@Noah Mercury & @Sven Whitman

♠ ♣ Excuse me I'm walkin 'like zombie ; Half dead and running, jumpin ' ; Remember the length of the hand shape ; I have become a stumbling block in front of you ; The feeling that I left ; It does not hesitate to burst♥ ♦

Soldats d’élite parmi un groupe déjà connu pour ses capacités hors-norme, Sven et ses collègues – dont il considérait certains comme des frères à force de trainer avec eux même dans les pires instants – excellaient dans leur travail, ignorant fatigue et stress au profit d’entrainements intensifs et de journées aux horaires insensés. Bien loin d’être victimes d’un système injuste, le groupe semblait tout bonnement prendre un réel plaisir à repousser ses limites tout comme un sportif le ferait dans une salle de sport au point de se faire vomir d’épuisement. Des heures durant, ces hommes suaient à grosses gouttes et se lançaient des duels pour parfaire leurs techniques au combat à mains nues – mais aussi et surtout avec des armes souvent responsables de blessures sévères lors de phénomènes de répression anti-émergés. Ensemble, chacun motivait son voisin, n’hésitant pas à cracher sur d’autres groupes bien plus organisés et carrés.

Le fameux SHIELD. De vraies machines aux yeux de la Garde Rouge qui passait pour une bande de bourrins à cotés de ces agents surprenants comptant parmi les meilleurs scientifiques et autres têtes pensantes… mais avec le caractère d’un chiot terrifié, là où la Garde Rouge ressemblait bien plus à une meute de loups sauvages infectés par la rage. En tout cas, c’était que Sven et ses comparses se plaisaient à répéter, se pensant bien loin du caractère dompté et brisé des autres agents du SHIELD envers qui ils portaient très peu de respect par simple jalousie et bêtise. Ce n’était pas pour rien que l’on parlait d’eux comme les « jambes » de la Garde et non de la « tête ». Ou peut-être une tête creuse alors. Derrière tout ce mépris, beaucoup tendaient d’ailleurs à oublier que la Garde Rouge n’était finalement qu’un corps d’élite appartenant au SHIELD. Ce n’était finalement qu’à cause de cette impression de faire respecter la loi et de sauver le monde des émergés que la Garde avait oublié ses origines, allant jusqu’à se dissocier complètement d’eux.

Cependant, le groupe de têtes brulées n’avait que peu de pouvoirs – pour ne pas dire ‘aucun’ – lorsqu’il s’agissait de décider du déroulement des missions qui leur étaient attribuées. Si le chef disait d’aller taper à droite, ils taperaient à droite. S’il disait de partir à gauche, alors ils allaient à gauche. Peut-être les loups n’étaient-ils alors pas si sauvages et libres qu’ils aimaient le penser, prêts à donner la patte au maître qui les nourrissait et les logeait. Tout n’était qu’une histoire de perspective… et de beaucoup d’hypocrisie. Et parmi ces actes d’obéissance forcée se trouvait également la collaboration entre ces deux partis censée les mener à plus d’efficacité sur le terrain... mais encore fallait-il que les deux groupes acceptent de travailler de concert, ensemble plutôt que l’un contre l’autre.

Fiers dans leurs uniformes de rouge, noir et blanc, Sven et ses collègues scrutaient l’horizon dans l’attente de voir les fameux visages qui les agaçaient tant. De nombreuses rumeurs existaient concernant le SHIELD et cette étrange façon dont les émergés parvenaient souvent à leur échapper. En plus d’être de simples rats de bibliothèque, étaient-ils également des traîtres ? Une hypothèse pas si improbable lorsque l’on était déjà persuadé que les concernés n’étaient bon à rien et que votre groupe, à lui seul, pouvait faire régner l’ordre par la force.

La tension était palpable, à couper au couteau, montant graduellement alors que leur supérieur hiérarchique leur annonçait l’arrivée imminente du « colis ». Le torse bombé, Sven observait d’un œil moqueur ce petit groupe qui avançait vers eux, composé notamment d’un chef et… c’était qui ça ? La question avait poppé dans sa tête alors qu’il observait l’inconnu de la tête aux pieds comme pour en mémoriser tous les détails. Un silence gênant s’installa aussitôt les présentations terminées, tout juste brisé par la question soudaine d’un Sven déçu : « Y’a que lui sérieux ? Ils sont où les autres ? » Parler de quelqu’un comme s’il n’était pas présent, oui, on pouvait clairement dire que ce n’était pas du tout poli et respectueux. En avait-il quelque chose à faire des petits sentiments tout doux tout plein du jeune homme venu pour les épauler informatiquement ? Clairement pas.

