sur moi. Pour ce genre de situation bien sûr. Je n'avais pas les cheveux assez long pour m'amuser à me les épingler.  Puis, je m'attelais aussitôt à faire sauter le verrou. Au bout de quelques minutes, celui-ci céda et je pu enfin entrer.

J'espérais quand même que Gavin comprendrait. Au pire, je lui expliquerais. Je fermais la porte derrière moi, jetant un bref coup d'oeil aux alentours. Bon. Ça va. C'était pas trop le bordel non plus. Mise à part la vaisselle du matin qui se trouvait encore dans l'évier, le panier de linge qui débordait et la masse de dossier posée sur la table de la cuisine,  c'était plutôt propre. Je me grattais la tête, me demandant l'espace d'un instant par où j'allais commencé à chercher. Car le plus dur allait être de savoir où il l'avait mis. Je me sentais quand même un peu gêné de farfouiller dans les affaires de mon père sans lui demander l'autorisation avant.

Je me dirigeais donc vers la table, regardant brièvement parmi les dossiers si le mien s'y trouvait aussi. Mais alors que je farfouillais, la sonnerie retentit aussitôt. Je sursautais, surpris, redressant la tête en me demandant qui ça pouvait être. Ça ne pouvait pas être Gavin. Il aurait cherché à ouvrir la porte avant de se rendre compte qu'elle était déjà ouverte. Un invité peut-être? Ou le concierge? Oh merde.. maintenant que j'y pensais. J'aurais pu carrément lui demander d'ouvrir l'appartement sans avoir à faire sauter le verrou. Bon bah, tant pis hein. Maintenant que c'était fait, je ne pouvais plus revenir en arrière.

Je me décidais alors à aller voir, repoussant mes recherches à plus tard. Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver l'un des collègues de mon père, tout sourire, adossé contre le cadran de la porte.
- Euh... marmonnais-je, en me retrouvant nez à nez avec lui. Salut. Je suis désolé, Gavin n'est pas là pour l'instant.

Les joues légèrement rougies, je marquais une pause, posant mon regard sur l'invité surprise. Il s'appelait comment déjà? Ah oui. Xander. Il fallait dire qu'on ne se connaissait pas tellement. C'était peut-être même la première fois que je lui parlais. Je me redressais, légèrement, ajoutant sur un ton hésitant :
- Je ne sais pas à quelle heure il rentre mais vous...tu veux peut-être entrer?

Bordel. Voilà que je ne savais pas trop quoi dire moi. Je balbutiais, les joues rougissantes et ouai, je devais bien admettre que l'ami de mon père m'impressionnais un peu. Beaucoup même. Je ne savais pas trop comment l'expliquer. Il avait l'air... chelou en fait. A l'aise et cool aussi. Tout le contraire de moi quoi. Pendant un instant, je restais là, immobile comme un con sur le palier, à me demander si je devais le tutoyer ou le vouvoyer.

En vrai, je devais faire tâche là. Mon côté réservé ressortait, au point de me rendre coincé. Et bordel, ouai. Xander avait ce côté... étrange qui me foutait un peu mal à l'aise.

Oui, je sais. Moi aussi, j'étais chelou parfois. Souvent. Autant, au taf, j'étais super sérieux, je parlais avec mes collègues, je faisais bien mon boulot quoi. Autant, dès que je n'étais plus au S.H.I.E.L.D, boum. Je redevenais insociable et aussi fermé qu'une huitre. Paye ton gros contraste. Parfois je ne me comprenais pas moi-même. Puis, merde. J'étais comme ça, j'étais comme ça hein. C'était pas maintenant que j'allais réussir à changer.

Bref, tout ça pour dire que je l'invitais quand même à entrer. Au pire, j'attendrais que Gavin rentre pour me carapater et les laisser seul. Mais encore fallait-il que je sache à quelle heure il rentre et ça. Ça, c'était une autre histoire vu que Monsieur ne répondait pas à son portable. A cette pensée, je ronchonnais, me disant qu'il était un peu chier quand même. Un soupir s'échappa de mes lèvres et je baissais la tête, tout à coup, quand je remarquais le regard insistant de ce mec posé sur moi.

Oui, c'était un peu gênant là. Je me pris soudain à trouver mes pieds très intéressant. Xander finit alors par refuser l'invitation et je relevais la tête, haussant les sourcils, l'air surpris. Bon bah. Tant pis. Je m'apprêtais à le saluer. Dire un truc du genre que j'allais prévenir mon père qu'il était passé et lui souhaiter une bonne journée. Parce que oui, je connaissais le principe de politesse. Mais ce dernier continua sur sa lancée et me proposa de faire une partie d'air soft.

D'air quoi? Non parce que bon, ça faisais pas si longtemps que j'avais débarqué à Génosha. Il y avait encore certain truc ici qui me paraissait étranger. Je restais silencieux un moment, à me demander si je devais refuser ou non. Non parce qu'à la base, j'étais venu ici pour récupérer le dossier pour Val moi. Pas me barrer avec quelqu'un que je connaissais à peine et faire une partie d'un jeu qui me parlait pas des masses.
- Euh... me contentais-je alors de balbutier, en passant une main brève sur ma nuque.

En même temps... C'était une bonne occasion pour moi de me sociabiliser un peu. Non? Puis, comme ça, je saurais à quoi ça consiste. Tout en me mordant légèrement la lèvre, j'hésitais encore quelques secondes avant de hocher timidement la tête.
- Pourquoi pas. Il faut juste que...

Que j'aille chercher le concierge pour qu'il répare le verrou que je venais de faire sauter. Honteux de ne pas avoir penser à ce fameux concierge pour ouvrir la porte, mes joues prirent une légère teinte rouge vif et je passais cette fois mes doigts dans mes cheveux, pour les repousser en arrière.
- Non rien. Je me débrouillerais.

Oui bon, j'allais pas lui avouer que j'avais oublié mes clefs. Que j'avais eu la flem de faire demi-tour pour les chercher et que oui, j'avais utilisé une épingle à cheveux pour entrer par effraction chez mon propre père. En gros. Toussotant, j'attrapais mes affaires et suivit Xander, non sans envoyer un sms rapide à Gavin pour lui expliquer brièvement la situation. Histoire qu'il ne flippe pas trop en remarquant que la porte était déjà ouverte. Puis, une fois cela fait, je me tournais enfin vers l'ami de mon père, pour lui demander :
- En fait, ça consiste en quoi l'air soft?