Aussitôt seul avec son équipe et l’agent Mercury, Sven expliqua sur un ton fier mais agressif comme il en avait tant le secret : « Ecoute Noé j’sais pas quoi… tu fais ce que je te dis pendant la mission et ça se passera tout seul. Fais pas le super-héros, on n’aime pas ça par ici. »

Sven & Noah

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La tension déjà palpable augmenta d’un cran alors que les deux protagonistes échangeaient leurs premières répliques. Des échanges de sourires semblables à un bras de fer inutile surtout dans une situation qui appelait à une entente réelle, soudant les hommes pour leur assurer une réussite complète. Sven n’était cependant pas un simple soldat cherchant à travailler avec celui qui montrerait patte blanche. Formé par les meilleurs, endurci par des entraînements mettant son physique et son moral à l’épreuve, le garde avait depuis longtemps perdu cette sympathie pour ceux qui ne faisaient pas partie de la Garde Rouge, de sa famille, de son clan. Tel un loup alpha montrant les crocs, il n’avait pas hésité à hausser la tête pour ajouter un acte dédaigneux suite à la réponse du jeune informaticien. Ses doigts déjà serrés à l’intérieur de ses gants épais, grinçant doucement sous la pression de ses phalanges contenant sa colère persistante, l’homme porta un regard vers ses acolytes, ignorant royalement la jeunesse arrogante face à lui. Tu veux jouer au con, on va jouer au con. songea-t-il, comprenant bien que le fameux Noah se montrerait tout aussi respectueux du travail de son escouade, qu’il ne le serait de ses soi-disant talents en informatique. C’est-à-dire : pas du tout.

« Il attend qu’on soit de bonnes baby-sitters. Il va attendre longtemps. » répondit finalement Sven, échappant un rire moqueur aussitôt rejoint par ceux de ses frères d’armes. Face à l’impatience apparente de leur « colis » trop bavard à son goût, il finit par ajouter, regardant cette fois-ci Noah, toute expression quittant son visage, « T’as peut-être pas compris, mais c’est moi le chef de cette équipe. Toi, tu nous suis… et tu la fermes. »

Clairement un très bon début pour une amitié naissante, n’est-ce pas ? Un tel rapport de force inutile ne mènerait à rien de bon, Sven le savait. Pourtant, l’homme ne pouvait s’empêcher de conserver ce comportement agressif qui le définissait tant. Marquant son territoire par les mots, le soldat ne semblait pas prêt à se plier aux désirs d’un simple informaticien, qu’il considérait plus comme une épine dans le pied que d’une réelle aide sur le terrain. Mais les ordres étaient les ordres. Ses supérieurs avaient été plutôt clairs à ce sujet : le « colis » devait demeurer en sécurité le temps d’accomplir sa mission et de revenir dans les bras de sa mère, le SHIELD. Les connaissances de cet intrus seraient d’une importance cruciale pour récupérer de précieuses informations confidentielles, certes. Mais que pouvait bien faire un cerveau sans ses jambes et ses poings ? Comprenait-il seulement que les gardes étaient sa seule chance de survie lors de cette mission et que se les mettre à dos risquait de les mener à une bavure ? Oh zut alors, je lui ai tiré dessus en pensant que c’était un ennemi en fait. Ça arrive hein. aurait pu être cité dans le lot des excuses probables à sortir aux chefs. Cela serait leur parole contre la sienne. Qui pourrait bien croire un jeune homme aussi arrogant et impatient ?

Et pourtant… malgré toutes ses fantaisies pour mettre à mal la jeune recrue, Sven demeurait un professionnel dans son domaine. Soldat dévoué à son travail, il lui semblait compliqué de commettre de tels actes. Aurait-il envie de protéger Noah ? Non. Non clairement pas. Le problème n’était pas la vie de cet imbécile mais plutôt le fait que sa survie assurait la réussite de sa mission. Telle une puce accrochée au cou d’un chien, il fallait accepter de travailler avec lui afin d’obtenir des informations essentielles. Il fallait simplement qu’ils ne s’entretuent pas jusque-là. Une tâche plus compliquée qu’il n’y paraissait car l’envie de lui exploser la tête contre la barrière devenait soudain alléchante. Non mais chef, il s’est explosé la tête lui-même sur la barrière. Ouais ils sont fous au SHIELD. Pas sûr que cette excuse passe… sait-on jamais après tout.

Se rapprochant lentement de Noah, le garde porta une main sur l'épaule de l'arrogant. Geste étrangement léger et amical qui ne manqua pas de contraster avec le ton froid dans sa voix rocailleuse, « Suis-nous. On va pas faire tout ça à pied, sinon on va te perdre au bout de trois cents mètres. » Pointant un véhicule militaire du doigt, il fit signe à tout le monde de se dépêcher et de monter tandis que l’un de ses comparses prenait déjà la place de conducteur. Il ne restait plus qu’à espérer que l’agent Mercury soit plus agréable en voiture que ces gamins insupportables. Pas de pause pipi ou de détour pour le doudou pour Noah.

Sven & Noah

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Coincé dans la cage aux fauves, l’informaticien demeurait pourtant parfaitement calme – malgré une arrogance généralement mal venue, mais bien utile pour ce genre de conflits – faisant honneur au SHIELD de part sa détermination. L’homme semblait être confiant concernant ses compétences et son rôle dans cette mission complexe, chose que le garde rouge ne manqua pas de remarquer même s’il n’en dit rien. Ce n’était pas le moment de lui faire des compliments… cela ne serait jamais le moment. Des deux côtés, les hommes semblaient se toiser sans réellement déterminer si cette hostilité était un simple test ou une réelle animosité dûe à leurs places dans ces deux groupes à la source pourtant identique. Le SHIELD et la Garde Rouge se détestaient de part leurs différences mais aussi leurs ressemblances. Chacun cherchait à protéger mais d’aucun ne comprenait les méthodes de l’autre. Trop laxiste pour l’un, trop violent pour l’autre. Il n’était donc pas étonnant que la tension soit presque palpable. Mais les ordres étaient les ordres.


Cependant, et même si tout lui criait de ne pas répondre aux piques de l’agent Mercury – qui au final ne faisait que répondre aux agressions générées par le garde et sa troupe – Sven prenait un plaisir peu dissimulé à rebondir sur ses propos. « A quel moment ton cerveau de rat de bibliothèque t’a dit que c’était une bonne idée de comparer mes hommes à des chiens ? » lança-t-il d’un ton sec, accompagné du regard haineux des concernés qui ne manquèrent pas de dévisager Noah avec dédain. « Tu te crois peut-être mieux que nous parce que t’es seul, mais sur le terrain – et tu le comprendras vite – le loulou de Poméranie que tu es ne survis pas. Y’a que la meute qui survit. Alors tu prends ta fierté, tu la mets dans un mouchoir de poche, et tu fais profil bas. » Pas sûr que l’agent Mercury l’écoutait réellement mais Sven s’en fichait. Persuadé d’avoir raison – en partie à cause d’un entraînement proche du bourrage de crâne – l’idée même de pouvoir exister sans son groupe d’agents surentraînés ne lui effleurait même pas l’esprit. Tout n’était qu’un effort de groupe. L’individu comptait peu, pour ne pas dire pas du tout. Peut-être que le jeune homme comprendrait plus tard sa vision des choses, mais là n’était clairement pas la préoccupation première de l’agent Whitman qui continuait son avancée vers le véhicule.

« Coincé avec vous tous dans ce véhicule. Un rêve devenu réalité. » La voix du petit génie résonna dans l’habitacle du véhicule dont le moteur faisait doucement vibrer les parois et les sièges. Le sarcasme de Noah eut un effet quasi immédiat et déclencha l’hilarité chez les agents, Sven y compris qui riait à gorge déployée. Aucune ironie cependant dans ces rires d’hommes qui, malgré leurs différends, comprenaient bien que chacun avait ses propres concessions à faire et que tout serait terminé après cette mission. Il fallait savoir prendre son mal en patience. « Ouais on est clairement dans le top 10 des gens à rencontrer avant de mourir. Quel petit chanceux tu fais. J’suis presque jaloux. » répondit Sven sur un ton désormais amical, comme si le vrombissement de l’engin l’apaisait…  À moins que cela soit lié au fait de s’éloigner de la base. Difficile à dire.

Les trajets en voiture faisaient partie de ces moments où les conversations changeaient parfois de ton. Les bavards pouvaient se montrer bien silencieux, les énergiques s’occupaient dans leurs coins alors que d’autres ne pouvaient s’empêcher de discuter avec leurs voisins. Néanmoins, les soldats demeuraient droits dans leurs uniformes, focalisés sur leur mission. Les conversations légères ne faisaient qu’accessoiriser le silence de ceux qui vérifiaient les derniers détails de leur intervention et assuraient ainsi la sécurité de tous. Prenant le temps de reformuler le plan visant à entrer dans ce lieu sécurisé, Sven se tournait régulièrement vers leur associé du jour, pour avoir les informations le concernant. Bien que tout ait été pensé en amont, chacun devait s’assurer de bien comprendre le rôle de l’autre pour avancer au même rythme et ne pas réduire à néant des mois de préparation.

Le véhicule ralentissait peu à peu, se faisant plus silencieux sur cette route désormais rocailleuse et quelque peu accidentée. L’arrêt était imminent et bientôt un silence d’or serait de mise. « Des détails essentiels à nous partager avant qu’on se lance mon bon M’sieur ? » demanda-t-il, vérifiant une énième fois son arme à feu, plus par habitude que par réelle nécessité.

Désormais à l'arrêt, chacun enfila un masque pour cacher son visage mais aussi se protéger d'éventuelles attaques au gaz. Ajustant la sangle située derrière son crâne, Sven lâcha un rire satisfait qui sembla raisonner dans cette protection indispensable et énonça gaiement : « C'est parti les enfants. Il est l'heure de récupérer notre colis. On reste en équipe. On joue pas les héros... et on survit. »

Sven & Noah

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Ne pas déranger le scientifique pendant qu’il effectuait son travail. Noté Bien qu’il ne soit pas lui-même à l’aise avec ce genre de technologie et donc de métier, Sven comprenait parfaitement la requête de Noah. Il n’y avait rien de plus agaçant qu’une personne cherchant à vous presser pour une action qui ne pouvait être bâclée. Les machines avaient leur propre existence face au temps – détail aussi impressionnant qu’effrayant pour le soldat qui n’aimait pas l’impact que pouvait avoir la technologie sur leur vie de tous les jours. L’informaticien en bas âge n’était pas un guerrier mais il était le cerveau de leur équipe, là où eux seraient les jambes. Chacun avait donc une place essentielle dans leur groupe. Dénigrer le travail de l’un mettrait inéluctablement en danger les autres.

Le masque enserrant leur crâne pouvait se révéler peu confortable pendant les premières minutes mais montrait son importance plutôt rapidement. Il fallait parfois faire abstraction de ce qui se trouvait face à soi, tel le nez au milieu de la figure occulté par le cerveau, afin de se focaliser sur le reste. Habitué à porter maintes protections aussi inconfortables que lourdes, Sven avait ouvert la marche, suivi de très prêt par le reste de son équipe ainsi que de Noah armé de sa sacoche. T’as intérêt à être aussi bon qu’on le dit gamin. avait pensé le garde alors qu’ils pénétraient silencieusement dans le bâtiment bien trop calme à son goût.

Les émergés commençaient à s’organiser ces temps-ci. Plus soudés, plus ingénieux que jamais, ces derniers avaient visiblement décidé de se tourner vers la science pour soutenir leur cause. Une cause violente qui méritait une punition exemplaire et expéditive. Il n’y avait pas de place pour la rébellion sous le règne de Magnus. Sven et ses hommes tenaient à le rappeler à tout un chacun. Aveuglés par l’envie d’être au sommet de la chaîne, de cette pyramide sociale, la Garde Rouge paraissait peu affectée par les pertes civiles que leurs rafles pouvaient apporter. Qu’étaient quelques morts quand on pouvait sauver le plus grand nombre ?

Les sauver de quoi ? Les sauver d’eux-mêmes bien évidemment. Une population qui réfléchissait et commençait à remettre en cause le système en place, était une société vouée à l’autodestruction. Ne voyaient-ils pas que la Garde Rouge était leur dernier rempart pour maintenir l’équilibre et la sécurité ? Une bande d’enfants ingrats toujours insatisfaits et qui s’inventaient des problèmes pour avoir toute l’attention sur eux. Voilà ce qu’étaient ces émergés… ces monstres capables de choses impossibles. Même mère Nature avait décidé de montrer à chacun que ces individus ne méritaient pas leur place dans ce monde. Elle les avait faits différents. Elle avait indiqué à tous l’horreur de leur existence, tel un indicateur rouge au-dessus de leur tête afin que la justice s’abatte sur eux tel un coup d’épée salvateur afin de protéger le genre humain.

Descendant dans le plus grand des silences vers le sous-sol, seul le grincement de leurs armures épaisses et de leurs armes semblait capable de trancher avec ce silence des plus dérangeants. Quelque chose ne tournait pas rond. Tout semblait bien trop simple. Aux aguets plus que jamais, ils ne furent ainsi pas trop surpris lorsque qu’un fumigène fut propulsé à leurs pieds, probablement dans l’espoir de semer la panique et pour les disperser. Surentraînés, les soldats s’étaient rapidement positionnés autour de Noah tels une meute de loups protégeant les plus jeunes. Armes à feu en l’air, prêtes à tirer, Sven se contenta de quelques mots sans jamais détourner le regard de cet écran de fumée d’où pouvait provenir n’importe quel ennemi. « Falcon, Wolf, Karl, protégez le colis. Owl et Baxter vous venez avec moi pour régler son compte à la princesse du brouillard. »

Pas le temps de faire des étirements ou de compter jusqu’à trois, le trio de gardes s’élançait déjà dans la fumée, suivant les murs pour se repérer au mieux. Si la fumée les gênait, elle pouvait également leur servir d’élément tactique. Obéissant à un entrainement répété encore et encore, Sven n’avait pas mis longtemps avant de déloger deux émergés… et de leur loger une balle en pleine tête chacun sans la moindre hésitation, le bruit tout juste couvert par le silencieux ajouté à son arme. Etaient-ils armés ? Bonne question. Le Garde n’avait guère de se poser ce genre de questions face à des émergés qu’il considéré comme des terroristes extrêmement dangereux. Rejoint par les deux autres gardes qui avait fait le tour de la pièce sans trouver d’autres dangers potentiels, l’un d’eux énonça calmement – enjambant les deux corps inertes à ses pieds comme si l’on enjambait un simple tas d’ordures, « Clear. C’est bon, on peut avancer. »

Le brouillard se dissipant rapidement, Sven rejoint ses hommes et Noah, vérifiant que chacun allait bien avant de passer à la salle suivante. « On avance, et on reste ensemble. Compris ? »

Sven & Noah

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Des hommes de l’ombre, armés de fusil d’assaut mais aussi d’un courage et d’une détermination exemplaires. Des soldats prêts à tout pour assurer l’équilibre dans une société déviante et incapable de s’auto-réguler. Sans eux, tout ce que la maison Magnus avait réussi à offrir n’aurait servi à rien. En l’absence de la Garde Rouge tout n’était voué qu’à s’effriter et à tomber dans le chaos. Ces deux corps en étaient le triste exemple, Sven en était convaincu. De leur simple présence, lui et son équipe surentrainée assuraient une sécurité des plus performantes au petit génie qui ne réalisait probablement pas la chance d’avoir un tel groupe de son côté. Le SHIELD était certes connu pour son expertise dans de nombreux domaines, mais il n’était rien sans la Garde Rouge, l’élite de l’élite… et les seuls à pouvoir apporter la lumière dans un monde infecté par la bêtise et l’égoïsme.

Cependant, il suffisait d’une erreur - un détail infime mais d’une importance capitale - pour que tout leur plan s’écroule. Chacun se devait donc de respecter le protocole à la lettre, délaissant son orgueil de côté, le temps d’accomplir cette mission avec brio. Tuer deux civils n’était qu’un détail insignifiant et le soldat ne pouvait s’empêcher de penser que ces derniers étaient assurément des émergés ou pro-émergés… rien de tel pour rester dans les bonnes graces de Magnus, celui pour qui ils travaillaient réellement. Le seul qui respectait et comprenait réellement leur rôle et leurs compétences. Le SHIELD n’était rien pour lui, bien qu’il y soit officiellement affilié… pour le moment. Son allégeance allait à la Dynastie, et non à ces rats de bibliothèque ou de laboratoire… bref, de la vermine à côté de la meute de loups que représentaient l’agent Whitman et ses comparses. Un fait qui lui paraissait clair comme de l’eau de roche mais qui n’était bien évidemment pas partagé par l’ensemble de la population. Un détail dont il se préoccupait peu, - pour ne pas dire “pas du tout”.

Environnement vérifié, sécurisé. Les voilà donc prêts à passer à la salle suivante en répétant les mêmes gestes, s’adaptant à la configuration de la nouvelle pièce et en prenant de nouveaux détails en compte. Un travail qui ne prenait ainsi pas seulement en compte la mémoire mais surtout la capacité d’adaptation et de communication de chacun. Cependant, le petit Mercury ne paraissait pas désireux de leur faciliter la tâche, posant des questions inutiles comme si papoter lui paraissait plus important que d’avancer.

Echappant un soupir lourd qui résonna dans son masque, l’elfe noir dévisagea lentement l’enfant qui lui faisait face avec ses questionnements stupides. « Ils ont était neutralisés, c’est tout. » expliqua le garde, avant de rajouter, « Mieux vaut les shooter aux somnifères avant qu’ils appellent des secours ou nous forcent à utiliser la force. » mentit-il sans hésitation, comme si le mensonge était une partie inhérente à son existence. Maintenant n’était pas le temps d’expliquer au petit qu’ils comptaient tuer chaque personne se mettant sur leur chemin. Tout comme l’aurait fait un parent pour expliquer la mort d’un chien, il se contentait de mentir par omission. « Une sieste aux frais du SHIELD quoi. » Un sommeil sans fin, oui. Mais nul besoin d’en informer le louveteau qui aurait bien été capable de taper une crise d’angoisse s’il venait à l’apprendre… s’il ne l’avait pas déjà compris de lui-même de toute façon.

« Quels sont les ordres que vous avez reçu dans le cas où nous tomberions sur une personne dans cet immeuble? Qu'est-ce qu'on vous a demandé de leur faire?! » Un second soupir échappa de ses lèvres étirées dans un sourire carnassier sous ce masque dissimulant presque tous ses traits, à l’exception de son regard perçant qui foudroyait l’intellectuel. « T’as pas l’air d’avoir saisi…Noé… J’aime pas me répéter mais vu que t’as visiblement pas bien entendu la première fois, je vais te le redire une toute dernière fois. TU fais ce que je te dis pendant la mission. Point barre. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? » Parlant d’un ton calme, le soldat n’en demeurait pas moins agressif par l’appui de ses mots. Oh oui, l’agent Mercury était indispensable à cette mission, mais cela ne l’empêchait pas de lui faire subir la misère pendant celle-ci. Pas besoin de lui briser les genoux, la présence de son équipe était tout à fait capable de traumatiser un jeune homme. Mais Noah l’avait-il compris ? L’insolence de celui-ci lui importait peu, coulant sur lui telle de l’eau sur les ailes imperméabilisées d’un canard. Appuyé par la présence des agents Karl et Baxter, désormais à ses côtés après avoir senti la tension s’installer entre les deux hommes bornés, Sven avait échappé un rire léger avant de revenir à ce silence total nécessaire au bon fonctionnement de cette mission.

L’égo des agents aurait-il raison du professionnalisme du jeune homme ou arriverait-il à demeurer le plus mature de cette équipe armée jusqu’aux dents ? Le SHIELD et la Garde Rouge arriveraient-ils à travailler de concert ou ne pouvaient-ils communiquer que de cette manière ? Chacun excellait dans son domaine, c’était un fait. Mais être l’élite de leurs domaines respectifs n’impliquait très certainement pas que les agents pouvaient travailler ensemble. Trop de choses les séparaient, autant qu’elles les rassemblaient. Tous étaient persuadés d’œuvrer pour le bien commun. Les héros des uns étaient les vilains de l’histoire des autres. Un point de vue qui semblait arbitraire mais qui tentait malheureusement de s’imposer par la force dans l’esprit de certains.

Était-il seulement possible de convaincre un individu endoctriné ? Compliqué en effet. Alors amadouer un groupe tout entier pouvait se révéler presque impossible.

Sven & Noah

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